Louis XIV a dirigé une cour vicieuse

Louis XIV a dirigé une cour vicieuse




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Louis XIV a dirigé une cour vicieuse
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Ce n’est rien d’autre qu’une vie de sacrifice, de peines et de calomnies, qui fut le lot des premiers économistes français. Partisans tous deux, avec des nuances, d’une fiscalité proportionnelle sur tous les revenus, en lieu et place du système fiscal d’alors, et de la liberté du commerce des marchandises, Boisguilbert et Vauban se sont attirés, sous le siècle de Louis XIV, les plus sévères condamnations des ministres. Vauban, déjà malade, fut vivement accablé des poursuites faites contre lui et contre son livre Projet d’une Dime Royale (1707), et s’éteignit une semaine à peine après la condamnation du Conseil. Boisguilbert, visé par une condamnation le même jour de février 1707 pour son livre le Factum de la France , fut exilé à Brives-la Gaillarde, malgré sa demande de pardon, sa promesse de ne plus se mêler des réformes économiques de la France, et malgré qu’il ait assuré avoir brûlé tous ses manuscrits. B.M.
Mémoire de M. Boislisle, lu à l’Académie des Sciences morales et politiques, et publié en brochure en 1875.
Il est, dans l’histoire, de tristes épisodes que l’esprit se refuse à accepter sur la foi d’autorités plus ou moins récusables, et c’est ainsi qu’après avoir eu les preuves de la proscription du Projet de dîme royale , on a persisté à rejeter, ou du moins à discuter le seul témoignage contemporain qui nous fît connaître jusqu’ici les tristes suites de cette proscription et les causes de la mort de Vauban. Plutôt que de croire, d’après Saint-Simon, l’illustre maréchal abandonné du maître qu’il avait si bien servi, et atteint au cœur par les arrêts qui condamnaient son livre, on a relégué ce tableau au nombre des pages des Mémoires où certaines touches exagérées font douter de l’exactitude des souvenirs et de la véracité du chroniqueur.
Les documents inédits dont je vais faire connaître la substance à l’Académie, sont loin de faire la lumière complète, et nous pouvons encore espérer de nouvelles découvertes ; cependant celle-ci suffira, si je ne me trompe, pour justifier en plus d’un point le récit de Saint-Simon et montrer une relation directe entre la mort du maréchal et les rigueurs provoquées par les ministres de Louis XIV contre un livre qui les gênait.
L’Académie me permettra, tout d’abord, de rappeler en quelques mots les origines du Projet de dîme royale .
La pensée d’une réforme générale du système d’impôt avait été inspirée de bonne heure à Vauban par le spectacle du désordre et des misères que sa vie errante lui faisait découvrir dans toutes les parties du royaume. On a lieu de croire qu’il s’en ouvrit à Louvois vers l’année 1688, et qu’il fut fort mal reçu. C’est en 1691 que nous trouvons une première formule dans la Description de l’élection de Vézelai , et nous savons que, trois ans plus tard, une entrevue avec Pierre de Boisguilbert, qui allait faire paraître le Détail de la France , amena certaines modifications dans les idées ou le plan de Vauban. Mais on arrivait alors à l’année 1695 et à la capitation. Vauban proposa au roi un système de taxes progressives qui eût probablement changé les résultats de cette nouvelle imposition : n’ayant pas été accepté, il revint définitivement à celle qui lui semblait, de toutes, « la plus légale et la plus productive. » Il l’annonce sous le titre de « dîme » royale sur toutes les natures de revenus », dans une lettre qui doit être datée de janvier 1695. La paix de Ryswick étant venue peu après lui donner les deux ou trois premières années de loisir qu’il eût eues depuis un demi-siècle, il les consacra à la rédaction du Projet de dîme royale . Aussitôt que le manuscrit fut complet, vers la fin de 1699, il l’envoya au Contrôle général, en même temps qu’au roi. Chamillart et ses conseillers daignèrent accueillir avec intérêt cette communication, et ils consultèrent divers intendants sur ce que l’un de ces derniers, Foucault, appelle un « projet de capitation et de taille réelle d’après Vauban. » Quant à Louis XIV, il avait déjà reçu plus d’un avertissement, plus d’une révélation de ce genre sur l’état misérable de son royaume, et les manuscrits du château de Versailles sont encore là pour attester qu’il se trouvait parmi les courtisans et les sujets du grand roi assez de bons patriotes