Les adolescentes ne peuvent être seules

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Publié le
25/01/2001 à 00:00

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Par Aurélien Saussay, chercheur à la London School of Economics, économiste de l'environnement spécialiste des questions de transition énergétique

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Heureux parents d'un adolescent cuvée 2001, réjouissez-vous: malgré son vocabulaire graveleux et sa dextérité à voguer sur le Net, votre rejeton n'est pas le détraqué sexuel que vous croyez. De même, le fait que votre fille de 15 ans vienne d'acquérir des bas résille violets et une paire de bottes en vinyle noir n'augure en rien d'une quelconque précocité sexuelle. Même s'ils écoutent Skyrock à l'heure des confidences libidineuses, s'ils se repaissent des pages sexologie de leurs magazines préférés, les ados n'ont pas vraiment le diable au corps. Au contraire. Patients et prudents, affranchis mais sentimentaux: tels se révèlent les 13-18 ans dans leurs réponses au sondage réalisé par ABC+ pour L'Express et Science et Vie junior. En dépit d'apparences parfois trompeuses, les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas beaucoup plus pressés d'en découdre avec les choses de la vie que leurs aînés, interrogés sur les mêmes thèmes en 1992. Si la théorie n'a guère de secret pour eux, ils attendent sagement d'être «prêts», voire amoureux, pour attaquer les travaux pratiques. Finalement, on est drôlement sérieux quand on a 17 ans. 

La confiance d'abord
La preuve? Depuis trente ans, l'âge moyen du premier rapport sexuel n'a pratiquement pas baissé: 84% des 13-14 ans, 68% des 15-16 ans et 51% des 17-18 ans interrogés n'ont jamais fait l'amour, chiffres confirmés par l'Institut national d'études démographiques, pour qui l'âge moyen du premier rapport reste de 17 ans et des poussières. En revanche, l'âge de la puberté a diminué, passant de 13 ans à 12 ans pour les filles. «Un seuil limite a sans doute été atteint au niveau du développement physiologique et psychique de l'enfant, estime le psychanalyste Serge Lesourd. Il n'y a pas de raison que les adolescents commencent plus tôt.» Ce qui n'empêche pas la moitié d'entre eux de penser que l'âge idéal pour passer à l'acte se situe un poil plus tôt, vers 15-16 ans. «La première fois, c'est plus important pour une meuf que pour un gars, analyse Clément, 16 ans. A partir de 15 ans, si une occasion se présente, un mec n'hésite pas longtemps. Tandis que pour une fille, c'est comme un jardin secret qu'elle n'a jamais ouvert à personne: elle n'y fera pas entrer n'importe qui.» Ce grand échalas en survêtement ne garde pourtant pas un souvenir ému de son dépucelage: «C'était un peu nul, sans doute parce que je n'étais pas amoureux.» 


Plus chanceux, 47% des jeunes estiment que leur première fois s'est mieux passée qu'ils ne le prévoyaient. Plus du tiers ont attendu d'être avec leur partenaire depuis au moins trois mois pour franchir le pas. 59% l'ont fait parce qu'ils étaient amoureux (surtout les filles, 7 sur 10), et 57% parce qu'ils avaient confiance. C'est même le cas de 3 filles sur 4: pour la majorité d'entre elles, «la recherche de la confiance est une exigence centrale, un préalable à la sexualité», insiste le sociologue Hugues Lagrange (Les Adolescents, le sexe, l'amour, Syros). Anxieuses, 42% des filles reconnaissent discuter entre elles de leurs «inquiétudes»: peur du sida, de tomber enceinte, de ne pas savoir s'y prendre, d'être ridicule. Madeleine et Aurore, 15 ans, «flippent gravement». Pour se débarrasser du problème, ces deux lycéennes au look de premières de la classe préfèrent repousser les choses du sexe à plus tard, au moins «après les études». Elles ne savent pas très bien ce qui serait le mieux pour elles: «Un mec qui ne l'a jamais fait, comme ça, si on est maladroite, il ne s'en rendra pas compte. Ou alors un mec qui sait s'y prendre, pour éviter la catastrophe totale.» En tout cas, elles sont drôlement méfiantes: «J'aurais trop peur qu'il aille raconter à ses copains que j'embrasse mal, que j'ai mauvaise haleine ou que je suis mal foutue!» 

