Orgie brutale au Brésil

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Orgie brutale au Brésil
Un été brûlant, un hiver sans gaz ?
Enquête. Le PCC, la très secrète confrérie brésilienne du crime
Réservé aux abonnés Publié le 19 juillet 2020 à 06h00 Lecture 18 min.
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Hebdo Un été brûlant, un hiver sans gaz ?
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C’est le plus puissant réseau de crime organisé du Brésil. Née dans les années 1990 dans les sinistres prisons du pays, cette organisation aux 35 000 membres domine aussi bien le trafic de drogue que l’appareil pénitentiaire et les favelas. Partout où l’État de droit avait cessé d’exister, elle a imposé sa loi et ses règles.
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Judite se rappelle parfaitement le premier contact. Cela se passait en 2006, elle avait 16 ans. Son frère Artur venait de mourir à l’hôpital, après avoir été violemment agressé par des homophobes. Le Premier Commando de la capitale (PCC) a frappé à la porte de chez elle. Quand elle a ouvert, elle a vu “un garçon tout mince, à lunettes, l’air d’un nerd” .
“Tu es la sœur d’Artur ? lui a-t-il demandé.
Le père de Judite est sorti et a lancé :
– Parler d’Artur. Nous savons que vous êtes de la police, mais nous venons vous proposer de tuer les assassins de votre fils. De la manière que vous voudrez.”
Judite raconte que son père, impressionné, a décliné la proposition. Il faisait confiance à la justice divine. “Le garçon en est venu à dire : ‘ Si vous voulez, on filme’ ”, raconte cette Brésilienne qui a grandi à Mogi das Cruzes, à la périphérie de São Paulo, dans un quartier où quelques-uns de ses camarades de classe fumaient du crack et d’autres étaient en prison ou morts. Cette journaliste de 30 ans préfère utiliser ce nom [Judite] pour se protéger quand elle parle de la mystérieuse confrérie de délinquants qui domine la vie quotidienne de dizaines de prisons et de centaines de favelas du Brésil.
Le PCC est l’organisation criminelle la plus puissante d’Amérique du Sud. Elle a vu le jour dans la prison de Taubaté, l’une des plus cruelles de São Paulo, l’année suivant le pire massacre carcéral de l’histoire du Brésil [en 1992, 111 détenus ont été tués par la police militaire lors d’une révolte à Carandiru, une autre prison de São Paulo ; ancienne plus grande prison d’Amérique latine, elle a été détruite en 2002]. À l’époque, les prisons du pays se trouvaient dans un état encore pire qu’aujourd’hui. Chacune était soumise à l’autorité d’un caïd, qui pouvait autoriser le viol de l’épouse d’un prisonnier endetté, abuser sexuellement des détenus les plus vulnérables, ou encore attribuer les cellules, raconte Sidney Salles, âgé de 52 ans.
Lui-même en louait une en solo pour ses rencontres intimes. “Ceux qui avaient le plus d’argent vivaient mieux et dominaient les autres prisonniers”, explique-t-il, aujourd’hui installé dans sa maison à Várzea Paulista [une ville de l’État de São Paulo]. “Puis le PCC a commencé à s’occuper des détenus. Souvent des personnes vulnérables, en danger.”
Sidney a été incarcéré six ans dans la prison de Carandiru pour braquage. Là, il a été témoin de l’ascension du PCC. Il a pu troquer son passé de malfrat pour des habits de pasteur évangéliste, survivant de cette époque brutale où, dans les prisons, tout se résolvait à coups de poing ou de couteau. “Pour ne pas faire pleurer sa mère, il fallait faire pleurer celle d’un autre.” Mais le 31 août 1993, l’enfer de la vie carcérale a commencé à changer grâce à un match de football disputé dans la cour de la prison de Taubaté. C’est le jour de la naissance du PCC.
