L’entrepreneur M. Gates est-il un philanthrope ?
Des militantes du syndicat des Gilets Jaunes.
La socio-anthropologue Françoise Bloch (chercheur retraitée du CNRS à l’Université Lumière-Lyon 2) qui a travaillé sur la question, a montré combien la collaboration entre l’OMS, l’OMC (organisation mondiale du commerce) et l’OMPI (organisation mondiale de la propriété intellectuelle) devient de plus en plus intense et comment elles collaborent à la promotion de ce qui semble être désormais le nouvel eldorado : l’accès aux technologies médicales et à l’innovation.
Les déclarations de M. Bill Gates, (dont la fortune a été estimée à 146 milliards de dollars par le classement des milliardaires Bloomberg) le 17 mai 2011 à l’OMS, sont d'ailleurs sans équivoque : “En matière de propriété intellectuelle, ce que nous faisons est assez simple. Nous finançons la recherche et nos partenaires, brevetons ce qui est inventé grâce à l’argent de la Fondation, afin que tout ce qui est destiné aux pays riches nous fournisse un retour sur l’argent investi.(...) J’investis un dollar avec ma Fondation et ça m’en rapporte dix. C’est le meilleur investissement que je n’ai jamais fait.”
Le journaliste et écrivain Lionel Astruc (diplômé de Sciences Politiques à Grenoble) a écrit quant à lui “L’art de la fausse générosité de la Fondation Bill et Mélinda Gates” où il s'interroge à son tour : “Les super riches vont-ils remplacer les États, concentrant toujours plus de pouvoir sur les politiques ?”.
Et les milliardaires peuvent-ils investir dans la Santé sans que de graves conflits d'intérêt ne surviennent dans les choix et orientations stratégiques des Nations ?