et d’hommes de cœur pour lui faire connaître la vérité. Cependant Saint-Simon dit que la communication de Vauban fut fort mal reçue du roi et de ses ministres. Il y a lieu de douter que ce passage de son récit soit exact, ou du moins se rapporte au manuscrit présenté en 1700 par Vauban : non seulement le contrôleur général Chamillart donna une attention particulière au projet qui lui arrivait sous les auspices d’un nom déjà illustre à tant de titres, mais il songea même à expérimenter le système de la Dîme , comme nous l’apprenons par une lettre de Boisguilbert, tout jaloux de ce succès. Il y a loin de là au mauvais accueil dont parle Saint-Simon, et Vauban n’eut point lieu d’abandonner son Projet , comme il l’aurait fait sans doute, si la froideur et le mécontentement du maître s’étaient manifestés aussi nettement que le disent les Mémoires . Pendant les trois années suivantes, malgré la reprise des opérations militaires, qui lui valurent enfin le bâton de maréchal, il ne s’occupa que de retoucher la forme de certaines parties de son manuscrit, sans rien changer au fond. À cette époque, il eut de nouvelles conférences avec Boisguilbert ; les renseignements que son émule rouennais possédait sur la statistique, lui étaient précieux, quoique, sur le chapitre des théories, il le considérât comme un « fou peu éveillé du côté de l’entendement » ; on voit, d’autre part, par les correspondances inédites, que Boisguilbert n’était guère plus respectueux dans son appréciation des idées économiques du maréchal, et ce serait un chapitre curieux à écrire que celui des relations de ces deux hommes, si différents de situation et de caractère, mais si constamment rapprochés par leur ardeur patriotique et leur naturelle intuition des principes économiques.
Les corrections de la Dîme furent terminées en 1704, pendant un séjour dans le Morvan. Vauban en fit alors relier une nouvelle copie pour le roi ; mais nous ignorons s’il put la présenter : ce fut seulement dans le cours de l’année 1706 qu’il se résolut à donner quelque publicité au livre qui était comme la conclusion, le couronnement de sa belle existence.
Jamais le mal n’avait été si pressant, ni les circonstances plus propres à démontrer l’urgence d’une réforme. Quel spectacle ! Roi et ministres se débattent au hasard dans un cercle vicieux, où seuls les traitants exécrés peuvent trouver leur profit. À l’intérieur, une misère générale ; à l’extérieur, des désastres répétés, honteux. Dans cette dernière lutte du désespoir, il faut faire argent de tout ; mais la France, haletant sous le fardeau, ne rend plus que des sueurs stériles. Les impôts ne donnent rien ; les fermes sont ruinées par des rabais successifs, les gabelles anéanties par le faux-saunage, la circulation monétaire entravée par le défaut de commerce, par le faux-monnayage, par le billonnage des étrangers, ou par ces folles variations du cours des espèces qui achèvent d’entraîner au dehors du royaume plus de la moitié de son numéraire. Tout annonce la banqueroute, la ruine.
Si le pays entier ne peut plus méconnaître ces symptômes effrayants de décomposition, quelles doivent être les angoisses des patriotes clairvoyants dont les prophéties sont allées, depuis tant d’années, s’engloutir dans les bureaux de ministres insouciants ou incapables ! Chacun comprend la nécessité d’un suprême effort, et, tandis que Boisguilbert lance de son côté le Factum de la France , paraphrase hardie et désespérée du Détail , Vauban se décide à courir les risques d’une publicité qui répugne cependant à son caractère tout autant qu’elle est familière au magistrat rouennais. C’en est fait. Il n’hésite plus à compromettre, s’il le faut, son crédit, son repos et les honneurs si laborieusement conquis en cinquante années du plus dur service. Le maître et ses froideurs sont redoutables ; mais qu’importent ces disgrâces passagères, lorsqu’on est habitué aux grossières rebuffades d’un Louvois ou aux injurieuses préférences de Chamillart pour le courtisan de la place des Victoires ! Et d’ailleurs Vauban n’a-t-il pas quelque droit de compter sur l’évidence du mal si universellement reconnu, sur le bon sens des ministres qui sont ses amis, ses égaux, sur le privilège des dignités et des hauts emplois dont le roi vient de l’honorer, enfin sur l’appui des hauts personnages qui ont été plus d’une fois les confidents de ses inspirations et qui représentent autour du trône la modération et la sagesse ?
