Mais que font nos «élites» ?

Depuis plusieurs jours, des personnes impriment en 3D, chez elle, des visières de protection. Des groupes s'organisent, principalement sur facebook, un petit groupe a réussi à mettre en place une plateforme, covid3D.fr.

C'est un ensemble de personnes qui s'affairent, elles impriment, trouvent des solutions pour livrer, recherchent du matériel disponible. Le premier problème est l'approvisionnement en matière et le second le temps car nous sommes obligés de mettre en œuvre individuellement.

Qu'en est-il de l'accompagnement de cette initiative par les «élites» pour la rendre collective et apporter de l'efficacité ? Rien. Ça annonce, ça gesticule, ça «s'auto-satisfait» de faire des ponts logistiques pour amener des masques. Ils ne voient pas ce qui se passe sous leur nez.

Quand tu arrives à te faire dépasser par des gens qui vont faire tout le travail à ta place, c'est que tu ne sers à rien. Et quand tu détiens les moyens, mais que tu ne sais pas les déployer, alors tu es le problème.

Est-il vraiment impossible de monter des centres dans les grandes villes pour que nous puissions trouver le matériel et apporter quotidiennement les impressions de ces protections ?

Nous remuons ciel et terre pour trouver les feuilles de plastique transparentes, les élastiques, le filament, contacter les personnes qui font des demandes. Des fournisseurs privés ou publics, souvent après discussion, nous donnent du matériel ou nous proposent des rabais pour nous aider. Il est difficile de créer du collectif quand l'effort individuel consomme l'ensemble du temps. Ne vous demandez pas comment mobiliser, à quel prix. Nous le sommes déjà et de manière bénévole, facilitez-nous la tâche, c'est tout.

Est-il impossible d'utiliser le réseau des pharmacies pour récupérer et distribuer les visières pour étendre cela à une plus grande échelle ? Dans des villages des gens produisent. Je n'imagine pas leurs difficultés.

La demande et l'urgence aujourd'hui est de fournir le personnel hospitalier. Certains peuvent faire de grosses productions quotidiennes mais d'autres non. Je produis 6 visières jours, la demande qui m'a été faite est de 20 visières. Je stocke donc 6, puis 12, avant que la personne vienne récupérer sa commande. N'est-ce pas une perte de temps ? En apportant quotidiennement à un point de collecte, on diminue le risque plus rapidement.

Ce point de collecte, éviterait au personnel hospitalier de prendre sur leur temps pour faire les demandes, s'organiser pour aller chercher les visières, désinfecter avant utilisation.

Je ne propose pas la meilleure solution, mais il me semble que c'est un bon point de départ facile à mettre en place et qui sauverait un temps précieux. Le reste se construira en faisant et en s'adaptant. La stratégie actuelle consiste à préférer avoir des personnes exposées à 100% au nom de doctrines. La doctrine du 100% de propagation idéale !

On raconte, souvent avec une certaine moquerie, la bataille de la Marne et l'épisode des taxis. Mais nos aïeux ont au moins essayé quelque chose avec un but, ralentir, essayer de gagner du temps. Chers «élites», votre arrogance est à l'opposée de votre capacité de faire mieux qu'il y a 106 ans malgré tous les moyens à votre disposition. Levez-vous les doigts du cul !