Le corps bandant d'Ella

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Le corps bandant d'Ella
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Posté dans 15 octobre, 2020 dans Proprioception .
Cet article est publiĂ© dans le cadre de la FĂȘte de la science 2020 (du 2 au 12 octobre en mĂ©tropole et du 6 au 16 novembre en outre-mer et Ă  l’international) et dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle Ă©dition aura pour thĂšme : « PlanĂšte Nature ? ».
Retrouvez tous les débats et les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr .
La vision. L’audition. L’odorat. Le goĂ»t. Le toucher. La proprioception. La proprioception ? Combien connaissent ce sens qui a pourtant Ă©tĂ© bien Ă©tudiĂ© dĂšs le XIX e siĂšcle, notamment par Claude Bernard, qui a donnĂ© son nom Ă  une universitĂ© lyonnaise, et l’anglais Charles Sherrington, qui a obtenu le Prix Nobel de physiologie/mĂ©decine en 1932. Alors qu’est-ce que la proprioception ? Que permet-elle de ressentir ?
La proprioception est le sens dĂ©crivant notre capacitĂ© Ă  localiser chacune de nos parties du corps : elle permet de ressentir notre propre corps. OĂč est votre pied droit ? Comment est positionnĂ© votre bras gauche ? Pourriez-vous dessiner votre corps dans sa configuration actuelle ? Si vous fermez les yeux, vous pourrez rĂ©pondre Ă  ces mĂȘmes questions, grĂące Ă  l’intĂ©gration par le systĂšme nerveux central des signaux qu’il reçoit sur l’étirement des muscles, des tendons, de la peau. La proprioception nous confĂšre donc l’avantage de percevoir notre corps constamment et prĂ©cisĂ©ment, mĂȘme dans l’obscuritĂ© et quand nous sommes en mouvement.
Pouvoir se reprĂ©senter son corps, de façon implicite ou explicite, est essentiel Ă  notre quotidien. En effet, la proprioception est comparable Ă  un GPS, nous donnant des signaux de localisation Ă  chaque instant. Sans cela, si on ne sait pas oĂč l’on est, comment se diriger vers un endroit ? Le sens proprioceptif permet au cerveau de dĂ©terminer, pour tous nos segments corporels, leur position, leur vitesse et leur direction. Ce sens va ainsi nous aider Ă  guider nos mouvements de façon Ă  ce qu’ils atteignent l’objectif fixĂ©, et pas seulement lorsque nous ne voyons pas .
Un exemple marquant du rĂŽle fonctionnel de la proprioception est celui de patients, rares, qui ont perdu le sens proprioceptif Ă  la suite d’une neuropathie, une pathologie du systĂšme nerveux. Dans ce cas prĂ©cis, c’est le systĂšme nerveux pĂ©riphĂ©rique qui est lĂ©sĂ©. Si l’on fait une analogie entre notre corps et notre logement, c’est comme si les cĂąbles Ă©lectriques ne fonctionnaient plus. Si l’on regarde un schĂ©ma Ă©lectrique de chacun de ces systĂšmes, c’est comme si « le gĂ©nĂ©rateur » (la pile ou le cerveau) et « l’effecteur » (l’ampoule ou le muscle) fonctionnait correctement, mais l’élĂ©ment conducteur (le fil Ă©lectrique ou le nerf) est lĂ©sĂ© pour ce qui concerne la partie « bouclant la boucle », c’est-Ă -dire le retour d’information proprioceptif sur l’état du systĂšme (partie bleue) sur le schĂ©ma de droite.
Chez les patients atteints de neuropathie sensitive, l’envoi d’information du cerveau vers le muscle (la commande motrice) reste possible. Pourtant, lorsque la lĂ©sion apparaĂźt, les patients sont paralysĂ©s, incapables de faire un mouvement pendant des jours et des jours. La raison ? Les patients ne sentent pas leur corps. Lorsqu’un neurologue demande Ă  un de ces patients s’il peut bouger sa jambe, le patient rĂ©pond : « Oui Docteur, dĂšs que je la retrouve ». C’est ce que dĂ©crit Oliver Sacks, qui dĂ©crit ses rencontres avec des patients extraordinaires dans son livre L’Homme qui prenait sa femme pour un chapeau (1985, Éditions du Seuil). D’une de ses rencontres sera tournĂ© le poignant film L’éveil (1990), avec Robin Williams et Robert de Niro, qui joue le rĂŽle du patient LĂ©onard. Sacks soulignera l’importance de la proprioception dans son chapitre « La femme dĂ©sincarnĂ©e ».
