Marine maman de 38 ans enceinte et toujours chaude
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Marine maman de 38 ans enceinte et toujours chaude
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"Accident" ou bĂ©bĂ© voulu, la maternitĂ© prĂ©coce dĂ©range et inquiĂšte. Surtout quand elle est revendiquĂ©e. Mais que cache cette envie de bĂ©bĂ© Ă lâĂąge oĂč les copines passent le brevet des collĂšges ou le bac ?
PhotoAlto/Frederic Cirou / Getty Images
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Bonjour trÚs souvent ces adolescentes déja enceintes nont pas de repÚre,pas de famille stable,ont vécu un abandon et croient a tort mais croient quand meme dur comme fer qu'un bébé va les aimer,leur donner l'amour quelles ont pas eu.Pas connU.Or un bébé il faut sen occuper a temps plein,je crois pas qu'il puisse réparer le manque d'amour dune ado qui risque de se retrouver sans diplome,sans boulot sans opportunités..Bien triste!ou comment on est maman encore enfant..Et on va pas rigoler tous les jours!ces gamines revent voilà tout et quand on est ado on reve beaucoup..il vaut mieux éviter de faire cette bétise et sortir avec des copines,ou étudier avant de penser a donner la vie.CHaque chose en son temps!!!
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Chaque année, en France, environ 4500 adolescentes, dont 500 de moins de 16 ans, mÚnent une grossesse à terme.  Faut-il craindre une mode des "Teen Moms", venue des Etats-Unis ? Quel rÎle jouent (ou pas) les parents ? Témoignages de ces ados qui brûlent les étapes et des professionnels qui les cÎtoient.
Lindsay, 15 ans, est une jolie brunette Ă la frimousse ronde. Elle Ă©tait en 3 e quand elle a commencĂ© Ă sortir avec Steeven. "Un mois aprĂšs, jâĂ©tais enceinte. Un accident : câĂ©tait ma premiĂšre fois , et on nâa pas pensĂ© Ă prendre des prĂ©servatifs⊠Comme on Ă©tait amoureux, on a dĂ©cidĂ© de garder le bĂ©bĂ©, aprĂšs avoir pesĂ© le pour et le contre." Furieuse en apprenant la nouvelle â par SMS⊠â, sa mĂšre, Sandra, a Ă©puisĂ© tous les arguments pour la convaincre dâavorter. En vain. Lindsay a donc accouchĂ© dâune petite InĂšs, le 23 juillet 2011. Aujourdâhui, le couple ado et leur bĂ©bĂ© habitent chez Sandra, jeune grand-mĂšre rĂ©signĂ©e de 38 ans. "Mais câest nous qui nous occupons dâInĂšs", prĂ©cise fiĂšrement Lindsay, qui redouble sa 3 e par correspondance.Â
Chaque annĂ©e, en France, 18 000 jeunes filles Ă peine sorties de lâenfance tombent enceintes, malgrĂ© des annĂ©es de campagnes pour le prĂ©servatif. Environ 4 500 dâentre elles mĂšnent leur grossesse Ă terme, dont 500 sont ĂągĂ©es de moins de 16 ans. Elles Ă©taient 10 000 il y a trente ans. En Grande-Bretagne, les chiffres sont quatre fois plus Ă©levĂ©s. Et dix fois plus aux Ătats-Unis, oĂč la maternitĂ© prĂ©coce est "Ă la mode", sous lâinfluence de reality shows qui cartonnent sur MTV, comme "16 and pregnant" (16 ans et enceinte) ou "Teen Moms" (mamans ados). Quoi quâil en soit, cette "Ă©pidĂ©mie" de mamans mineures outre-Atlantique inquiĂšte les professionnels comme Florence Francillon, sage-femme et vice-prĂ©sidente de GynĂ©cologie Sans FrontiĂšres, qui a organisĂ© un colloque sur les maternitĂ©s adolescentes au SĂ©nat en mars 2011, "car les tendances anglo-saxonnes finissent toujours par arriver en France".
