Le labour du jardinier
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Le labour du jardinier
Comment labourer son jardin correctement avec une motobineuse ?
Damien
11/07/2019
Conseils de jardinage
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Labourer son potager est un travail trĂšs fatigant et il est tentant sâaider dâune motobineuse ou dâun appareil de motoculture, mais ce nâest pas toujours le meilleur choix. Dans cet article vous allez comprendre pourquoi.
Nous dĂ©couvrirons ce quâest la semelle de labour , que le battement de la fraise crĂ©e dans le sous-sol. Il sâagit dâune couche souterraine et donc invisible Ă lâĆil du jardinier, ce qui peut avoir des rĂ©percussions nĂ©gatives sur la santĂ© des plantes.
Je ne veux pas diaboliser la motobineuse , qui utilisĂ©e avec consciencieusement peut dans de nombreux cas ĂȘtre une aide prĂ©cieuse , mais simplement montrer les faiblesses du fraisage du sol et comment y remĂ©dier.
Pour voir sâil est bon de labourer, nous devons dĂ©finir des conditions prĂ©cises :
Câest pour ces raisons que nous aĂ©rons, creusons ou broyons notre jardin, prĂ©parons le sol pour les semailles et le repiquage, Ă©crasons les mottes de terre et le rendons prĂȘt Ă ĂȘtre cultivĂ©. Nous devons nous demander dans quelle mesure la motobineuse nous aide Ă atteindre ces objectifs et dans quelle mesure elle est nĂ©gative.
Une bonne motobineuse fait parfaitement lâaffaire sur les deux derniers points : le broyage de la couche superficielle est sa spĂ©cialitĂ©. Cependant, pour ce qui touche au drainage on peut dire que la motobineuse ne remplit pas tout Ă fait son rĂŽle.
Le travail du sol peut se faire de diffĂ©rentes maniĂšres : avec le travail mĂ©canique dâune charrue, dâune motobineuse Mr Bricolage ou dâun tracteur, ou avec une pelle, une houe et beaucoup dâhuile de coude.
Les outils motorisĂ©s permettent certes un travail plus rapide et beaucoup moins fatigant, mais il est important de savoir que le rĂ©sultat obtenu nâest pas toujours optimal. Retourner sous terre signifie la perte dâune fertilitĂ© naturelle prĂ©cieuse . Le dĂ©faut de la fraise est plutĂŽt de crĂ©er la fameuse semelle de labour, que la houe ne crĂ©e pas.
Cela ne signifie pas quâil faille abandonner les outils modernes et revenir Ă une agriculture totalement manuelle . Bien sĂ»r, pour ceux qui le peuvent, câest toujours conseillĂ© : dĂ©pendre de lâhuile nâest pas une bonne chose sur le plan Ă©cologique, mais Ă grande Ă©chelle, vous ne pouvez pas toujours renoncer Ă lâaide des machines.
Nous avons parlĂ© dâune semelle de labour. Nous allons expliquer enfin ce quâelle est, comment elle se forme et surtout pourquoi elle est nuisible pour les plantes que nous cultivons.
La motobineuse fonctionne avec une fraise composĂ©e de dents rotatives . Lorsque les dents tournent pour labourer le sol, quâelles battent sur le sol, lĂ oĂč leur course se termine (câest-Ă -dire au point le plus bas quâils peuvent atteindre), ce battement incessant, alourdi par le poids de la machine, tend Ă crĂ©er une couche plus compacte juste sous la partie travaillĂ©e.
Plus vous passez de temps avec lâoutil, plus il consolide la duretĂ© de cette couche , qui devient difficile Ă pĂ©nĂ©trer par lâeau avec le temps, surtout sur les sols argileux.
Cette croĂ»te souterraine sâappelle la semelle de labour et est trĂšs nocive pour le jardin . En particulier, lorsquâil pleut, la semelle de labour provoque une plus grande stagnation de lâeau qui, en rencontrant la couche compacte, ne sâĂ©coule pas rapidement comme elle le devrait et sâarrĂȘte juste sous la surface, dans un point habitĂ© par de nombreuses racines de nos plantes. Le rĂ©sultat est de favoriser la pourriture radicale et, plus gĂ©nĂ©ralement, les maladies fongiques.
