Longue tige black ravageuse
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Texte retrouve apres l avoir egare quelques temps , puis complete en bonne et due forme !!
Il y a trois ans, nous etions passes par le Laos en compagnie de mon frere, Jimmy. J ai aime certaines choses dans ce pays mais beaucoup d autres m ont decu. Ce territoire m avait laisse un gout amer en le quittant alors qu il mavait toujours intrigue depuis petit. Et j etais tres mitige a l idee d y retourne un jour. J avais d un cote envie d en rester la pour ne pas etre plus decu ou accentue encore mon degout envers les gens et leur maniere de faire, mais d un autre coteje voulais aussi appronfondir la connaissance de ces lieux et essayer de vivre tout autrement et d y voyager d une autre maniere pour conclure avec lui. Je me laisse donc convaincre par Clo de regagner les terres rouges du Laos. La premiere erreur trois ans auparavant a ete de suivre les lignes de conduite touristiques. Cette fois, hors de question de rester sur les sentiers battus. La deuxieme erreur etait de lire un guide de voyage, donc pas de livre pour ce nouveau match. A notre dernier passage , nous etions trois, complique donc de choisir une voie qui plaise a tous. A deux, plus simple de s accorder sur les choix et directions possibles et envisageables. Bref sans m etaler sur la longueur, nous allons etre dans de meilleures conditions pour retraverser ce pays. Malgre cela, c est donc tout de meme avec apprehension que je franchi la frontier laotienne. Ce n est pas le cas de Clo. Et pas plus loin que le poste de douane, je suis deja exaspere. On ne peut plus passer en bateau, un pont a ete construit depuis notre dernier passage. On n a pas le droit de le traverser a pied, le bus est obligatoire et payant de surcroit. On me klaxone pour couroner le tout (chose insupportable en Asie). Je pete un plomb et envoie chier tout le monde, les nerfs a vif. Mais c etait sans compter sur l acceuil chaleureux des populations du nord. Tout commence avec les Khmus (le U se prononce OU) qui nous apprenent rapidement leur langue, leur mode de vie, leurs habitudes, et nous font visiter leurs maisons, ecoles, villages. En parallele on continue l apprentissage du laotien national qui nous permet de communiquer avec les autres ethnies des montagnes comme les Hmong que nous croisons souvent ou les Laoleum bien sur. Apres avoir quitte la Thailande par la frontiere la plus au nord, nous arrivons le long de notre cher copain : le fleuve Mekong, ici appele le Nam Kong. Il nous a manque, toujours aussi majestueux, boueux et tumultueuxpar endroit. Nous n allons pas le lacher. Prendre l bateau ? Non pas cette fois ! Nous avons decide de le longer pendant plusieurs centaines de kilometres ! On a une carte, certes pas tres precise mais cela fera l affaire, en demandant regulierement notre chemin. Petit a petit, nous ne sommes plus localisables sur la carte et trouvons des chemins inexistants sur le papier. Nos seuls reperes : le fleuve et notre boussole. On deguste le paysage pas apres pas. Quelle sensation indescriptible et forte d etre du cote face de ce cours d eau mythique et non sur un bateau comme tous les touristes. On longe les cables electriques au debut, double la Namtha (grande riviere), traverse les bambouseraies, bananeraies, campe a meme les chemins en contrehaut du Mekong ou dans les abris d agriculteurs en bambou et aux toits de feuilles sechees. On fait un brin de causette sur la route avec les locaux qui emboitent notre pas, ou bien a l occasion d une pause quatre ehure en partageant les vivres de chacun. On se fait sans arret inviter au fil de notre progression mais on se doit de refuser regulierement au risque de ne jamais arriver a destination a temps ! Le temps est compte helas car nous devons atteindre l ancienne capitale au moins une semaine avant de quitter le pays afin de faire une demande de visa vietnamien (impossible de l obtenir a la frontiere). Si les frontieres et les visas n existaient pas, la vie d un voyageur serait plus simple … a bas les frontieres, a bas les guerres … la liberte toujours une utopie !!
C est donc en une quinzaine de jours environ que nous relierons Chiang Khong a Luang Prabang. Un regal, on aurait aime multiplier par dix ou meme cent nos aventures meme si elles furent parfois epuisantes. Parfois difficile de trouver un endroit “confortable” pour passer la nuit, parfois trop pluvieux, parfois epuises et uses par les longues marches, ronges par les moustiques ou autres insectes… On croise aussi des militaires un peu zeles !! L un d eux me met en jong avec sa mitraillette pour m empecher d avancer, de progresser … C etait sans compter sur ma rage, ma determination, ma folie et ma non peur de la mort ! Je passe point barre !! Bref on en voit des vertes et des pas mures mais on est toujours recompense par nos efforts. La marche en vaut la chandelle !!
