Les masques ne masquent pas leurs intentions

Les masques ne masquent pas leurs intentions




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Les masques ne masquent pas leurs intentions
Doctorant Ă  l’universitĂ© Jean-Moulin-Lyon-3 et juriste en droit des affaires
Ancien député (Génération.s) de la Loire de 2007 à 2022, expert en politique publique sportive
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A partir du 11 mai, le gouvernement imposera le port du masque dans les transports en commun. Quatre mois plus tÎt, il minimisait son utilité. Retour sur un changement de doctrine.
C’était il y a une Ă©ternitĂ©. En France, le SARS-CoV-2 n’était alors qu’un virus lointain qui n’avait pas encore de nom. A Wuhan, lĂ  oĂč il a frappĂ© en premier, le port du masque a Ă©tĂ© massivement adoptĂ© par la population dĂšs les premiers jours de 2020. Il a fallu attendre des milliers de morts en France et ailleurs, ainsi qu’une connaissance accrue du nouveau virus pour que celui-ci s’impose en France, lentement, comme une solution pour limiter la circulation du virus. Samedi 2 mai, le ministre de l’intĂ©rieur, Christophe Castaner, a mĂȘme confirmĂ© son intention de le rendre obligatoire dans les transports en commun.
Retour sur l’évolution du discours des autoritĂ©s sanitaires de janvier Ă  maintenant, au grĂ© des ravages du Covid-19.
« Les masques chirurgicaux (
) sont uniquement utiles quand on est soi-mĂȘme malade , pour Ă©viter de contaminer les autres. »
AgnĂšs Buzyn, qui est alors encore ministre de la santĂ© et pas encore candidate Ă  la Mairie de Paris, relaie le credo des autoritĂ©s sanitaires, qui elles-mĂȘmes suivent les recommandations de l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), qui vient alors seulement d’officialiser que la maladie pouvait se transmettre entre humains. Mais l’institution sanitaire de rĂ©fĂ©rence conseille uniquement le port du masque aux malades avĂ©rĂ©s. Des conseils repris un peu partout, dans un contexte de mĂ©connaissance du virus.
Depuis le 21 janvier, la Chine, principale fournisseuse de l’Etat français, a pourtant cessĂ© d’exporter des masques pour les garder pour son usage interne. En France, oĂč l’on minore leur utilitĂ©, la question d’une possible pĂ©nurie n’est pas sur la table. « Nous avons des dizaines de millions de masques en stocks en cas d’émergence de virus ou de bactĂ©ries. En cas d’épidĂ©mie, nous distribuerions des masques, il n’y aurait pas besoin d’aller en pharmacie », dĂ©clare Mme Buzyn au Figaro .
Le port du masque est recommandĂ© aux « personnes ayant sĂ©journĂ© en Chine , Ă  Singapour, en CorĂ©e du Sud, en Lombardie, en VĂ©nĂ©tie, pendant les quatorze jours suivant leur retour » et il « est Ă©galement plus que recommandĂ© pour les malades afin d’éviter la diffusion de la maladie par voie aĂ©rienne ».
La doctrine Ă©volue lentement du cĂŽtĂ© des autoritĂ©s françaises. Le gouvernement assure, par la voix de son nouveau ministre de la santĂ©, Olivier VĂ©ran, disposer de « stocks massifs de masques chirurgicaux ». Sur les rĂ©seaux sociaux circulent des scĂšnes trĂšs impressionnantes filmĂ©es Ă  Wuhan, oĂč les services municipaux travaillent en combinaison intĂ©grale.
Du point de vue scientifique, la maladie est encore relativement mal connue, avec des pĂ©riodes d’incubation trĂšs variables et une Ă©pidĂ©miologie avançant Ă  tĂątons. Il a fallu attendre une Ă©tude hongkongaise publiĂ©e le 24 janvier dans The Lancet pour que soit prouvĂ©e l’existence de cas asymptomatiques, et surtout le bilan de l’analyse de 565 Japonais rapatriĂ©s de Wuhan, publiĂ©e le 17 fĂ©vrier, qui estime Ă  41 % leur nombre. En somme, la menace est beaucoup plus insidieuse qu’initialement estimĂ©e.
Or, Ă  cette date, l’OMS n’a pas encore dĂ©clarĂ© la pandĂ©mie, et le virus ne circule pas en France, croient savoir les autoritĂ©s mĂ©dicales en se basant sur les admissions hospitaliĂšres. Mais le diagnostic des autoritĂ©s françaises est erroné : en rĂ©alitĂ©, le SARS-CoV-2 est dĂ©jĂ  prĂ©sent, probablement depuis plusieurs semaines dĂ©jĂ . Et sa diffusion est dĂ©jĂ  en train de s’accĂ©lĂ©rer, portĂ©e entre autres par un rassemblement religieux massif Ă  Mulhouse le 17 fĂ©vrier.
