Les filles D'aujourD'hui sont très dangereux avec une camera, elles utilisent L'Internet pour montrer leurs corps innocents.

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Les filles D'aujourD'hui sont très dangereux avec une camera, elles utilisent L'Internet pour montrer leurs corps innocents.

Chercheuse au Centre Perelman de philosophie du droit de l’Université libre de Bruxelles
Culture Cinéma Télévision Livres Musiques Arts Scènes
Le X, les ados et la panique morale des parents
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Par Fréréric Joignot (Blog Je ne pense qu'à ça)
Depuis qu’avec Internet le porno est entré dans la vie des mineurs, il ne se passe pas un jour sans qu’un colloque de psychologie, une convention scolaire, un service gouvernemental, des féministes ou des politiques en débattent. Inquiets. Parfois indignés. Souvent dépassés. En ce début d’année, deux grandes controverses impliquant la pornographie et les jeunes ont fait la Une. D’abord, le rapport de la sénatrice UMP Chantal Jouanno pour le Ministère des Solidarités a dénoncé « l’hypersexualisation » grandissante des filles de 8-12 ans, parlant de « pornification ». Ensuite, l’enquête sur la contraception des adolescentes du Dr. Israël Nisand pour le secrétaire d’Etat à la Jeunesse s’en prend violemment à l’impact de la pornographie sur les mineurs. Chantal Jouanno écrit : « Nous n’avions pas conscience que les codes de la pornographie ont envahi notre quotidien. (…) S’agissant des enfants, elle renvoie à l’hyperérotisation de leurs expressions, postures ou codes vestimentaires ». Exagère-t-elle ?
Tapez « Femme » sur Google. Sur la colonne centrale, on lit : « Femme Wikipedia », « Femme Evène », « Femme Actuelle » À droite, colonne des annonces : « Femmes canon en cam », « Elles couchent », « Femmes célibataires » (Meetic). Clic sur « Elles couchent. Batifolage.com ». Un couple à moitié nu apparaît. Dessous : « Fellation, sodomie, amateur, partouze, gros seins, éjac faciale ». C’est un site porno. Avec « Galerie Vidéo ». Clic. Des centaines de photos défilent. Beaucoup de hardcore. Triple pénétration, poing dans l’anus, bouteille dans le sexe. Souvent, on souffre pour les actrices qui encaissent (dans le karaté, c'est du cinéma, pas dans le X-trem).
Tapez maintenant «Amour». On lit à droite. « Meilleurs films sensuels. La brocante ». Clic. C'est un nouveau site porno déguisé. « Asiatiques. Beurettes. Blondes. Gang Bang. Sado Maso ». Ma voisine de 11 ans qui surfait sur le Net pour sa rédaction sur la Saint Valentin a-t-elle regardé ? Possible. Les films X sont en accès libre sur Internet. Souvent gratuits. Les mineurs regardent massivement. Le "réservé aux adultes" est révolu. L' "Interdit au moins de 18 ans" une galéjade. En 2004, le CSA révélait que 80% des garçons, 45% des filles de 14-18 ans ont vu un X dans l’année. Un garçon sur quatre, une fille sur cinq en a visionné 10 (au moins). Selon l’enquête du Dr Rozier en Île-de-France (2004), 90% des jeunes apprennent l’existence du porno entre 8 et 13 ans. À 11 ans, un sur deux en a vu. En CM2 (9-10 ans), 50% des garçons, 25% des filles. Selon des études canadiennes, 25% des 10-17 ans l’ont découvert par hasard, 25% volontairement. Comment réagissent-ils au premier visionnage, à 10-11 ans, ou plus jeunes ? Une enquête américaine précise : ils « sont surpris et ont peur », ou « sont embarrassés », ou « coupables et confus». La moitié des filles se disent « dégoûtées », un quart « choquées », un quart « surprises ». Mais dès 13 ans, leur attitude change. Le porno « distrait» 50% des garçons , « plait » à 30%, 20% le classe en « favoris», une fille sur quatre se dit « curieuse ».
