Les assistantes du patron
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Les assistantes du patron
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Les secrets des assistantes personnelles des grands patrons
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Cet aprĂšs-midi-lĂ , le P-DG dâun grand groupe du CAC40 saute dans le mauvais train. Au lieu de prendre celui en direction de Paris, il se retrouve dans le TGV qui part pour Agen. Ăa tombe mal, il a prĂ©vu un dĂźner trĂšs important dans la capitale. Alors il appelle son assistante pour lui faire part de sa mĂ©saventure. Ni une ni deux, cette jeune femme dĂ©brouillarde arrĂȘte tout ce quâelle est en train de faire au siĂšge dâAubervilliers. Elle repĂšre vite la navette Air France Agen-Paris de 17h50 mais, aprĂšs de rapides calculs, constate qu'il manquera un quart dâheure Ă son patron pour attraper cet avion. Une seule solution : retarder son dĂ©collage. Elle appelle sa copine assistante dâAugustin de Romanet, chez AĂ©roports de Paris (ADP), laquelle lui donne le portable dâune des trois assistantes du P-DG dâAir France. «Je ne sais pas comment elle sâest dĂ©brouillĂ©e mais mon patron a pu monter dans la navette pour arriver Ă temps Ă son dĂźner», nous confie-t-elle, encore amusĂ©e par son audace. Le comble ? Son patron nâa jamais su pourquoi lâavion avait eu du retard.
Pour les assistantes de direction, des missions impossibles comme celle-ci, c'est presque la routine. Elles sont payĂ©es pour cela : faire en sorte que la vie trĂ©pidante de leur cher P-DG ne connaisse aucun contretemps. Eux signent des contrats, ont des repas d'affaires, parcourent le monde. Elles assurent l'intendance, toujours dans l'ombre, avec le sourire, une voix ferme et diplomate. «Ce sont de vraies magiciennes, malheureusement peu connues et reconnues», sâexclame Virginie Deryckx, chasseuse de tĂȘtes spĂ©cialisĂ©e. Dâautant que leur mĂ©tier, trĂšs Ă©loignĂ© du stĂ©rĂ©otype fantasmĂ© dans les sĂ©ries tĂ©lĂ©, varie fortement dâune entreprise et dâun patron Ă lâautre. «Je suis rĂ©fĂ©rente mĂ©dicale, concierge, nounou, cheffe de chantier, âdogsitterâ, dĂ©mĂ©nageuse et mĂȘme âwedding plannerâ», Ă©numĂšre lâune dâelles.
Dâailleurs, quel titre leur donner ? MĂȘme si secrĂ©taire, du latin «secretarium» (lieu oĂč conserver des secrets), est trĂšs adĂ©quat, elles nâen veulent pas. Trop pĂ©joratif. Du coup, les ressources humaines les renomment assistantes de direction, «executive assistants», «PA» (pour «personal» ou «private assistant», une variante plus privĂ©e), attachĂ©es de direction, cheffes de cabinet⊠«En dix ans, jâai eu plusieurs titres alors que jâai toujours fait le mĂȘme boulot», sâamuse Sarah LĂ©vy, depuis un an chez Buffalo Grill. Une chose est sĂ»re, on nâentre pas dans le saint des saints de l'entreprise, on ne manie pas des informations ultraconfidentielles sans offrir toutes les garanties. DâexpĂ©rience : la plupart ont plus de 45 ans. De compĂ©tence : un bac+3 Ă +5, lâanglais voire deux autres langues parlĂ©es couramment, une totale aisance avec Outlook, la suite Office ou les messageries cryptĂ©es. De sĂ©duction parfois : c'est triste Ă dire, mais il se trouve encore des dirigeants Ă rĂ©clamer des «blondes» de prĂ©fĂ©rence «à gros seins». De qualitĂ©s personnelles avant tout : «Elles ont surtout du savoir-ĂȘtre, explique Christine Velardo, une autre chasseuse spĂ©cialisĂ©e ; on attend d'elles un sens innĂ© du service, de la rigueur et surtout de la discrĂ©tion.» MalgrĂ© les clauses de confidentialitĂ© souvent inscrites dans leurs contrats, ces femmes de l'ombre ont acceptĂ© de nous dĂ©voiler les coulisses de leur mĂ©tier. Le cĆur parfois tremblant.
