L'infirmière visite le prisonnier
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L'infirmière visite le prisonnier
Initiateur de la discussion
PinkyLife
Date de début
28 Juin 2011
Un mince filet despoir venait déclairer un avenir qui sannonçait morne.
Mon avocat me rend enfin visite : le jeune et talentueux Badrini.
Je lattends au milieu cette pièce sombre, maladroitement éclairé par deux incisions carrées sur des murs qui suinte la crasse. Des quatre coins de la salle se dégage des relents fétides donnant à ce lieu quelque chose de l'antichambre de l'Enfer.
Pieds, mains, torse, jambes et crâne attaché fermement à mon siège, je commence à trouver le temps ironiquement long.
Lentrebâillement de la lourde porte renforcée me le fait entrevoir. Il arrive, le pas décidé accompagné de près par deux agents de la Bienséance.
Il entrera seul.
Costume noir, cousu par les mains les plus expertes, cheveux fraichement coupé, rasé de près, Badrini apporta avec lui une touche délégance à ce lieu qui sest juré de nous avilir jusquà nous rendre animal. Mais à sa mine irritée je comprenais quassumer mes friponneries devenait au dessus de ses forces.
Pourtant il a lépaule large. Mon avocat est de ceux dont la mesure intellectuelle est authentique. Elle nest ni surfaite, ni fabriquée. Elle est innée. Les traits naïfs de son visage nont jamais été déformés par les pesanteurs des postures hypocrites.
Sa sincérité ma toujours touché. Sa simple visite est à elle seule, une consécration à mon message. Pourtant son regard se veut sans appel.
Il tire vers lui une chaise en métal en fixant le sol avec lattitude de celui qui va annoncer sa défection à un proche.
Rien que cette impression provoque en moi une onde de choc.
Je lui siffle alors, comme pour confirmer ou chasser cette impression :
- Ma méthode de com' est foireuse mon ami, mais on s'refait pas
Il sourit, Al Hamdoulillah. Son sourire m'atteint en plein cur.
Je menquiers de la situation à lextérieur. Il mexplique que depuis mon incarcération les lilliputiens se prennent pour des Éléphants, que les lutins se prennent pour des magiciens, et que la médiocrité gagne encore du terrain.
Mais je ne lécoute pas
Jai quune envie, lui narrer comment cupidon a fait de mon cur sa cible en menvoyant une flèche lorsque aperçu pour la première fois linfirmière de la prison...
Suite n°2
***************
J’ai qu’une envie, lui narrer comment cupidon a fait de mon cœur sa cible en m’envoyant une flèche lorsque aperçu pour la première fois l’infirmière de la prison.
- Badrini , écoutes … changement de programme. Je ne veux plus sortir ! De toute manière l’air frais de l’extérieur est vicié par les remugles des haleines perfides. On encense les sournois et on condamne les intègres ! La probité est réduite au pécher alors que la fourberie est élevée à l’idolâtrie. Tu as appris pour Markya et Nefert ? Je les ai aperçues hier. De lourdes chaînes alourdissaient leurs jolis pieds, elles ont été incarcéré dans le bâtiment d’en face. Ça ne m’intéresse plus de composer avec les bassesses et les mesquineries.
- Qu’est ce que tu me siffle ? Depuis quand tu t’es fait le chantre des vertus muselés ? Remballes moi ta flûte ! Tu es ici pour tes écarts de langages et ton atteinte au respect de la bienséance. Je suis d’accord avec le fond de tes idées, mais la forme m’a toujours révulsé. Mes maintes mises en garde n’ont jamais trouvé preneur. Je les vois encore suspendu dans le panier de mes messages envoyés. Quant à celles que tu cites, je viens de l’apprendre. Si pour elles le pouvoir a été injuste, en ce qui te concerne, au vu de ce qu’ils t’infligent, ils te caressent dans le sens du poil. Depuis que tu prends le forum pour la caisse de résonance des dissonances de ton égo surdimensionné, tu vampirise l’attention et tu nous gâche l’horizon. Si je loue volontiers ton petit talent d’écriture par moment, je ne te cache pas que tu en fais parfois trop.
- Tu sais pourquoi quand je poste ça fait autant de bruit ?
- Non, éclaires moi.
- Parce que le seau est vide.
Il me toise du regard un moment. Il a dû mal à distinguer si c’est de l’impertinence gratuite ou de la manifestions d’un complexe de supériorité infondé. Ne pas me cerner, le gêne. Mais c’est parce qu’il est convaincu que tout n’est pas à jeté chez moi, c’est parce qu’il y a quelque chose dans ce que je raconte qui trouve écho en lui ; qu’il prend sur lui mes inconsciences répétées. Il me presse :
- Abrège mes souffrances. Ta gueule ne me revient pas aujourd’hui et tes postillons souillent mon costume. Pourquoi tu m’as fait venir ?