(Faute de place, une version courte de cet article a été publié dans Le Monde Culture&Idées. Un entretien avec le sociologue Michel Bozon sur "la panique morale des parents" vient à la fin. )
La sénatrice s’est appuyée sur les travaux de nombreux pédopsychiatres, sociologues, spécialistes des médias. Que montrent-ils ? Avant la puberté, dès le CM1, beaucoup de fillettes se mettent du gloss, portent des jeans slim, des minijupes, des tangas - des tenus "hypersexuées". Elles s’inspirent de stars adolescentes au sex-appeal débridé, Britney Spears, Rihanna, Alizé, Christina Aguilera, Lady Gaga, ou les Girlicious. Selon Mariette Julien, sémiologue canadienne, cette «girl culture», pleine de « Lolitas », emprunterait ses codes au cinéma érotique et la pornographie : kilt, tenue moulante, soutiens-gorge push up , décolleté, bas résille. Faut-il la suivre ce terrain : des tenues résolument séduisantes relèvent-elles d'un univers X ? Le sexy est-il sexuel, le suggestif pornographique, le déguisement une perversion ? Remarquons cependant que les grandes marques de vêtements et de cosmétiques encouragent l'allumage chez les tout jeunes. Ainsi, l’été 2011, Vogue proposait une série de mode avec Thylaine, 10 ans, en jupe fendue, talons aiguilles, très maquillée, étirée sur des coussins léopards. Le cœur de cible avoué : les parents des « tweens » ou « enfados », les 8-14 ans, qu'il s'agit de rhabiller de pied en cap. Un marché colossal, 260 milliards de dollars aux États Unis, labouré par les études marketing et la presse mode : Milk, Doolittle, La petite ... Elle propose désormais, à foison, de nouvelles panoplies et produits pour les toutes jeunes : hauts talons pointure 30, top dévoilant le nombril, micro-shorts, trousses de maquillage, strings pour les 10 ans, etc. Corinne Destal, de l’université de Bordeaux, a étudié les représentations sexuées à destination des fillettes dans les magazines. Dès 8-10 ans, elles lisent la presse ado, Girls, Star Club, Muteen . destinées au 15-18 ans. Dans cette presse, qui « met le corps sur un trône », « l’hypersexualisation passe par une éducation précoce à la séduction, des codes sexy, des clips à l’érotisation démonstrative. » En nombre de pages, tous ces journaux encouragent beaucoup plus les jeune filles à se mettre en valeur, à séduire les garçons - à devenir de bonnes "fuck friends" comme dit le journal Muteen - qu’à leur présenter des métiers et faire carrière (« surtout des carrières longues » précise Corinne Destal).
Dans le rapport Jouanno, psychologues et pédopsychiatres se montrent les plus inquiets de l’hypersexualisation et de l’arrivée des films pornos. Selon eux, les enfants connaissent entre 8 et 12 ans, avant l’arrivée de la puberté, une « période de latence » pendant laquelle ils se préoccupent moins de la sexualité, se passionnent pour des grandes questions, se rapprochent de leurs parents, s’intéressent à la scolarité et aux sujets «sérieux». C’est une étape importante dans leur construction cognitive et la formation de leur personnalité. D’être confrontés sans cesse à la séduction, une signalisation sexuelle, la pornographie pourrait les en détourner. Ou développer la dimension pulsionnelle. D’après le pédopsychiatre Michel Botbol, cette sexualisation les conduit parfois à rencontrer des « problèmes d’hyperactivité », d’« acquisition de savoir » ou de « perte d’estime de soi ». Un autre, Didier Lauru explique : « La publicité, les films, les magazines envoient en permanence des messages crus. Même excès en famille où, souvent, les adultes manquent de discernement et de pudeur. Résultat : les enfants sont continuellement excités, au sens sexuel du terme. »
Tous les psys ne partagent pas cette analyse. Sophie Marinopoulos, experte auprès des juges pour enfants, refuse de penser en termes de « mineurs sexualisés ». Elle s’inquiète plutôt du rôle trouble et actif des parents dans cette érotisation : « Ce sont eux qui leur achètent des habits coûteux et sexy, les exhibe, les déguise. Dès qu’ils ont 3 ou 4 ans. Ce sont les mêmes qui présentent des gamines aux concours de petite Miss. » Selon elle, l’enfant devient un faire-valoir. Les garçons, transformés en « lolitos », comme les filles. « Il y a une ambiance pédophilique nouvelle , continue la psy. L’enfant n’a plus de valeur par lui-même, il doit ressembler au rêve de ses parents. On le prend dans des fantasmes qui ne sont pas les siens. On lui vole son enfance. » Pour le sociologue Michel Fize aussi, proches des adolescents depuis vingt ans ("Les nouvelles adolescentes", Armand Colin), parler d’hypersexualisation est une vision d’adultes à problème. Ils projettent leur propre vision : « Qu’entend-on pas «fillette», «Lolita» ? Parlons de jeunes adolescentes ! Pour les filles, se mettre en valeur dès 10 ans, plaire, est leur manière d’entrer dans la féminité avant la puberté. Tout est question de culture, de mode de vie, de réseau. C’est une nouvelle jeunesse. Ils veulent ressembler à leurs ainés, devenir indépendants plus tôt. Il y a de la séduction, des manières, mais pas de sexualité réelle .» Que pense-t-il de «la période de latence» d’une enfance sans sexualité ? « On veut faire croire qu’il existe un temps d’enfance immuable et innocente, sans séduction ni désir. Ce sont des discours psys archaïques ». Peut-on vraiment parler de nymphettes décérébrées par les marques ? Michel Fize : « Les intéressées vous disent tout le contraire. Elles ne se vivent pas comme une chose sexuelle. Elles n’y pensent pas en ces termes. Pour les ados, féminité et féminisme, séduction et respect, désir et amour marchent ensemble. Chantal Juanno les fait rire quand elle propose de rétablir l’uniforme dans les collèges ! » (sans parler de la dernière proposition ultra-conservatrice de Nicolas Sarkozy : obliger les adolescentes a demander l'autorisation parentale pour acheter la pilule.)