Une génération très fleur bleue
Comme elles, deux tiers des 13-14 ans et un tiers des 15-16 ans qui n'ont pas encore eu de rapport sexuel s'estiment trop jeunes pour la bagatelle. Ainsi Camille, qui, à 13 ans, en paraît facilement 15: «Même si je trouve le mec parfait, franchement, ça ne me viendra pas à l'idée, assure-t-elle. Pour l'instant, ça me répugne même un peu...» Comme 63% de ses condisciples, elle considère qu' «il ne faut pas avoir de relation sexuelle trop jeune, car ça risque de décevoir» - 37% seulement des mâles sont d'accord avec cette affirmation. Logique: 42% des adolescents pensent que «?ça? intéresse surtout les garçons». Pas dupe, Camille: «Certains en parlent tout le temps, mais on sait bien qu'ils se vantent: ils sont bien trop moches pour l'avoir fait», rigole-t-elle. Plus sérieusement, elle juge d'un air navré que «beaucoup pensent déjà à la sexualité alors qu'ils n'ont même pas franchi l'étape précédente», à savoir embrasser une fille.
«Pour les mecs, le sexe, c'est un besoin, c'est comme une drogue», confirme sa copine Julie, fashion victim juste pubère. Elle est jolie, Julie. Son dédain affiché pour les garçons ne l'empêche pas de chercher assidûment à percer les secrets qui font d'une gamine en socquettes une créature ensorceleuse. Si elle ne se voit pas, «mais pas du tout», passer à l'acte pour le moment, ça ne l'empêche pas de rêvasser au jour J, genre «je t'aime sur la plage à mourir, buvons du champagne sous les cocotiers avant de nous glisser dans nos draps de soie». Tout un programme. Comme 81% des filles, elle pense qu'il faut «être amoureux pour avoir des relations sexuelles avec quelqu'un»; 61% ne le feraient «jamais» avec un partenaire dont elles ne sont pas amoureuses. Fleur bleue, décidément. De leur côté, les garçons sont respectivement 54% et 21% à affirmer la même chose. «Il y a vingt ou trente ans, les adultes découvraient la sexualité au détriment du sentiment amoureux, explique Serge Lesourd. Aujourd'hui, les adolescents s'opposent à eux en faisant le parcours inverse: puisque la société leur donne accès à la sexualité en premier, ils veulent qu'elle comporte cette dimension romantique.»
L'amour, 48% des 13-18 ans en parlent «souvent» entre eux, surtout les filles (60%). Les résultats du sondage semblent indiquer que les ados 2000 sont plus sentimentaux que leurs aînés de 1992. A la question «ça veut dire quoi pour toi, être amoureux?», 62% choisissent «aimer quelqu'un, avoir des sentiments forts» (48% en 1992), 11% l'une des trois autres réponses: «faire des choses ensemble», «vivre quelque chose d'extraordinaire» et «ressentir un manque si l'autre n'est pas là». Pour 92%, l'amour, c'est «se sentir bien avec l'autre». 81% de coeurs brisés soupirent que «c'est dur quand ça se termine». La moitié des ados sont amoureux. Certains se morfondent: ils sont 16% à penser que leurs sentiments ne sont pas réciproques. 