Cet acronyme, qu’on attribuerait volontiers à un parti communiste chinois ou cubain, n’est autre que celui d’une organisation criminelle brésilienne qui a baptisé environ 35 000 “frères” lors d’un rituel tenu secret. Si la ville de São Paulo en est l’épicentre, elle agit partout au Brésil et à l’étranger. Dans ce monde du crime, certains sont cadres, d’autres ouvriers. Le PCC contrôle un trafic de drogue qui génère quelque 100 millions de dollars par an, sans même compter les extraordinaires bénéfices provenant des ventes européennes. L’organisation est présente dans tous les pays sud-américains et collabore avec plusieurs mafias de l’autre côté de l’Atlantique. C’est une organisation aussi singulière que méconnue en dehors de la région. En janvier dernier, elle a marqué l’histoire du Paraguay en y organisant la plus grande évasion carcérale jamais vue dans le pays [plusieurs dizaines de détenus se sont échappés grâce à un tunnel].
D’après les chercheurs, le match de football qui a opposé en 1993 le Premier Commando de la capitale au Commando Caipira est un moment charnière au cours duquel le pouvoir sur la prison change de mains. L’équipe victorieuse tue et décapite le caïd ainsi que le vice-président du pénitencier. Puis, elle roue de coups la tête du premier et empale celle du second sur un pieu, à la vue de tous. C’est ce que décrit Fatima Souza dans son livre PCC : a facção [“Le PCC : la faction”, non traduit en français] . Une scène d’une barbarie inédite.
Les huit détenus qui sortent victorieux du match forgent une alliance. Ils deviennent “frères”. Leurs ennemis : non pas d’autres prisonniers, mais le système et les autorités. Ils exigent qu’on respecte leurs droits. Ils acceptent de terminer leur peine, mais ne toléreront plus qu’on les assassine derrière les barreaux, qu’on persécute leurs familles ou qu’on les prive d’eau pour se laver. Ils vont réussir à incarner la voix des détenus face à l’État. Ils assoient leur pouvoir par la délinquance ; tout en mettant en place leurs propres méthodes de commerce et de résolution des conflits dans les quartiers les plus malfamés.
Peu à peu, l’hégémonie du PCC gagne les prisons et les quartiers. Lincoln Gakiya, le procureur qui cherche depuis 2006 à mettre ses responsables sur le banc des accusés, explique que le noyau dur est constitué de 35 000 frères baptisés en vingt-sept ans d’existence, autour desquels gravitent des centaines de milliers d’autres délinquants et trafiquants, mais aussi des femmes de ménage, des maçons, des vendeurs ambulants ou faisant du télémarketing. Tous vivent au rythme du Premier Commando de la capitale. Ils appellent cela vivre en harmonie avec le PCC, et utilisent aussi le mot “harmonie” pour qualifier les zones d’opération de l’organisation. Le crime organisé se niche là où l’État fait défaut.
Le PCC ne fonctionne pas tout à fait comme un cartel mexicain, la mafia italienne ou les autres organisations criminelles au Brésil, disent les universitaires qui l’ont étudié. Le groupe applique sa propre justice, interdit le crack dans ses prisons, contrôle les prix des drogues à São Paulo, et revendique la chute spectaculaire des homicides dans la mégapole depuis ces vingt dernières années. Le procureur Gakiya ajoute que le PCC a la mainmise sur ses réseaux de trafic de drogue, de la production jusqu’à la livraison dans des ports à l’autre bout de l’Atlantique. Ses collaborateurs européens et africains se chargent de la dernière étape : apporter la marchandise jusqu’aux narines des Européens.
Bien que l’organisation observe une charte et diffuse des circulaires, son fonctionnement reste nébuleux. Aucun “frère” n’ira clamer sur les toits ni même admettre son appartenance au PCC. Impossible de savoir comment ils se reconnaissent entre eux. Certains chercheurs soulignent l’aspect commerçant de leurs méthodes, d’autres les qualifient de militaires. Pour le sociologue Gabriel Feltran, auteur du livre Irmãos , uma historia do PCC [“Frères, une histoire du PCC”, non traduit en français], les loges maçonniques font une meilleure comparaison : “Il s’agit d’une société secrète structurée autour de la distinction entre les affaires individuelles et l’organisation politique. Imaginons trois francs-maçons : le premier tient un restaurant, le deuxième un atelier de réparation, et le troisième est écrivain. Chacun gère ses propres affaires qui n’ont rien à voir avec la franc-maçonnerie. Mais quand ils décident d’appartenir à cette confrérie, ils deviennent tous les trois des ‘frères’. Si le restaurant gagne plus d’argent que l’atelier, cela n’implique aucune distinction au sein de la confrérie. C’est au contraire un réseau d’entraide.” Cela fait quinze ans que Feltran étudie les dynamiques qui régissent le PCC en recueillant les témoignages de centaines d’habitants des favelas de São Paulo.