PremiĂšre de leurs missions : la gestion de lâagenda. Pas une mince affaire : celui dâun P-DG peut contenir quinze rendez-vous dans une journĂ©e, en tĂȘte Ă tĂȘte ou en visioconfĂ©rence, parfois sur plusieurs fuseaux horaires, agrĂ©mentĂ©s, quand il est en voyage, de dĂ©placements saute-mouton Ă travers le monde, avec autant de rĂ©servations dâhĂŽtel, de chauffeurs, de gardes du corps et de restaurants. Un vrai jeu de Rubik's Cube Ă chaque changement de programme. Christine LaforĂȘt, qui a vu passer huit patrons dans le bureau Ă cĂŽtĂ© du sien chez Alcatel-Lucent Enterprise, a encore un coup de chaud en se rappelant lâagenda de Michel Combes. «Cet hyperactif avait une idĂ©e Ă la minute et dĂ©plaçait ses rendez-vous en permanence, c'Ă©tait Ă©puisant.» «Tout le monde me dit que câest urgent, Ă moi de savoir convertir en trois heures, trois jours ou trois mois», explique ValĂ©rie Gadel, lâassistante de Jean-Paul Mochet chez Monoprix.
MaĂźtresses du temps, elles font donc aussi gare de triage, arbitrant entre tous ceux qui veulent accĂ©der au patron. Un sacrĂ© pouvoir ! Il leur faut alors dĂ©jouer les tours des goupils, en interne comme en externe. «Il y a lâobstinĂ© qui appelle cinq fois par jour, celui qui tente le passage en force sans donner dâobjet de son appel, lâobsĂ©quieux, etc.», dĂ©taille Vanessa Chopard, qui a notamment assistĂ© Delphine Arnault ou Gilles PĂ©lisson. Il faut bien sĂ»r savoir qui est bien en cour et qui ne lâest pas. Enfin, et câest un sport quotidien, Ă©conduire sans jamais blesser. «Nous sommes des menteuses professionnelles», avouent-elles en chĆur. Beaucoup invoquent un voyage, dâautres sâaccusent dâavoir superposĂ© deux rendez-vous alors que leur patron, dans un bĂąillement, vient de leur dire : «Trouvez quelque chose, je ne veux plus le voir.» Pour lui, elles ouvrent aussi leurs yeux et leurs oreilles afin de rendre compte de lâhumeur des troupes. «Mimi (le surnom de Myriam Jeudy, NDLR) me fait un compte rendu que les autres nâosent pas faire», nous confie le prĂ©sident dâIntermarchĂ©, Thierry Cotillard.
Nos Wonder Woman se mĂ©fient des mers un peu trop calmes. C'est souvent Ă ce moment que survient la tempĂȘte. Comme ce jour oĂč Jean-Charles Naouri, sur le point de conclure un marchĂ© au BrĂ©sil, voit son BlackBerry tomber en rade. Le patron du Groupe Casino sâĂ©nerve. Dalila Lanouar est Ă 8.000 kilomĂštres mais câest elle qui appelle le service informatique, fait configurer un nouveau portable et demande au technicien de sauter dans le premier avion pour apporter l'objet en main propre. «Les ennuis surviennent souvent pendant les voyages», confirme Christine LaforĂȘt, qui se souvient dâavoir appelĂ© le patron de Hertz Londres puis celui de Hertz Paris pour que la petite agence dâAix-en-Provence accepte de louer une voiture Ă Michel Combes alors quâil avait oubliĂ© son permis de conduire. «Elles doivent toujours trouver une solution, comme les concierges des grands hĂŽtels», explique Christine Velardo.
