La brunette coupable du réchauffement climatique
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La brunette coupable du réchauffement climatique
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Lors de la COP21 qui se tient à Paris (Le Bourget), Edouard Fritch n’est pas seulement le Président de la Polynésie française. Il porte aussi la parole des territoires océaniens, les premiers touchés par le réchauffement climatique. Pour lui, la montée des eaux « constitue une violation de notre identité, tant notre histoire et notre culture sont intimement liées avec notre océan et la nature « . Il ajoute qu’avec Samoa, Tonga, Tuvalu, les Cook, Niue ou encore Tokelau, « nous partageons le même ADN mais aussi le même ennemi : le dérèglement climatique « . Si l’enjeu peut sembler marginal au regard de grands pays très peuplés, il a rappelé que les pays polynésiens, océan compris, représentent près de deux fois la superficie de l’Europe : « Je pense sincèrement que l’appellation » Grand Pays Océanique » serait plus appropriée que le traditionnel » Petits territoires insulaires » « .
S’il a une nouvelle fois demandé à ce que les collectivités françaises du Pacifique puissent accéder au fonds vert pour financer leur transition énergétique, Edouard Fritch s’est refusé à présenter la Polynésie française sous le seul terme de victime mais plutôt « coupable malgré elle, car victime des effets de la civilisation moderne « . Ainsi, il appelle la Polynésie à se « réveiller » face à son bilan carbone : 3,4 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre par habitant chaque année.
Pour Edouard Fritch, la Polynésie ne doit pas uniquement subir le réchauffement climatique mais aussi apporter des solutions « pour que nous soyons nous-mêmes un exemple « . Et cet avenir en vert doit pour lui se développer autour de trois axes : « protéger notre biodiversité, respecter notre culture et promouvoir l’écocitoyenneté « .
Malgré tout, les Etats océaniens aimeraient voir le réchauffement limité à 1,5 degré pour assurer la survie de leurs territoires, quand le compromis final de la COP21 risque de dépasser les deux degrés. « Vraisemblablement, ils seront déçus « , admet Edouard Fritch. Mais ce n’est là qu’une étape : « Quelle que soit l’issue, la COP21 a été une plateforme excellente pour nous : on a pu parler des problèmes insulaires, des problèmes des Océaniens « .
C’est peut-être la contribution la plus tangible de la Polynésie française à la prise de conscience du réchauffement climatique. Ce mercredi après-midi, Edouard Fritch a signé avec Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, un partenariat …
L’idée est née à Tahuata, aux Marquises, afin d’impliquer les enfants à la protection de leur littoral. Relier l’enseignement et la responsabilité de la protection de l’environnement. En octobre dernier, le directeur de l’agence des aires marines protégées avait estimé le concept « exportable au plan national, mais aussi international « . L’initiative a ensuite reçu le soutien du ministère des Outre-mer. Avec la signature de cette convention, il s’agit de reproduire la même expérience dans les écoles primaires de métropole, à commencer par celle de La Rochelle. Le Président du Pays, Edouard Fritch, y voit « une reconnaissance nationale de l’importance de ce concept né en Polynésie française « .
La protection de l’océan devient l’affaire du Pays tout entier. Si la conscience de l’enjeu devient un peu plus nette chaque jour, le travail se faisait jusqu’à présent en ordre dispersé. L’archipel des Australes travaille avec la fondation Pew à la mise en place d’une aire marinée protégée. Les Marquises y réfléchissent aussi avec le projet de classement au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce mercredi, lors de la COP21 à Paris, Edouard Fritch a décidé de passer à la vitesse supérieure : « Nous sommes décidés à élargir la réflexion sur l’ensemble de la zone économique exclusive » en faisant de la Polynésie française une immense aire marine gérée.
Cependant, il y a une différence de niveau. L’aire marine gérée n’est qu’un des différents paliers avant d’atteindre le niveau d’aire marine protégée. Il s’agit pour le Président du Pays d’avancer par étapes en associant les populations. « Nous souhaiterions, avant de nous lancer, impliquer les populations et les acteurs économiques comme les pêcheurs. Mais aujourd’hui, il y a une vraie volonté en Polynésie française de la part des maires de protéger l’océan « .
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