À la fin de l’année 1706, Vauban revint pour la dernière fois à Paris. La campagne dans le Nord avait été glorieuse, mais fatigante : incommodé par un rhume tenace, il demanda un congé que motivaient et son âge, et l’état de sa santé, et même celui de ses ressources pécuniaires, promptement épuisées par le séjour à l’armée. Ce congé lui fut accordé au mois de novembre : quittant aussitôt Dunkerque, il arriva à Paris et s’installa dans son hôtel de la rue Saint-Vincent (aujourd’hui rue du Dauphin). Il ne tarda pas à y être rejoint par son commensal ordinaire, l’abbé Ragot de Beaumont. C’était un homme fort singulier, et même fort mal noté ; mais le maréchal l’utilisait comme collaborateur littéraire, et, pendant tout le temps qu’il pouvait consacrer à la rédaction de ses manuscrits, il avait l’habitude de lui donner l’hospitalité dans une dépendance de son hôtel, en communication directe avec son propre cabinet.
Durant ces derniers mois de 1706 et les premières semaines de 1707, ils travaillèrent à un traité de la Défense des places, destiné sans doute à l’instruction du duc de Bourgogne ; mais on s’occupa aussi, et surtout, de la Dîme royale , de son impression et de la distribution des exemplaires. Boisguilbert, dans une lettre au contrôleur général, dit que l’abbé de Beaumont avait composé la « meilleure partie » de l’ouvrage ; les études de Vauban et ses manuscrits protestent contre cette imputation, où il y a beaucoup du fait de la jalousie ; mais, quoi qu’il en fût de la collaboration de l’abbé, on peut penser qu’il avait profité de son séjour à Rouen — où le roi le tenait relégué depuis plusieurs années — pour faire imprimer le manuscrit du maréchal par quelqu’un de ces typographes normands qui donnaient tant de soucis à la police. L’impression s’étant faite sans privilège ni autorisation, des poursuites étaient à craindre, et il fallait agir prudemment. Aussi, lorsque deux premiers ballots de livres en feuilles arrivèrent aux portes de Paris, vers les derniers jours du mois de décembre 1706, ce fut le maréchal lui-même, dans son carrosse et aidé de ses gens, qui dut les recevoir furtivement et les introduire dans la ville. Des précautions analogues furent prises pour faire relier les exemplaires chez la veuve d’un nommé Fétil, qui possédait toute la confiance de Vauban depuis de longues années et qui avait déjà préparé en 1704 l’exemplaire de la Dîme destiné au roi. Ce travail fut pressé activement, les livraisons se firent avec mystère, et à mesure que Vauban reçut les volumes reliés, il se hâta de les distribuer à ses amis : c’était la seule publicité qu’il désirât, et il ne songeait pas à s’en cacher. De leur côté, les visiteurs qui venaient à la rue Saint-Vincent ne se faisaient aucun scrupule de solliciter le don d’un exemplaire, car la nouveauté du projet et le renom de l’auteur piquaient la curiosité de tous : personne n’eût pu soupçonner combien ce succès devait être fatal à Vauban.
Je ne saurais citer ici en entier les pages émues où Saint-Simon a raconté la disgrâce du maréchal et la proscription de son livre. Il est cependant indispensable d’en reproduire quelques passages, dont l’exactitude plus ou moins grande ressortira mieux des documents qui viendront ensuite.