Comme lĂ -bas, les mamans ados qui transitent par un foyer (une dizaine ouverts en France) ont souvent connu abandon, violence, viol, inceste⊠Ou rejet des parents, pour qui la sexualitĂ© des filles avant et hors mariage est synonyme de dĂ©shonneur pour toute la famille. Quant aux autres, celles qui vivent leur grossesse en famille, elles appartiennent Ă tous les milieux. Certaines des mĂšres ados que nous avons rencontrĂ©es ressemblent Ă Clem, jeune maman de Valentin et hĂ©roĂŻne de la sĂ©rie Ă succĂšs Ă©ponyme, qui revient au premier trimestre 2012 sur TF1. Les mĂšres prĂ©coces ont aussi un air de famille avec les lycĂ©ennes du film "17 filles", de Delphine et Muriel Coulin. Lâhistoire sâinspire dâun fait divers de 2008 dans le Massachusetts transposĂ© Ă Lorient* : une bande de gamines qui sâennuient ferme prennent ensemble la dĂ©cision, incomprĂ©hensible aux yeux des adultes, de tomber enceintes en mĂȘme temps.
Sur leurs blogs et sur Facebook, oĂč elles se soutiennent contre un monde adulte qui les stigmatise, les mamans ados se justifient en rappelant que, du temps de leurs grands-mĂšres, les filles enfantaient beaucoup plus jeunes. Elles invoquent aussi les faits divers : "On nâest peut-ĂȘtre pas majeures, mais nous, on nâa pas mis nos bĂ©bĂ©s au congĂ©lo !" Certes. Reste que les vĂ©ritables motivations de ces mamans hors norme sont dĂ©licates Ă analyser : tester sa capacitĂ© Ă enfanter, voire mettre son corps en danger comme dâautres sâautomutilent ou font une tentative de suicide⊠AccĂ©der plus vite au statut dâadulte, garder son petit copain et vivre en couple avec lui ⊠Autant dâados, autant dâhistoires.
ClĂ©mentine, en CAP de coiffure Ă Montargis (Loiret) et mĂšre dâun petit garçon de 18 mois, Kylian, avait "besoin dâamour" : "Petite, je jalousais dĂ©jĂ les femmes enceintes. Cette envie de leur ressembler est devenue plus forte avec le divorce de mes parents. Je me disais quâun enfant ne me quitterait jamais." Sâil nâexiste pas de profil type, certaines mamans ados ont tout de mĂȘme des points communs⊠"On sent souvent un besoin de rĂ©paration, constate Magali Joannelle, psychologue au centre maternel Clairefontaine de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Se sentant rejetĂ©es partout, par lâĂ©cole comme par leur famille, ces ados pensent acquĂ©rir un statut dans la sociĂ©tĂ© : mĂšre de famille !" Parfois, elles ont fait "de petites bĂȘtises" : chaparder dans les magasins, rĂ©colter colle sur colle pour indiscipline⊠"Câest comme si elles pensaient que leur maternitĂ© allait effacer le passĂ© : âJe ne suis pas juste une petite c⊠qui va avorter Ă 15 ans. Je vais donner la vie !â
Les grossesses prĂ©coces ne sâexpliquent pas simplement par un manque dâinformation
PresquâĂ chaque fois quâune Ă©lĂšve a menĂ© une grossesse jusquâau bout, il y a eu une ou deux IVG les mois prĂ©cĂ©dents. "Ce qui montre que le dĂ©sir dâenfant est bien lĂ , et que les grossesses prĂ©coces ne sâexpliquent pas simplement par un manque dâinformation", remarque ValĂ©rie. Chaque annĂ©e, cette infirmiĂšre scolaire en Seine-Saint-Denis est confrontĂ©e Ă une quinzaine de grossesses, dont deux Ă trois vont jusquâau terme. "La plupart des filles idĂ©alisent leur future vie de jeune maman. Pas question de les juger, de les traiter dâirresponsables et dâinconscientes, mais de leur ouvrir les yeux avec tact. Je leur dis : âEst-ce que tu te rends compte quâun enfant, câest pour la vie ? Ton copain est-il prĂȘt Ă jouer son rĂŽle de pĂšre ? Les futurs grands-parents sont-ils prĂȘts Ă vous soutenir, mĂȘme financiĂšrement ?â.