Anges gardiens ou cerbĂšres, les assistantes de direction enfilent parfois le costume d'agents de stars. Car les grands patrons ont aussi leurs petites manies. Jean-Charles Naouri (Groupe Casino) rĂ©clame un glaçon dans son champagne ; Mercedes Erra (agence de publicitĂ© BETC) ne parcourt son agenda et ses e-mails qu'une fois imprimĂ©s ; les dirigeants du fonds souverain qatari exigent des piĂšces climatisĂ©es rĂ©glĂ©es sur 21 degrĂ©s, pas plus, pas moins, etc. Les patrons veulent aussi tenir leur rang. Tous ou presque veulent ĂȘtre assis au premier rang des avions. Comme il nây a que six places en premiĂšre, cela oblige lâassistante Ă faire l'enregistrement dĂšs que possible, Ă 23h30 sâil le faut. Certains demandent Ă ĂȘtre admis au Club 2000 dâAir France alors quâils ne sont pas les plus grands voyageurs ou exigent une carte de prĂ©fecture pour que leur chauffeur puisse emprunter les couloirs de bus. «Mon rĂȘve Ă©tait dâavoir un gyrophare mais je ne lâai pas eu», sâamuse Jean-RenĂ© Buisson, qui vient de quitter la prĂ©sidence de la Sopexa. Chantal Gaemperle, DRH de LVMH, elle, demande quâon rĂ©serve la place Ă cĂŽtĂ© de la sienne dans lâEurostar pour ne pas ĂȘtre dĂ©rangĂ©e et y poser son sac monogrammĂ©.
Le DRH dâune entreprise du CAC 40 nous avait dissuadĂ©s : «Aucune secrĂ©taire ne vous parlera car tous leurs patrons font de lâabus de biens sociaux.» Diantre ! L'ABS dont il est question, ce sont toutes ces petites ou grandes missions que les assistantes rĂ©alisent, Ă la frontiĂšre entre la vie professionnelle et la vie privĂ©e de leur protĂ©gĂ©. Parfois, le «perso» occupe 50% de leur temps. L'entreprise ferme en gĂ©nĂ©ral les yeux, considĂ©rant que le numĂ©ro 1 ne doit pas gaspiller son copieux salaire Ă rĂ©soudre un problĂšme de dĂ©gĂąt des eaux Ă la maison. «Câest un peu lâomerta, elles cautionnent pour que le chef se consacre Ă sa tĂąche, mĂȘme si parfois le DRH met un peu le holĂ quand ça va trop loin», ose Caroline Meaudre, du haut de ses quarante ans de carriĂšre, notamment chez PPR (aujourdâhui Kering) et Galeries Lafayette. Tout de mĂȘme, on en dĂ©couvre de belles chez nos dirigeants. L'un exige qu'on lui trouve pour le lendemain un sac Birkin de HermĂšs alors que le dĂ©lai dâattente est habituellement de deux mois. Un autre envoie son assistante chercher son chien restĂ© dans la maison de campagne en Italie. Un troisiĂšme la mandate pour aller acheter en Bretagne une maison⊠qui nâest pas Ă vendre. Plus cocasse, ce dirigeant qui demanda Ă son assistante de faire tourner sa Porsche dans le quartier pour recharger une batterie fatiguĂ©e.
Tous ces extras supposent bien sĂ»r une relation de confiance absolue entre le boss et son bras droit en tailleur (de moins en moins, cela dit). Le code secret de la carte de crĂ©dit Black est bien sĂ»r partagĂ©. «Je fais partie de la famille, il n'y a plus vraiment de frontiĂšre», explique l'un de nos tĂ©moins, qui dĂ©cide seule des cadeaux de NoĂ«l que le dirigeant fait Ă sa famille. «Câest parfois agrĂ©able de passer plusieurs jours Ă chercher un appartement dans Paris, mais il faut savoir doser pour ne pas se retrouver Ă porter les packs dâeau quand madame fait ses courses», nuance AgnĂšs Coiry, qui a notamment travaillĂ© chez Givenchy, Rochas ou Hersant. Il arrive que ces «private assistant» regrettent de ne pas savoir dire non ! L'une d'elles nous a ainsi expliquĂ© comment elle contribue Ă Ă©garer le fisc : interdiction de retirer de lâargent en France quand le patron â bien au chaud dans le XVIe arrondissement â est censĂ© sĂ©journer en Suisse.
