Les remèdes ne devraient pas exister : au cœur de l’hygiénisme et des lois du vivant

Les remèdes ne devraient pas exister : au cœur de l’hygiénisme et des lois du vivant

Par Michaël Cid

Dans ce nouveau monde…les remèdes ne devraient pas exister !!! 

Depuis toujours, l’homme a toujours cherché à être sauvé, sinon guéri. Il croit au paternalisme et cherche à obtenir chaque chose sans contrepartie, sans savoir que pour toute chose, le prix à payer est plus élevé lorsqu’il nous est donné. Plutôt que de recevoir le salut, mieux vaut le mériter. Au lieu d’acheter, de quémander ou de voler un remède, n’est-il pas préférable d’arrêter de créer la maladie ? La maladie est la création de l’homme lui-même. Qu’y a-t-il de plus stupide que d’acheter un remède, sinon de croire naïvement que celui-ci guérira la maladie ?

Les fausses théories du salut et de la guérison ont conduit l’homme à se comporter en mendiant, alors qu’il devrait être le seul juge de son propre salut et certainement son propre docteur, au lieu d’être esclave d’une profession qui, de toute l’histoire de l’humanité, n’a pas trouvé de solution aux maladies, ni découvert un seul remède.

Les gens veulent des remèdes, et les médecins et les charlatans font semblant d’en fabriquer. Mais ils n’en retirent tout au plus qu’un soulagement temporaire. Encore une fois, les remèdes n’existent pas. La santé reprend le dessus quand les causes d’énervation (affaiblissement des forces physiques ou morales) sont traitées. Il n’existe aucun remède en tant que tel. Si quelqu’un a une cardiopathie due au tabac, quel est le remède ? Arrêter le tabac ! il faut toujours éliminer la cause, revenir à la cause des causes. 

Toute prétendue maladie se construit dans l’esprit et dans le corps, du fait d’habitudes provoquant l’énervation. La nourriture et les non-sens diététiques amènent les patients à réclamer un régime qui les guérira de leur maladie particulière. Un régime ou un aliment ne guériront aucune maladie. 

Le jeûne, l’alitement et l’abandon des mauvaise habitudes, mentales ou physiques, permettront au corps d’éliminer les toxines accumulées. Ensuite, si les mauvaises habitudes sont abandonnées et remplacées par des habitudes de vie raisonnables, la santé reviendra et se stabilisera. Ce concept est valable pour toutes les prétendues maladies. 

Les remèdes modernes et la vaccination ne sont que vanité et frustration. Elles sont fondées sur le principe insensé du raisonnement qui remonte de l’effet, ici la maladie, à la cause. On découvre l’organe qui souffre de plusieurs crises de toxémie. Ce peut être un ulcère à l’estomac, on retire donc l’ulcère, ou alors un calcul biliaire, alors on retire le calcul, ou encore une tumeur de l’ovaire, alors on retire la tumeur ou l’ovaire. On peut en dire autant de plusieurs autres effets, sur lesquels l’artillerie médicale est alors lâchée. Tout ceci est largement accepté par l’opinion publique comme un traitement efficace de la maladie, quand en réalité, c’est la suppression stupide des symptômes.

« L’Hygiénisme c’est vivre selon les lois naturelles et pourvoir aux besoins fondamentaux »


Depuis quelques années, la naturopathie se fait connaître de plus en plus. On trouve dans les médias des informations liées à ses différentes composantes : diététique, aromathérapie, massage, phytothérapie, méditation, activité physique, pratique respiratoire, etc. Au centre de cette discipline se trouvent l’alimentation, la respiration, le jeûne, le mouvement, le repos, l’ensoleillement, l’épanouissement émotionnel et la relation sociale. Autant de principes que l’hygiénisme s’évertue à détailler et prodiguer depuis 140 ans. Pour autant, ce dernier reste en retrait par rapport à cet engouement massif et populaire que vit la naturopathie. 

Approche naturopathique

L’hygiénisme est pourtant le père de la naturopathie. C’est une révolution moderne car il incarne la simplicité, la gratuité et le bon sens dirigés vers la compréhension et le mieux-être. C’est l’art de la prévention et du maintien en équilibre. C’est la connaissance appliquée des lois physiologiques immuables qui régissent le cosmos tout entier. Pratiquer l’hygiénisme, c’est honorer la Création, lui rendre grâce en ne rejetant aucun élément du vivant. C’est trouver un sens au parasite, au microbe, à la bactérie ou au virus. 