Au fil des confidences, ValĂ©rie constate que les adolescentes enceintes ont souvent une mĂšre qui a eu un bĂ©bĂ© rĂ©cemment (parfois dans une famille recomposĂ©e ). "Les filles cherchent Ă attirer lâattention sur elles." Et quand la mĂšre se formalise peu de lâĂąge de sa fille pour enfanter, câest parce que lâhistoire familiale se rĂ©pĂšte. Sous le mĂȘme toit, il y a deux mamans solos : la mĂšre et la filleâŠ
Autre point commun, la maternitĂ© prĂ©coce arrive souvent au moment oĂč les parents sont en crise, au chĂŽmage ou en plein divorce, pointe de son cĂŽtĂ© Jacques Michel, psychologue au centre Anjorrant Ă Nantes, qui accueille des mamans de 12 à 21 ans : "Câest Ă ces Ăąges que leurs filles cherchent des repĂšres, ne les trouvent pas et passent Ă lâacte en faisant un enfant. Câest une espĂšce de jeu de miroir : Ă la crise des uns rĂ©pond la dĂ©tresse des autres."
Mais quelles que soient les motivations, le dĂ©sir dâenfant peut expliquer des "accidents" de contraception, comme chez Aurore, de Toulouse, qui redouble sa 1 re :"Je sortais avec mon copain depuis un an, et on parlait dâavoir un bĂ©bĂ©, mais il changeait dâavis sans arrĂȘt. Du coup, je âjouaisâ avec ma pilule." Aujourdâhui, Aurore Ă©lĂšve â seule â un petit YounĂšs de 7 mois.
Quand la conseillĂšre conjugale du planning mâa dit que personne ne pouvait me forcer Ă avorter, jâai dĂ©cidĂ© de le garder
Ce dĂ©sir prĂ©coce dâenfant peut aussi surgir devant lâĂ©chographie de datation de la grossesse. "Je prenais bien ma pilule. Je fais donc partie du 1 % dâĂ©checs. Quand jâai vu mon bĂ©bĂ© sur lâĂ©cran, ça mâa chamboulĂ©e, confie Marine, de Bordeaux, alors en terminale STT, et qui Ă©lĂšve MattĂ©o, 19 mois, avec le papa. Ce bĂ©bĂ©, câĂ©tait le symbole de notre amour. Quand la conseillĂšre conjugale du planning mâa dit que personne ne pouvait me forcer Ă avorter, jâai dĂ©cidĂ© de le garder." Contre lâavis de sa famille.
Une rĂ©action classique : quel que soit le milieu, les grossesses adolescentes anĂ©antissent la plupart des parents. "Ces jeunes filles heurtent notre rationalitĂ©, qui veut quâon fasse un premier enfant vers 29 ans, aprĂšs avoir fini ses Ă©tudes, obtenu son diplĂŽme, commencĂ© Ă travailler et trouvĂ© un compagnon stable, analyse Jacques Michel. Cette grossesse est ressentie comme lâĂ©chec Ă©ducatif des parents." Insoutenable aussi dâimaginer sa fille hurlant de douleur, les pieds dans les Ă©triers, Ă lâĂąge oĂč les autres rĂ©visent pour le brevet.
Quand lâenfant paraĂźt⊠la plupart des jeunes grands-parents sâadoucissent (pas tous !), les mĂšres surtout, pas mĂ©contentes pour certaines de pouponner Ă nouveau. Parfois mĂȘme un peu trop : "Ma mĂšre qui se trouvait trop jeune pour ĂȘtre grand-mĂšre, raconte Elodie, 15 ans, maman de Dylan, 3 mois, me pique carrĂ©ment mon rĂŽle : âQuâest-ce que tu attends pour lui donner son bain ? Regarde, son nez coule⊠Il tousse ! La bronchiolite, ça te dit quelque chose ?â Je sais quâelle croit bien faire, mais jâai parfois lâimpression dâĂȘtre la grande sĆur de mon fils." Une confusion des rĂŽles issue de la cohabitation frĂ©quente avec la grand-mĂšre, faute de ressources suffisantes pour ĂȘtre indĂ©pendante.
Du jour au lendemain, nous nâĂ©tions plus invitĂ©s nulle part. Nos copains doivent penser quâon est vieux avant lâĂąge
Le corps dâune ado est-il assez "fini" pour donner la vie ? Sur le plan strictement mĂ©dical, la plupart des experts estiment que ces grossesses ne posent pas de problĂšmes particuliers, Ă condition quâelles soient bien suivies, et accompagnĂ©es sur le plan psycho-social. Certes, plus la mineure est jeune, plus lâaccouchement peut sâavĂ©rer problĂ©matique. "Ma petite crevette ne grossissait plus parce quâelle nâavait pas suffisamment de place dans mon utĂ©rus, raconte Lindsay. Le travail a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par les mĂ©decins et a durĂ© quarante-cinq heures, et jâai Ă©normĂ©ment souffert avant que la pĂ©ridurale fasse effet."