“Cette organisation, unique en son genre, accorde beaucoup d’indépendance à ses membres dans leur activité criminelle à condition de ne pas tomber dans la prédation”, confirme Steven Dudley , qui étudie le crime organisé au sein d’ InSight Crime [un site d’analyse et d’investigation spécialisé dans le crime organisé aux Amériques et dans les Caraïbes]. Dans son e-mail, il souligne que le PCC “interdit l’extorsion, […] chose inhabituelle pour une organisation exerçant un tel contrôle sur son territoire”.
En bref, si tout va bien pour les “frères”, tout va bien pour le PCC. Feltran le décrit comme un réseau de collaboration de délinquants fondé sur le débat, qui permet d’arriver à un consensus pour chaque décision à prendre. Et ce même s’il faut communiquer par téléphone portable depuis une prison. Le sociologue insiste aussi sur le fait qu’ils ne font pas affaire avec n’importe qui. Leurs partenaires se doivent de n’avoir “jamais violé, tué injustement, commis de faute grave lors d’une mission, ni eu la faiblesse de moucharder”. Abuser d’enfants, assassiner sans autorisation, appartenir à un groupe rival ou dénoncer un “frère” sont autant de fautes qui se paient par la mort ; répéter certaines erreurs est passible d’exil. Et les premières infractions, d’avertissements ou d’amendes.
La charte du PCC comporte 18 articles : les premiers disposent que les membres doivent jurer de “lutter pour la paix, la justice, la liberté, l’égalité et l’unité” sans jamais perdre de vue l’objectif de “développer l’organisation” en respectant “le code moral du crime”. On ne rentre dans le PCC que sur invitation d’au moins deux autres membres, qui deviennent les parrains du baptisé, explique Karina Biondi, anthropologue auteure de Junto e misturado : uma etnografia do PCC [“Ensemble et solidaires : une ethnographie du PCC”, non traduit en français]. Dans cet ouvrage, elle explique que le groupe recherche des candidats aux compétences bien définies. En haut de la liste, un fort pouvoir de persuasion, mais aussi de l’éloquence et un parcours attestant de leur loyauté au crime.
“Plusieurs femmes m’ont confié s’être senties vexées lors de l’adhésion de leur mari. Elles se disent alors : je suis secondaire, il préfère le PCC”, raconte Biondi, qui enseigne également à l’université d’État du Maranhão. Cela fait plusieurs années qu’elle s’intéresse aux activités carcérales du PCC. Elle explique qu’il y a quelques années le PCC a ouvert ses portes aux femmes : celles-ci peuvent devenir des sœurs. Elles restent cependant peu nombreuses, du fait de la difficulté de trouver sa place dans un milieu si résolument sexiste. L’intérêt que porte le PCC pour l’inclusion des femmes a tout de même donné lieu à une campagne leur offrant leur cotisation mensuelle en échange du baptême, raconte Biondi.
Cette cotisation s’élève à environ 1 000 reais, soit 165 euros, mais est réduite pour les membres emprisonnés. Elle permet de financer les visites des proches dans les prisons reculées, mais aussi l’achat d’armes, de nourriture pour les familles les plus démunies ou de cadeaux de Noël pour les enfants.
