Les avocats prennent leur pied

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Les avocats prennent leur pied


Publié le 10/01/2020

- mis Ă  jour le 05/08/2020 Ă  15H25

avocat au barreau de l’Aveyron, ancien bñtonnier
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Vendredi 10 janvier, les avocats du barreau de Paris rĂ©unis dans la Salle des pas perdus ont dĂ©cidĂ© de jeter leur robe. En cela ils suivaient l’exemple des avocats de Caen deux jours plus tĂŽt. Ce geste trĂšs fort divise. Certains le trouvent contraire Ă  la dignitĂ© de l’avocat, d’autres comme François-Xavier Berger, avocat au barreau de l’Aveyron, ancien bĂątonnier, y voient un acte de courage, une façon de montrer qu’il n’est plus possible d’exercer la charge de la fonction. 
Le 8 janvier 2020, au moment oĂč Nicole Belloubet, notre garde des Sceaux, s’apprĂȘtait Ă  prononcer un discours au tribunal de Caen, les avocats, silencieux, jetĂšrent leurs robes Ă  ses pieds. Notre ministre, imperturbable, si ce n’est un lĂ©ger rictus qui fit le bonheur des internautes, prononça ensuite son discours.
Le soir mĂȘme, en fin connaisseur du ministĂšre dont il fut le porte-parole, Guillaume Didier posta ce tweet « le ministĂšre de la Justice est le ministĂšre des crises et tensions permanentes, tous les gardes des Sceaux en tĂ©moignent. Je n’ai pourtant pas le souvenir d’une image aussi terrible que celle-ci ».
La force de cette image est telle qu’il est tout Ă  fait possible qu’elle devienne le symbole de cette contestation nationale qui est peut-ĂȘtre sans prĂ©cĂ©dent. L’on apprend encore aujourd’hui, qu’ici et lĂ , de maniĂšre quasiment spontanĂ©e, des avocats se mettent Ă  jeter leurs robes dans les tribunaux de France.
Je doute qu’un prĂ©cĂ©dent existe dans l’histoire certainement millĂ©naire des avocats de France. Peut-ĂȘtre mĂȘme qu’elle n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Que l’on ne s’y trompe pas. Ce geste est venu couronner notre ministre, et au-delĂ , le gouvernement, pour « l’ensemble de leur Ɠuvre ».
L’exaspĂ©ration du barreau a aujourd’hui atteint un paroxysme.
Il y a d’abord la question de la rĂ©forme des retraites qui menace la survie de beaucoup d’avocats et notamment les femmes, aux carriĂšres accidentĂ©es, mais aussi nos confrĂšres les plus jeunes. Il y a ensuite ce sentiment d’ĂȘtre devenus l’objet d’un mĂ©pris constant de la part de celle qui devrait ĂȘtre leur ministre et qui leur impose, Ă  marche forcĂ©e, et sans jamais les entendre, des rĂ©formes inacceptables et hasardeuses.
Il est inutile de rappeler ici le systĂšme français, parfaitement scandaleux, d’indemnisation, et non de rĂ©munĂ©ration, les mots ont un sens, des avocats intervenant au titre de l’aide juridictionnelle. Nous devons nous accommoder de devoir, en cette matiĂšre, travailler Ă  perte sans que cela n’émeuve personne au moment mĂȘme oĂč un doublement des cotisations retraite nous est promis.
La loi n° 2019-222 du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de rĂ©forme pour la justice est aussi passĂ©e par lĂ . Pendant des mois, et en vain, les avocats ont protestĂ© contre une rĂ©forme dictĂ©e par des seules considĂ©rations budgĂ©taires et qui reste parfaitement nuisible aux intĂ©rĂȘts du justiciable. A titre d’exemple ils n’ont pas manquĂ© d’alerter leur ministre sur le projet inacceptable de dĂ©volution du contentieux des rĂ©visions des pensions alimentaires aux directeurs des caisses d’allocations familiales. Il s’agissait lĂ  de l’une des mesures phares de la rĂ©forme. La belle affaire ! Nous le savons, le Conseil constitutionnel a censurĂ© cette disposition comme violant l’article 16 de la DĂ©claration de 1789 ( Cons. const., 21 mars 2019, n° 2019-778 DC ).