Devant ces maternitĂ©s prĂ©coces et revendiquĂ©es, les personnels de santĂ© sâĂ©rigent parfois en juges : "A lâhĂŽpital, des infirmiĂšres mâont dit que câĂ©tait scandaleux de vouloir garder mon bĂ©bĂ© comme Ă lâĂ©poque oĂč lâavortement Ă©tait interdit. Sans mâĂ©couter, elles mâont proposĂ© de faire une IVG en Grande-Bretagne ou bien dâaccoucher sous X. Une gynĂ©co mâa accusĂ©e de faire un enfant pour jouer Ă la poupĂ©e." La rĂ©flexion qui revient le plus souvent ? "Vous devriez avoir honte ! rĂ©sume ClĂ©mentine. Quand je suis allĂ©e acheter des meubles pour la chambre de Kylian, voyant ma mĂšre sortir sa carte bleue, une vendeuse mâa fait la leçon : âVous faites un enfant, Ă votre Ăąge ! Et Ă©videmment, câest votre mĂšre qui doit sâen occuper !â
Autre mauvaise surprise : "Jâai perdu pas mal dâamis, se souvient, amĂšre, Marine. Du jour au lendemain, nous nâĂ©tions plus invitĂ©s nulle part. Nos copains doivent penser quâon est vieux avant lâĂąge."
Chez les papas, ados ou jeunes adultes, toutes les rĂ©actions sont possibles : de la posture responsable â avec ou sans emploi â à ⊠la fuite. Certains reconnaissent lâenfant, sans plus : "JâĂ©tais avec mon copain depuis peu quand jâai eu mon âheureux accidentâ, raconte Agathe, de Lorient. Au septiĂšme mois, face Ă mon ventre qui grossissait, il a craquĂ©. Il est tout de mĂȘme venu Ă la maternitĂ© voir sa fille." Mais, depuis, aucun signe de vie. Heureusement, la petite Johanna a une grand-mĂšre paternelle qui lâaime : "Le lien nâest pas rompu." Des pĂšres envolĂ©s reviennent petit Ă petitâŠ
A mes six mois de grossesse, il sâest enfin senti prĂȘtÂ
"Au dĂ©but, Kevin voyait dĂ©jĂ sa jeunesse foutue par le poids des responsabilitĂ©s, confie Nina, en couple depuis lâĂąge de 14 ans. A mes six mois de grossesse, il sâest enfin senti prĂȘt. Et il est revenu. Tout en Ă©levant Leana, on finit de grandir ensemble." Certaines mamans ados, déçues par le faible investissement du pĂšre, en arrivent Ă le mettre Ă la porte, comme Jessica, qui depuis nâa plus de nouvelles : "Quand ChloĂ© est arrivĂ©e, mon copain a continuĂ© Ă sortir avec ses potes, Ă voir dâautres meufs⊠Jâadore ma fille, mais si jâavais su, je ne serais jamais sortie avec son pĂšre !"
"Quand le pĂšre de lâenfant nâest pas complĂštement aux abonnĂ©s absents, nous insistons sur son rĂŽle auprĂšs de lâenfant, souligne Magali Joannelle. Car certaines adolescentes qui ont grandi sans pĂšre nâen voient pas lâutilitĂ© pour leur bĂ©bĂ©." Il faut aussi convaincre les jeunes mamans de vite retourner Ă lâĂ©cole ou de penser avenir professionnel Ă court terme. Lâenjeu ? "Si les mĂšres ados ne sont pas rĂ©insĂ©rĂ©es trĂšs vite, elles font souvent⊠un deuxiĂšme enfant et risquent ainsi de se retrouver dĂ©scolarisĂ©es, voire totalement marginalisĂ©es."
NoĂ©mie, dâAmiens, maman Ă plein-temps de Lula, ne cache pas ĂȘtre "fĂąchĂ©e avec lâĂ©cole" : "Jâavais envie de vivre comme les grands, pas dâĂ©tudier. Seule formation qui mâaurait plu : le CAP petite enfance. On ne mâa proposĂ© que la filiĂšre agriculture, Ă cause de la faiblesse de mon niveauâŠ" NoĂ©mie a donc arrĂȘtĂ© lâĂ©cole Ă 16 ans, aprĂšs une 3 e dâinsertion, mais nâa aucun regret.