Pratiquer l’hygiénisme, c’est s’émanciper de la peur, se responsabiliser et être en joie permanente au contact de la vie, à chaque inspiration. C’est sentir son corps comme un legs merveilleux dont on a la responsabilité et qui nous sert à nous réaliser, profondément. 

S’il demeure plus en retrait que la naturopathie dont il a accouché c’est en partie parce qu’il est plus exigeant. Il demande plus de confiance dans les lois de la vie dans le sens où il est moins tourné vers les solutions extérieures. Sans être un dogme, il n’intègre pas la notion de remède, quels qu’ils soient et aussi naturels puissent-ils être. Pas de plante, de complément alimentaire, de lavement, de purge, de cataplasme, de massage stimulant etc. 

Simplement l’autoguérison basée sur la loi d’homéostasie, et rien d’autre. La confiance dans l’harmonie, non pas par l’idéologie mais par la connaissance. 

Définition de l’Homéostasie : 

Tout système vivant laissé à lui-même, en l’absence de perturbation, revient spontanément à l’état d’équilibre au travers d’une série de processus qu’on appelle processus régulateurs. Tout système vivant est par essence régénératif. Même si on ne le comprend pas, ça n’est pas une raison pour en douter car c’est une loi biologique universelle. 

L’absence de perturbation : seule condition préalable pour que ça fonctionne (pas d’autres conditions bizarres et complexes). 

L‘état d’équilibre : état de pleine santé ou de santé optimal. 

Processus régulateurs : entre l’état présent et l’état d’équilibre, on passe par différentes étapes mise en place par les processus régulateurs. Exemple : le pendule qui revient à son point d’équilibre (au centre) au travers d’une série d’oscillations de gauche à droite (processus régulateurs). Il ne revient pas immédiatement au centre quand on le lâche. Ces processus sont nécessaires et on n’atteindra pas l’équilibre si on les arrête en cours (ex : si on stoppe le pendule en l’air). 

Il faut comprendre ce que sont ces processus régulateurs et comment les faciliter pour passer au travers de la meilleure manière sans pour autant les empêcher. 

L'hygiénisme (ou Hygiène naturelle), dont Shelton est l'un des promoteurs les plus connus, prône l'autoguérison par la régénération cellulaire, le crudivorisme et le jeûne et constitue l'un des piliers de la naturopathie. L'hygiénisme se préoccupe de l'hygiène de vie en général, c'est-à-dire ce qui concerne l'alimentation, mais aussi l'activité physique, le repos, la gestion des émotions et la satisfaction dans les relations sociales.

Le mouvement hygiéniste est né au début du XIXe siècle aux États-Unis. Dès 1820, les principes de base étaient posés par les pionniers, les Docteurs Isaac Jennings, Sylvester Graham, Russel Trall, George H. Taylor. De nombreux praticiens poursuivent le mouvement, ainsi que des théoriciens. L'un des plus influents est le Dr. John H. Tilden, auteur de l’étude Toxémie et désintoxication. Mais le plus célèbre est Herbert M. Shelton, qui commence son travail dans les années 1920. Il réalise une synthèse des travaux des précédents hygiénistes et y rajoute le résultat de ses propres expériences, notamment sur les compatibilités alimentaires. La traduction de ses ouvrages en langue française permet à la théorie hygiéniste d'être connue en France.

Les hygiénistes de ce courant popularisé par Herbert M. Shelton considèrent le corps humain comme capable de s'adapter à la grande majorité des conditions de vie naturelles, et ainsi de guérir seul en cas d'agression de tout type. Pour ce faire, le corps aurait besoin simplement que l'on respecte ses besoins vitaux : oxygène, nourriture adaptée (physiologique), élimination des toxines et repos suffisant.

Pour ces hygiénistes, le problème principal est qu'on accepte de laisser entrer dans son corps : tabac, alcool, drogues diverses, cosmétiques, alimentation non physiologique, etc. L'abondance de céréales et légumineuses en particulier est pointée du doigt. Elle participerait à diminuer les capacités du corps à se détoxifier et à absorber les micronutriments (vitamines et minéraux), rares dans l'alimentation moderne.

Cette approche se base sur l'alimentation « naturelle » de l'être humain, considérant que celle produite par la civilisation (céréales, cuisson, viande en abondance, repas réguliers) ne correspond pas aux besoins du corps humain.

