Le futur du porno
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Le porno du futur est Ă©thique et vient de Berlin
Lâactrice Anne Heche meurt Ă l'Ăąge de 53 ans
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Publié le 11 octobre 2019 à 14h31 Mis à jour
le 17 mars 2021 Ă 17h52
[Cet article a Ă©tĂ© initialement publiĂ© sur âCheek Magazineâ] A Berlin, on croque de la techno et du sexe chaque soir. 80 % des clubs de la capitale de lâĂ©lectro sont âsex positiveâ et, depuis 2006, sâajoute Ă lâobligatoire pĂšlerinage au Berghain (la cathĂ©drale techno de la ville), une visite au plus grand festival porno dâEuropeâ: le Porn Film Festival.
La croissance exponentielle de la pornographie alternative Ă Berlin est une preuve supplĂ©mentaire de sa capacitĂ© de rĂ©invention et de son esprit de libertĂ©, qui ont abattu bien des murs dans cette ville cosmopolite et ouverte, oĂč le niveau de vie est encore accessible et les aides sociales et crĂ©atives, nombreuses. Dans ce cadre, le gouvernement du SPD (Parti Social DĂ©mocrate Allemand), menĂ© par le maire Michael MĂŒller, a votĂ© en juin dernier une mesure sans prĂ©cĂ©dent en Europeâ: destiner une partie du budget allouĂ© aux cinĂ©mas berlinois Ă la projection et au soutien du porno Ă©thique. Le butâ: promouvoir les productions locales et, Ă plus long terme, les inclure dans les programmes tĂ©lĂ©visĂ©s. Les sociodĂ©mocrates suivent ainsi le modĂšle de la SuĂšde, pionniĂšre de la rĂ©volution de lâĂ©ducation sexuelle Ă travers le cinĂ©ma pour adultes.
En France, il va sans dire que nous sommes Ă la traĂźne de cette ârĂ©volution pornographiqueâ, qui sâarticule autour de trois principes de rĂ©gulation, normalisation et dâĂ©ducation. Câest un fait que les jeunes ont accĂšs au porno de plus en plus tĂŽt â ils visionnent leurs premiĂšres vidĂ©os sur des plateformes de streaming entre 11 et 14 ans, parfois avant â selon les donnĂ©es communiquĂ©es par le gĂ©ant de lâindustrie online Pornhub, qui enregistre chaque jour plus de 81 millions de visites de personnes Ă la recherche de quelques minutes de plaisir. Selon un grand nombre dâĂ©tudes annexes, il est devenu Ă©vident que ce contenu audiovisuel influence la dĂ©couverte de la sexualitĂ© des adolescent·e·s et conditionne par la suite la qualitĂ© de leurs relations durant leur vie adulte.
De cela et bien plus encore peut tĂ©moigner Miss Lemon, qui vient de prendre place au bar oĂč nous nous sommes donnĂ© rendez-vous, sur les berges de lâemblĂ©matique pont Oberbaum, dans le quartier turc de Kreuzberg. Miss Lemon produit non seulement des films pour adultes, joue en tant que performeuse, mais est aussi une actrice de la rĂ©volution de lâusage du porno Ă des fins Ă©ducatives et fĂ©ministes.
Il est quatre heures de lâaprĂšs-midi et une vague de chaleur poisseuse et humide a fait baisser notre tension au niveau de lâasphalte. Miss Lemon porte une robe rouge et vaporeuse, accrochĂ©e Ă ses Ă©paules par de fines bretelles en strass, dĂ©voilant un dĂ©colletĂ© Ă la fois suggĂ©rĂ© et Ă©tudiĂ©. Depuis bientĂŽt dix ans dans cette ville, elle est lâune des quelques espagnoles faisant partie du noyau dur de la scĂšne pornographique berlinoise. Entretien.
Quâest ce qui mijote Ă Berlin en ce moment, et pourquoi tout le monde parle-t-il de pornographie fĂ©ministe et Ă©thiqueâ?
Miss Lemon â En ce moment, Berlin est lâĂ©picentre europĂ©en du porno Ă©thique, qui est lâantithĂšse du porno mainstream. Les performeur·euse·s cherchent maintenant Ă travailler dans des safe spaces, fournissant la sĂ©curitĂ© et les mesures dâhygiĂšne nĂ©cessaires, mais veulent aussi se sentir Ă lâaise et ressentir une rĂ©elle attraction entre partenaires. Nous travaillons sur une base de scĂ©nario mais ici personne ne te dit âcoupezâ, personne ne te dit comment faire, ce que nous montrons est du sexe avec une connexion, et vĂ©ritable. Nous Ă©voluons dans un milieu gender free, queer, bi et trans. Le porno fĂ©ministe est du porno fait normalement, pour et par des femmes, oĂč est aboli le rĂŽle de lâhomme blanc dominant, qui chosifie la femme et oĂč prĂ©domine une vision misogyne.