Le désir de fidélité
On rencontre généralement l'élu de son coeur à l'école (44%, contre 35% en 1992). Pourquoi? Pour laisser le temps au temps. Selon le sociologue Hugues Lagrange, «les rencontres affectives lycéennes sont rarement d'emblée des rencontres sexuelles. Il y a d'abord une sympathie mutuelle, un intérêt, un plaisir à communiquer et, progressivement, à l'abri de la camaraderie, se construit une affinité. Le sentiment va les cueillir en dehors d'une démarche de drague». Maxime pense que les vacances se prêtent aux rencontres «purement charnelles» mais que le lycée permet d'engager une véritable relation: «Quand on côtoie une fille tous les jours, on finit par sentir si on est bien avec elle, si on est complémentaires. On va au-delà des apparences physiques.» Mon oeil... A 89%, les garçons se disent avant tout attirés par la beauté. Suivent la gentillesse (72%), la confiance (54%), l'intelligence et le fait de pouvoir parler ensemble (49%). Les filles craquent avant tout pour la gentillesse (83%), la confiance (74%) et l'humour (69%).
Leurs «méthodes d'approche» s'avèrent d'une simplicité biblique: pour 64% des ados, «parler» et «faire connaissance» sont encore les meilleurs moyens de conquérir l'heureux(se) élu(e) - en 1992, seulement 52% optaient pour la causette. Pour 68% des filles, «sourire» est une technique efficace, tandis que le même pourcentage de garçons sait que «faire rire» reste l'arme fatale. Contemplatives, 59% des filles croient que «regarder» l'objet de leurs pensées finira bien par porter ses fruits, et 48% des garçons ne font pas de simagrées: ils demandent carrément. Cette dernière option reste cependant l'apanage des plus jeunes. «Ils proposent à plein de filles en pensant que ça va bien finir par marcher, décode Julie. Après, nous, ça nous torture pendant des nuits, on se fait des films, alors qu'eux, ils s'en foutent complètement!» Blindés, les gars? Pas tant que ça, si l'on en croit le timide Thibault, bouille de gamin et voix flûtée: «On dirait que c'est dans la nature des choses que ce soit les garçons qui draguent les filles. Ce serait bien que ça change un peu, pour que ce ne soit pas toujours les mêmes qui se fassent jeter.»
Une fois que l'affaire est «emballée», les choses sérieuses commencent. Si 52% des ados qui ont une relation sortent ensemble depuis moins de trois mois, l'autre moitié fait preuve d'une grande constance. Surprise: 1 ado sur 5 «sort» avec la même personne depuis plus d'un an. A 17 ans, Tabrik annonce fièrement qu'il est avec sa dulcinée depuis... six ans. Une histoire pas si exceptionnelle que ça: son pote Vincent fréquente la même fille depuis deux ans. «Autour de nous, beaucoup de copains sont en couple depuis un an ou deux, affirme Tabrik. Quand on est bien avec quelqu'un, on n'a pas envie d'aller voir ailleurs.» Comme eux, 3 adolescents sur 4 pensent que «le vrai amour, ça dure longtemps». Exit les feux éphémères des passions dévorantes.
Le sociologue Michel Fize constate à quel point «les valeurs d'amour, de fidélité sont prégnantes dans le discours des adolescents. Ce ?désir de fidélité?, qu'il n'est pas toujours aisé de concrétiser mais qui donne lieu quelquefois à des relations adolescentes particulièrement stables et durables, ne manque pas d'étonner nombre d'adultes, élevés dans les principes contraires de la liberté sexuelle, de l'expérimentation avant le mariage, de la cohabitation juvénile». Pas question d'aller papillonner pendant les vacances en espérant récupérer sa régulière au retour: «La plupart des adolescents évoquent un modèle où le sexe n'est pas séparable de l'amour, mais où l'exigence de sincérité favorise la pluralité des amours, car la moindre infidélité entraîne la rupture», observe le sociologue Gérard Neyrand (Amour et sexualité à l'adolescence, dans la revue Dialogue). Confirmation de Clément: «Si tu aimes une fille, tu peux pas la tromper. Sinon, t'as trop de remords. Et si tu avoues, tu te fais jeter.» 

