La Main Dans La Culotte
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La Main Dans La Culotte
Publié
le 01/09/2022 Ă 15:22 , Mis Ă jour le 01/09/2022 Ă 21:53
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FIGAROVOX/TRIBUNE - Le nombre d'élÚves en décrochage scolaire et de jeunes hospitalisés en raison de leur santé mentale est en nette augmentation, alerte la psychologue Sabine Duflo. La configuration éminemment addictive des réseaux sociaux est en grande partie responsable de ce phénomÚne, ajoute-t-elle.
Sabine Duflo est psychologue clinicienne et thérapeute familiale. Elle a publié Il ne décroche pas des écrans! La méthode des 4 pas pour protéger le cerveau des enfants (Marabout, 2020).
Ce 1er septembre marque le jour de la rentrĂ©e scolaire pour tous les collĂ©giens et lycĂ©ens de France. Ce 1er septembre, ils sont plusieurs milliers Ă ne pas reprendre le chemin de l'Ă©cole, ou bien Ă cesser d'y aller au bout de quelques semaines seulement. Leur nombre est en constante augmentation: on estime Ă 450.000 le nombre des 18-24 ans en dĂ©crochage scolaire . Mais chez les collĂ©giens, le chiffre est trĂšs difficile Ă obtenir car un Ă©lĂšve qui ne vient que trĂšs Ă©pisodiquement au collĂšge, ou n'y va plus mais bĂ©nĂ©ficie de quelques heures par semaine dans une classe relais n'est pas considĂ©rĂ© comme dĂ©crocheur. Dans l'unitĂ© d'hospitalisation temps plein pour adolescents oĂč je travaille, nous accueillons une partie de ceux-lĂ . Ceux qui sont le plus en danger. Ceux qui broient du noir depuis trop longtemps, ceux qui se scarifient, ceux qui font des tentatives de suicide Ă rĂ©pĂ©tition. Je devrais dire celles, car les filles sont deux fois plus nombreuses en psychiatrie.
Pourquoi le nombre de jeunes qui vont mal ne cesse d'augmenter depuis environ cinq ans ?
Des chiffres d'abord. «Depuis 2019 les chiffres ont littĂ©ralement explosĂ© avec plus de 126% de passages aux urgences pour des idĂ©es suicidaires chez les 11-17 ans et une augmentation de 30% des tentatives de suicide» , selon le pĂ©dopsychiatre Charles-Ădouard Notredame (MCU-PH service de psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent du CHU de Lille). Les tribunes avec les cris d'alerte des psychiatres en charge de ces unitĂ©s d'hospitalisation se succĂšdent depuis deux ans.
Pourquoi nos enfants veulent-ils en finir avec la vie ?
Pour moi, psychologue, on prend trop tard la mesure d'un mal qui ronge notre jeunesse depuis trop longtemps. Et on se trompe sur les causes.
Trop vite on a pointé du doigt les effets du Covid : le confinement à la maison, la coupure avec le collÚge, le lycée, le repli sur une communication purement virtuelle via le portable. Mais la fin du confinement, la reprise du cours «normal» de la vie n'ont rien changé pour beaucoup de jeunes. Ils ne sont pas retournés en cours parce qu'ils n'y allaient plus, ou de moins en moins, avant la pandémie. Ils pratiquaient le confinement, le repli sur soi, seul dans leur chambre depuis longtemps déjà .
100% des jeunes que je reçois dans mon cabinet restent jour et nuit scotchés sur le portable à scroller sur TikTok, le réseau social préféré des jeunes, mais aussi Discord, Snapchat, Instagram.
Confinés chez eux mais pour quoi faire ? Ici, la réponse ne varie pas. Ce n'est pas pour lire à la recherche du temps perdu , travailler son piano, se retrouver avec les copains ou faire les 400 coups, discuter, jouer, prendre du bon temps, que ces jeunes ne vont plus en cours.