D'une manière générale, les hygiénistes conseillent de respecter les « lois du vivant » : l’homéostasie (principe d’autorégulation du corps), la détoxination et la régénération cellulaire, et prônent un mode de vie respectant la physiologie de l’organisme. Dans cette optique, ils conseillent repos, alimentation saine, activité physique, bonne gestion émotionnelle et relations sociales épanouissantes.


Les états sanitaires (selon Désiré Mérien) : 

Pr. Désiré Mérien

Le fort niveau de santé est déterminé par une forte REACTIVITE SOMATIQUE de l’organisme qui maintient au niveau minimal le SEUIL DE TOLERANCE TOXINIQUE et par conséquent directe à un niveau encore moindre celui de la TOXEMIE. Ce fort niveau est celui de l’enfant.

Le faible niveau de santé est déterminé par une faible REACTIVITE SOMATIQUE de l’organisme qui supporte au niveau maximal admissible le SEUIL DE TOLERANCE TOXINIQUE et par conséquent directe maintient à un niveau très élevé, celui de la TOXEMIE. Ce faible niveau de de santé est celui du vieillard. 

Entre ces deux situations, le niveau de santé de l’adulte est fonction de son degré de vitalité : capacité de récupération de l’énergie vitale. 

Energie vitale

Définitions :

·      La toxémie : c’est la présence de toxines (substances diverses, incompatibles avec l’état de santé) dans les cellules, la lymphe, le sang, les tissus, les organes et toutes parties du corps ayant une activité.

·      Le seuil de tolérance toxinique : c’est le niveau d’acceptation dans l’organisme d’une certaine quantité de toxines sans qu’il apparaisse des troubles de maladie. 

·      La réactivité somatique : c’est la capacité que possède l’organisme, sous l’effet de son instinct somatique, de déclencher une crise de rénovation sanitaire : la maladie.

 

Quels sont les facteurs de santé et de prévention : 

1.     Respirer :

La qualité de notre air est notre première nourriture. On peut se passer de manger et de boire pendant plusieurs jours, mais on ne peut rester sans respirer que pendant quelques minutes. Il est important de respirer un air de qualité, mais aussi d’apprendre un mieux respirer, afin de favoriser une bonne oxygénation de toutes nos cellules.  

2.     S’hydrater :

L’eau étant translucide, nous ne pouvons pas voir les polluants qu’elle contient. Beaucoup d’éléments de peuvent pas être filtrés (nanoparticules, perturbateurs endocriniens). La qualité de l’eau est importante, elle doit être la plus pure possible et la moins minéralisée possible. Nos cellules sont composées à 99% d’eau, notre corps à 70%. L’eau potable au robinet est une aubaine, peu chère, translucide mais non exempte de polluant. Un système de filtration (osmose inverse, filtre à charbon) permet de supprimer la grande majorité des particules polluantes. L’eau que nous devrions boire est l’eau des végétaux. Lorsque nous consommons suffisamment de végétaux (fruits et légumes), sous leur forme entière et cru, le besoin de boire diminue voire est supprimé. Cette hydratation est alors de qualité.  

3.     Se reposer :

La qualité de notre sommeil et le repos sont importants. La sieste aussi. Ce repos permet une détoxification du corps pour maintenir une bonne santé. Le lieu de repos doit être le plus simple et le plus propre possible (meubles, air, literie). Manger léger, avoir de l’air qui circule dans la pièce, couper les ondes électromagnétiques, couper les sources lumineuses.

4.     S’alimenter : 

Nos intestins représentent 80% de notre immunité. Un pôle de 2 kilos de bactéries, champignons, virus qui composent notre flore intestinale. L’alimentation physiologique de l’humain, ne doit pas manger : nourriture préparée, transformée par la main de l’homme, aliments industriels, sous conserve, stérilisés, avec pesticides, herbicides, fongicides, antibiotiques. Difficile à digérer : céréales et légumineuse (acide phytique). Produits laitiers pasteurisés.

Pleine santé : végétaux (vitamines, minéraux, oligo-éléments, antioxydants), fruits, plantes sauvages, baies, œufs, racines, champignons, petits gibiers. Existe-t-il à l’état naturel ? Oui ok, non pas bon. Que l’on se nourrisse selon son ressenti, ses besoins et non plus avec la tête. 