L inde ayant refuse de nous delivrer des visas au depart de Paris a cause de nos soit disant passeports abimes, nous avons du prevoir un itineraire bis pour ce voyage d un an. Helas, plus rien ne s enchainait a la perfection comme prevu initialement au niveau des saisons des pluies. On a donc accepte notre sort sans trop rechigner et tente de limiter la pluie dans certains pays. Mais on ne peut pas avoir la meilleure periode “touristique” pour chaque pays. Ce n est pas plus mal car on evite justement les touristes ainsi, et on peut voir les pays traverses bien arroses et verdoyants. C est donc un voyage plus pluvieux que nous faisons cette annee. Et ce sera le cas au Laos ou la saison des pluies bat son plein. On va se faire litteralement rincer a maintes reprises, subir humidite, moiteur, orage, pluies torrentielles, sangsues et bouyasse a longueur de jour. Les vetements ne sechent jamais, puent vite et se doivent d etre rince a la riviere souvent. Les guetres regulierement de sortie et les chaussures gore tex qui parfois ne veulent plus tenir leur role impermeable. Clo n etant pas tres copine avec la pluie, se plaind et parfois pete un cable. Certaines journees sont tellement pluvieuse ou orageuse que l on reste coffre sous un abri d agriculteur en esperant qu une eclaircie se degage dans l apres midi ou que le lendemain soit plus favorable. Qui dit pluie, dit chemin detruit ! Forcement les fortes precipitations emportent la terre, provoquent glissements de terrains et destruction des ponts. Les lits de riviere debordent et enmenent tout sur leur passage, y compris les arbres qui ensuite forment de nouveaux barrages naturels pour nous. C est ainsi que nous bataillerons dur pour parcourir ces centaines de kilometressur un chemin qui ira toujours en se degradant, passant de piste stabilise a un chemin large entretenu, puis petit a petit un micro chemin se dicerne au milieu de la vegetation qui reprend le dessus. Les ravins s offre a nous ensuite jusqu a ne plus entrevoir le moindre chemin. A ce moment la, a nous de trouver notre sentier suivant en faisant du hors pistes a travers les champs, les collines et les rivieres. Parlons en des rivieres!! Les traversees de ces dernieres sont parfois rocambolesques, en equilibre sur des rochers, pied nu en s aidant d un bambou pour contrecarrer le fort courant du cours d eau, a quatre pattes sur un tronc d arbre qui enjambe la riviere ou encore en funambule en esperant ne pas chuter et faire ainsi perir notre materiel electronique et nos appareils photos. D autres fois on est oblige de descendre dans les ravins car le chemin s est fait embarquer, ou bien on utilise des des ponts et autres passerelles brinquebalantes en serrant les fesses….
Les villages sont magnifiques. Le long des grands chemins en bitume, on a des maisons en “dur” et des maisons en bois, mais dans les campagnes isolees sur les petits sentiers, on ne trouve presque que des maisons en bambous. Elles ont leur charme unique. Leur tressage est simple mais efficace. Elles sont, grace a ce systeme, tres aerees. Ces cases sont souvent perchees sur pilotis. Les abris et autres cases de stockage sont encore differents. Solides et plus haut perches, elles ont meme des systemess pour empecher les rongeurs d y grimper. Les maisons en bois, construites avec de larges et grandes planches de longueur toujours inegales positionnees verticalement pour former les murs exterieurs, sont imposantes et massives. Souvent, le “rez-de-chausse” sous la maison en pilotis est utilise pour du stockage, comme parking pour les camions, tracteurs, scooters, velos, etc… ou encore comme zone a chill avec hamac et tables/lits sur lesquelless on peut s affaler ou manger, selon l envie. Les animaux y vivent souvent, et y ramassent les moindres miettes tombees a travers les lattes ou les trous plus ou moins beants du plancher de la maison. Ils sont en osmose avec les hommes et nous les cotoyons regulierement. Buffles, cochons, chevres, poulets, canards, dindons, oies, vaches, veaux et j en passe, sont les animaux que l on croise le plus. Sans oublier les serpents bien sur, tres presents dans notre voyage. Quelques singes parfois traversent la piste, et les rapaces tournoient quotidiennement au dessus de nos testes. On nous invite de nombreuses fois (presque tous les jours), a manger et dormir. Nous refusons souvent, mais parfois on se laisse kidnapper. Et c est alors que la biere coule a flot. Parlons en de la biere, ene des meilleures que nous ayons bu, c est une des fierte nationale: la BeerLao. Des litres ont devales notre gosier, en compagnie de la Tiger et de la Leo par exemple. Dans ce tour de l Asie, on a goutte une bonne centaine de biere differentes, pour le plus grand plaisir de nos papilles! On