Christina est une jeune femme de 27 ans dĂ©clarant ne plus sentir son corps, ĂȘtre dĂ©sincarnĂ©e. Les neurologues n’ont jamais vu ça. Elle a perdu la proprioception. Lorsqu’un « coup de marteau » ou un vibrateur est appliquĂ© sur son tendon rotulien, aucun mouvement rĂ©flexe
 Les consĂ©quences sur ses mouvements volontaires sont aussi graves. Christina a des difficultĂ©s pour se tenir debout et a besoin de constamment regarder ses pieds. MĂȘme en observant avec attention ses mains, elle peut difficilement les utiliser pour ses actions quotidiennes, manquant l’objet visĂ© comme si elle avait perdu le contrĂŽle du geste.
Sacks dĂ©couvrira que Christina n’est pas un cas unique, que de nombreuses personnes ont Ă©tĂ© atteintes de neuropathies similaires du fait d’une cure trop importante de vitamine B6. Mais ce n’est pas le cas de Ginette, ou encore de Ian, dont le parcours est racontĂ© dans un reportage de la BBC ( The Man Who Lost His Body ) et dans les livres de Jonathan Cole, Pride and a Daily Marathon et Losing Touch : A Man Without His Body .
Ginette et Ian ont perdu la proprioception vraisemblablement suite à une réaction auto-immune. Il est difficile de comprendre leur déficit sensoriel, car on ne peut simuler une perte de proprioception comme on peut simuler une perte visuelle en se bandant les yeux, ou une perte auditive en se bouchant les oreilles. Ceci contribue au fait que la proprioception soit un sens mal connu. De plus la proprioception est un sens contribuant de façon automatique, inconsciente, au contrÎle de nos mouvements.
Mais ce rĂŽle fondamental est clair lorsque l’on observe la motricitĂ© de ces patients. Ce n’est qu’aprĂšs des mois d’entraĂźnement que les patients sortent de leur paralysie et parviennent Ă  bouger la tĂȘte, puis le tronc, les bras, et peu Ă  peu Ă  retrouver une certaine coordination d’ensemble afin de se redresser, de maintenir une posture assise. Mais se tenir debout et marcher reste souvent une fonction trop pĂ©rilleuse du fait du risque de chute : la majoritĂ© des patients sont amenĂ©s Ă  utiliser un fauteuil roulant. Saisir des objets peut ĂȘtre rĂ© appris, mais la dextĂ©ritĂ© manuelle reste limitĂ©e. Peler quelques pommes de terre peut prendre une heure pour Ginette, qui a pourtant pu s’habituer Ă  sa perte proprioceptive datant de 40 ans en arriĂšre .
Sans proprioception, saisir de petits objets est difficile. Lorsqu’un test clinique doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© pour Ă©valuer la dextĂ©ritĂ© manuelle, mettre de petits objets dans de petits rĂ©ceptacles prend prĂšs d’un quart d’heure pour une patiente, alors qu’une personne normale ne met guĂšre plus d’une minute.
Sans proprioception, rĂ©ussir un mouvement et rĂ©pĂ©ter cette performance est quasi-impossible, mĂȘme avec la vision qui ne permet donc pas de compenser complĂštement la perte de proprioception pour assurer un contrĂŽle moteur normal. Ceci dit, la vision a un rĂŽle indispensable : Ginette peut Ă©crire ou boire lorsqu’elle voit ses mains, comme on peut le voir dans le rĂ©cent documentaire Notre vĂ©ritable 6 e sens . Sans vision, le bras part Ă  la dĂ©rive, apparemment sans contrĂŽle.