100% de ceux que je reçois dans mon cabinet restent jour et nuit scotchĂ©s sur le portable Ă scroller sur TikTok , le rĂ©seau social prĂ©fĂ©rĂ© des jeunes, mais aussi Discord, Snapchat, Instagram. Ils en pratiquent plusieurs Ă la fois. La configuration Ă©minemment addictive de ces plateformes met pour un temps en suspens leur humeur fluctuante, leurs doutes, leur indĂ©termination, bien naturels Ă cet Ăąge. Mais plus le temps passe et moins ils se sentent capables de faire autre chose, de faire autrement ; alors ils y retournent inlassablement, selon un processus dĂ©jĂ bien identifiĂ© il y a une trentaine d'annĂ©es par Csikszentmihalyi pour la tĂ©lĂ©vision. Petits collĂ©giens timides, un peu esseulĂ©s Ă l'entrĂ©e en sixiĂšme, ils ont trouvĂ© dans les rĂ©seaux sociaux, via le portable connectĂ© fraĂźchement acquis, un refuge. «J'ai trouvĂ© des amis qui sont comme moi ; ce sont les seuls qui me comprennent» . Le harcĂšlement au collĂšge Ă©tant devenu monnaie courante, les rĂ©seaux sociaux reprĂ©sentent Ă court terme un soutien. Mais bien vite la spirale de l'enfermement dans le totalitarisme du groupe virtuel joue Ă fond. En voyant d'autres ados de leur communautĂ© vanter la scarification comme une solution qui soulage, ils ont reproduit ce qu'ils voyaient ; pour certains ils se fixent mĂȘme des challenges. Au fil du temps c'est, parfois, devenu une habitude : quand une angoisse pointe le bout de son nez, se faire saigner, s'infliger une souffrance physique soulage. Certaines de nos patientes sont littĂ©ralement zĂ©brĂ©es sur tout le corps : bras, jambes, ventre, seins. Ces marques resteront Ă vie.
Comprenez : ce n'est vraiment pas la mĂȘme chose lorsque vous adulte, passez quelques heures sur un rĂ©seau social et lorsqu'une gamine de 13 ans s'y plonge 16 heures par jour . Il faut environ 25 ans pour que le cerveau arrive Ă maturation, que les fonctions exĂ©cutives, c'est-Ă -dire la capacitĂ© Ă contrĂŽler un besoin (de contact, d'approbation sociale par exemple) soit opĂ©rationnelles. Tout ce qui prend du temps, nĂ©cessite des contacts rapprochĂ©s, des expĂ©riences vĂ©cues ensemble, prĂ©tend ici pouvoir s'effectuer Ă distance et sous le regard du groupe. On s'y confie nuit et jour, Ă la terre entiĂšre ou Ă son groupe d' «amis» qui peut repartager/balancer tout Ă loisir. On y montre un dĂ©colletĂ©, un bout de hanche Ă celui Ă qui ne vous a jamais tenu la main, qui ne vous a jamais regardĂ© dans les yeux⊠et qui ne sait peut-ĂȘtre pas le faire.
Cependant, comme nous nous sentons impuissants face à ces nouvelles obsessions, nous avons tÎt fait de baisser les bras et de nous rabattre sur ce que nous connaissons, sur ce que nous savons faire, mais qui dans ce cas précis ne sert pas à grand-chose.
Les parents se battent pour remettre leur enfant au collĂšge, au lycĂ©e. Observateurs dĂ©semparĂ©s de sa tristesse, de ce visage devenu amimique, ils multiplient les propositions de sortie, utilisent leurs jours de congĂ© pour des visites chez le psy, le mĂ©decin, le sophrologue... Ils ont plusieurs fois dĂ©jĂ tentĂ© de limiter le temps passĂ© sur ce portable, cherchĂ© aussi Ă comprendre ce que leur enfant y faisait. Mais les rĂ©actions ont Ă©tĂ© si violentes, si intenses que de guerre lasse ils ont abandonnĂ©. «Si je n'ai pas mon portable, je n'aurais plus d'amis, ce sera la honte pour moi au collĂšge» ; «Si tu me le prends, je ne pourrai pas suivre les devoirs sur Pronote» ; «Si tu me le reprends, je saute par la fenĂȘtre» . Quel parent peut rĂ©sister Ă ces arguments ?
Certains courageux pourtant confisquent l'objet maudit, puis font marche arriÚre car leur ado s'est aussitÎt scarifié par désespoir, défi ou effet de manque ? Ou bien, il a fugué chez sa mamie⊠pour obtenir un nouveau forfait.
Paradoxalement, au sein du groupe des ados de l'unitĂ© d'hospitalisation se rĂ©vĂšle un ĂȘtre nouveau : un adolescent sans son portable. Celui-ci critique peu l'enfermement qu'il subit au sein de la structure psychiatrique.
Le psychiatre dont on attend qu'il porte un diagnostic et fournisse un médicament miracle déclare une «dépression», un «trouble anxieux» un «trouble de l'humeur», voire des «troubles du comportement», et donne des psychotropes qui font passer l'adolescent de l'état d'hébétude à celui de sédation, rendant plus difficile encore la réussite d'une reprise scolaire.