5.     S’exercer et bouger : 

Activité physique et non sport ni compétition. Idéalement en environnement naturel. Faire du yoga, du parcours, des étirements, du crossfit, de l'escalade. Qui met à l'épreuve notre corps. Faire circuler la lymphe, elle transporte les lymphocytes et élimine les déchets. Faire le jardin, cueillir, grimper aux arbres, chasser, ramasser les champignons, il ne faut pas inventer d'activités physique, si on construit notre habitât on se met en mouvement. C'est aussi vivre des moments collectifs, qui font du bien au mental. L'activité physique et la fatigue engendrée nous appelle à une alimentation instinctive. 

6.     Vivre ses émotions : 

Lien entre nos émotions et notre écosystème intestinal. Nous sommes composés de 2 kilos de bactéries intestinales. Il y a 120 ans, le Dr. Bach, bactériologiste, avait déterminé 7 familles d'émotions qui correspondaient à 7 écosystèmes intestinaux, qui influencent nos pensées et nos émotions. Si nous nous nourrissons de pensées lourdes, d'informations stressantes, qui provoque en nous de la colère, de la peur, de la tristesse, ces dernières auront un impact sur notre physiologie, notre santé et notre bien-être physique. La sphère psycho-émotionnelle qui détermine l'ensemble des paramètres et de l'action. Etre en accord avec ses émotions. Trouver des moments de calme, la cohérence cardiaque, se concentrer sur sa respiration, l'effet de groupe amplifie les bénéfices. Les exercices de relaxation, l'auto-hypnose, relaxation musicale, exercices de méditation, thérapies comportementales, brèves et simples à mettre en place. Ecrire et verbaliser ses émotions, les identifier, les accueillir et les accepter.  

7.     Accepter sa spiritualité : 

Vivre sa spiritualité c'est vivre en contact de la nature. L'essence de l'humain est d'être spirituellement connecté à quelque chose qui le dépasse, qui l'inspire. Être heureux ou ne pas être heureux de dépend pas des valeurs matérielles, qui sont légion dans le système libéral occidental qui domine. Donc le bonheur est ailleurs, dans un ailleurs autre que matériel. Il faut aussi accepter que nous sommes par nature, spirituels. Nous sommes touchés par l'art, le silence, la présence calme d'un arbre, la présence forte d'une pierre, la présence douce d'un animal. Tout ceci peut nous toucher dans le silence, jusqu'aux larmes et qui peut nous pousser à chanter, danser, écrire, peindre ou jouer de la musique. 

Suivre sa voie, quand on ne voit pas le temps passer ni l'espace qui nous entoure : jouer d'un instrument, chanter, danser, méditer, prier, avoir des lectures inspirantes, lire des textes sacrés, s'assoir près d'un arbre, faire une sieste dans l'herbe, marcher dans la rosée, observer le sommet d'une montagne, se mettre au contact d'un animal. Le divertissement nous éloigne de l'essence, de notre ressenti, de notre tâche individuelle qui s'inscrit dans un schéma collectif. 

 

Qu'est-ce que la pleine santé?

 

« Les neuf dixièmes de notre bonheur reposent sur la santé. Avec elle, tout devient source de plaisir. »

Arthur Schopenhauer

« Existe-t-il un bien plus précieux pour l’homme que la santé ? » 

                                                                Socrate

La santé est une notion mal cernée car il s’agit d’un état physique que plus personne ne connaît de nos jours. C’est pourtant l’état naturel de tout être vivant, quel que soit son âge, dès lors qu’il n’est pas affaibli par une hygiène de vie inadaptée à sa physiologie, que ce soit au niveau des habitudes physiques, mentales ou alimentaires.

“Toute prétendue maladie se construit dans l’esprit et dans le corps, du fait d’habitude provoquant une fatigue du système nerveux. Le jeûne, l’alitement et l’abandon de mauvaises habitudes, mentales ou physiques, permettront au corps d’éliminer les toxines accumulées. Ensuite, si les mauvaises habitudes sont abandonnées et remplacées par des habitudes de vie raisonnables, la santé reviendra et se stabilisera. Ce concept est valable pour toutes les prétendues maladies.” 