Lâindustrie du porno Ă Berlin ne produit pas que des films, elle comprend bien plus de branchesâŠ
Oui, câest une scĂšne trĂšs large. En ce moment, je dirige et produis Sex School (en ligne depuis aoĂ»t dernier, ndlr), une sĂ©rie de onze Ă©pisodes dans lesquels des travailleur·euse·s du sexe et des performeur·euse·s nous racontent leurs expĂ©riences Ă des fins Ă©ducativesâ: je veux faire comprendre que le sexe ne se limite pas Ă ce qui est gĂ©nital, mais que lâon peut sâamuser avec son corps dâune façon diffĂ©rente. Dans le premier Ă©pisode, Consentement, les professionnel·le·s nous expliquent comment faire un plan Ă trois en se focalisant sur lâaspect Ă©motionnel, la communication et lâhygiĂšne, puis mettent en pratique ce quâils et elles viennent dâexpliquer.
âLa sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons a Ă©duquĂ© les femmes Ă ne jamais dire ânonââ
Y a-t-il encore des tabous Ă Berlinâ? La ville semble devancer de beaucoup le reste de lâEurope. Un club comme le Kit Kat , oĂč pour 15 euros nâimporte qui peut entrer Ă condition dâavoir une tenue adĂ©quate, paraĂźt incarner le futur de la pratique.
Le Kit Kat est un de ces endroits oĂč lâon ressent libertĂ© et respect, mais il y aura toujours des gens pour nous regarder de travers du moment quâils savent que nous travaillons dans lâindustrie du sexe. Jâai mĂȘme des amis en Espagne qui me disent âtu nâes pas normaleâ. Heureusement, il y a ici beaucoup de lieux et de rĂ©unions oĂč nous pouvons partager nos expĂ©riences. Certains sont mĂȘme des colloques dâun ou deux jours oĂč nous nous retrouvons pour jouer, mais aussi pour aborder le sexe avec une perspective Ă©motionnelle. Ils portent sur des thĂšmes aussi variĂ©s que les traumatismes, le flogging (une pratique autour du fouet, ndlr), le sexe anal, les orgiesâŠ
Tout le monde peut-il participer ou bien ces colloques sont-ils exclusivement rĂ©servĂ©s aux professionnel·le·s du pornoâ?
En gĂ©nĂ©ral les participant·e·s viennent de la scĂšne du sexe ou sont des personnes exprimant diffĂ©rents problĂšmes dâordre sexuel, mais câest ouvert Ă tous et toutes. Lâobjectif est avant tout dâapprendre et de crĂ©er des liens. Lâun de nos festivals les plus importants est le Xplore, qui se tient Ă Barcelone, Berlin et Copenhague. Il y a deux ans jâai assistĂ© Ă Copenhague Ă un festival qui a complĂštement changĂ© ma perception du BDSM, qui pour certain·e·s est une pratique obscure et perverse. Le BDSM y Ă©tait prĂ©sentĂ© comme une pratique expĂ©rimentale, curative, chamanique, oĂč tu te reconnectes avec ton propre corps et tu te permets de vivre des expĂ©riences hallucinantes Ă travers le jeu de la douleur et du pouvoir. Chacun·e doit dĂ©couvrir ses propres limites et apprendre Ă dire ânonâ.
Sur quoi bases-tu tes propres limitesâ?
TrĂšs souvent, les gens pensent avoir le contrĂŽle sur eux-mĂȘmes, mais parfois nous finissons par avoir des relations sexuelles avec quelquâun juste parce que la situation nous y a conduit·e·s, et non parce que nous le dĂ©sirons profondĂ©ment. De mĂȘme, la sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons a Ă©duquĂ© les femmes Ă ne jamais dire ânonâ, et il y a cette croyance que, si nous nous trouvons avec un garçon, nous devons terminer ce que nous avons âcommencĂ©â. Câest pourquoi, il faut toujours se demander si nous voulons sincĂšrement le faire et ĂȘtre sincĂšres avec nous-mĂȘmes. Dans le milieu BDSM, les limites sont trĂšs importantes, il faut bien les connaĂźtre pour ne pas finir blessé·e.
