Les Pussy Riots qui baisent
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Merci cher Fred pour ce texte rafraĂźchissant !
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Les juges de la Cour SuprĂȘme sont bien nommĂ©s par le prĂ©sident, mais cette nomination d...
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Merci beaucoup Sophie. Cela donne trĂšs envie d'aller voir ce film!!
Le titre original est trĂšs beau : Que voit-on quand on regarde le ciel ?
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Lors du dernier jour du procĂšs trĂšs mĂ©diatisĂ© des Pussy Riots , Maria Alekhina a fait lire Ă son avocate un texte bouleversant qui tĂ©moigne de tout son cheminement de libertĂ© intĂ©rieure depuis son arrestation il y a six mois.Â
Maria Alekhina a demandĂ© pardon pour la dimension « farfelue », provocatrice et blessante de son action avec les Pussy Riots . Elle a dâabord expĂ©rimentĂ© le mirage dâune libertĂ© relativiste, dâune libertĂ© comme un chaos, comme une possibilitĂ© de dire ou de faire nâimporte quoi. La presse occidentale a massivement soutenu les Pussy Riots au nom de cette vision tronquĂ©e de la libertĂ© qui sâexprimerait comme une opposition, une provocation, une affirmation nombriliste et violente de soi contre le systĂšme.Â
Maria Alekhina ouvre ensuite un chapitre beaucoup plus profond sur le sens de la vraie libertĂ© : « Je crois que câest justement lâhonnĂȘtetĂ© et la puissance de la parole, et la soif de vĂ©ritĂ© qui nous rendront tous un peu plus libre ». La vĂ©ritĂ© nâest pas un acquis mais câest un processus, une quĂȘte de vĂ©ritĂ©, un long chemin pour devenir humain.
Maria Alekhina Ă©voque son expĂ©rience en prison et note que ce qui nous enferme est le besoin dâĂȘtre reconnu dans un rĂŽle ou une position : « En lâabsence Ă©galement de toute initiative individuelle. Ici, câest le rĂšgne de la dĂ©lation. De la suspicion mutuelle. En prison, de la mĂȘme façon que dans le reste du pays, tout est basĂ© sur la dĂ©personnalisation et sur lâassimilation de lâindividu Ă sa fonction. Quâil sâagisse dâun employĂ© ou dâun dĂ©tenu. Le rĂšglement sĂ©vĂšre de la prison, auquel on sâhabitue rapidement, ressemble au rĂšglement de la vie quâon impose Ă chacun dĂšs sa naissance. Dans le cadre de ce rĂšglement, les gens commencent Ă sâattacher aux choses insignifiantes. En prison, câest par exemple une nappe ou de la vaisselle en plastique quâon ne peut se procurer quâavec la permission du chef. Dehors, lâĂ©quivalent, câest le statut social, auquel les gens sont particuliĂšrement attachĂ©s. Ce qui mâa toujours beaucoup Ă©tonnĂ©e ».Â
PrĂ©sentĂ©e dans la presse comme lâicĂŽne de lâindividualisme contre « le groupe », Maria Alekhina affirme au contraire que la libertĂ© est un processus dâĂ©ducation sociale. On ne naĂźt pas libre. Seul, on ne peut se libĂ©rer ni de lâĂ©tat, ni de soi-mĂȘme : « Toutes les institutions en charge aujourdâhui de lâĂ©ducation sâefforcent avant tout dâinculquer aux enfants les principes dâune existence automatique. Sans tenir compte de leur Ăąge et des questions propres Ă cet Ăąge. Elles inoculent la cruautĂ© et le rejet de toute idĂ©e non conformiste. DĂšs lâenfance, lâhomme doit oublier sa liberté ». Câest lâautomatisme des instincts Ă©gocentriques ou de la pensĂ©e commune.
La libertĂ© est le fruit dâune Ă©ducation culturelle, philosophique, sociale. La libertĂ© sâacquiert peu Ă peu Ă travers des relations et une communautĂ© qui valorisent les intĂ©rĂȘts des personnes et leur permet de donner leur pleine mesure, tout le contraire de la primautĂ© donnĂ©e aujourdâhui Ă lâĂ©tat providence qui : « LâĂ©ducation, lĂ oĂč commence la formation de la personne sociale, ignore ce qui constitue cette personne. MĂ©pris de lâindividu, mĂ©pris de lâĂ©ducation culturelle, philosophique, mĂ©pris des connaissances Ă©lĂ©mentaires qui font une sociĂ©tĂ© civile. ⊠RĂ©sultat : la marginalisation de la culture dans lâesprit de chaque individu, la marginalisation de la rĂ©flexion philosophique, et le sexisme Ă©rigĂ© en stĂ©rĂ©otype. »
Lâanimatrice des Pussy Riots aborde enfin avec beaucoup de finesse la question du blasphĂšme et de la religion. Contre le pharisaĂŻsme ambiant et les rĂšgles, elle valorise la foi chrĂ©tienne qui nâest pas faite pour « asservir » lâhomme mais pour le conduire « à la libĂ©ration complĂšte », un systĂšme fondĂ© sur la peur et la soumission inconditionnelle pousse Ă la rĂ©signation qui est « lâontologie des esclaves de Dieu et non des enfants de Dieu ». Elle nâhĂ©site pas Ă citer lâĂ©vangile : « Notre motivation reste identique dans une expression directe. Cette motivation est trĂšs bien exprimĂ©e par ces mots de lâEvangile : « Car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et Ă celui qui frappe Ă la porte, on ouvrira. » Et moi, et nous tous, nous croyons sincĂšrement quâon nous ouvrira ».
Quel que soit le comportement passĂ© des Pusy Riots , Maria donne aujourdâhui un tĂ©moignage magnifique de force personnelle, elle montre que ces six mois de prison ont Ă©tĂ© un moment de grande maturation et libĂ©ration intĂ©rieure : « Et je nâai pas peur de vous. Je nâai pas peur du mensonge, je nâai pas peur de la fiction, je nâai pas peur de cette mystification mal fagotĂ©e, je nâai pas peur du verdict de ce soi-disant tribunal. Parce que vous ne pouvez me priver que dâune soi-disant libertĂ©. Câest la seule qui existe sur le territoire de la FĂ©dĂ©ration de Russie. Ma libertĂ© intĂ©rieure, personne ne pourra me lâenlever ».
Texte citĂ© dans les Inrocks : Maria Alekhina, 17 aoĂ»t 2012 â traduction Helmut Brent publiĂ© dans :
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