Si l’on demande Ă  une personne atteinte d’un dĂ©ficit proprioceptif majeur de maintenir un verre au niveau de l’épaule, comme sur les photos ci-dessous, on observe qu’avec les yeux ouverts, le verre est bien maintenu (photo de gauche). Sur la photo de droite, la patiente a fermĂ© les yeux et n’a pas senti la descente de son bras ainsi que la rotation de son poignet.
Vous pourriez vous dire « Heureusement que les dĂ©ficits proprioceptifs ne me concernent pas. »  mais cette pensĂ©e est erronĂ©e
 Lorsqu’une personne vieillit, des dĂ©ficits visuels apparaissent. Des dĂ©ficits auditifs Ă©galement. Des dĂ©ficits proprioceptifs aussi. Lorsqu’une personne vieillit, un ophtalmologiste quantifie prĂ©cisĂ©ment les dĂ©ficits visuels, et un opticien prĂ©pare des lunettes correctrices. Si des dĂ©ficits auditifs sont dĂ©tectĂ©s, un audioprothĂ©siste vient Ă  notre aide avec un appareil auditif.
Mais aujourd’hui, en 2020, soit plus de 2 000 ans aprĂšs qu’Aristote identifia 5 sens, le sens proprioceptif reste mĂ©connu. De ce fait, il n’y a pas de protocole ni de spĂ©cialiste clairement identifiĂ© pour quantifier l’acuitĂ© proprioceptive, dĂ©tecter un Ă©ventuel dĂ©ficit proprioceptif puis Ă©valuer l’évolution de la rĂ©Ă©ducation.
ConsidĂ©rant l’importance fonctionnelle de la proprioception , qui est un sens majeur pour le maintien de l’équilibre et la coordination de nos mouvements les plus Ă©lĂ©mentaires, il est nĂ©cessaire de dĂ©velopper les Ă©changes entre chercheurs, kinĂ©sithĂ©rapeutes, psychomotriciens, Ă©ducateurs sportifs et responsables du systĂšme de santĂ©. L’enjeu est de taille puisque les dĂ©ficits proprioceptifs expliquent en partie les difficultĂ©s observĂ©es dans le quotidien des personnes ĂągĂ©es, ou obĂšses, ayant eu un Accident Vasculaire CĂ©rĂ©bral, souffrant de sclĂ©rose en plaques ou de la maladie de Parkinson
 D’ici Ă  ce qu’une vĂ©ritable chaĂźne de travail soit constituĂ©e, mieux vaut maintenir, ou amĂ©liorer, votre proprioception avec de l’activitĂ© physique adaptĂ©e Ă  votre profil !
Fabrice Sarlegna , Chercheur CNRS Ă  l’Institut des Sciences du Mouvement, Aix-Marseille UniversitĂ© (AMU)
Cet article est republiĂ© Ă  partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’ article original .
Marc, atteint d'un Syndrome de Dysfonction Proprioceptive à l'origine de troubles neurovisuels et sensorimoteurs ayant entraßné des difficultés en lecture, une dysgraphie, une dysorthographie et une dyscalculie spatiale.
"Je fais partie de ceux qui pensent qu’y a pas de barriùre infranchissable.
Il faut y croire un peu, y’a bien des fleurs qui poussent dans le sable.
Et c’est quand tu te bats qu’il y a des belles victoires que tu peux arracher."
« L'impossible recule devant celui qui avance. »
"N'oublie jamais de regarder si celui qui refuse de marcher n'a pas un clou dans sa chaussure."
« L’erreur prĂ©sente parmi les hommes est de vouloir entreprendre sĂ©parĂ©ment la guĂ©rison du corps et celle de l’esprit. »
Groupe de parole de l'association Sensoridys, privé, pour échanger autour de la dysfonction proprioceptive et du traitement proprioceptif.
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Le grand secret du plaisir féminin révélé !


Aujourd’hui, Queen Camille lĂšve le voile sur l’épais mystĂšre du plaisir sexuel des femmes et te prĂ©sente cet organe encore mĂ©connu qu’est le clitoris


Tant qu'on parle de clitoris dans les manuels scolaire, ce serait bien qu'un jour on y parle aussi de la prostate chez les hommes. Car en terme d'invisibilisation, le plaisir dit "homosexuel" (avec des gros guillemets), il est bien passé sous silence aussi.

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