- Je t’aime aussi. Euh … Je veux plus sortir.
- Je perds patience Red.
- Et moi ma clairvoyance depuis que je l’ai vu. Hier on m’a habillé d’un scaphandre et on m’a déposé à l’infirmerie pour un bilan de santé.
- Ils prennent soin de leur prisonnier que veux-tu. Se moque t-il.
- L’infirmière, elle me plait.
- Bon je me casse.
Il se dégage de sa chaise avec la rapidité d’un ressort.
Le titre fait penser à un film pour adulte...
elle s'appelle Marguerite ?
..........................
quelqu'un peu m'aider je suis nouveau
Suite n°3
****************
Arrivé devant la porte bétonnée, il pivote sur ses talons et me demande :
- Cette infirmière, elle vaut le coup ?
- J’y miserai tout. Jusqu’à mon dernier souffle ! Lui lançais-je à travers un rictus victorieux
Il revient sur ces pas, l’air faussement dédaigneux. Badrini ne peut passer à coté de la moindre injustice sans se sentir complice s’il reste inactif.
Au loin, j’entends les râles haineux de mes détracteurs se dissoudre sous les coups de mortiers du Général Bejaadi. Ce général, c’est de la nitroglycérine sur pattes ! Une chiquenaude et tout explose a des milliers de km à la ronde. Ces attaques puissantes, impérieuses et sans appels font vaciller la forteresse toute entière. Dès qu’il est de sortie, les visages se font blêmes, les lèvres remuent des prières, les amulettes s’accrochent aux fenêtres, et l’univers entier se recroqueville sur lui-même de peur d’être esquinté. Bejaadi a l’humeur irrégulière mais la fraternité fidèle. Dans un monde où l’hypocrisie est légion des hommes comme lui se font rare. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Quitte à me mettre la terre entière à dos, je resterai à ses cotés. N’en déplaise aux langues fourchues et aux âmes perverties.
pfffffffffffffffffff tout ça pour ça lol
quelqu'un peu m'aider je suis nouveau
Suite n°3
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Arrivé devant la porte bétonnée, il pivote sur ses talons et me demande :
- Cette infirmière, elle vaut le coup ?
- J’y miserai tout. Jusqu’à mon dernier souffle ! Lui lançais-je à travers un rictus victorieux
Il revient sur ces pas, l’air faussement dédaigneux. Badrini ne peut passer à coté de la moindre injustice sans se sentir complice s’il reste inactif.
Au loin, j’entends les râles haineux de mes détracteurs se dissoudre sous les coups de mortiers du Général Bejaadi. Ce général, c’est de la nitroglycérine sur pattes ! Une chiquenaude et tout explose a des milliers de km à la ronde. Ces attaques puissantes, impérieuses et sans appels font vaciller la forteresse toute entière. Dès qu’il est de sortie, les visages se font blêmes, les lèvres remuent des prières, les amulettes s’accrochent aux fenêtres, et l’univers entier se recroqueville sur lui-même de peur d’être esquinté. Bejaadi a l’humeur irrégulière mais la fraternité fidèle. Dans un monde où l’hypocrisie est légion des hommes comme lui se font rare. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux. Quitte à me mettre la terre entière à dos, je resterai à ses cotés. N’en déplaise aux langues fourchues et aux âmes perverties.
pfffffffffffffffffff tout ça pour ça lol
In the moon
Nefert,markya,bejaad,prq?
J'aime bien cette façon de revenir, d'être toujours là, genre : même prisonnier mes paroles sortent de tôle.
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Le rôle des infirmières, premier contact des détenus avec les soignants, est primordial. Mais la cohabitation entre la Justice et la Santé, reste un point épineux, même si la qualité des soins s’est améliorée depuis la loi de séparation entre ces deux institutions, il y a 22 ans.
