Marilyn Chambers : Mature blonde baise son voisin

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Marilyn Chambers : Mature blonde baise son voisin
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Marilyn Monroe, la blonde et l’actrice


Jean-François Pluijgers

Journaliste cinéma



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03-08-2012, 10:04








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Cinquante ans après sa disparition, le mythe Marilyn est plus vivant que jamais. Le talent subtil de l’actrice illumine pour sa part un coffret Blu-ray réunissant sept de ses plus grands films.
FOREVER MARILYN: UN COFFRET DE 7 BLU-RAY. DIST: FOX.
Sans nul doute, ce mythe-là est-il inépuisable. Cinquante ans après sa disparition, la nuit du 4 au 5 août 1962 dans sa maison de Helena Drive, à Los Angeles, Marilyn Monroe n’a jamais semblé autant présente: sur l’affiche officielle du dernier festival de Cannes ou sous les traits de Michelle Williams, le temps de My Week with Marilyn ; d’expositions photographiques en ouvrages s’employant, à la suite les uns des autres, à approcher son mystère; sur les écrans de la Cinematek (1) et, enfin, depuis quelques jours, par la grâce d’une collection Blu-ray célébrant ce que Norman Jean Baker a peut-être laissé de plus tangible, un talent d’actrice illuminant la pellicule.
Sept films sont là réunis, courant de 1953 à 1961, de Gentlemen Prefer Blondes de Howard Hawks, à The Misfits de John Huston et ce sont autant de pépites, à l’exception de There’s no Business Like Show Business , musical dispensable de Walter Lang où Marilyn ne faisait que jouer les utilités, craquantes au demeurant, aux côtés d’une famille d’artistes de music-hall. Bénéficiant pour la circonstance d’une remasterisation exemplaire, le reste tient de l’enchantement permanent, venu rappeler que derrière l’icône glamour et le sex-symbol absolu étouffait une comédienne de premier plan.
Diamonds Are A Girl’s Best Friend chantait l’actrice dans le film de Hawks, privilège partagé par la caméra, s’éprenant de son visage et de son corps pour sublimer sa présence. Démonstration le temps de ce musical qui l’associe à Jane Russell avec qui elle compose un mémorable duo de danseuses, croqueuses de diamants embarquées dans une croisière mouvementée. Un an après le Niagara de Henry Hathaway (et 6 ans après sa première apparition à l’écran, dans The Shocking Miss Pilgrim de George Seaton), le rôle de Lorelei Lee achève de faire de Marilyn une star. Elle est tout simplement irrésistible dans un emploi qu’elle apprendra à connaître sous toutes les coutures, celui de la blonde écervelée et outrageusement sexy au charme rendu encore plus dévastateur par l’innocence qui en émane. Le tout, assorti d’un exceptionnel sens du timing, et l’on ne parle même pas d’une voix qu’elle avait la plus suave d’entre toutes.
Réalisé dans la foulée, How to Marry A Millionaire , de Jean Negulesco, décline peu ou prou la même figure. Elle y a pour partenaires Lauren Bacall et Betty Grable, avec qui elle campe un trio de « gold diggers » chassant le bon parti à Manhattan. Soit une comédie irradiant de drôlerie et d’esprit où, dans le rôle d’une délicieuse ingénue frappée d’une myopie touchant à la cécité, Marilyn fait pétiller le Cinémascope. On ne s’en lasse pour tout dire pas, à l’inverse d’une comédienne qui y verra bientôt une forme de malédiction, n’ayant de cesse d’être prise au sérieux.
River of no Return , western d’Otto Preminger, aurait pu être un pas dans ce sens, qui la voyait partager avec Robert Mitchum un radeau dévalant des flots tumultueux, en même temps que se dévidait le fil, contrarié, de leur existence. En chanteuse de saloon trahie par la vie, Marilyn ajoutait une belle densité dramatique à la volupté qu’elle ne manquait pas de dégager, magnétique comme rarement dans un film où derrière les péripéties pointait la mélancolie. Mais si ce western atypique exerce aujourd’hui un attrait singulier, on en retient surtout les démêlés qui opposèrent l’actrice à un réalisateur qui n’avait que mépris pour elle. Marilyn, pour sa part, n’en avait pas fini de son malentendu – « la moitié du monde désirait qu’elle reste Lorelei Lee « , écrira Jérome Charyn dans La dernière déesse.
Du malentendu au paradoxe, il n’y aura qu’un pas, franchi allègrement avec The Seven Year Itch , chef-d’oeuvre absolu signé par Billy Wilder en 1955, et le film qui a incontestablement le plus contribué au mythe de Marilyn -l’image de la jeune femme, radieuse, laissant sa robe se soulever sur une bouche de métro de Lexington Avenue a rang d’icône. Marilyn, elle, endosse là une identité emblématique, à la mesure d’un statut conquis malgré elle, à savoir » The Girl », bombe sexuelle et allumeuse innocente dont la simple présence va faire complètement chavirer son voisin du dessous -l’impayable Tom Ewell-, mari modèle qui aura pour elle les yeux du loup de Tex Avery, et pour cause. Le charme de Marilyn n’a jamais été aussi incandescent, son mélange de sexualité affichée et de candeur produit des étincelles, et son talent explose littéralement devant une caméra caressante, pour ce qui reste un modèle de comédie finaude et audacieuse.
Insurpassable, si ce n’est, peut-être, par Some Like It Hot , que tourne le réalisateur 4 ans plus tard, autre sommet incontesté de la comédie virevoltant entre parodie de films de gangsters et intrigue sentimentale de haut vol. Si Tony Curtis et Jack Lemmon sont prodigieux en musiciens devant se travestir pour échapper aux tueurs lancés à leur trousse, l’écran déborde du rayonnement de Marilyn Monroe, actrice de comédie née, à quoi elle ajoute ce que Wilder appelait le » flesh impact ». Deux ans plus tard, en 1961, The Misfits de John Huston, l’ultime film achevé de sa carrière, viendra donner la mesure sensible de son talent dramatique, vibrant d’une troublante intensité comme d’un désespoir insondable. Hanté, jusqu’à voir son horizon crépusculaire se refermer bientôt sur ses protagonistes, Clark Gable, Montgomery Clift et Marilyn Monroe. Pour l’actrice, le plus beau rôle aura aussi été le dernier. Nobody’s Perfect , aurait dit Wilder.
(1) Rétrospective Marilyn Monroe, jusqu’au 28/08.

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