« À la vérité, dit-il, le livre de Vauban donnait au roi plus qu’il ne tirait par les voies jusqu’alors pratiquées ; il sauvait aussi les peuples de ruine et de vexations, et les enrichissait en leur laissant tout ce qui n’entrait point dans les coffres du roi, à peu de choses près ; mais il ruinait une armée de financiers, de commis, d’employés de toute espèce… C’était déjà de quoi échouer. Le crime fut qu’avec cette nouvelle pratique, tombait l’autorité du contrôleur général, sa faveur, sa fortune, sa toute-puissance, et, par proportion, celles des intendants des provinces, de leurs secrétaires, de leurs protégés… Il n’est donc pas surprenant que tant de gens si puissants en tout genre, à qui ce livre arrachait tout des mains, ne conspirassent contre un système si utile à l’État, si heureux pour le roi, si avantageux aux peuples du royaume, mais si ruineux pour eux. La robe entière en rugit pour son intérêt…
« Les liens du sang fascinèrent les yeux aux deux gendres de Colbert, de l’esprit et du gouvernement duquel ce livre s’écartait fort, et ils furent trompés par les raisonnements vifs et captieux de Desmaretz… Chamillart, si doux, si amoureux du bien… tomba sous la même séduction. Le chancelier, qui se sentait toujours d’avoir été, quoique malgré lui, contrôleur général des finances, s’emporta. En un mot, il n’y eut que les impuissants et les désintéressés pour Vauban et Boisguilbert, je veux dire l’Église et la Noblesse ; car, pour les peuples qui y gagnaient tout, ils ignorèrent qu’ils avaient touché à leur salut, que les bons bourgeois seuls déplorèrent.
« Ce ne fut donc pas merveilles si le roi, prévenu et investi de la sorte, reçut très mal le maréchal de Vauban, lorsqu’il lui présenta son livre, qui lui était adressé dans tout le contenu de l’ouvrage. On peut juger si les ministres à qui il le présenta lui firent un meilleur accueil. De ce moment, ses services, sa capacité militaire, unique en son genre, ses vertus, l’affection que le roi y avait mise jusqu’à se croire couronné de lauriers en l’élevant, tout disparut à l’instant à ses yeux ; il ne vit plus en lui qu’un insensé pour l’amour du public, et qu’un criminel qui attentait à l’autorité de ses ministres, par conséquent à la sienne ; il s’en expliqua de la sorte sans ménagement.
« L’écho en retentit plus aigrement dans toute la nation offensée, qui abusa sans ménagement de sa victoire ; et le malheureux maréchal, porté dans tous les cœurs français, ne put survivre aux bonnes grâces de son maître, pour qui il avait tout fait, et mourut peu de mois après, ne voyant plus personne, consommé de douleur et d’une affliction que rien ne put adoucir, et à laquelle le roi fut insensible, jusqu’à ne pas faire semblant de s’apercevoir qu’il eût perdu un serviteur si utile et si illustre. Il n’en fut pas moins célébré par toute l’Europe et par les ennemis mêmes, ni moins regretté en France de tout ce qui n’était pas financier ou suppôt de financier. »
Ainsi, Saint-Simon désigne comme principaux auteurs de la disgrâce qui allait coûter la vie à Vauban, d’abord les deux gendres de Colbert, MM. de Beauvillier et de Chevreuse ; puis, le neveu du même Colbert, Desmaretz, redevenu tout-puissant depuis 1703 et considéré comme le véritable ministre des finances, quoiqu’il n’eût à cette époque que le titre de directeur général ; puis encore, le contrôleur général lui-même, ce Chamillart « si doux, si amoureux du bien » ; enfin, le chancelier de Pontchartrain.
Bien que les deux beaux-frères dénoncés en première ligne eussent avec Saint-Simon une intimité de tous les instants, il faudrait des preuves bien authentiques pour accepter une accusation aussi grave : le duc de Bourgogne et ses conseillers, parmi lesquels MM. de Beauvillier et de Chevreuse tenaient le premier rang, avaient fait bon accueil aux premiers projets du maréchal ; comment admettre une odieuse coalition des chefs du parti humanitaire avec la finance, contre l’homme qui était la plus haute expression des vertus patriotiques ?