Cet article a été initialement publié sur Cheek Magazine
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Publié le 30 août 2019 à 16:23 Mis à jour le 2 sept. 2019 à 11:23
Les astronautes de la station spatiale chinoise ont accueilli un nouveau module nommĂ© « Wentian ». C'est le deuxiĂšme engin envoyĂ© par lâagence spatiale chinoise. Il doit permettre Ă lâEmpire du Milieu de mener des expĂ©riences en sciences de la vie et en biotechnologie. Un troisiĂšme module sera lancĂ© en octobre. La station spatiale chinoise devrait ĂȘtre opĂ©rationnelle dâici la fin de lâannĂ©e.
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En cinquante ans, le cinĂ©ma X s'est Ă©crasĂ© devant les plateformes de streaming, maĂźtres du porno sur Internet. Face Ă ces gĂ©ants, des initiatives se dĂ©veloppent, dans un marchĂ© entachĂ© par une mauvaise rĂ©putation et oĂč il est difficile dâentreprendre.
En fĂ©vrier 2019, le Beverley, dernier cinĂ©ma pornographique de Paris fermait ses portes. Fauteuils en skaĂŻ rouge usĂ©s, affiches Ă©rotiques dĂ©fraĂźchies, projecteurs de 35 mm et retraitĂ©s aux mains baladeuses sâentassaient dans lâentrĂ©e un samedi dâhiver pour lui dire au revoir. Quand on marche aujourdâhui dans la petite rue de la ville neuve, Ă quelques pas du mĂ©tro Bonne Nouvelle, dans le 2Ăšme arrondissement de la capitale, un panneau annonce encore le cinĂ©ma. DĂ©sormais lâimmeuble est ouvert sur des piĂšces vides et poussiĂ©reuses. Ce matin, un ouvrier dessoude les derniĂšres piĂšces Ă jeter. La fin dâune Ă©poque.
Mardi matin, 9 heures, devant l'ancien Beverley. C'est bien la fin d'Emmanuelle, ce film érotique phare des années 70. Ines Clivio
Si le Beverley, et tous les autres cinĂ©mas pornographiques de France ont fermĂ©, câest parce quâaujourdâhui Internet a le monopole de la pornographie. Sur PornHub ou YouPorn, les âscĂšnesâ ou âtubesâ sont devenus la norme : quelques minutes de sexe tout au plus, et des centaines de milliards de vidĂ©os publiĂ©es chaque annĂ©e. A ce titre, le France remporte presque une place sur le podium : avec 92 milliards de vidĂ©os X regardĂ©es en 2016 sur la plateforme YouPorn, ils sont les sixiĂšme plus gros consommateurs de ces vidĂ©os dans le monde. C'est le âfast food du sexeâ.
âEn dix ans, l'humanitĂ© a regardĂ© l'Ă©quivalent de 1,2 million d'annĂ©es de porno", rappelle la rĂ©alisatrice Ovidie dans son documentaire sorti en 2017, Pornocratie. La vidĂ©o porno reprĂ©sente dâailleurs 35% du contenu tĂ©lĂ©chargĂ© sur Internet, de quoi faire fantasmer sur le chiffre dâaffaires que reprĂ©sente cette nouvelle consommation de masse. La barre des 100 milliards est souvent mise en avant par les mĂ©dias. A tort, veut rectifier le site de la culture porn Le Tag Parfait, qui lui Ă©voque un marchĂ© Ă Â 5 milliards de dollars par an . Quoi quâil en soit, ce qui caractĂ©rise ce revenu est quâil est principalement captĂ© par un unique acteur, Mindgeek, qui dĂ©tient entre autres YouPorn et PornHub.
âYouPorn a Ă©tĂ© lancĂ© comme une plaisanterie entre potes en aoĂ»t 2006. Ils se sont appuyĂ©s sur une loi obsolĂšte : le Digital Millennium Copyright Act. Cette loi sur le droit dâauteur date de 1998, une Ă©poque oĂč lâon ne pouvait pas imaginer lâĂ©volution du web. Elle permet aux sites de streaming construits sur le mĂȘme modĂšle que YouTube de balancer toutes les vidĂ©os quâils veulent jusquâĂ ce que lâayant-droit se manifesteâ, explique Ovidie.