JusquâoĂč va l'intimitĂ©, la confidence ? TrĂšs (trop) loin. On nâĂ©piloguera pas ici sur tous ces secrets inavouables qui permettent Ă ces miss Moneypenny de quitter leurs James Bond en ayant nĂ©gociĂ© deux ans de salaire pour se taire. L'appel SOS Ă 4 heures du matin du directeur artistique en «bad trip» aprĂšs avoir abusĂ© de la poudre blanche ; la double vie Ă gĂ©rer au millimĂštre pour que «la rĂ©guliĂšre» et «le sandwich» (ce sont les mots du dirigeant) ne se croisent pas ; le patron qu'il faut aller chercher au commissariat de police parce qu'il s'est fait arrĂȘter au bois de Boulogne. Au bout dâun moment, ça lasse. MĂȘme si l'on se voit offrir un bracelet Cartier le lendemain pour tout oublier.
Que lâon se rassure, la plupart de nos grands patrons savent se tenir. Mais, quâils soient intĂšgres ou malotrus, tous rĂ©clament un dĂ©vouement sans bornes de leur assistante, Ă la mesure de leur rythme de dingue. Les voilĂ punching-ball : «Nous sommes parfois la balle antistress», sâamuse AgnĂšs Coiry. Ou alors maternelles : «Je disais Ă mes enfants de ne pas oublier leur goĂ»ter, et, une heure aprĂšs, Ă mon patron de ne pas oublier son passeport», se rappelle une autre. Beaucoup font des journĂ©es de plus de 12 heures, et leur vie privĂ©e en pĂątit, forcĂ©ment. «Jâai dĂ©mĂ©nagĂ© quatorze fois pour suivre mes patrons, je nâai plus de conjoint, jamais eu dâenfant, je nâai mĂȘme plus de chat ni de plante verte», rigole FrĂ©dĂ©rique Bus, qui a notamment travaillĂ© pour le groupe Bic, B.Braun ou lâAS Monaco.
Heureusement, les membres de cette petite corporation se serrent les coudes, et ont mĂȘme leurs clubs, comme le Club Cimarosa Ă Paris, les «super nanas» Ă Monaco ou le Club des assistantes de direction, dans les Hauts-de-France. Le plus sĂ©lect, lâAgora des assistantes de dirigeants Ă Paris, regroupe une centaine dâassistantes, les plus gradĂ©es (la cotisation de 648 euros est payĂ©e par lâentreprise), toutes cooptĂ©es. Elles ont eu la gentillesse dâinviter Capital Ă lâun de leurs dĂźners mensuels. Au menu, Ă©change de cartes de visite et petits dĂ©pannages entre amies. «Ici, câest bienveillant, tout le monde comprend si lâon doit sortir de table en catastrophe parce que le tĂ©lĂ©phone sonne», rĂ©sume Christine Huntzinger, «PA» de Charles-Edouard BouĂ©e chez Roland Berger. Ce soir-lĂ , on a bien repĂ©rĂ© quelques hommes dans la salle : il s'agissait de reprĂ©sentants de divers prestataires (La Maison du chocolat, Easy-Booking, Luxaviation, etc.) venus vendre leurs services Ă ces femmes d'influence.