« S’agissant des masques, (
) je peux d’ores et dĂ©jĂ  vous rĂ©pondre que notre objectif est de faire en sorte que cette ressource rare soit bien utilisĂ©e , ce qui n’est pas facile, en fixant une doctrine et en veillant Ă  ce que chacun la respecte. Nous cherchons aussi Ă  garantir les sources d’approvisionnement – nationales et internationales – de ces masques.
Pendant trĂšs longtemps, nous nous sommes reposĂ©s sur des approvisionnements venant principalement de Chine, un pays qui a utilisĂ© une bonne part de sa production rĂ©cente pour ses propres besoins. À cet Ă©gard, il y aura des choses Ă  corriger. »
Le nombre de cas explose dĂ©but mars. Alors que la rĂ©gion Grand-Est puis l’Ile-de-France sont frappĂ©es de plein fouet par le virus, la France dĂ©couvre que, Ă  la suite de politiques drastiques de rĂ©duction des coĂ»ts, son stock de masques s’est rĂ©duit Ă  rien. Lors de cette mĂȘme sĂ©ance du 19 mars Ă  l’AssemblĂ©e nationale , Olivier VĂ©ran fait Ă©tat d’un stock de 150 millions de masques chirurgicaux et aucun masque FFP2. Les besoins en masques sont pourtant estimĂ©s Ă  24 millions par jour.
RĂ©sultat, tandis que les malades engorgent les services d’urgences, les soignants sont sous-Ă©quipĂ©s et des plans de rationnement sont mis en place. Le corps mĂ©dical est furieux . JĂ©rĂŽme Salomon, directeur gĂ©nĂ©ral de la santĂ©, regrette un « ratĂ© (
) liĂ© Ă  la rĂ©quisition » du stock. Roselyne Bachelot, qui avait dotĂ© la France d’un stock de 1,7 milliard de masques en 2009 et Ă©tĂ© critiquĂ©e pour sa gestion jugĂ©e dispendieuse, devient « la ministre qui a eu raison trop tĂŽt » .
« J’ai besoin de vous !!! Si votre entreprise dispose de masques de type FFP2 et si dans un geste citoyen vous pouvez nous aider Ă  Ă©quiper les mĂ©decins et infirmiĂšres libĂ©raux, laissez-nous un message sur masques@grandest.fr. »
Face Ă  l’incapacitĂ© de l’Etat Ă  fournir des masques, les collectivitĂ©s locales – et notamment la rĂ©gion Grand-Est, particuliĂšrement touchĂ©e – demandent de l’aide. Petites et grandes entreprises font don des leurs . Selon les chiffres du gouvernement du 21 mars, la France produit 8 millions de masques par semaine, et vingt-quatre entreprises françaises viennent d’ĂȘtre homologuĂ©es pour en fabriquer, mais la production demeure insuffisante.
Les besoins urgents au niveau rĂ©gional sont l’indice d’une pĂ©nurie au niveau mondial, au point de devenir un sujet diplomatique. Tandis que la Chine livre de maniĂšre ostentatoire 1 milliard de protections respiratoires Ă  l’Italie, la RĂ©publique tchĂšque est accusĂ©e d’avoir dĂ©tournĂ© des livraisons destinĂ©es Ă  celle-ci, les Etats-Unis sont accusĂ©s d’avoir dĂ©tournĂ© celles destinĂ©es Ă  la France , et la France celles de la SuĂšde , pendant que la France et l’Allemagne s’écharpent en coulisses sur le partage de leurs stocks avec les autres pays europĂ©ens. Le port du masque devient obligatoire dans des pays qui n’en ont pourtant pas la culture, comme en Europe centrale .
« L’AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine recommande que le port d’un masque “grand public”, aussi dit “alternatif”, soit rendu obligatoire pour les sorties nĂ©cessaires en pĂ©riode de confinement. »
DĂ©but avril, les doctrines officielles commencent Ă  Ă©voluer. Coup sur coup, deux articles dans la prestigieuse revue Nature font Ă©voluer les positions : le premier fait Ă©tat du vif dĂ©bat scientifique sur la possible contagiositĂ© du virus par les voies aĂ©riennes, hypothĂšse qui est de moins en moins Ă©cartĂ©e ; tandis que l’autre Ă©tablit que le port d’un masque rĂ©duit bel et bien les chances de transmission du coronavirus.