Sont alors entrĂ©s en jeu des investisseurs dâun tout nouveau type. âDes gens qui nâavaient jamais mis les pieds sur des tournages. CâĂ©tait soit des geeks, soit des experts en montages financiers. Ils ont atterri dans le porno parce que leur mĂ©tier principal Ă©tait de gĂ©nĂ©rer du trafic. Si la source dâun gros trafic sur internet avait Ă©tĂ© la recette des crĂȘpes, ils se seraient lancĂ©s dans le business de la recette des crĂȘpes.â
Ces investisseurs, en rachetant entre 2009 et 2012 les plus grandes plateformes de streaming, ont donnĂ© naissance au plus grand monopole du X jamais Ă©tabli. Son nom ? Mindgeek. âIls ont cannibalisĂ© lâindustrieâ, raconte encore Ovidie. A sa tĂȘte, lâAllemand Fabien Thyllman, un geek trentenaire qui devient en trois ans lâhomme le plus puissant de la planĂšte Hard. âCâest une concentration Ă©conomique immense, autour dâun seul acteurâ, explique Florian Vörös, membre du comitĂ© Ă©ditorial de la revue Porn Studies et maĂźtre de confĂ©rences en sciences de l'information et de la communication Ă l'UniversitĂ© de Lille.
Sa recette est bien connue : âscĂšnesâ et âtubesâ trĂšs courts, rĂ©alisation sans scĂ©nario, ni dĂ©cors ou dialogues, filmĂ©e par une camĂ©ra portĂ©e, faite de gros plans, pour un budget ridicule (quelques centaines dâeuros), et rĂ©fĂ©rencĂ©e par tags. Une impression de dĂ©jĂ vu Ă chaque nouvelle vidĂ©o.
Nourri au piratage, ce porno âpro-amâ(pour production professionnelle Ă lâallure amateur), qui compose de 90 Ă 95% lâoffre pornographique, prĂ©sente un modĂšle Ă©conomique gĂ©nĂ©ralement trĂšs rentable. Mydirtyhobby, un des plus grands diffuseurs de porno amateur par webcam ou âsexcammingâ, qui appartient au gĂ©ant Mindgeek, prend par exemple 78% des revenus engrangĂ©s sur la plateforme.
Le tout, principalement au dĂ©triment des acteurs et surtout des actrices qui doivent subir des conditions de travail dignes dâun autre Ăąge : âArriver Ă 6 heures du matin, tourner jusquâĂ parfois 2 heures du matin, rentrer chez soi, dormir quelques heures et recommencer deux heures plus tardâ, confie Stoya, une performeuse amĂ©ricaine interrogĂ©e par Ovidie. Sans parler de la prĂ©caritĂ© de lâemploi et dâun turnover infernal. âPour alimenter une production en flux tendus comme celle-lĂ , il faut toujours plus de contenu, plus de scĂšnes. La nouvelle [actrice], c'est le fioul du pornoâ, analyse Robin d'Angelo, journaliste et auteur du livre enquĂȘte sur le milieu pornographique Lola, Sofia, Judy et moi.
En rĂ©action Ă ces dĂ©rives et Ă lâuniformisation du paysage pornographique des âtubesâ, quelques nouveaux acteurs parviennent Ă Ă©merger. Leur credo : un nouveau modĂšle du porno basĂ© sur la libertĂ©, lâindĂ©pendance et⊠les nouvelles technologies.
Pour Florian Vörös, âInternet nâest pas monolithique, on ne peut pas rĂ©duire le porno dâaujourdâhui Ă PornHubâ. Le porno comme rĂ©seau social est la premiĂšre innovation mise Ă disposition des entrepreneurs du secteur. Pinsex, une version pornographique de Pinterest, illustre cette nouvelle forme de consommation pornographique âplus active, interactive et plus publicisĂ©eâ. VĂ©ritable âagoraâ sexuelle, âPinsex fait du porno une expĂ©rience socialeâ, clame son fondateur Christian Thorn.
Pinsex ou encore Fuckbook ou Pornostagram, les rĂ©seaux sociaux du porno donnent au consommateur du porno une libertĂ© jamais expĂ©rimentĂ©e dans les formes plus traditionnelles de pornographie. On exhibe ce quâon aime, on sâexhibe soi-mĂȘme. "Beaucoup dâutilisateurs postent du porno amateur sur le site, et, mĂȘme si ce porno nâest peut-ĂȘtre pas aussi beau et lisse que ce quâon voit dans les magazines ou ailleurs, il est trĂšs populaire", explique Christian Thorn. "La population de Pornostagram est en majoritĂ© trĂšs sympa. Tout le monde laisse des commentaires super gentils, des likes, et câest apprĂ©ciable. Câest devenu un peu comme une fan base", raconte un utilisateur interviewĂ© par Le Tag Parfait.