Pour garder la police à distance et s’assurer que rien ne vient perturber son commerce, le PCC a mis en place un système judiciaire complexe qui lui est propre et qu’il applique à l’intérieur et hors des prisons : l’accusé a le droit de se défendre, il est interdit de tuer sans autorisation, et tous les verdicts doivent être débattus jusqu’à déboucher sur un consensus. Ils résolvent tous types de conflit, explique Rodrigo, pseudonyme d’un cinéaste âgé de 42 ans et résident à Brasilandia. Cet ensemble de favelas de São Paulo, qui rassemble 280 000 habitants et qui n’est pas desservi par le métro, a connu plus de morts dues au Covid-19 que le reste de la ville. Ici, les conflits se gèrent selon la méthode PCC.
“Appeler la police pour résoudre mes problèmes ? Non, je vais plutôt en parler au PCC. Ça peut être n’importe quoi, d’un viol à une paire de baskets volées.” Ou encore une voiture mal garée, une mère qui souhaite qu’on parle à son fils toxicomane, ou un dentiste qui ne se présente pas à son cabinet. Et quand le PCC refuse d’intervenir, les habitants commencent à se plaindre : “Ce quartier est à l’abandon, personne ne s’occupe de nous.”
a confrérie se substitue donc à la justice classique. En janvier dernier, la police interroge Giulia Candido, âgée de 21 ans, sur la mort de son bébé avant de la laisser partir. Puis, le PCC prend la situation en main. Le nourrisson était déjà mort lors de son arrivée à l’hôpital et présentait des traces de morsure sur le visage, ainsi que des fractures au crâne, au torse, à la mâchoire, au nez et à la clavicule. Selon les policiers, rien n’indique que la mère a pu être à l’origine de ces blessures fatales. Mais Giulia est séquestrée par des malfrats affiliés au PCC pour répondre de ce crime. Par chance, elle est sauvée par la police. D’après les autorités, le PCC l’avait condamnée à mort.
La série brésilienne Sintonia, diffusée sur Netflix [depuis août 2019], met en scène l’un de ces procès, cependant sans mentionner le nom de l’organisation. Plusieurs criminels débattent debout, en cercle, dans un navire abandonné. Un “frère” est accusé d’avoir tué un drogué sans permission. Un autre fait office de procureur et un troisième, qui dirige la séance, appelle l’un des parrains de l’accusé pour qu’il présente les arguments de la défense.
S’il s’agit d’un système géré par des criminels, le sociologue Feltran soutient que c’est le seul qui se rapproche d’une justice rapide, efficace et gratuite pour un grand nombre des quartiers les plus pauvres et délaissés du Brésil. Au cours des treize années qui se sont écoulées depuis le meurtre homophobe d’Artur [le frère de la journaliste Judite, citée en début d’article], personne n’a été traduit en justice.
Le procureur Gakiya a été pris pour cible par l’organisation pour la première fois peu après la naissance de son deuxième fils, il y a quinze ans. “Je revenais de la maternité avec ma femme quand ils m’ont averti ; [mes supérieurs] m’ont conseillé de prendre un congé de deux semaines.” Lors de son retour au travail, il souhaite connaître la gravité de la menace qui pèse sur lui. “Savoir qui, comment, où, et pourquoi cette menace de mort.” Ainsi débute sa traque du PCC.
Comme l’explique le représentant de la justice qui a le plus enquêté sur le PCC, le trafic de drogue constitue le fonds de commerce de cette organisation présente dans toute l’Amérique du Sud (en particulier au Paraguay et en Bolivie), mais aussi aux États-Unis, au Portugal, en Espagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. “Si le Brésil reste son principal marché, elle a atteint le point de non-retour en Europe, source de bénéfices fabuleux sans grande prise de risque”, explique Gakiya. Par exemple, un gramme de cocaïne se vend 12 euros au Brésil, mais 60 à Barcelone et 78 à Berlin, et ne reste bon marché qu’en Colombie . Le blanchiment d’argent est en conséquence devenu une priorité.
Au début de son enquête, Gakiya découvre que son propre meurtre a été commandité depuis une prison proche de São Paulo où ont été détenus des années durant les huit dirigeants de l’organisation. Si les prisonniers trouvent toujours un moyen de communiquer et créent leurs propres langages, l’arrivée de la téléphonie mobile a changé la donne. Sans portables, le PCC n’aurait jamais pu construire son empire actuel.