S’appuyant sur la progression de la connaissance du virus, JĂ©rĂŽme Salomon inflĂ©chit lui aussi sa position en « encourageant » le grand public, de maniĂšre optionnelle, Ă  s’en doter, tandis qu’Olivier VĂ©ran ouvre la voie dans les jours qui suivent Ă  une possible gĂ©nĂ©ralisation.
« L’État, Ă  partir du 11 mai, en lien avec les maires, devra permettre Ă  chaque Français de se procurer un masque grand public. Pour les professions les plus exposĂ©es et pour certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra devenir systĂ©matique . »
Dans cette allocution , le chef de l’Etat esquisse les contours de la stratĂ©gie de dĂ©confinement qui commencera, annonce-t-il alors, le 11 mai.
La semaine suivante, Edouard Philippe confirme qu’il sera probablement obligatoire dans les transports publics. Certains Ă©diles veulent le rendre par ailleurs obligatoire dans la rue, comme GĂ©rard Collomb Ă  Lyon , et certaines enseignes commerciales, comme Zara , dans leurs boutiques.
« RĂ©server les masques aux soignants, c’était, mĂ©caniquement, refuser de les distribuer Ă  d’autres : c’est un choix difficile, c’est un choix contestĂ©, c’est un choix que j’ai estimĂ© nĂ©cessaire. »
Dans un discours devant les dĂ©putĂ©s , Edouard Philippe reconnaĂźt avoir dĂ» gĂ©rer « le risque d’une pĂ©nurie » et avoir durant plusieurs semaines optĂ© pour la mise Ă  disposition en prioritĂ© pour le personnel soignant.
Fin avril, Ă  la faveur de l’amĂ©lioration des stocks, la vente de masques redevient autorisĂ©e dans les pharmacies, tandis que plusieurs enseignes de grande distribution communiquent sur leur mise en vente. Une Ă©volution de la situation qui ne satisfait toutefois pas tout le monde, et notamment les professionnels de la santĂ©, toujours confrontĂ©s Ă  un manque de masques .
« Le port du masque sera rendu obligatoire dans les transports en commun. »
Lors d’une confĂ©rence de presse commune avec le ministre de la santĂ© , le ministre de l’intĂ©rieur confirme ce qui n’était encore qu’une hypothĂšse. Sans parler explicitement d’amende, Christophe Castaner propose tout de mĂȘme que les pouvoirs de verbalisation soient Ă©tendus Ă  des agents de l’Etat qui ne sont pas policiers pour qu’ils puissent « constater et sanctionner le non-respect des rĂšgles de l’état d’urgence sanitaire » .
William Audureau et Jonathan Parienté
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Pénurie de masques : une responsabilité partagée par les gouvernements successifs
Pénurie de masques : une responsabilité partagée par les gouvernements successifs

Face au manque de masques pour le coronavirus, chacun assure avoir fait les bons choix. Une sĂ©rie de dĂ©cisions expliquent pourtant la pĂ©nurie actuelle de masques, notamment un changement de doctrine en 2013. En 2015, un rapport du SĂ©nat pointait dĂ©jĂ  la baisse du stock de masques dĂ©tenu par l’Etat.

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Olivier VĂ©ran : "Nous Ă©tions un pays hĂ©las pas prĂ©parĂ© du point de vue des masques et des Ă©quipements de protection, en raison d’une dĂ©cision prise il y a neuf ans"
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Coronavirus : « Il n’y pas de sujet de pĂ©nurie » de masques, selon le directeur gĂ©nĂ©ral de la SantĂ©
Publié le : 23/03/2020 à 18:56 - Mis à jour le : 27/03/2020 à 17:39
Crédits photo principale : JEFF PACHOUD AFP

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Simone de Beauvoir : l'aventure d'ĂȘtre soi
« Le confinement n’est pas la bonne stratĂ©gie, c’est la moins mauvaise des stratĂ©gies qui Ă©taient possibles en France, Ă  la mi-mars 2020. Evidemment, nous savions bien que ce n’est pas celle choisie par certains pays asiatiques. La CorĂ©e s’est en effet appuyĂ©e sur une trĂšs large utilisation des tests diagnostics et de masques, puis sur l’isolement des seuls malades. C’est une stratĂ©gie qui est trĂšs valable : sur le papier, c’est mĂȘme cela qu’il faut faire ». Les mots sont de Jean-François Delfraissy, prĂ©sident du ComitĂ© scientifique sur le coronavirus, interrogĂ© le 20 mars par La Croix . Or pour ce qui est des masques en France, il n’y en a pas, ou plutĂŽt pas assez, pour faire face Ă  l’épidĂ©mie de Covid-19. La France manque en effet cruellement de masques chirurgicaux et de masques de type FFP2, Ă  commencer pour les soignants, qui sont en premiĂšre ligne.