Chamillart et Desmaretz offraient au contraire une prise facile aux influences, aux suggestions intéressées de cette « armée de financiers, de commis, d’employés de toute espèce », qui rongeait le pays sous le couvert du Contrôle général. Tous deux étaient excédés, depuis sept ou huit ans, par des légions de donneurs d’avis et de faiseurs de systèmes, auxquels ils n’avaient jamais su emprunter que des expédients désastreux pour vivre au jour le jour, quand des réformes radicales eussent été le seul remède efficace. Tout dernièrement, ils n’avaient eu qu’à se repentir d’un essai du système de Boisguilbert sur quelques paroisses de l’Orléanais, et l’insuccès de cette tentative, du aux mêmes obstacles qui avaient toujours entravé les améliorations les plus simples, était une preuve convaincante pour le Contrôle général de l’inanité de ces grands projets, comparée au commode roulement des affaires extraordinaires. De ce côté, la lassitude et l’aigreur étaient donc au comble ; l’audace de Vauban dut faire perdre toute mesure au ministre et à son collaborateur ; car, à ne considérer que la nouveauté des idées, Vauban était infiniment plus révolutionnaire dans le Projet de dîme royale que Boisguilbert dans le Détail de la France . Que demandait celui-ci, si ce n’est une exacte et raisonnable observation des anciennes ordonnances, basées sur les lois de la nature ? Bien autrement exigeant, le maréchal voulait bouleverser de fond en comble le système financier et substituer aux procédés empiriques une forme unique d’imposition et de perception. Dangereuse chimère, dont la production au grand jour était bien propre à compliquer les embarras politiques ! On conçoit donc que la finance, harcelée sans relâche, osât réclamer une répression exemplaire. Et cependant, rien jusqu’ici ne prouve positivement que le contrôleur général ou Desmaretz aient pris l’initiative des poursuites dirigées contre la Dîme royale ou même participé à ces rigueurs. Les minutes des dépêches du Contrôle général, les liasses de lettres adressées aux bureaux de Chamillart et de Desmaretz, la correspondance de l’intendant de Paris et du lieutenant général de police avec le Contrôle, ont été fouillées à plusieurs reprises : il ne s’y trouve aucune trace de l’affaire, pas même une simple mention du livre du maréchal ou de sa mort. Nous n’avons donc encore de ce côté que des présomptions, et point de preuves pour justifier les dires de Saint-Simon.
Mais, si nous en venons au chancelier de Pontchartrain, son rôle et celui de l’exécuteur dévoué de ses hautes volontés, le lieutenant général de police d’Argenson, sont faciles à établir, grâce aux documents dont j’ai annoncé la découverte.
Je serais d’autant plus embarrassé de faire entrer dans le cadre de ce mémoire les portraits du chancelier et de son célèbre collaborateur, que leurs personnalités ont déjà été étudiées sous des faces fort différentes, et qu’il faudrait discuter les témoignages ou les jugements. Cette critique sera faite quelque jour, à l’aide des correspondances et des documents administratifs mis récemment au service de l’histoire ; ici, je me bornerai à rappeler le rôle du chancelier et du lieutenant général dans l’organisation de la police, et plus particulièrement leurs rapports avec cette race de plus en plus nombreuse et remuante des gens de presse, dont l’agitation fut une cause d’inquiétude constante pendant la dernière partie du règne de Louis XIV. En ces matières, M. de Pontchartrain n’eût pu souhaiter un agent plus aveuglément dévoué, et partant plus redoutable, que Marc-René d’Argenson. La rudesse du chancelier, — cette rudesse qu’on découvre jusque dans les portraits les plus flattés, — s’accommodait à merveille avec « l’écorce brusque et « dure » et la « mine de juge d’enfer » du successeur de la Reynie. Impitoyables l’un et l’autre pour tout ce qui était auteurs, imprimeurs ou libraires, ils ne s’en rapportaient qu’à eux-mêmes pour examiner les livr
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