Le psychologue, par habitude professionnelle, accorde de l'importance au contexte familial dans lequel Ă©volue l'adolescent. Cependant, il accorde rarement la mĂȘme importance Ă l'environnement numĂ©rique de l'adolescent. Il est prompt Ă pointer une mĂšre trop laxiste, un pĂšre dĂ©missionnaire. Mais il ne sait pas comment les aider Ă aider leur enfant, accrochĂ© Ă son portable, dĂ©crochĂ© de la vie.
Paradoxalement, au sein du groupe des ados de l'unitĂ© d'hospitalisation se rĂ©vĂšle un ĂȘtre nouveau : un adolescent sans son portable. Celui-ci critique peu l'enfermement qu'il subit au sein de la structure psychiatrique. Plus Ă©tonnant, il n'exprime pas vraiment de manque par rapport Ă ce qui constituait jusqu'alors son seul univers : aucun ado n'en consulte un ici, et les adultes en charge du patient sont priĂ©s de ne pas le faire. AprĂšs une courte pĂ©riode d'habituation, l'ado sort de sa coquille, lĂšve les yeux et dĂ©couvre la structure oĂč il se trouve : banale, vieillotte, bourrĂ©e de portes qui s'ouvrent et se ferment Ă clĂ© continĂ»ment. Pourtant de cela il ne se plaint guĂšre : le confinement il connaĂźt. Ce qui est nouveau pour lui, c'est qu'il est Ă prĂ©sent disponible aux autres, et les autres le sont pour lui grĂące Ă l'absence du portable. Assez rapidement des amitiĂ©s fortes, intenses, passionnelles se nouent. Comme l'ont toujours fait les jeunes. On voit rire aux Ă©clats, se disputer, tempĂȘter celui qu'hier on voyait figĂ© comme une statue. Pourtant, quand le mĂ©decin lui demande comment il se porte, l'ado rĂ©pond souvent: «Mal, trĂšs mal» . Il ne veut pas rentrer chez lui.
Je lui demande ensuite en face-Ă -face pourquoi il ne veut pas sortir. Il me rĂ©pond cette phrase dĂ©sarmante «Parce qu'ici, on n'est pas seul.» Parfois, certains mettent plus de temps Ă accepter cette vie nouvelle avec des personnes rĂ©elles. Un lieu avec des repĂšres. Ils sont pressĂ©s de rentrer chez eux, retrouver leur chambre et leurs connexions virtuelles. Je connais alors un moyen imparable pour les faire changer d'avis. «Ok, tu vas rentrer chez toi. Mais nous avons discutĂ© avec tes parents. Ils ont compris que le problĂšme c'est cet objet qui te coupe des autres, t'empĂȘche d'apprendre, te tient Ă l'Ă©cart du monde⊠Alors quand tu rentreras, ce ne sera plus open bar» .
La sociabilité, la capacité à interagir de façon adaptée au sein d'un groupe de pairs, la construction d'une vie sensuelle, ne s'apprendront jamais autrement que dans le face-à -face
La réponse de l'adolescent est souvent violente, abrupte : «Je fais ce que je veux» , «Puisque c'est comme ça, je ne rentre pas chez moi» . Et parfois, des larmes silencieuses se mettent à couler le long des joues : angoisse d'un monde nouveau à affronter. Ceux-là , il faudrait pouvoir les garder plus longtemps dans le dispositif ados, jusqu'à ce que le goût des autres leur revienne.
Car la sociabilité, la capacité à interagir de façon adaptée au sein d'un groupe de pairs, la construction d'une vie sensuelle, ne s'apprendront jamais autrement que dans le face-à -face, par l'échange des regards, par des corps qui se frÎlent. Il faut rendre possible ce qui n'est plus.
Certes, cette situation dramatique que vivent nos jeunes actuellement est un problÚme de société complexe . Néanmoins, il est possible de tester quelques mesures de bon sens ne nécessitant aucun budget, mais un peu de courage :
- DĂ©conseiller fortement aux parents l'achat d'un portable connectĂ© avant 15 ans. - Promouvoir, avec les opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie mobile, des tĂ©lĂ©phonesâŠpour tĂ©lĂ©phoner et envoyer des SMS. Des tĂ©lĂ©phones sans internet. - Sanctionner rĂ©ellement le harcĂšlement en ligne, le cyberharcĂšlement, l'incitation Ă l'auto-agression ou Ă l'agression envers autrui.
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il y a 50 ans c'était la télé qui était montrée du doigt et pourtant nous sommes toujours là alors que la télé est beaucoup moins intéractive que les smartphone ... mouais...pas totalement convaincu
Lorsque le citoyen se fait roi et veut s'imposer, le pays du désordre vire à la violence et à l'anarchie !