Comment en est-on arrivĂ© là ? En rĂ©alitĂ©, la France a eu des masques. Beaucoup, Ă©normĂ©ment mĂȘme. 1,6 milliards exactement ! C’était en 2010. Depuis, le stock s’est petit Ă  petit rĂ©duit, suite Ă  une succession de dĂ©cisions politiques prises par les gouvernements successifs. Face Ă  la polĂ©mique qui grandit, chaque ministre ou ex-ministre ouvre aujourd’hui le parapluie pour se protĂ©ger. A Ă©couter chacun, tout a Ă©tĂ© fait dans les rĂšgles de l’art

InterrogĂ© par le prĂ©sident du groupe LR, Bruno Retailleau, lors de l’examen du projet de loi d’urgence, dans la nuit de jeudi Ă  vendredi 20 mars au SĂ©nat, le ministre de la SantĂ©, Olivier VĂ©ran, a clairement renvoyĂ© la responsabilitĂ© sur ses prĂ©dĂ©cesseurs : « En 2010, il y avait un stock d'Etat d'un milliard de masques chirurgicaux et de 600 millions de masques FFP2. Il y avait donc 1,6 milliard de masques. (
) En 2011, il y en avait plus que 800 millions de masques chirurgicaux, en 2012, 680 millions, en 2013, 550 millions, et ainsi de suite. Puis quand je suis arrivĂ© au ministĂšre, et quand AgnĂšs Buzyn Ă©tait ministre, il y avait 150 millions de masques chirurgicaux, et aucun masque FFP2 » dĂ©taille le ministre. Regardez :
A l’époque, il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© qu’avoir des stocks « qui peuvent se pĂ©rimer n’était pas indispensable dans la mesure oĂč la production de masques Ă©tait gigantesque, notamment en Chine et qu’on pourrait s’alimenter en temps venu ». Le ministre continue :
Mais ce qu’on n’avait pas anticipĂ© Ă  l’époque, c’est que la Chine serait percutĂ©e avant la France par une Ă©pidĂ©mie terrible, qui frapperait la premiĂšre rĂ©gion industrielle productrice de masques au monde et qu’il n’y aurait plus une usine qui tournerait. (Olivier VĂ©ran)
Et Olivier VĂ©ran de conclure : « Nous Ă©tions un pays, hĂ©las, qui n’était pas prĂ©parĂ© du point de vue des masques et des Ă©quipements de protection, Ă  une crise sanitaire, en raison d’une dĂ©cision qui a Ă©tĂ© prise il y a 9 ans ».
Aujourd’hui, le gouvernement se retrouve rĂ©duit Ă  gĂ©rer ce que le ministre a appelĂ© jeudi « une situation de relative pĂ©nurie », Ă  dĂ©stocker 15 millions de masques ou Ă  en chercher 5 millions d’autres auprĂšs de l’armĂ©e.
En rĂ©alitĂ©, la situation est connue depuis plusieurs annĂ©es. Le SĂ©nat s’est penchĂ© sur le sujet. En 2009, un premier rapport d’information de l’ex-sĂ©nateur centriste Jean-Jacques JĂ©gou fait le point. IntitulĂ© « chronique d'une pandĂ©mie annoncĂ©e : la gestion du "stock national santĂ©" », le rapport dit bien que « s'agissant des stocks de masques, ils s'Ă©lĂšvent, s'agissant du stock relevant du ministĂšre de la santĂ© (
) à 1 milliard de masques chirurgicaux destinĂ©s aux malades et 537 millions de masques FFP2 ». De quoi alors voir venir.
Second rapport en 2015 , cette fois de l’ex-sĂ©nateur LR, Francis Delattre. Il pointe « la forte diminution des stocks » stratĂ©giques depuis 2010. La valeur des stocks (chiffre qui englobe les stocks de masques mais aussi de vaccins ou de pastilles d’iode, ndlr) est passĂ©e d’un maximum de 992 millions d’euros Ă  la fin de l’annĂ©e 2010 » Ă  « 416 millions d’euros » en mars 2015, dit le rapport. « Il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de ne pas renouveler certains stocks arrivant Ă  pĂ©remption, par exemple, en raison de la plus grande disponibilitĂ© de certains produits et de leur commercialisation en officine de ville ou du transfert de la responsabilitĂ© de constituer certains stocks vers d’autres acteurs (par exemple, les Ă©tablissements de santĂ© et les Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux pour les masques de protection FFP2 de leurs personnels) » dĂ©taille le sĂ©nateur dans son rapport.
Si la France dĂ©tient autant de masques en 2010, c’est Ă  cause de la grippe H1N1. La ministre de la SantĂ© d’alors, Roselyne Bachelot, dĂ©cide de f
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