© E.Lay. Katia, infirmière et Florence, médecin s'apprêtent à visiter les détenus au quartier disciplinaire le mitard
On pourrait se croire dans une banale salle de soins, si ce n’est la clameur lointaine des détenus et le crépitement des talkies-walkies. Au-delà de la fenêtre inondée de soleil, un mur coiffé de barbelés barre l’horizon. Le brassard du tensiomètre au bras et la mine pâle, Marco* vient de passer sa première nuit en prison. Du haut de ses 27 ans, il a l’air d’un gosse apeuré. « Tout s’écroule , remarque Sylvie, infirmière à l’UCSA (unité de consultation et de soins ambulatoires) de la maison d’arrêt de Bois d’Arcy (78). D’autres pleurent, sont apathiques ou agressifs. »
Les infirmiers sont le premier contact des détenus avec l’unité sanitaire. 48 heures au plus tard après l’incarcération, ces derniers bénéficient d’un bilan complet. Un moment privilégié pour installer une relation de confiance. Antécédents médicaux, psychiatriques, radio dentaire, dépistages… Tout est passé en revue, avant que le médecin les reçoive. Ces patients ont droit à la même prise en charge que tout citoyen.
Outre les maisons d’arrêt, comme celle de Bois d’Arcy, où sont enfermés les personnes en attente de procès et les condamnés à des peines inférieures à deux ans, les soignants exercent en établissements pour longues peines, tels que les centres de détention. Ils s’y répartissent entre UCSA – pour les soins somatiques – et SMPR (service médico-psychologique régional) pour les soins psychiques. Des psychologues, des professionnels paramédicaux (kinésithérapeutes, psychomotriciens…) et des médecins spécialistes (dentiste, infectiologue…) y interviennent ponctuellement.
©Natacha Soury. Ce détenu, qui souffre des cervicales - l'état du matelas n'y est pas pour rien -, n'a toujours pas passé de radio : "J'ai refusé d'y aller car on est trop entassés dans le camion qui nous conduit à la maison d'arrêt voisine".
Les unités sanitaires sont par ailleurs organisées en trois niveaux. Les soins ambulatoires et les hôpitaux de jour psychiatrie sont implantés dans les murs des prisons. Troisième niveau, hors des murs, des UHSI et des UHSA (unité hospitalière sécurisée interrégionale, et spécialement aménagée, pour la psychiatrie) dédiées aux hospitalisations programmées, ont été progressivement créées depuis une dizaine d’années à l’hôpital.
Centre de détention de Nantes. Brigitte parcourt d’un pas rapide le dédale de couloirs, de grilles et d’escaliers. A peine plus larges qu’un homme, les portes des cellules s’ouvrent sur une odeur indistincte de renfermé et de tabac froid. Accompagnée d’un surveillant, l’infirmière de l’UCSA distribue leurs traitements aux détenus placés à l’isolement et au quartier disciplinaire. Sans jamais se départir de sa bonne humeur.
Les infirmières assurent aussi des consultations, sans les gardiens cette fois. Afin de canaliser le flux des consultations et de responsabiliser les détenus, les patients doivent d’abord écrire ou utiliser le biais de dessins, car 10 % des détenus sont illettrés, et déposer leurs lettres dans des boîtes placées en détention.
© Natacha Soury. Au quartier disciplinaire (centre de rétention de Nantes) où les détenus sont confinés, l'infirmière distribue les médicaments à la porte des cellules, toujours sous l'oeil du surveillant. L'occasion aussi de vérifier qu'ils vont bien. Ces visites, minutées sont très attendues par les patients.
Mais chaque jour, plusieurs renoncent à leur rendez-vous ou ne peuvent s’y rendre. Entre le détenu et le soignant, il y a en effet deux intermédiaires – les surveillants de l’unité sanitaire et ceux des étages – et la concurrence des activités de la prison : parloirs, douches, ateliers, cour de promenade… Dans un contexte de sous effectif chronique des surveillants et de surpopulation en maison d’arrêt, où les détenus sont enfermés en cellule 22 heures sur 24, les consultations sont difficiles à organiser.
Administration pénitentiaire et santé sont indépendantes depuis la loi de 1994 qui a confié aux hôpitaux les missions de soins et de prévention. Les soignants sont volontaires sur ces postes et salariés de l’hôpital de proximité. Mais l’organisation des soins « reste tributaire de celle de la pénitentiaire et de ses horaires » , conclut Marie-Laure, infirmière à l’UCSA de Bois d’Arcy.
La santé croise sans cesse les contraintes sécuritaires de cette administration. « Nous avons des regards et des orientations totalement différents » , note Sarah, infirmière au SMPR de la prison des Baumettes, à Marseille. En cas d’urgence vitale, l’évacuation par le Samu est rapide. « Sinon, on doit parfois se bagarrer » , lorsqu’un patient a besoin d’un examen complémentaire ou d’une consultation spécialisée dans un service classique de l’hôpital. Car toute extraction comporte un risque d’évasion.