L’organisation a pour la première fois tapé du poing sur la table il y a vingt ans, aux débuts de la téléphonie mobile, en organisant des soulèvements simultanés dans une trentaine de prisons de l’État de São Paulo . Le 18 février 2001, le PCC se dévoile au grand public en prenant en otage 10 000 visiteurs venus voir leurs proches emprisonnés.
Cinq ans plus tard, ils frappent à nouveau. Des centaines de membres du PCC sont transférés vers d’autres pénitenciers suite à la découverte d’une mutinerie planifiée pour la fête des Mères ; un sacrilège dans un pays où les mères sont sacro-saintes. En représailles, le PCC s’en prend directement à l’État. Tous ceux qui étaient présents à São Paulo en mai 2006 se souviendront à jamais des événements : le groupe s’attaque simultanément à des policiers, des commissariats et des casernes tandis que, dans des dizaines de prisons, les détenus se soulèvent contre les gardes, paralysant ainsi la plus grande ville d’Amérique latine. Écoles, commerces et banques ferment. Les bus cessent de circuler. Près de 560 personnes meurent en deux semaines, en partie sous les tirs de la police.
Trois semaines plus tard se déroule l’une des scènes les plus surréalistes de l’histoire du PCC. Comme on peut le lire dans Irmãos , l’ouvrage de Feltran, huit députés membres d’une commission d’enquête sur le trafic d’armes rendent visite au détenu Marcos Williams Herbas Camacho, dit Marcola, un braqueur charismatique, intelligent et féru de lecture, pour recueillir son témoignage. Dirigeant de l’organisation criminelle pendant des années, il a été l’un de ses premiers baptisés et est considéré comme une icône du PCC. La transcription de ces quatre longues heures d’entretien occupe plus de 200 pages et permet d’entrevoir l’âme de l’homme, mais aussi celle du groupe, notamment à travers la guerre fratricide que Marcola venait de remporter. Dans cet extrait, il parle de la confrontation avec son prédécesseur :
“Il manquait simplement de motivation pour que l’amitié continue.
– Divergences d’opinions. Il était très radical, et j’ai pensé qu’il finirait par nous mettre tous dans l’embarras.
– Il voulait perpétrer des attentats et, à l’époque, j’y étais totalement opposé. Notre désaccord a grandi. Et comme il avait le pouvoir suprême, je courais un grand danger dans le système pénitentiaire de São Paulo.”
Marcola a remporté cette guerre pour le pouvoir au prix de la vie de sa première épouse, une avocate. Ses rivaux l’ont abattue de deux balles devant la porte de sa maison.
Né en 1968 à Osasco, en périphérie de São Paulo, Marcola a aujourd’hui 52 ans. Après des débuts de pickpocket, une activité mal perçue dans le milieu, il s’est hissé au rang de braqueur, c’est-à-dire l’élite de la délinquance brésilienne de l’époque. Il a passé plus de la moitié de sa vie en prison, s’en est échappé plusieurs fois, et fait partie des rares malfrats qui ont pu savourer le fruit de leurs délits. À la fin des années 1990, il se déplaçait en jet privé. Aujourd’hui, son épouse lui rend visite régulièrement. Ils ont plusieurs enfants, dont un qui étudie en Australie, raconte le procureur.
Feltran, qui a sillonné les favelas, ne partage pas la vision des choses du procureur. Pour lui, le PCC “n’est pas un cartel à chefs”. Il indique qu’au Brésil l’ethnographie indigène témoigne de l’existence “de nombreux exemples d’organisations horizontales. Et je suis persuadé que le PCC en fait partie.” Selon l’anthropologue Biondi, “la parole du PCC n’est pas souveraine”. Elle évoque deux exemples : premièrement, le cas des baptisés d’un quartier qui se sont absentés pour ne pas recevoir la circulaire ordonnant, pour chaque “frère” tué par la police, le meurtre de deux agents. Et deuxièmement, celui des détenus qui ont refusé “d’accueillir dans chaque cellule un homosexuel plutôt que de les laisser tous dans la même cellule”, au motif qu’à travers cette décision, le PCC “les opprimait”.
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