                         Dr John Tilden, La toxémie : véritable cause des maladies

Dr. John H. Tilden

Parce que nous avons tous derrière nous des décennies d’alimentation cuite et d’origine animale, notre corps a accumulé, depuis le stade fœtal, une quantité importante de toxines (notamment des acides et des colles) qui ne cesse qu’augmenter si l’on n’améliore pas son hygiène de vie. C’est pourquoi, pour le commun des mortels, le vieillissement rime avec dépérissement, car les organismes accumulent toujours plus de toxines au cours de leur vie sauf s’ils ont connu des épisodes de privations volontaires (jeûnes) ou forcés (famines).

D’ailleurs, tous les peuples de la planète qui vivaient jadis en pleine nature, sans système médical et avec une alimentation essentiellement crue et végétarienne (comme les Houzna au nord de l’Inde), avaient une espérance de vie de 120 ans. Une vie en harmonie avec les lois du vivant donne des centenaires qui ne sont ni grabataires ni gâteux et meurent en bonne santé. 

Et si l’on remarque que l’espérance de vie des mammifères est comprise entre 6 et 7 fois le temps de croissance de leurs os les plus longs, on peut conjecturer que l’espérance de vie d’un humain qui vivrait dans des conditions idéales serait entre 120 et 140 ans. Comme pour les âges bibliques. Ceci expliquerait le faux paradoxe des centenaires qui ont fait des excès toute leur vie, eux aussi seraient morts prématurément.

L’humain, par nature, considère comme normal tous les comportements et habitudes qu’il observe autour de lui depuis l’enfance. C’est pourquoi nous avons autant de mal à imaginer qu’elle pourrait être notre véritable nature et potentiel à la fois physique et mental si nous faisions tout ce qu’il faut pour aller bien. Il nous manque pour cela des modèles en la matière pour nous inspirer. Et comme le disait Coluche : “Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils finiront par avoir raison !”.

 

« Santé, bien-être, jeunesse sont le fruit de l’application des méthodes naturelles de santé, de la compréhension des lois de la vie et du sens de la maladie. »

                                            René Bickel, Le malade enchaîné

 

Dans les esprits, être en bonne santé signifie simplement ne pas avoir de maladie dégénérative, chronique ou génétique. Mais c’est tellement plus que cela ! La santé, la vraie, que nous appellerons Pleine Santé pour éviter les confusions sémantiques, est un état stable (indépendant de l’âge) dans lequel un individu ne connaît aucune déficience et aucune maladie sur les plans physique et mental. Il s’agit de l’état naturel pour tout être humain et il ne peut être déséquilibré par les maladies que si le corps contient des poisons, ce que l’on appelle le terrain.

 

“La vraie santé c’est d’avoir le cœur heureux, la joie de vivre, des idées claires et créatives, l’énergie pour les réaliser et un corps solide et harmonieux.” 

                                                          Irène Grosjean

 

Avoir des problèmes de vue, de peau, des allergies, se sentir fatigué sans raison, la dépression, le pessimisme, les douleurs, etc., tous ces troubles anodins (car si fréquents) dans nos sociétés indiquent précisément que nous ne sommes pas en bonne santé.

 “Plus vous serez libéré de toutes sortes de déchets et poisons, plus vous ressentirez et croirez cette vérité, la plus grande de toutes : Ce régime édénique est non seulement suffisant, mais vous entraîne de plus en plus haut dans des conditions physiques et mentales jamais atteintes auparavant.”

                                         Arnold Ehret, Le régime sans mucus

 

Oui, l’humain consomme de la viande et des aliments cuits depuis deux millions d’années, mais il ne faut pas oublier qu’avant de devenir cueilleur-chasseur, nous étions de simples cueilleurs. Et c’est uniquement parce que l’humain a maîtrisé le feu et inventé des outils et des armes (les premières technologies) que nous avons pu modifier notre régime alimentaire. Certes, notre culture s’est fondée autour de la chasse et c’est notamment elle qui a modelé en grande partie notre corps sous sa forme anatomiquement moderne. Ce n’est pas pour autant que le régime omnivore nous est favorable. 

En réalité, nous nous trouvons à une période historique où l’humain, sous sa forme anatomiquement moderne, est en passe de découvrir ses pleins pouvoirs en se souvenant de ses origines et de son passé de cueilleur. Et ce, au moment précis où les technologies nous permettent de nous nourrir exclusivement de fruits où que l’on se trouve sur la planète. 