L’incident de Caen est emblĂ©matique et survient aprĂšs la publication du dĂ©cret n° 2019-1333 du 11 dĂ©cembre 2019 rĂ©formant la procĂ©dure civile. Je ne sais s’il existe un pays au monde dans lequel il est accordĂ© moins de quinze jours aux avocats, magistrats et personnels de greffe, pour s’adapter Ă  une rĂ©forme d’ampleur impliquant Ă  la fois de nouvelles rĂšgles, la nĂ©cessitĂ© de rĂ©viser en urgence tous les modĂšles d’actes et une vigilance de tous les instants en raison des piĂšges procĂ©duraux et des incertitudes rĂ©sultant d’une rĂ©daction hĂątive d’un texte de trente-deux pages.
Et en ce dĂ©but d’annĂ©e, au moment oĂč nous devrions nous souhaiter mutuellement des vƓux de bonheur, chaque avocat de France nourrit les plus vives alarmes tant pour son avenir professionnel que pour la sĂ©curitĂ© des procĂ©dures qu’il doit conduire pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts que ses clients lui confient le temps d’un procĂšs qui peut parfois bouleverser une vie.
Jeter sa robe au sol est un geste lourd de symbole tant l’avocat est y viscĂ©ralement attachĂ©.
La robe n’est pas une simple blouse de travail.
Selon une superstition dont le barreau a parfois le secret, l’on dit qu’un avocat meurt dans sa troisiĂšme robe. Ceci conduit parfois certains d’entre-nous Ă  porter une seconde robe, rapiĂ©cĂ©e, effilochĂ©e et qu’ils ne quitteront jamais du regard afin de ne surtout pas l’égarer. Quand la seconde robe est perdue la seule solution, pour les plus superstitieux, est de commander deux nouvelles robes et de ne porter que la quatriĂšme.
Dans la vie d’un avocat sa premiĂšre robe, celle qu’il va porter au moment de son serment, va ĂȘtre essayĂ©e avec la mĂȘme dĂ©licatesse qu’une robe de mariĂ©e. Mais finalement ne va-t-il pas Ă©pouser une profession Ă  l’égard de laquelle il va jurer d’exercer ses fonctions avec dignitĂ©, conscience, indĂ©pendance, probitĂ© et humanité ?
Et puis rapidement le jeune avocat n’aura plus besoin de miroir pour la boutonner et mettre en place ce rabat blanc, lui-mĂȘme curieusement fixĂ© Ă  l’intĂ©rieur de celle-ci.
Jamais il n’osera se prĂ©senter devant le juge sans cette robe. Et s’il doit le faire car il est en retard et que le juge appelle son affaire, il s’excusera d’ĂȘtre « nu » , et s’attirera le regard sĂ©vĂšre ou amusĂ© de ses confrĂšres jusqu’à ce l’un d’eux consente Ă  lui en prĂȘter une ou prenne la parole en son nom.
La robe, nous disent Jacques Hamelin et AndrĂ© Damien « sĂ©pare l’avocat de la vie quotidienne et du monde de tous les jours. Elle rappelle que la justice n’est pas seulement une affaire administrative, mais qu’elle est l’exercice d’un pouvoir mystĂ©rieux et antique qui consiste Ă  essayer de distinguer le bien du mal et Ă  sonder les reins et les cƓurs
 » (J. Hamelin, A. Damien, Les rĂšgles de la profession d’avocat, Dalloz, 8e Ă©dition, p. 313).
Ils ajoutent avec raison : « elle est une protection permanente de l’avocat ; en contraignant celui-ci Ă  prendre, vis-Ă -vis de sa clientĂšle, le recul nĂ©cessaire, elle lui permet d’acquĂ©rir l’ascendant indispensable et l’autoritĂ© dont il a besoin Ă  la barre vis-Ă -vis des magistrats et des clients ».