La houe Ă main, par contre, travaille Ă des profondeurs variables et nâa pas de mouvement de rotation, de sorte quâelle ne compacte pas une couche. La houe est Ă©galement conçue pour effectuer un mouvement avec les lames vers le bas et non en rotation , ce qui rĂ©duit au minimum lâeffet de compactage.
Il nâest pas nĂ©cessaire dâĂȘtre un intĂ©griste du binage ou des outils Ă main : si le jardin est grand, se faire aider par un tracteur ou une motobineuse est un soulagement . Avec un bon vĂ©hicule motorisĂ©, vous pouvez couvrir les parcelles de jardin qui nâont pas pu ĂȘtre travaillĂ©es Ă la main. Cependant, vous devez ĂȘtre conscient des dĂ©fauts du motoculteur, afin dâĂ©viter de former des semelles de travail trop compactes.
Je ne recommande pas dâutiliser la motobineuse plusieurs fois de suite dans le jardin, surtout si le sol a tendance Ă ĂȘtre argileux. Il serait prĂ©fĂ©rable dâalterner le labourage mĂ©canique avec le travail manuel de la bĂȘche et de la houe. Il nây a pas de rĂšgle fixe, mais il faut tenir compte du fait quâun sol drainant prĂ©vient les maladies fongiques, tandis quâune semelle de labour importante pourrit les racines et peut ruiner la culture.
AprĂšs le labour du terrain, vous pouvez le retravailler rapidement avec la bĂȘche pour casser la semelle de labour . Vous pouvez Ă©galement utiliser la grelinette ou une fourche bĂȘche. Mon conseil est de le faire sans retourner les mottes mais seulement en dĂ©plaçant le sol en dessous.
Alternativement, il vous pouvez changer le diamĂštre de la fraise, peut-ĂȘtre en vous empruntant occasionnellement une motobineuse diffĂ©rente de la vĂŽtre, capable dâaller plus profond et de fendre la semelle formĂ©e prĂ©cĂ©demment. Mais câest certainement un systĂšme coĂ»teux et moins efficace.
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Dans un monde oĂč les technologies de l'information et de la communication (TIC) semblent conquĂ©rir tous les domaines, du plus trivial (les jeux en ligne) au plus sĂ©rieux (la mĂ©decine par exemple), il aurait Ă©tĂ© surprenant que le jardin, occupation trĂšs prisĂ©e, voire passion dâune vie, ne soit pas, lui aussi, visĂ©. Des drones aux robots de tonte autonomes, des applications pour tout apprendre (ou presque), Ă Â la gestion azotĂ©e de parcelles, en passant par la 3D pour amĂ©nager les espaces publics, les TIC sont partout. Les arbres eux-mĂȘmes se voient implanter des puces !
Effet de mode, Ă©volution des mentalitĂ©s, nostalgie dâun jardinage plus proche de la nature, influence des mĂ©dias et pression des rĂ©seaux sociaux, ou tout simplement contraintes Ă©conomiques, Ă©cologiques, sociĂ©tales⊠Bref, de plus en plus de jardiniers amateurs se sentent attirĂ©s par des techniques diffĂ©rentes. Les rayons des librairies regorgent dâouvrages dans ce domaine, en particulier sur le thĂšme de « la permaculture ». Vaste sujet ! Jardiner « sans labour » constitue sans doute lâun des Ă©lĂ©ments fondateurs de ce nouvel Ă©tat dâesprit.