En nous nourrissant majoritairement de fruits et de végétaux crus, nous retrouverons progressivement à la fois la pleine santé, mais aussi cette reliance à l’intelligence de la vie. C’est elle qui nous apporte la guidance dans notre existence et qui fait de la pratique de l’alimentation vivante et de l’hygiénisme un authentique chemin spirituel.


Comment faire pour rester en bonne santé?

 

Il s’agit d’une approche naturelle de la santé dont le principe est de vivre et se soigner en accord avec les lois de la nature. L’hygiénisme ne se cantonne pas à la prévention et ses effets bénéfiques observés ne se limitent pas à l’effet placebo. Au contraire, il s’agit d’une approche holistique de la santé qui redonne de la vitalité au corps afin qu’il ait les moyens d’opérer une véritable guérison.

L’humain et la nature : 

Pour optimiser notre santé et notre bien-être, l’hygiénisme considère que la bonne manière de vivre se doit d’être en adéquation avec notre physiologie de primate. Et se revendiquent hygiénistes ceux qui pratiquent ou recommandent un comportement propre à imiter la vie que nous aurions si nous étions lâchés dans la nature, comme autrefois.

Cela fait sens puisque notre génétique de primate s’est adaptée au cours des 65 derniers millions d’années à notre environnement et que la vie moderne a radicalement changé nos conditions de vie. Le débat quant à la « bonne » manière de vivre date de l’Antiquité, et certains personnages influents de ces derniers siècles, comme l’éducateur de santé américain Herbert Shelton (1895-1985) et le philosophe Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) avaient compris les bénéfices – en matière de santé et de bien-être- que nous pourrions tirer à observer la nature et ses lois. Désormais, les preuves scientifiques* abondent dans ce sens et nous réalisons que nos théories et nos sciences contemporaines ne peuvent que s’incliner face à l’intelligence de la vie.

*A ce sujet lire : Le bain dérivatif de France Guillain, La maladie a-t-elle un sens de Thierry Janssen, Tout ce qui ne nous tue pas de Scott Carney, L’histoire du corps humain de Daniel Lieberman, L’intelligence dans la nature de Jeremy Narby, Renaître par le souffle de Désiré Mérien.

Tentative de définition : 

Etymologiquement, le terme “Hygiénisme” tire son origine de la mythologie grecque, Hygie ou Hygée (en grec ancien Ὑγιεία / Hugieía ou Ὑγεία / Hugeía, « santé »), fille d’Asclépios, dieu de la médecine, et d’Épione, est la déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène. Elle représente la santé préservée et symbolise également la médecine préventive.

Selon Wikipédia, l’hygiénisme est un courant de pensée développé au cours du 19ème siècle mettant en avant l’importance de l’hygiène pour la santé humaine.

Selon les autres dictionnaires de référence, ce mot, “hygiénisme”, n’a pas encore droit de cité… On trouve seulement comme acception de “l’hygiène” la définition suivante : “Ensemble des mesures, des procédés et des techniques mis en œuvre pour préserver et pour améliorer la santé. “ (dixit le CNRTL)

Il y a plusieurs raisons qui contribuent à cette confusion autour de la définition de l’hygiénisme :

  • La pensée pasteurienne encore prédominante dans les esprits incrimine à tort les microbes dans la survenue des maladies en oubliant le rôle déterminant du “terrain” (constitution + tempérament + toxémie).
  • Le monde moderne rend impraticable un retour au naturel.
  • Il existe des moyens de santé naturels efficaces auxquels n’ont pas accès les primates.
  • Et son corollaire : les hygiénistes ne sont pas d’accord entre eux sur les bons comportements qui conviennent à notre nature, notamment au sujet des purges et des jus de légumes.

Il est possible de poser une définition qui a le mérite de contourner ces obstacles, c’est la suivante : « Hygiénisme : ensemble de toutes les pratiques “naturelles” ou “artificielles” adaptables dans le quotidien qui visent à améliorer la santé de l’être humain sur les plans physique, émotionnel, mental et spirituel. » Une définition en concordance avec ses racines étymologiques et dans le prolongement de la vision de l’éducateur de santé Herbert Shelton qui prônait l’autoguérison, le jeûne et le crudivorisme.

Concrètement, dans notre quotidien, la combinaison de ces pratiques dites “hygiéniques” devra répondre de manière équilibrée à nos deux besoins vitaux : accumuler de l’énergie vitale et réduire les fuites énergétiques. Des fuites qui seront colmatées au moyen d’antidotes « naturels » ou « artificiels ».

