Lesbienne Dominante

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Par l’intimité, on comprend mieux l’être humain.
Jamais je n’aurais imaginé que l’émission que j’anime me ferait autant école, mais j’avoue que dans le domaine de la domination-soumission, j’avais beaucoup à apprendre. Léa et moi nous sommes lancées dans l’univers de ce jeu qui n’est… pas si sexuel que ça. En fait, saviez-vous que pour beaucoup d’adeptes, le BDSM (acronyme pour bondage et discipline, domination, sado-masochisme) ne se termine pas toujours par une relation sexuelle? Évidemment, il y a un plaisir physique qui est lié à l’expérience du BDSM, mais les relations ne sont pas nécessairement sexuelles. Il est possible d’avoir une séance de jeu BDSM complète sans stimulation des organes génitaux. J’ai compris que ces gens sont à l’écoute de leurs besoins, parfois bien plus que dans les relations vanille (les relations dites normales qui ne sont pas BDSM)…
Alexandra, une enseignante qui fait aujourd’hui sa maîtrise en sociologie, a un discours féministe et assumé. «Je suis prof, je suis full studieuse à l’école, je domine dans ma vie en ta, alors dans la chambre à coucher,
j’aime me faire gérer. Ça me libère d’un poids de performance. J’ai l’impression d’être libre. Et le plaisir féminin passe tout le temps en premier.»
L’expérience d’être soumise à sa maîtresse est un besoin viscéral qui est comblé par leur jeu de pouvoir. C’est une manière pour elle de lâcher prise et d’être plus à l’aise dans sa vie professionnelle par la suite.
Dans ce jeu, les règles sont connues de tous. C’est le soumis qui indique jusqu’à quel point il désire jouer. Au début de chaque relation, il indique le mot de passe, appelé safeword, qui fera tout arrêter. Aucune question n’est posée et tout cesse dès que ce mot est prononcé.
Quand on lui demande de parler de sa maîtresse, Alexandra jubile.
«Je suis la soumise de ma maîtresse Veronika depuis 3 mois (depuis sa fête). Elle a 34 ans. Je l’appelle Miss V , aka Miss V.
Elle est mariée – avec un homme, trop sweet, trop fin (et qui lui est très vanille).
Elle joue le rôle de ma mère. Je suis une little girl- elle me traite comme ça. Elle me donne plein de care. Elle m’emmène partout. Je suis fière d’être avec elle. Je suis fière d’être sa soumise. D’autres voudraient ma place. Je ne pourrai jamais l’appeler par son prénom. Je vais toujours être une soumise avec cette personne-là.
Avec ma maîtresse, je n’ai pas de sexualité. C’est autant trippant ça que de coucher avec quelqu’un. C’est le même sentiment d’euphorie ou de bien-être.
Ma maîtresse est stricte avec les conventions et le protocole, je trouve ça trippant. Je me mets à genoux quand je lui donne un verre. Au niveau des jeux, on est dans le masochisme avec des outils traditionnels, dans le cadre d’événements et de donjon. Elle me fait la fessée. »
Pour respecter les conventions, j’ai quand-même dû demander à Miss V la permission de parler à Alex pendant que nous étions ensemble. Toute une expérience !
On parle beaucoup du pouvoir de la vulnérabilité et elle est aussi valable dans ce type de relation. J’ai été touchée que des gens s’ouvrent autant devant nous. J’avoue qu’à 1h du matin, j’étais déjà brûlée de ma soirée aux Katacombes http://www.katacombes.com/wp/fr/ sur la rue St-Laurent. J’ai laissé Alexandra aller vers ses fantasmes et suis allée vers… ma chambre à coucher bien confortable!
Léa quant à elle a assisté à une séance singulière avec Nancy, 43 ans, alias «Félixe» la dominatrice. Nancy dit être adepte de BDSM inconsciemment depuis qu’elle a 19 ans, mais qu’à 25 ans, elle a réellement découvert le milieu et la pratique, grâce à Internet. C’est sur les forums de discussion et les réseaux sociaux (du type FetLife) qu’elle a réalisé qu’elle n’était pas seule. Au début, la pratique était limitée aux rares donjons dans la région de Montréal. Depuis, ces lieux de rassemblement se sont multipliés et Nancy les fréquente avec ses amis adeptes du milieu.
«Quand tu découvres la sexualité, tu ne sais pas trop comment t’y prendre. Juste une fessée, ce n’est pas évident à prodiguer. Avant, c’était juste bang ! bang ! Je n’avais pas de notion d’intensité. Maintenant, quand j’administre une fessée, je vais m’amuser avec différents types de jouets. On apprend tous les jours. Même si on est dominant, même si on a le pouvoir, on apprend tout le temps.
J’ai essayé de jouer à la soumise, mais je ne suis pas bien bonne. Je suis dominante. C’est ancré en moi. On est très structuré. Y a une hiérarchie. Je n’ai pas de soumise attitrée, j’ai des partenaires de jeu.
Maintenant je suis plus sécuritaire dans mes accessoires. Juste aller chercher les mousquetons, tu ne vas pas chez Dollarama, tu vas chez Réno-Dépôt. C’est plus sécuritaire.
Je peux jouer avec une femme, mais je ne vais pas nécessairement baiser avec elle. Je veux avoir un chum qui va m’attendre à la maison. Je tombe en amour avec une personnalité. Je sépare vraiment le jeu et le sexe. Je suis ce qu’on appelle «Old school»
Nous sommes allés à Mirabel rencontrer Bandit, un ami de Nancy. Avec son propre donjon, Bandit est un personnage bien connu de la communauté BDSM. Ami de Nancy, c’est un dominateur-concepteur qui vend du matériel pour les fétichistes de tous genres. Un donjon full equiped comme on dit ! Même s’il faut garder notre sérieux, j’avoue, qu’il n’y a rien qui me fait plus sourire que de voir Léa dans des situations inconfortables, mais c’est peut-être mon humour fétichisme à moi !
Avouons qu’elle a été brave. Mais ce n’est pas fini ! Il faut regarder l’émission ce soir pour voir la suite.
En cette Journée internationale des femmes, Mitsou et Léa voulait dépeindre un milieu qui est trop souvent présenté dans une perspective masculine. De voir deux femmes qui prennent aujourd’hui le contrôle de leur corps, de leur identité et qui l’intellectualisent devant nos caméras est une bonne nouvelle. Fêtons les actions qui sont posées par chacune pour s’approprier tous les domaines de leurs vies, pour enfin se libérer et avancer mieux.
Découvrez l’univers d’Alexandra et Nancy, ce soir 22 h à Moi et Cie.




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