A vrai dire, elles sont rarement chouchoutĂ©es ainsi. Car en matiĂšre de reconnaissance, nos patrons sont plutĂŽt avares de «merci». Alors pourquoi avoir choisi ce mĂ©tier ? Bien sĂ»r, il y a le salaire : entre 60.000 et 80.000 euros brut en moyenne (parfois beaucoup plus quand les P-DG sont trĂšs exigeants) avec 10.000, voire 20.000 euros de prime annuelle. Mais surtout la satisfaction dâĂȘtre au cĆur du pouvoir, de ne connaĂźtre aucune routine et de cĂŽtoyer des tĂȘtes trĂšs bien faites. «Je sais qui va ĂȘtre virĂ© ou quelle entreprise on va racheter avant tout le monde», souffle lâune dâelles. Quand le courant passe, cela peut devenir lâhistoire dâune vie. On ne compte plus les binĂŽmes qui ne se sont jamais quittĂ©s, mĂȘme quand le patron changeait de poste : Monique et Maurice LĂ©vy, Dalila et Jean-Charles Naouri, Sonia et Alain Afflelou⊠Ces assistantes nâarrivent dâailleurs jamais Ă se trouver une remplaçante. Au moment de prendre sa retraite, Françoise Doisteau a Ă©puisĂ© plus de vingt postulantes avant de confier «son» Michel-Edouard Leclerc Ă Karima. Les autres, celles qui nâont pas trouvĂ© «le patron de leur vie», comme elles disent, se doivent dâĂȘtre de vrais camĂ©lĂ©ons. «Le mimĂ©tisme est tel quâon les voit changer de caractĂšre en changeant de dirigeant», sâamuse le directeur des affaires sociales de LâOrĂ©al, Ugo Ponchon.
Certains patrons restent, en revanche, d'Ă©ternels insatisfaits, quand ils ne sont pas tout simplement insupportables. Dans ce petit monde oĂč tout se sait, on a vite fait de se passer les noms Ă risque, les ego surdimensionnĂ©s aux mille exigences : Philippe Starck, Alain Ducasse, Jean Todt, Mercedes Erra, Delphine Ernotte ou FrĂ©dĂ©ric Jousset ont ainsi mauvaise cote⊠Sans parler de Matthias Leridon chez Tilder, qui a Ă©puisĂ© plus dâune vingtaine d'assistantes, pour certaines parties en dĂ©pression nerveuse. Heureusement, les temps changent. Avec lâarrivĂ©e dâune gĂ©nĂ©ration de quadra rompus aux nouveaux outils numĂ©riques, qui savent commander un Uber ou prendre un rendez-vous sur Outlook sans lâaide de personne. Avec la montĂ©e de l'Ă©thique dans les dĂ©partements RSE des multinationales, qui fait aussi disparaĂźtre les mauvaises pratiques. «Je suis la seule du comex de LâOrĂ©al Ă nâavoir quâune assistante, VĂ©ronique Thon. Je voulais en faire un vrai bras droit qui comprend les sujets des rĂ©unions et mâaide Ă les prĂ©parer», explique Nathalie Roos, directrice gĂ©nĂ©rale de la branche produits professionnels de LâOrĂ©al. Comme VĂ©ronique, de plus en plus dâassistantes participent aux grandes rĂ©unions, voyagent avec leur chef et donnent leur avis sur les hauts cadres, qui passent par leur antichambre. «Jâai mĂȘme fait quatre ans de psycho en cours du soir pour mieux influencer les dĂ©cisions de mes supĂ©rieurs», souffle FrĂ©dĂ©rique Bus (Bic, AS Monaco).
Depuis quelque temps, les soirĂ©es qui ont le plus de succĂšs Ă lâAgora sont celles oĂč les assistantes invitent leurs patrons, qui se dĂ©roulent deux fois par an. L'an dernier, une quarantaine de dirigeants, ceux de Nespresso, Veolia, AstraZeneca, TF1, Scor, Galeries LafayetteâŠ, avaient devisĂ© gaiement dans les locaux de Microsoft Ă Issy-les-Moulineaux. Cette fois encore, ces magiciennes avaient tout organisĂ© pour que la soirĂ©e se dĂ©roule sans anicroche. Au moins Ă©taient-elles sĂ»res ce soir-lĂ que leur portable ne sonnerait pas.