Pas d'ingérence parentale!
Au fait, ça veut dire quoi, exactement, «sortir ensemble»? Rien de très compromettant. Pour la moitié des filles et un peu moins d'un tiers des garçons, cela signifie s'embrasser, mais aussi, pour 1 ado sur 3, «faire des choses ensemble, partager» (13% en 1992). On commence à s'embrasser vers l'âge de 12 ou 13 ans, avant de pousser un peu plus loin l'exploration. Un tiers des 13-18 ans ont un(e) petit(e) ami(e) (42% des 17-18 ans), les deux tiers depuis plus d'un mois. Coeurs sensibles, ils sont 87% à déplorer la brièveté de leurs histoires: «Il y a trop souvent des jeunes qui sortent comme ça et laissent tomber très vite l'autre.» Quand on leur demande à quel âge ils ont connu leur premier amour, garçons et filles divergent sur le sens de cette expression. Si 3 jeunes sur 4 disent avoir connu un premier amour, 1 garçon sur 3 affirme l'avoir rencontré entre 6 et 10 ans - l'âge des premiers émois - tandis que 1 fille sur 5 seulement affirme la même chose. «Mon premier amour, c'était en maternelle», crâne Sébastien, 15 ans. Pour les filles, le premier amour, c'est plutôt le premier garçon avec lequel elles sont sorties, voire le prince charmant qu'elles attendent encore. «Le premier amour, c'est celui avec qui on fera ?ça? pour la première fois, avec qui on voudra rester longtemps, peut-être même se marier», songe Manon, 14 ans, en suçotant distraitement son appareil dentaire. 


Génération paradoxale: d'un romantisme échevelé, Manon et ses copines n'ignorent pourtant rien d'un vocabulaire qui défriserait leurs grand-mères. Elles alignent benoîtement les termes techniques - fellation, cunnilingus ou sodomie - avec un aplomb de vieilles routardes du sexe. La faute aux médias, selon le psychanalyste Serge Lesourd: «Les ados parlent de sexualité de manière assez crue parce qu'ils ont accès plus tôt et plus facilement aux enjeux de la sexualité adulte à travers le cinéma et la télévision, voire les films pornos de Canal +, qu'ils voient vers 10 ou 11 ans. C'est le rapport à la sexualité de toute la société qui a changé, pas uniquement celui des jeunes.» Néanmoins, comme l'écrit le sociologue Michel Fize, auteur d'Adolescence en crise? (Hachette), leur comportement demeure plus sage que leur discours: «Si les enfants connaissent très rapidement les mots qui disent la sexualité - les cours de récréation en sont pleines - ils n'appréhendent que progressivement les réalités qu'ils recouvrent. La libération est bien d'abord celle des mots.» Ainsi, certains tabous ont la vie dure. La masturbation féminine, par exemple: seule 1 fille sur 10 reconnaît s'être déjà caressée, et 59% assurent qu'elles ne le feraient jamais. Même Elodie et Charlotte, qui, à 18 ans, parlent de sexe avec la plus grande décontraction, rougissent à l'évocation des plaisirs solitaires: «Ça ne m'est jamais venu à l'esprit!» se défend l'une, tandis que l'autre affirme en fronçant le nez que «c'est dégueulasse». Les garçons, s'ils reconnaissent que cette activité fait partie de leurs loisirs, ne comprennent pas non plus comment les filles pourraient seulement y songer: «Physiquement, je ne vois même pas comment c'est possible», décrète Antoine, 13 ans. 