Parce que bien au-delà de son caractÚre sacré la robe reste et demeure une tenue de combat.
Elle peut l’ĂȘtre au civil, elle l’est toujours au pĂ©nal. La cour d’assises peut-ĂȘtre le thĂ©Ăątre de joutes loyales mais aussi d’incidents graves y compris avec un magistrat. Dans ces moments de tension extrĂȘme, la robe enveloppe l’avocat dans une armure.
Cette robe ample, lourde, et parfaitement inconfortable, nous la sentons sur notre dos, sur nos épaules, ou lorsque nous tendons ces mains, souvent crispées, devant nos juges.
Comme si aucune flĂšche ne pouvait nous atteindre.
Lors de certaines confrontations d’audience il arrive que l’avocat d’une victime se lĂšve pour se placer Ă  ses cĂŽtĂ©s ou mĂȘme devant elle comme s’il s’agissait de la protĂ©ger.
De son cĂŽtĂ©, aprĂšs les rĂ©quisitions du ministĂšre public, l’avocat de l’accusĂ© qui aura parfois transpirĂ© dans cette robe, va dĂ©ployer peu Ă  peu ce tissu de drap noir. Certains s’agitent, d’autres restent immobiles. Tous plaident Ă  leur façon, avec leur cƓur et leur Ă©nergie. Et quand l’avocat, concentrĂ©, tendu vers les juges, a un doute, il a parfois la chance de voir, sur le cĂŽtĂ©, Ă  l’extrĂ©mitĂ© mĂȘme de son champ de vision, la robe noire si rassurante de son confrĂšre qui plaide Ă  ses cĂŽtĂ©s.
Mais alors, me direz-vous, si un incident grave Ă©clate avec un juge qui vous accable ou dont vous avez le sentiment qu’il porte une atteinte inadmissible Ă  votre fonction, lui jetteriez-vous cette robe ? Non, jamais ! Lorsque l’avocat est devant ses juges, il est non seulement la voix de son client, il est un artilleur, un fantassin, il est « la dĂ©fense » . Abandonner la robe, et donc ne plus pouvoir continuer Ă  plaider, ce serait abandonner son client, en rase campagne, sous des tirs ennemis. L’avocat ne doit jamais cesser de combattre lorsqu’il est sous le mandat de son client.
C’est bien ici toute la diffĂ©rence avec ce que mes confrĂšres de Caen ont eu le courage de faire dans le cadre d’une visite ministĂ©rielle.
En jetant cette robe qui leur est chĂšre, en dĂ©posant cette tenue de combat aux pieds du garde des Sceaux, en se sĂ©parant un temps de cette armure qu’ils portent devant leurs juges, ils ont tout simplement voulu montrer, en silence, et par ce geste intense, l’exaspĂ©ration qui est la leur aujourd’hui mais aussi leur impossibilitĂ© de pouvoir poursuivre la charge de leur fonction.
Toutes ces robes furent d’ailleurs empilĂ©es les unes sur les autres au mĂȘme endroit. Existe-t-il symbole plus fort d’une telle colĂšre noire, unitaire et collective ?
Auraient-ils criĂ© ou tournĂ© le dos au garde des Sceaux et l’on aurait dit qu’ils avaient manquĂ© de dignitĂ©. Bien au contraire, celles et ceux qui plaident et dont la voix est une arme se sont tus. Ils sont restĂ©s debout et ont fait face, en silence.
Lorsque cette grĂšve se terminera, un jour, ils remettront cette robe. Les plus jeunes, peut-ĂȘtre, manqueront de se prendre les pieds dans ce que l’on nomme parfois le parachute. Ah ? Je ne vous ai pas dit ? Mais c’est vrai que seuls les avocats le savent. À l’intĂ©rieur de la robe existe une traĂźne, repliĂ©e Ă  l’intĂ©rieur et qui se trouve arrimĂ©e aux Ă©paules de la robe par deux larges laniĂšres semblables Ă  des suspentes de parachute. Au Moyen Àge cette traĂźne Ă©tait dĂ©ployĂ©e et permettait de sĂ©parer celui qui la portait du reste d’un cortĂšge.
Un symbole cachĂ© de puissance mais aussi d’indĂ©pendance Ă  l’égard de toute autoritĂ©.