Cette accumulation d’énergie vitale dans notre corps permettra à l’intelligence de la vie de se manifester et d’opérer progressivement les guérisons possibles sur tous les plans.

Les principes de l’hygiénisme :


Pour être en pleine santé sur tous les plans, il est indispensable (condition nécessaire mais pas suffisante !) d’avoir une énergie vitale suffisante, sinon de la développer et de limiter les fuites énergétiques. Elle ne change pas en fonction du dernier repas que vous avez ingurgité car elle est là en permanence et c’est elle qui vous maintient en vie. C’est elle aussi qui vous soutient dans vos activités quotidiennes, vous guérit d’une maladie, ou encore, vous aide à gérer le stress.

Voici le bilan entrée/sortie des énergies représenté sous forme d’un diagramme :

Schéma de l'énergie vitale chez l'humain (www.floriangomet.com)

Les fuites énergétiques : 

Comme on peut le voir, pour se sentir bien et mener une vie épanouie, il convient de développer tout ce qui nous apporte de l’énergie vitale et de limiter les fuites. Le diagramme ci-dessous détaille ces fuites énergétiques et les antidotes associés qui permettent de recycler (en partie) cette énergie perdue en se reconnectant à soi et à la vie.

Fuites énergétiques (www.floriangomet.com)

Vie des primates VS vie des humains :

L’hygiénisme consisterait (selon la définition posée en début de cet article) alors à concilier dans notre vie quotidienne des pratiques qui visent à recréer, de manière naturelle ou artificielle, les conditions de vie qui prévalaient à l’aube de l’humanité et pour lesquelles notre organisme est fait. L’expérience montre que plus on intègre l’hygiénisme à son quotidien et plus le bien-être et la joie jaillissent spontanément de notre corps. Cela sans avoir à atteindre des objectifs élevés ou avoir besoin de réunir différents paramètres d’une équation qui serait celle du bonheur. On se sent bien ici et maintenant, et ce, sans aucun artifice. La raison est simple, l’hygiénisme nous rapproche, par ses antidotes, des conditions de vie naturelles des primates que nous sommes ! Une logique qui est présentée dans le diagramme suivant :

Vie des primates VS vie de l'humain (www.florian.com)

Antidotes naturels VS artificiels : 

Si les antidotes naturels ne suffisent plus à notre époque, c’est que notre environnement est devenu trop pollué et artificiel, et notre corps trop affaibli et encrassé par une hygiène de vie inadaptée. C’est pour ces raisons que l’humanité a développé ces antidotes “artificiels” qui permettent de compenser à la fois notre lourd héritage toxémique et des conditions de vie moins favorables à notre physiologie. Comme noté dans le digramme précédent, le yoga et la méditation (entre autres) peuvent être vus comme des antidotes artificiels puisque on ne les pratiquerait pas naturellement en dehors d’un contexte culturel. Tout comme le jeûne et l’activité physique dans la mesure où ces pratiques sont imposés au corps par le mental et non pas par le corps lui-même comme chez les animaux qui se contentent uniquement de faire les choses qu’ils ressentent sans se forcer.

D’ailleurs, aucun animal ne pratique le yoga, ni jeûne volontairement en se disant “Tiens, aujourd’hui je ne vais rien manger”, ni se force à faire de l‘exercice physique. On comprend alors qu’il devient difficile de soutenir une définition de l’hygiénisme qui ne se revendique que des antidotes naturels.


Michaël Cid


Références : 


  1. GOMET, Florian. www.floriangomet.com
  2. LAMOUREUX, Isaure. Comment se soigner et guérir aujourd’hui ? Théorie, pratique et philosophie des médecines actuelles. Editions Exuvie, 2021.
  3. LE MADEC, Roger. Un esprit sain dans un corps sain, la vraie nourriture de l’homme. Editions Exuvie, 2021.
  4. MERIEN, Désiré. L’hygiène vitale pour votre santé, Comprendre et améliorer sa santé par l’hygiénisme. Editions Exuvie, 2000.
  5. MERIEN, Désiré. Jeûne et santé, Théorie et pratique du jeûne thérapeutique. Editions exuvie, 2001.
  6. TILDEN, John H. La toxémie, véritable cause des maladies, aux sources de l’hygiénisme et de la santé naturelle. Editions Exuvie, 2021.

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