Michel Fize s’inquiète par contre de l’impact des films pornos sur les très jeunes - les 8-10 ans. « Tomber à cet âge sur un film hardcore n’est jamais anodin. On y voit de telles performances, de telles violences, que cela peut les choquer .» Depuis quelques années, une pornographie violente - « Xtrem », « gonzo », « démolition » -, où les femmes sont brutalisées se développe. Tentant leur chance sur Internet, des petites productions réalisent des films aux budgets de misère, pratiquant la surenchère dans le harassement et le « deep throat » (prise de gorge). La série Xanadu d’Arte, l’histoire d’un producteur porno ruiné par Internet, la décrit bien. Le fils propose : « Aujourd’hui, une seule solution, le gonzo. Un canapé, trois pétasses, une caméra . ». Le père répond : « Ici, c’est le haut de gamme du X, pas de la charcuterie .». L’ancienne actrice de X Raffaëlla Anderson a raconté cette « charcuterie » dans son rude témoignage « Hard » (Grasset, 2000). D’autres, Adeline Lange, Priscila Sol, Nina Roberts et bien d'autres ont dénoncé la dureté des tournages du «gonzo» et des «gang bang» (75.500.000 résultats en 0,19 sec sur google). Que se passe-t-il dans la tête d’une fille de 8 ou 10 ans quand elle visionne « Tournante dans un dépotoir » ? Le pitch : «La blondasse se fait bombarder tous les orifices par ces 6 brutes. Puis baiser à fond, fister et déchirer par tous en même temps ! ». Tout est accompli dans ces films X-trem, souvent les jeunes actrices sont visiblement à la peine, malgré les sourires figés (que fait le Strass, le nouveau syndicat des travailleurs du sexe ?). Peu d’enquêtes ont été menées sur ce que ces scènes peuvent suggérer à un très jeune, qui les découvrent par hasard, ou les cherchent, pour voir, au fil du Net. Le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez parle souvent du porno avec des mineurs. Il résume bien le malaise : « Ils peuvent en ressentir une angoisse soudaine, intense et durable : peur d'une possible agression contre eux, peur de ces masses de corps qui partouzent, de leurs transformations et de ce qui en sort, et ce jusqu'à la peur que leurs propres parents et leur entourage deviennent monstrueux eux aussi, des animaux sauvages, quand ils sont tout nus. »
Cependant, dès que les garçons flirtent, à 13-14 ans, visionner du porno devient chez certains un moment d’« éclate sexuelle » qu’ils veulent retrouver, partager avec leurs copains. Si, parfois, une pratique autoérotique devient additive, comme chez Kid, le héros triste du roman de Russel Banks «Lointain souvenir de la peau» (Actes sud), le médecin ajoute : « La majorité des enfants ne s'attachent pas à ce qu'ils ont vu , et n'y reviennent qu’occasionnellement ». Autrement dit, ils ne sont pas traumatisés, ou encore comprennent qu'il s'agit juste de cinéma (même si la violence infligée peut choquer, surtout les jeunes femmes). Le psychologue parle encore d’une forme de déniaisement : « Le réalisme de l'enfant augmente, et il ne faut plus trop lui raconter de « salades » sur ce que sont les autres - pas toujours de bons parents angéliques! -, sur ce qu'est la sexualité - c'est aussi la « baise ». Disons qu'il en sort un peu vieilli, un rien cynique, lucide, matérialiste, bien plus vite que ce que voudraient beaucoup de parents .»