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Inflation, hausse des taux dâintĂ©rĂȘt, Ukraine et maintenant incertitude politique, les chocs se multiplient. Pour Ă©voluer dans un environnement de plus en plus complexe, lâexpertise de la rĂ©daction des Echos est prĂ©cieuse. Chaque jour, nos enquĂȘtes, analyses, chroniques et Ă©dito accompagnent nos abonnĂ©s, les aident Ă comprendre les changements qui transforment notre monde et les prĂ©parent Ă prendre les meilleures dĂ©cisions.
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Debbie Bosanek s'est retrouvée dans la loge de Michelle Obama pendant que le président des Etats-Unis prononçait son discours sur l'état de l'Union. Transformée en icÎne depuis que son patron, le milliardaire Warren Buffett, s'est indigné de bénéficier d'un taux d'imposition inférieur au sien, cette femme a connu, fin janvier, bien plus d'un quart d'heure de célébrité. Un comble quand la qualité la plus recherchée chez une secrétaire - pardon, une assistante -est sa discrétion.
« DiscrĂšte, efficace et invisible » , prĂ©cise-t-on mĂȘme Ă propos de cette femme de l'ombre, absente des organigrammes. Pourtant, le pouvoir de l'assistante de direction est bien rĂ©el : c'est elle qui connaĂźt le mieux le grand patron. « A tel point que nous allons la voir pour lui demander si c'est le moment adĂ©quat pour lui parler ou pour savoir comment il serait susceptible de rĂ©agir sur tel ou tel point » , tĂ©moigne le bras droit d'un important PDG. Le truchement de l'assistante est primordial si l'on espĂšre croiser, l'air de rien, le « big boss » dans un couloir ou bien lui faire passer en toute discrĂ©tion un message. « Le rĂŽle de Lauren, mon assistante clef, est d'instaurer une relation de convivialitĂ© positive face aux demandes multiples » , explique Arnaud VaissiĂ©, PDG et cofondateur d'International SOS. « Autrement dit, elle reprĂ©sente un point d'entrĂ©e; elle doit servir de filtre, mais de la façon la plus souple possible car je privilĂ©gie toujours le contact direct... Je reconnais que la tĂąche n'est pas facile » , concĂšde-t-il.
SphĂšre personnelle Pas facile non plus de gĂ©rer des emplois du temps Ă rallonge. Guillaume Pepy ne passe pas une semaine sans se rendre dans un autre pays d'Europe. « Je confie mon agenda serrĂ©, de 7 h 30 Ă 20 heures, Ă deux assistantes » , explique le prĂ©sident de la SNCF. « C'est Lauren qui planifie au cordeau et rĂ©organise Ă tout bout de champ mon emploi du temps articulĂ© entre Londres, Paris et Singapour » , reconnaĂźt Arnaud VaissiĂ©. Ces assistantes sont si indispensables qu'elles en viennent Ă former avec leur patron des binĂŽmes indĂ©boulonnables. « Nombre de grands dirigeants demandent Ă prendre un nouveau poste, accompagnĂ©s par leur assistante », confirme Diane Segalen, fondatrice du cabinet de chasse de tĂȘtes Segalen & AssociĂ©s. Viviane Cladera ne dit pas le contraire, elle forme avec Michel PĂ©bereau, le prĂ©sident d'honneur de BNP Paribas, un binĂŽme professionnel d'une longĂ©vitĂ© record de... trente-huit ans.
L'assistante est d'autant plus essentielle qu'elle a aussi la haute main sur une partie de la sphÚre personnelle du dirigeant. Elle seule sait dégager la plage de temps nécessaire à une affaire privée. Car les outils technologiques ont beau faciliter l'autonomie du patron, ils ne le déchargent pas de toute intendance, comme le fait une assistante. Mais qui est cette perle rare ? Une femme (dans 98 % des cas) qui a l'intelligence des situations ainsi qu'une fine connaissance et la mémoire de l'entreprise. « El
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