pense a vous tous, amis amateurs de biere! Outre la biere, on mange, installes par terre autour de grands plateaux circulaires surreleves, de succulents repas avec les locaux, composes de riz gluant et de plats de viande et de legumes presque toujours agrementes de citronelle et de galanga (gingembre local), et decouvre parfois des aliments peu communs, comme la viande d ecureuil, diffrents insectes grilles, et les essaims de frelons cuits au feu de bois…On a donc tous les stades de maturite: la larve, le foetus, le jeune frelon, ou le croquant pret a eclore… Que du bonheur, surtout au reveil!! Les legumes sont toujours aussi succulent, et la cuisine est relativement pimentee, un chouia moins qu en Thailande. On va faire une orgie de concombre et de melon durant ce mois laotien, lourds a porter mais gorges d eau, ce qui etanche parfaitement la soif, et bien sucre de surcroit. Un delice. Dormir chez les laotiens n est pas de tout repos. Quand on decide d accepter une invitation, cela equivaut a subir une micro nuit pas du tout reparatrice, car on va forcement se coucher tard ET forcement se lever tres tot. Matinaux comme tous les asiats, a 5h ca commence: la vaisselle, la douche, la cuisine, le feu de bois, la preparation d une quantite de riz astronomique pour la journee, etc…Mais c est toujours agreable de dormir au sec dans leurs superbes maisons sur pilotis en ecoutant les rats gambader, en ressentant les vibrations du buffle qui se frotte aux pilotis qui tiennent la maison, ou encore en comptant les moustiques qui vont te devorer durant la nuit… On visite aussi les ecoles precaires de village au sol en terre battue, feuillete et decortique avec attention les manuels scolaires, s interroge sur les formes bizarres des continents sur les planispheres affiches aux murs, et constate avec consternation que les professeurs d anglais sont d une incompetence assez poussee, etant donne qu ils ont enormement de mal a s exprimer et nous comprendre. On se rend vite compte qu'utiliser des mots simples comme “when”, “why”, ou “where” pour poser des questions est a proscrire, qu il ne faut surtout pasemployer autre chose que du present simple pour s exprimer, et que les enseignants ont un vocabulaire extrement limite… On comprend mieux pourquoi pas grand monde ne parle anglais dans ce pays! On tombe egalement plusieurs fois sur des marches de villages, qui se deroule toujours sur les rives du Mekong, a meme le sol ou sur des etals en bois. Les vendeurs utilisent des bateaux pour transporter leurs marchandises sur le fleuve, beaucoup plus pratique que la piste defoncee non empruntable ne serait ce qu en scooter.
Notre long trajet le long du Mekong nous conduit jusqu a Pak Beng, ou on avait fait un barbeuk et passe une nuit avec Jimmy sur une plage au bord du fleuve, en attendant le bateau du lendemain. Cette fois, pas question de tente, on ve une douche et un matelas moelleux! On l a bien merite! On se degotte une des guesthouse les moins cheres du voyage grace a un jeune Laotien bien cool et tres fou, qui nous fait egalement experimenter les productions locales. On apprend grace a lui que si les militaires etait aussi mefiants lorsqu on les a croises, c est parcequ il y a une grosse production de drogues en tout genre dans le coin ou on etait… Ceci explique cela… On prend cette fois le temps de trainer quelques jours dans ce bled un peu trop touristique, et on traque les arnaqueurs de mauvaise augure et autres mauvaises gens en leur parlant dans leur langue, en les destabilisant, en leur montrant notament que nous connaissons les prix, les chemins et meme certaines regions de leur propres pays mieux qu eux ! On decouvre ou redecouvre cette ville et les suivantes en profondeur et/ou sous differents angles. On se repose quelques jours pour mieux repartir et au passage goute un maximum de plats. On se casse completement le ventre en devorant tout sur notre passage, en visant uniquement les stands de rue et quelques bouiboui locaux. Chaque jour une nouvelle saveur, une nouvelle facon de faire tel plat par la mama du quartier ou une specialite de la region … A notre grande surprise on mange presque aussi bien qu en Thailande. Un reel bonheur. A l ancienne capitale, nous optons pour un retour dans la guesthouse calme et loin du centre ville que nous avions degote trois ans auparavant (pensees pour Jimmy, cette fois, il y avait une moustiquaire! ). Apres avoir obtenu nos visas, englouti une cinquantaine de mets differents, croise quelques traces des copains, toye les indesirables et avoir redecouvert de jolies ambiances, nous quittons Luang Prabang pour une nouvelle epopee a la campagne, en restant toujours au nord et en ayant en point
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