©Natacha Soury. A l'accueil des patients, un détenu vérifie sa prescription avec les infirmières. Ces allées et venues se font par secteurs, sous surveillance. Aucun prénom ne figure sur les étiquettes des bouses, pour des raisons de sécurité.
Pour les coordonner, secrétaires médicales et infirmières jonglent entre la prescription du médecin, le bon vouloir de la prison, les disponibilités de l’hôpital et des surveillants pénitentiaires affectés aux escortes, voire de la police.
Ce choc des cultures professionnelles s’exprime aussi dans la difficulté à préserver le secret médical . Comment évoquer le mal-être d’un détenu, ou une maladie contagieuse qui nécessite aussi de traiter le codétenu ? Transmettre la juste dose d’information requiert une éthique solide.
Omniprésents, les surveillants sont les premiers interlocuteurs des détenus. Mais leurs grilles de lecture divergent. « Il arrive que nous ignorions des trucs graves, tel un détenu qui se cloitre dans sa cellule et ne se nourrit plus. On ne nous signale que ceux qui sont agités » , regrette Sarah.
D’un autre côté, les gardiens sont placés dans des situations qui les dépassent ou les effraient. « Le VIH les fait flipper. Et ils sont très ennuyés par la maladie mentale et le risque suicidaire, qu’ils ont à gérer en détention… Je comprends leurs questions. J’essaye de leur donner des clefs de compréhension, sans indiquer le diagnostic. C’est subtil. Globalement, nous devons mener un travail pédagogique. »
©Natacha Soury. Pause café. Après des moments parfois stressants, la détente pour les soignants.
Une soudaine agitation naît à l’entrée de l’UCSA de Bois d’Arcy. Des invectives fusent. Une surveillante appelle du renfort. L’incident est vite contenu. « Les détenus sont intolérants à la frustration » , commente Marie-Laure, infirmière. Sécurité oblige, les soignants sont souvent équipés d’alarmes. Ils veillent à ne laisser traîner aucun instrument. « Nos patients sont filous : il est arrivé que l’on nous pique de l’alcool à 90° ».
Les prisons sont des huis-clos où tout s’exacerbe. Le bruit, la tension permanente, l’instabilité des humeurs et la pression des patients finit par éprouver les soignants. « Ils nous demandent d’être toujours présents et dans l’empathie. On donne énormément et on se vide un peu » , raconte Mathieu, infirmier dans l’UHSA de l’hôpital Paul Guiraud de Villejuif (94). Les groupes d’analyse des pratiques, la solidarité des équipes et des sas de décompression – dans et hors les murs – se révèlent indispensables.
Cet article est le premier volet du dossier " Soigner en prison" paru dans le numéro 21 d'ActuSoins (Juin/Juillet/Août 2016).
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Libérable en août, ce détenu souffre d’une entorse grave de la cheville. « Je suis tombé dans l’escalier de l’UCSA alors que je me dépêchais d’aller au sport à cause des blocages. » En effet, dès qu’un groupe de détenus circule en maison d’arrêt, les autres mouvements s’interrompent, pour prévenir les émeutes.
« Je ne sais pas combien de temps je vais rester comme ça. On m’a dit que cela allait être long. Cela m’inquiète… » Il jette un regard las sur son attelle. La douleur, ça me tue. Je dors mal, j’ai perdu plusieurs kilos en trois semaines. Sur mes béquilles, j’arrive au moins 10 minutes en retard aux parloirs. »
J’effectue des démarches auprès d’un employeur, en vue de ma sortie, mais cette entorse me pénalise. On me laisserait sortir pour faire quoi ? ». Depuis notre venue, Karim a finalement obtenu sa remise de peine.
Sarah, infirmière aux Baumettes : « place au dialogue »
Dans l’unité d’hospitalisation de psychiatrie des Baumettes (Marseille), encore située au sein des murs de la prison, Sarah, infirmière de nuit, a retrouvé du calme et du sens. « Quand je délivrais la méthadone en détention, je passais mon temps à apaiser des patients, menacés par les codétenus dans une cellule de 9 m². On donnait des anxiolytiques, au lieu de travailler sur l’addiction. Il me semblait n’être là que pour colmater les brèches ouvertes par la prison. » Pour supprimer la souffrance psychique, l’infirmière consacre désormais beaucoup de temps à discuter au fenestron avec ses patients.
En dépit de ses exigences, l’exercice en milieu carcéral accorde une large place au dialogue. Il confronte à une « altérité enrichissante. On y réalise aussi que tout un chacun peut dérailler à un moment de sa vie. En obligeant à de l’ouverture et de la bienveillance envers n’importe qui, le soin rend le soignant meilleur. »
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