Lâimplantation en bandes prĂ©serve les diffĂ©rentes couches du sol, et permet une circulation plus aisĂ©e â © J.-M. Muller
Palisser les cultures constitue lâune des « astuces » Ă employer
pour optimiser la place au jardin â © J.-M. Muller
Jardiner sans labour ne reprĂ©sente pas Ă proprement parler une technique agricole. Câest un regard contemporain inspirĂ© des traditions maraĂźchĂšres franciliennes du XIXe siĂšcle et des anciennes façons de jardiner, regard qui tente dâintĂ©grer un certain nombre de contraintes actuelles comme lâĂ©nergie, le manque de temps, le respect de la vie du solâŠ
La rĂšgle gĂ©nĂ©rale est de cultiver au-dessus du sol, pour ne pas Ă©puiser ses ressources (Ă©lĂ©ments nutritifs naturels) tout en bĂ©nĂ©ficiant de lâactivitĂ© des vers de terre, des bactĂ©ries et autres micro-organismes. La terre nâest donc ni retournĂ©e ni bĂȘchĂ©e, car le retournement bouleverse les diffĂ©rentes couches comportant les micro-organismes vivants : les aĂ©robies (couche supĂ©rieure) et les anaĂ©robies (couche infĂ©rieure) qui ne trouvent plus les conditions idĂ©ales pour vivre. En revanche, elle est aĂ©rĂ©e en utilisant des outils adaptĂ©s (voir plus loin). Autres avantages, les graines des herbes indĂ©sirables ne remonteront plus Ă la surface comme lors dâun labour.
LâidĂ©e est donc bien de garder le sol toujours couvert. Cette couverture garde la fraĂźcheur, diminue les besoins en eau, limite lâapparition des adventices et rĂ©gule la tempĂ©rature du sol.
Les nombreuses possibilitĂ©s de mise en place de ces principes restent au choix du jardinier : crĂ©ation de plates-bandes permanentes, bottes de pailles, buttes, lasagnes, tas⊠de 25 Ă 50 cm dâĂ©paisseur. Les parcelles doivent mesurer de 1,20 Ă 1,50 mĂštre de large pour pouvoir ĂȘtre travaillĂ©es facilement et sans avoir Ă piĂ©tiner dans les planches, ceci afin dâĂ©viter le tassement du sol. En effet, le tassement limite lâoxygĂšne et lâefficacitĂ© de tous les organismes vivants dans le sol et les empĂȘche de remplir correctement leurs missions de « travail du sol vivant ». Pour rendre cette mission encore plus efficace, il est indispensable de pouvoir sâassurer dâun volume suffisant de matiĂšre organique, pour lâapport initial comme pour lâentretien.
Jardiner sans labour constitue donc un moyen de mettre mieux en valeur les ressources existantes dans son propre terrain. Ă chacun dâimaginer ses propres solutions et de faire preuve de bon sens.
Enfin, il faut dire et redire que ce nâest pas moins de travail, que rien ne se fait tout seul, que cette technique nâest pas la solution Ă tout. Il faut ĂȘtre rĂ©aliste, sâattacher Ă anticiper pour prĂ©venir, veiller Ă optimiser lâespace certes, mais en tenant compte des associations ou compagnonnages, des rotations, du climat ou microclimat, du sol et de son environnement.
Bien Ă©videmment, dans cet Ă©tat dâesprit, tous les outils Ă moteur sont proscrits. Adieu, donc, motobineuse et motoÂculteur polluants, bruyants et consommateurs dâĂ©nergies fossiles. Et vive les outils qui nous font faire de lâexercice, salutaire pour notre santĂ© physique comme mentale.
Président de la section potager/fruitier de la SNHF
8 mars 2022 Publié le mercredi 24 juillet 2019 à 14h40 (modifié le 8 mars 2022 à 12h12)
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Ă propos de lâauteur, L'Ă©quipe de Ctendance
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Pour faciliter le dĂ©veloppement des plantes et lĂ©gumes, le sol nĂ©cessite une bonne prĂ©paration ainsi quâun entretien rĂ©gulier. Le labour intervient alors comme une opĂ©ration indispensable pour aĂ©rer la terre et rĂ©ussir ses cultures. Mais, comment sây prendre concrĂštement pour faire place nette dans son jardin ? Dans cet article, dĂ©couvrez nos conseils pour utiliser les bons outils et les mĂ©thodes appropriĂ©es.