Nous avons laisser entrer le loup dans la bergerie. Le numĂ©rique est une science bien trop neuve pour connaĂźtre les rĂ©els effets sur l'humain. Interdire l'utilisation et la vente de smartphone au moins de 16 ans est une mesure de bon sens. Mais aucun mĂ©dia ni politique ne soulĂšve la question. Pas mĂȘme Zemmour le pĂšre-fouettard.. Notre sociĂ©tĂ© est gouvernĂ©e par les marchands, pas Ă©tonnant de constater cette anarchie, les enfants et ados sont des proies tellement facile. La notion d'autoritĂ© ne fonctionne plus.
TRIBUNE - LâhypothĂšse dâun rationnement de lâĂ©nergie cet hiver est dĂ©sormais officiellement envisagĂ©e. Câest le rĂ©sultat de lâaveuglement des pouvoirs publics qui, par idĂ©ologie et par lĂ©gĂšretĂ©, ont dĂ©libĂ©rĂ©ment affaibli notre industrie nuclĂ©aire depuis dix ans, argumente la directrice gĂ©nĂ©rale de lâiFrap (think-tank libĂ©ral).
ENTRETIEN - Pour lâessayiste, la fuite du prĂ©dicateur nâest pas anodine. Elle demande Ă ce que «toute la lumiĂšre soit faite sur les dysfonctionnements de la chaĂźne de commandement».
CHRONIQUE - Abattre lâOccident, le dernier essai du Britannique Douglas Murray, est traduit en français. Salutaire et dĂ©capant.
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Condamné pour agression sexuelle, un ostéopathe derriÚre les barreaux
Justice , Narbonne , Gruissan
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l'essentiel
Un ostĂ©opathe gruissanais de 64 ans a Ă©tĂ© condamnĂ© jeudi 1 er septembre pour agression sexuelle caractĂ©risĂ©e sur lâune de ses patientes Ă 3 ans de prison ferme. RĂ©cit dâune audience pesante au cours de laquelle le Parquet sâest montrĂ© intransigeant.
Ce 11 novembre 2020 fut un jour de rupture pour deux personnes. Lâune, jeune mĂšre de famille narbonnaise, est une patiente habituelle de lâautre, ostĂ©opathe gruissanais dont la rĂ©putation est assise sur 40 annĂ©es de pratique. Câest un jour fĂ©riĂ© et la salle dâattente du cabinet, habituellement pleine, est vide. La jeune femme sâinstalle sur la table du praticien. Elle en sortira en Ă©tat de choc, ira trouver son ex-compagnon et deux heures plus tard dĂ©posera plainte pour viol Ă la gendarmerie. PrĂšs dâun mois plus tard, le 17 dĂ©cembre, lâostĂ©opathe est placĂ© en garde Ă vue.
La prĂ©sidente du tribunal, lors dâune audience correctionnelle ce jeudi 1er septembre, explique les faits dâagression sexuelle retenus contre le praticien : il lâa fait allonger sur le dos, a mis ses mains sur le bas-ventre de la jeune femme, a touchĂ© ses parties intimes, lui a demandĂ© de respirer trĂšs lentement. Il a caressĂ© sa poitrine. AprĂšs lui avoir retirĂ© son pantalon et sa culotte il lâa touchĂ©e et a introduit ses doigts. La jeune femme Ă©tait sidĂ©rĂ©e et ne pouvait plus parler. Elle avait lâimpression de flotter au-dessus de son corps et a rĂ©ussi Ă dire quâelle devait aller rĂ©cupĂ©rer ses enfants pour quitter le cabinet, non sans avoir auparavant signĂ© un chĂšque de 50 âŹ. Un chĂšque quâil nâencaissera jamais et que les enquĂȘteurs retrouveront Ă son domicile, rangĂ© dans sa chambre, lors des perquisitions.
Le praticien ne se dĂ©partit pas de son calme, et nie catĂ©goriquement les faits. Mais selon lâavocate de la victime, lâostĂ©opathe aurait avouĂ© ce 11 novembre 2021 Ă la fin de la sĂ©ance Ă sa patiente : "on a un peu dĂ©rapĂ©" .
Lâavocat du praticien MaĂźtre Clary a invoquĂ© deux nullitĂ©s, lâune liĂ© e "au rapport dâexpertise accablant. Lâexpert sâest exprimĂ© en juge plutĂŽt quâen mĂ©decin, il a suivi le sentiment des enquĂȘteurs qui lâont estimĂ© coupable immĂ©diatement". Lâautre nullitĂ© tient Ă lâenquĂȘte sociale, ju
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