Dâautres, au contraire, sâaccrochent, comme Agathe, en terminale sanitaire et social. "DĂšs le matin, câest un timing dâenfer : rĂ©veil Ă 6 heures. Biberon Ă 7. DĂ©part pour la crĂšche. A 8 heures au bahut. Le moment bizarre : quand je remplace ma âcasquetteâ de maman par celle de lycĂ©enne, avec mes copines qui nâont pas le mĂȘme genre de soucis que moi ! Mais ça me fait du bien, je redeviens une ado. Le soir, pendant que je donne le bain Ă Johanna, ma mĂšre me fait rĂ©viser : caryotypes, transmission de gĂȘnes, de la vie⊠Pour moi, ce nâest pas seulement un cours thĂ©orique, câest du vĂ©cu ! Johanna donne un nouveau sens Ă ma vie : depuis que je suis maman, je sais pourquoi je travaille. Tout ce que des parents doivent transmettre Ă leurs enfants mâintĂ©resse."
 Je suis allĂ©e en classe jusquâĂ un mois avant lâaccouchement
Nina, elle, a passĂ© son bac STG (mention bien !) Ă sept mois et demi de grossesse, et a continuĂ© Ă allaiter Leana pendant un mois et demi, matin et soir, quand elle a repris ses cours. Elle a tentĂ© dâabord un DUT, quâelle a rapidement abandonnĂ© : "JâĂ©tais au bout du rouleau, Ă©puisĂ©eâŠ", pour enchaĂźner sur un BTS, comme son jeune compagnon.Â
Celles qui obtiennent le bac le doivent souvent Ă la solidaritĂ© de lâĂ©cole : "Je suis allĂ©e en classe jusquâĂ un mois avant lâaccouchement, raconte Marine. Jâavais la clĂ© de lâascenseur pour ne pas grimper les escaliers avec mon gros ventre. Pendant mon arrĂȘt, les profs mâenvoyaient les cours et les contrĂŽles par mail."
Des rĂ©ussites qui sont loin de reprĂ©senter la majoritĂ© des cas. En 2004, consciente que lâĂ©cole est en premiĂšre ligne pour Ă©viter aux mamans ados de dĂ©crocher, Suzanne Six, assistante sociale au lycĂ©e Jean-Moulin de Roubaix, a pris les choses en main. "En 2003-2004, nous avons eu vingt et une grossesses. Six Ă©lĂšves ont fait une IVG, et quinze ont menĂ© leur grossesse jusquâau bout." Quand elles tombaient enceintes, les filles avaient tendance Ă arrĂȘter leurs Ă©tudes. DâoĂč la crĂ©ation dâun dispositif dâaccompagnement en rĂ©seau des professionnels concernĂ©s hors lycĂ©e. Le but ? Que les filles ne perdent pas de temps au dĂ©triment de leurs Ă©tudes et frappent aux bonnes portes, quâelles veuillent une IVG ou aller au terme de leur grossesse.
Cette coopĂ©ration entre professionnels donne des rĂ©sultats inespĂ©rĂ©s. Au lycĂ©e Jean-Moulin, le nombre de maternitĂ©s est tombĂ© de vingt et un Ă six en moyenne. LâĂ©tablissement peut nĂ©gocier avec lâĂ©lĂšve de nombreux arrangements avant et aprĂšs lâaccouchement. Aujourdâhui, tous les lycĂ©es du secteur ont adoptĂ© la mĂ©thode : "Le âmammouthâ sait sâadapter, sourit le proviseur, Jean-Marie Trapani. Lâimportant, câest de garder des liens avec lâĂ©lĂšve."
En cas dâabsence de ressources des parents, le bĂ©bĂ© ouvre droit au RSA (788 ⏠par mois pour une maman ado seule et 828 ⏠en couple), Ă la CMU et aux aides au logement. CĂŽtĂ© droits, on ne peut pas forcer une mineure Ă avorter, un pĂšre mineur peut reconnaĂźtre son enfant, mĂȘme en cas de refus de ses parents, et aussi demander une recherche en paternitĂ©. Les deux parents mineurs peuvent avoir lâautoritĂ© parentale sur leur enfant, ou la mĂšre seule si le pĂšre ne reconnaĂźt pas lâenfant.
(*) Histoire racontée dans "Le pacte des vierges" de Vanessa Schneider (éd. Stock) .
Article publié dans Marie Claire Magzine, février 2012
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