Le vocabulaire sexuel des jeunes a changé avec le porno. Selon l’association scolaire Sésame, dirigée par Denise Stagnara, les mots du X représentent désormais 20% des expressions sexuelles. Si en 1980, les 10-11 ans parlaient de « graines » et de « sentiments », aujourd’hui ils connaissent « fellation», «sodomie ». Ils les ont découvert par eux-mêmes. Avant la période "graines", les parents parlaient d'un oiseau qui distribuait les bébés dans les cheminées. Une époque s'achève. Faut-il la regretter comme "le bon vieux temps" ? D’autres effets, plus insidieux, ou anxiogènes, ont été repérés. Le docteur Ronald Virag, andrologue, reçoit de plus en plus de garçons de 16-18 ans qui veulent se faire agrandir le pénis. L’outil imposant des «hardeurs» les traumatise, qu’ils bandent tout le temps les complexe. Les nouveaux codes du porno - faux seins énormes, sexe rasés, etc - développe parfois des peurs : certains sont choqués quand ils voient des filles velues (le "barbu" d'hier). Chez d'autres, on rencontre une angoisse de performance. Chez les filles aussi. Michel Fize remarque que les pratiques sexuelles évoluent peu, mais qu’elles peuvent être « désinhibées » par le porno. «On sous-estime toujours le désir féminin. Des choses qui se faisaient hier après une phase d’approche deviennent parfois courantes dès les premiers rapports. Et bien des jeunes distinguent très vite ceux «avec qui on couche» et les histoires d’amour.» Doit-on s'en offusquer ? L’espace d’accueil pour 13-25 ans Cyber Crips a enquêté auprès de 10.000 ados : dès 14 ans, des garçons demandent une fellation. Ce serait le flirt poussé d’aujourd’hui - comme c'est le cas, depuis longtemps, dans beaucoup de pays du Sud où la virginité est valorisée ? Philippe Brenot, psychiatre et sexologue, vient de publier une enquête sur le plaisir féminin, interrogeant trois mille femmes (aux Arènes, "Les femmes, le sexe et l'amour"). Il nous dit : « Certaines adolescentes croient devoir se soumettre aux clichés du porno pour plaire aux garçons et se rasent le pubis, comme dans le porno. Des nouvelles mœurs s’installent. Des normes aussi. Un terrorisme de l’orgasme vaginal, des coïts interminables, une obligation de jouissance. Souvent, la technique l’emporte sur la découverte de sa propre envie. Nous revoyons ces femmes en consultation, adultes, avec une plainte de plaisir absent et de disparition du désir. »
Nouvelle époque, nouvelles normes, nouveaux problèmes.
Le gynécologue Israël Nisand a fondé le site Ado-info pour répondre aux questions sur la sexualité. Il se montre alarmiste. « La pornographie est devenue la principale forme d’éducation sexuelle. Je trouve grave qu’un collégien de 10 ans demande « Est-ce que Maman fait l’amour avec des chiens» ? Ce sont des questions qu’on entend ! Je ne trouve pas normal que des lycéennes de 14 ans fassent des fellations à plusieurs garçons, pour faire «comme au cinéma». » Il dénonce « la vision avilissante de l’amour et des femmes » de la pornographie, qui perpétue « des stéréotypes sexuels agressifs, une pensée machiste et des relations de pouvoir » qui marque les adolescents. Il reprend les arguments des féministes prohibitionnistes, « Women against pornography » aux Etats-Unis ou les « Chiennes de Gardes » en France, qui voient dans la pornographie dominante un discours assimilable au racisme, présentant les femmes comme toujours disponibles, soumises, ravies d’être violentées et humiliées - ils n’en considèrent cependant jamais la dimension fantasmatique, cinématographique, support de l’onanisme, réservoir à fantasmes (ce qui fait dire à Virginie Despentes dans « King Kong Théorie » que le porno est l’angle mort de la raison, nous révélant ce qui nous excite malgré nous).
 Pour les féministes antipornos comme Israël Nisand, les jeunes, peu expérimentés, intègrent les clichés machistes du cinéma X. Résultat : ils seraient encouragés à mépriser les femmes. S’appuyant sur les travaux du sociologue Richard Poulin, véritable croisé contre le porno, Israël Nisand l’associe à la violence grandissante des mineurs. Il rappelle qu’en France, en 2002, 983 jeunes adolescents étaient condamnés pour violence sexuelle, 1392 en 2006, 3169 en 2008. Comment la pornographie interviendrait ? Elle encouragerait le mépris des femmes. La confusion entre le virtuel et le réel. Le passage à l’acte. Selon le rapport Meese américain réalisé pendant le boom des dvd pornos (1986), 21 délinquants sexuels récidivistes sur 25 en visionnaient régulièrement. Un violeur sur deux déclarait en avoir vu avant d’agir (attention, invoquer la pression du porno, n’est-ce pas un moyen de renier sa responsabilité ?). Soit. Mais le porno est une culture populaire, massive, connue de tous - faut-il s'étonner que des délinquants sexuels en regardent ? Il n'est pas non plus, et de très loin, le seul "discours" sur la sexualité : d'autres se déploient au cinéma, dans la littérature, les reportages, les médias, les sciences humaines, ou auprès des parents, des amis et copains, sans compter qu'aujourd'hui les réseaux sociaux du Net sont plus fréquentés que les sites sexuels. Ajoutons qu'une enquête menée en 2008 auprès de 688 jeunes Danois (372 femmes, 316 hommes) par le sociologue américain Nail Malamuth (mondialement connu pour avoir faire connaître l'impact social de la pornographie), a montré qu'ils trouvent beaucoup d'avantages à visionner des films X : selon leurs propre
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