Le beau-père la nique sans pitié

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Le beau-père la nique sans pitié



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Littératures classiques Année 1991 15 pp. 227-238
Fait partie d'un numéro thématique : Romanciers du XVIIe siècle
Mansau Andrée. Saint-Réal, ou les miroirs brisés. In: Littératures classiques , n°15, octobre 1991. Romanciers du XVIIe siècle. pp. 227-238.
L'histoire est un miroir, le roman est un miroir..., formules souvent utilisées par les théoriciens de l'écriture, mais la phrase bien ciselée ne suffit pas pour créer ce reflet de l'existence entre réel et irréel qui est une des caractéristiques du roman. Lors¬ que le 19 juillet 1671 le libraire Etienne Michallet obtient un privilège pour De l’usage de l’histoire de César Vichard de Saint-Réal, — le plumitif savoyard qui travaille avec Varillas au dépouillement des archives Brienne à Saint-Cosme — , Paris n'a lu de lui que Réconciliation du Mérite et de la Fortune *, mais comme le dit non sans malice Gabriel Guéret2, «si vous n'avez rien lu de lui, c'est qu'il ne veut pas se donner la peine de composer », car toujours selon le même Guéret, ce «capi-tan spirituel » est l'oracle de la boutique de Barbin. Rien d'étonnant donc à ce que, dans les années 1670, le gentilhomme savoyard qui souhaite devenir précepteur des enfants ducaux, du futur Victor Amédée II ou du prince Eugène, ait souligné la formation indispensable que l'histoire donne aux enfants, car pour l'homme du XVIIe siècle
on ne saurait traiter trop tôt les Enfants en Hommes ; dès qu'on peut parler, on peut raisonner.3
Pourtant, en 1672, avec Dom Carlos, nouvelle historique, Saint-Réal, sans aban¬ donner l'histoire, entre dans l'âge du roman, mais il cherche
l'instruction et le plaisir de ses lecteurs dans l'histoire feinte d'aventures amoureuses,
1 Références à l'édition Le Mercier, 1745.
2 Guéret, Gabriel, La Promenade de Saint-Cloud (1669) éd. G.Noval, Librairie des Bibliophiles, 1888.
3 De l’ usage de l’histoire (U. H) , Introduction, p. 315.

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