Lâaction de labourer un sol consiste Ă retourner la terre afin de ramener en surface sa partie infĂ©rieure. Le mouvement permet principalement dâĂ©liminer les anciennes cultures ainsi que les racines des mauvaises herbes . Lâobjectif est alors de prĂ©parer une terre meuble pour les prochains ensemencements.
Dâautre part, le travail de labour aĂšre le sol , ce qui permet la restauration de la vitalitĂ© de la terre ainsi que le dĂ©veloppement des micro-organismes propices Ă lâĂ©panouissement des plantes.
Notez quâil convient de labourer la terre de son jardin tous les ans, de prĂ©fĂ©rence avant le dĂ©but de lâhiver, avant que la terre ne devienne trop humide.
Dans le cadre dâun labour manuel, vous nâaurez besoin que dâune fourche, en plus dâune bonne endurance physique ! A dĂ©faut dâune fourche, dâautres outils Ă main peuvent ĂȘtre employĂ©s : bĂȘche, fourche bĂȘche, bĂȘche automatique.
Cependant, il est conseillĂ© dâutiliser un engin motorisĂ© , surtout si la surface Ă labourer dĂ©passe 200 mĂštres carrĂ©s. En cas de jardin de taille moyenne, rĂ©alisez le labour au motoculteur thermique ou Ă©lectrique avec couteaux rotatifs. Et si la surface se rĂ©vĂšle plus importante, mieux vaut recourir Ă un microtracteur qui tirera un soc. On parle alors plus communĂ©ment de charrue.
Enfin, aprĂšs un travail de labour, le jardinier pensera Ă affiner la terre. Pour cela, vous aurez besoin dâun outil Ă main tel quâune griffe ou un rĂąteau. Et en cas de travail avec un motoculteur, lâoutil nĂ©cessaire est un Ă©mietteur rotatif ou une motobĂȘche thermique ou Ă©lectrique.
La premiĂšre Ă©tape pour labourer la terre consiste Ă retirer manuellement les mauvaises herbes, les branches encombrantes ainsi que le bois mort. Retirez Ă©galement Ă la main les anciennes plantations et les tuteurs pour faire place nette.
Ensuite, vous pouvez effectuer un labour manuel. LâopĂ©ration est rĂ©alisable sans engin motorisĂ©, Ă condition que votre potager ait une petite surface et que vous ne souffriez dâaucun problĂšme de santĂ©Â !
Dans ce cas, le labour de la terre en mode manuel sâeffectue Ă lâaide dâune fourche que lâon enfonce dans le sol. Puis, il faut retourner la motte afin que le fond du labour se retrouve en surface. Tapez ensuite la motte Ă lâaide de votre fourche. Et pour couvrir toute la surface de la parcelle, organisez-vous en rangĂ©e.
Utiliser un motoculteur pour labourer son jardin reste le moyen le plus sĂ»r , surtout si la surface dĂ©passe 200 mĂštres carrĂ©s. IndĂ©niablement, vous vous fatiguerez moins. Et dâautre part, le travail sera aussi plus rĂ©gulier, quoique davantage grossier.
Pour labourer la terre avec un motoculteur (acheté ou en location), vous devez suivre ces étapes :
Mais le travail ne sâarrĂȘte pas lĂ ! En effet, il sâavĂšre nĂ©cessaire dâaffiner la terre aprĂšs lâavoir labourĂ©. Ce travail de reprise consiste Ă Ă©mietter les mottes Ă lâaide dâune griffe ou dâun rĂąteau .
Si vous avez utilisĂ© un motoculteur, vous affinerez la terre avec un Ă©mietteur rotatif ou une motobĂȘche. Cette opĂ©ration est Ă effectuer de maniĂšre rĂ©guliĂšre. Et pendant cette tĂąche, profitez-en pour retirer au passage les pierres gĂȘnantes et les dĂ©bris.
Enfin, les jardiniers enrichiront Ă©galement le sol avec du terrain, des produits dâamendement ou de fertilisation tout en respectant la nature du terrain.
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