Pour 41% des 13-18 ans, la sexualité fait «souvent» partie des sujets de conversation abordés entre copains. C'est plus qu'en 1992, où ce chiffre était de 33%. Pas question cependant d'en discuter avec papa-maman: seulement 30% en parlent avec leur mère (39% des filles et 20% des garçons), et 16% avec leur père (1 fille sur 10 et 1 garçon sur 5). Elodie, 18 ans, s'étonne encore des récentes recommandations de sa mère: «Elle m'a sorti carrément qu'il fallait que j'aie beaucoup de partenaires et que j'en profite bien!» A peine un tiers se tournent vers leurs géniteurs lorsqu'ils ont besoin d'informations. Les trois quarts des 13-18 ans assènent que leur sexualité ne les regarde pas. Minimum syndical: «Pour leur faire comprendre que je l'avais fait, j'ai posé une boîte de capotes sur ma table de nuit», raconte Vincent, 17 ans. 


«C'est toujours entre les pères et les fils que la communication sexuelle demeure la plus pauvre, quand elle n'est pas, tout simplement, inexistante, confirme Michel Fize. Entre mères et filles, les mots viennent plus aisément, des informations circulent, sans jamais être abondantes cependant. Que dire? Comment le dire? Les parents sont souvent dans l'incertitude sur les messages à délivrer.» Et les enfants oscillent entre désir de se confier et volonté de préserver leur vie privée. Manon est scandalisée: «L'autre jour, mon frère a répété à ma mère que je sortais avec un garçon dans la cour du collège, confie-t-elle en tortillant une boucle châtain autour de son doigt. Du coup, elle s'est mise à me raconter qu'il fallait faire attention, se protéger, etc. C'est quand même incroyable qu'elle s'imagine que je vais faire l'amour à 14 ans!» 


Aux antipodes de Roudoudou, l'héroïne de 15 ans du film Du poil sous les roses, qui harcèle ses parents sur leur vie sexuelle et interroge son médecin sur le sens du mot «clito», les adolescents fuient comme la peste la parole des adultes. Le psychanalyste Serge Lesourd inscrit cette attitude dans le processus d'opposition aux parents et de conquête de l'autonomie. Dans le numéro intitulé Amour et sexualité à l'adolescence de la revue Dialogue, il écrit également qu'entre parents et enfants «il ne peut jamais être question de réalité sexuelle ni d'apprentissage de l'agir sexuel, même pour protéger l'adolescent des dangers réels. Si la sexualité est bien, comme le disait déjà Freud, la force qui permet au sujet de se séparer de ses premiers objets d'amour - les parents - pour se tourner vers les autres, du fait de l'interdit de l'inceste, alors les parents n'ont rien à connaître de la sexualité de leurs adolescents, sauf ce que ceux-ci veulent bien en dire». Camille s'amuse de voir sa mère suivre assidûment les histoires de coeur du collège - «pour elle, c'est comme un feuilleton» - mais elle avoue trouver «embarrassant de parler de trucs de sexe avec elle». En revanche, elle juge tout naturel de lui avoir demandé si elle était vierge lorsqu'elle a épousé son père. 


Pas d'ingérence parentale dans notre vie sexuelle! clament donc les ados. Ils pensent que 15-16 ans est l'âge auquel ils sont en droit de prendre seuls les décisions concernant leurs relations sexuelles, leur contraception et la pilule du lendemain. De fait, 15 ans, c'est l'âge auquel un adolescent peut avoir des relations sexuelles avec un adulte sans que ce dernier encoure des poursuites judiciaires pour attentat à la pudeur. Cependant, tant que l'enfant est mineur, les parents ont en principe autorité pour lui interdire toute relation sexuelle. Néanmoins, la loi autorise les mineures à décider seules de leur contraception. Depuis novembre 2000, les infirmières scolaires peuvent délivrer la pilule du lendemain - Norlevo - aux adolescentes sans autorisation parentale. 

Un manque d'informations
Les trois quarts des jeunes s'estiment d'ailleurs «assez informés sur la sexualité». Par qui? Les copains, pour 72% d'entre eux. A peine un quart des filles disent qu'elles se tourneraient à l'occasion vers le planning familial pour y chercher conseil - faute de connaître son existence. Seulement 6% de ces demoiselles souhaitent en savoir plus sur la contraception. Et quand on leur demande sur quels sujets ils
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