LâAtlas, cinĂ© X de Paris place Pigalle, qui nâa rien de lâespace libĂ©rĂ© rendu possible par les nouveaux rĂ©seaux sociaux du porno. Ce soir, devant lâentrĂ©e dĂ©fileront uniquement des hommes, plus ou moins ĂągĂ©s. âJe vous paye lâentrĂ©e mademoiselle ?â, nous demandera lâun dâeux. Ambiance. Ines Clivio
Pour Quentin Lechemia fondateur de Pornostagram, il sâagit dâoffrir une nouvelle vision du porno. "Tous les films amateurs Ă©taient en fait du âpro-amatâ, câest-Ă -dire des films amateurs dĂ©veloppĂ©s par des grosses boĂźtes de production. Or les gens ont envie de voir ce quâest le vrai sexe." Une idĂ©e que rejoint Cindy Gallop, rĂ©alisatrice amĂ©ricaine de la web-TV Make Love not Porn, qui veut "rendre le sexe du monde rĂ©el socialement acceptable, et socialement partageable".
Cindy Gallop, Christian Thorn ou Quentin Lechemia nâont rien du producteur de porno Ă moustache de lâĂąge dâor, ni du geek spĂ©cialisĂ© en montage financier de lâempire YouPorn. Ils forment une communautĂ© dâentrepreneurs et entrepreneuses du porno, dans la grande constellation de la SexTech.
La SexTech se rĂ©fĂšre Ă lâindustrie innovante qui se dĂ©veloppe dans le paysage gĂ©nĂ©ral de lâindustrie du sexe (sextoys connectĂ©s, tracking des performancesâŠ) Ainsi, on a pu voir fleurir nombre dâinitiatives dans le monde comme le SexTechLab en France, le SexTech New York aux Etats-Unis ou le SexTech Hackathon Ă Sidney. MĂȘme Dorcel, le gros bonnet du porno français traditionnel a lancĂ© son incubateur .
Ensemble, ils s'attĂšlent Ă donner Ă la pornographie un nouveau visage. Câest lâidĂ©e dâune pornographie Ă©thique et alternative, sujet de la thĂšse de Kim Marlene Le, chercheuse en Ă©conomie et innovation et quâelle nomme âun marchĂ© de nicheâ : du porno oui, mais âpour lâamour de lâobjet pornographique, pour lâamour du sexeâ.
Pour elle ce marchĂ© regorge dâune âĂ©bullition militante et artistique oĂč la parole est plus libreâ. On assiste ainsi Ă la rĂ©ussite de femmes, comme Erika Lust, qui se construisent une image de marque, une communautĂ©. âDans la pornographie, Internet donne aux femmes une forme dâempowermentâ. MĂȘme si, âne soyons pas naĂŻfs non plus, le pouvoir de la âgig economy du sexeâ profite dâabord aux grandes plateformes de streaming dĂ©diĂ©esâ, tempĂšre-t-elle.
Les nouveaux acteurs font face Ă de nombreux obstacles. Le premier est celui de la levĂ©e de fonds. En 2016, nous avions relayĂ© le âcri du coeurâ de lâincubateur The Family, un accĂ©lĂ©rateur de startups Ă Paris. âOĂč sont les entrepreneurs de la SexTech ?!â sâindignait Nicolas Colin, fondateur de lâincubateur. âIl est souvent plus difficile dâentreprendre dans la SexTech que dans les autres secteurs. Les entrepreneurs qui sây lancent ont du mal Ă obtenir des prĂȘts ou des assurances.â FrilositĂ© des investisseurs oblige, beaucoup dâentreprises qui veulent donner un nouveau visage au porno restent dans lâombre.
MĂȘme une fois financĂ©es, les nouvelles entreprises pornographiques doivent relever le dĂ©fi de leurs transactions commerciales. Rappelons que, dans la mesure oĂč tout contenu sur internet doit pouvoir sĂ©curiser ses transactions par carte bancaire avec ses clients, les acteurs financiers sont indispensables Ă nâimporte quel business. Le porno nâĂ©chappe pas Ă la rĂšgle.
Les prestataires de paiement (banques, plateformes de paiement en ligne comme Paypal, HiPay...), qui font le lien avec les leaders mondiaux de systĂšmes de paiement par carte, Master Card et autres Visa, sont incontournables. ProblĂšme pour la production pornographique toutefois : Mastercard et Visa classent les transactions liĂ©es Ă la pornographie comme Ă âhaut risqueâ, ce qui implique des frais de gestion plus coĂ»teux voire une pure interdiction des transactions sur les sites porno, le choix quâa fait American Express. âUne maniĂšre astucieuse de ne pas dire que
Filles sexy prenant leur pied en sodomie
Une Ă©norme bite qui la fait loucher
Avec la came Ă la campagne