Publié le 05/02/2020

- mis Ă  jour le 05/02/2020 Ă  16H34

Avocat au Barreau de Lyon - Docteur en droit
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Et si les avocats Ă©taient en train d’écrire une nouvelle page de leur histoire, portĂ©s par la redĂ©couverte de leur identitĂ© ? C’est en tout cas la leçon que tire Bertrand de Belval, avocat Ă  Lyon, de la mobilisation de ces derniĂšres semaines dont la manifestation de lundi fut le point d’orgue. 
Historique. Le mot n’est pas trop fort. La manifestation du 3 fĂ©vrier 2020 va, sans aucun doute, intĂ©grer le bel ouvrage « Une histoire des avocats en France » de nos confrĂšres Bernard et Pierre-Olivier Sur.
Et aprĂšs ? PassĂ© le sentiment d’avoir ressenti le cƓur vivant de cette profession, que dis-je, de cette procession d’hommes et de femmes en noir, il apparait que les avocats restent debout et avancent. MarquĂ©s au fer du combat, du contradictoire, aux joutes verbales, ils ne renoncent pas. Quelle que soit l’issue, il s’agit d’abord d’une question d’honneur. Etre avocat, ce n’est pas ĂȘtre achetĂ© par une barrette de ruban rouge, ou quelques honoraires avantageux ou clients riches et cĂ©lĂšbres. C’est, laborieusement, se confronter aux mĂ©andres d’histoires sans fin, de conflits de famille insolubles, aux intĂ©rĂȘts puissants qui s’affrontent, Ă  tous ces dossiers qui exigent abnĂ©gation, efforts, travail, et humilitĂ© Ă  chaque instant.
Le gouvernement a imposĂ© – car de discussions il n’y a jamais eu – de maintenir sa rĂ©forme qui prend pourtant l’eau de toute part. Cette rĂ©forme n’est mĂȘme pas mort-nĂ©e. Elle n’est pas nĂ©e. Elle n’est qu’une illusion crĂ©Ă©e par les lobbys d’un cĂŽtĂ©, les courtisans de l’autre, et les soldats qui attendent d’ĂȘtre chefs. Tous savent pourtant dans leur for intĂ©rieur, ou plutĂŽt off the record comme ils disent, qu’elle est devenue un boulet, mais dont il est trop coĂ»teux de se dĂ©faire : ce serait le coup de grĂące politique.
La rĂ©forme des retraites Ă©prouve le barreau par des semaines de grĂšves. Certains pourraient ne pas se relever. C’est peut-ĂȘtre ce qu’ils souhaitent, ceux qui pensent que l’avenir n’appartient qu’aux grosses structures vitaminĂ©es au digital. Elle aurait un effet curatif. Une forme de darwinisme Ă©conomique – qui laissera sur le carreau toute une frange de l’accĂšs au droit qu’une grande part du barreau sert pour des clopinettes. En matiĂšre d’avancĂ©e sociale, on fait mieux ! Mais, paradoxalement, cette rĂ©forme pourrait avoir un effet inespĂ©ré : renvoyer le barreau Ă  ses fondamentaux, Ă  la quĂȘte de son identitĂ©.
Que constate-t-on ? Un Ă©lan de confraternitĂ© comme jamais. MĂȘme notre triumvirat de reprĂ©sentation institutionnelle, souvent dĂ©criĂ©, dĂ©montre une unitĂ© que l’on avait rarement vue avec, il faut le dire, une prĂ©sidente du CNB qui est remarquable dans ses interventions, ses messages clairs et directs, et sa mĂ©thode d’écoute et de dĂ©cision. Jamais le barreau n’avait senti une telle force collective. Pas une once de violence dans cette belle manifestation alors que toutes ont tendance Ă  dĂ©gĂ©nĂ©rer : le droit aspire Ă  autre chose, en l’occurrence Ă  la justice. Le barreau conserve une force de conviction et une confiance en lui, malgrĂ© tous les signaux nĂ©gatifs qui s’accumulent depuis des annĂ©es dans une forme de rĂ©signation silencieuse ponctuĂ©e d’accĂšs de fiĂšvre de temps Ă  autres (aide juridictionnelle, rĂ©forme de la carte judiciaire
)
En premier lieu, le barreau dans son unitĂ© a remis en exergue son indĂ©pendance qu’il ne peut pas brader pour quelques points de retraite et des prĂ©tendues amĂ©nagements de cotisations. Etre avocat, c’est ĂȘtre capable de croire qu’une cause n’est jamais perdue d’avance. L’avocat demeurera toujours un contrepouvoir, un contradicteur, ou alors il ne sera pas. Cela ne signifie pas qu’il s’abreuve au contentieux. L’avocat est conseil, nĂ©gociateur, facilitateur d’accord. Ces missions impliquent de discuter, d’échanger, de s’écouter, de reformuler, de proposer, pour le cas Ă©chĂ©ant s’entendre. Le simulacre de discussion qui semble avoir lieu avec le gouvernement est aux antipodes. N’est-ce pas montrer du mĂ©pris aux avocats que d’agir ainsi alors qu’ils savent par expĂ©rience ce qu’est la nĂ©gociation, eux qui en font leur profession ?
En deuxiĂšme lieu, on peut citer l’égalitĂ©. Toutes ces robes noires, du Nord au Sud, de l’Est Ă  l’Ouest. Petit barreau, moyen ou grand. Tous ont une robe. Jeunes, plus ĂągĂ©s, hommes, femmes, bĂątonnier ou simple avocat au tableau. Tous se respectent et se reconnaissent. S’il est une chose dont il faut se garder, c’est bien d’abandonner la robe noire. La robe parisienne sans hermine est un symbole encore plus fort.
En troisiĂšme lieu, il y a la dignitĂ©. Ceux qui ont assistĂ©s Ă  la manifestation parisienne ont pu voir des signes de fantaisie. Dans le cortĂšge, ce n’était ni vulgaire ni violent. C’est trĂšs souvent plein d’humour et d’entrain. Comme ce confrĂšre qui, des heures durant, a rythmĂ© la marche sur son tambour, un peu comme un bolĂ©ro de Ravel qui va crescendo. Ou d’autres qui chantaient, voire dansaient. D’aucuns pourraient croire que c’était festif – jour off. Ce n’était pas de l’amusement. Juste pour conjurer la gravitĂ© et illustrer un corpus professionnel qui vit, s’époumone, et qui ne calcule pas, qui donne tout, pour ce qu’il croit, confiant dans sa cause. Tout proportion gardĂ©e, il y avait un peu de la vie est belle de Roberto Benigni. Une foi inĂ©branlable dans un barreau qui va s’en sortir. C’est finalement dans la difficultĂ© que certaines choses ordinaires prennent une dimension extraordinaire.
En quatriĂšme lieu, il y avait l’humanitĂ©. AprĂšs tout, la question des retraites pourrait se rĂ©gler Ă©conomiquement par des ajustements de coti
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