Kenneth, un volontaire français en Ukraine

Kenneth, un volontaire français en Ukraine

Furie Française

- Peux-tu te présenter et présenter ton parcours politique ?


Je m'appelle Kenneth, j'ai commencé la politique il y a quelques années durant le mouvement des Gilets Jaunes, en indep', car à ce moment là je n'appartenais à aucun groupes. Une fois passé la vingtaine, j'ai commencé à militer au sein d’Adelphos, un petit groupe situé à Valence. Suite à leur dissolution, j'ai commencé à militer à Lyon (je ne citerai pas le groupe pour leur éviter des ennuis).

- Quelles ont été tes motivations pour combattre pour l'Ukraine ?

Tout d'abord, j'ai toujours rêvé d'être militaire. Cependant à cause de mes antécédents politiques, c'est un métier que je ne peux pas exercer en France. Travailler en France avec une fiche politique est compliqué, je suis bloqué à faire des petits boulots et partir en Ukraine a été pour moi l'occasion de devenir militaire et d'enfin évoluer professionnellement. La seconde raison est bien évidemment politique. J'ai suivi de près la révolution de Maïdan en 2014 ainsi que la guerre du Donbass en 2016 et toutes les personnes de bonne foi savent pertinemment que le Donbass est Ukrainien et que la Russie ne fait qu'agresser l'Ukraine dans un territoire qui leur appartient de droit. Dès que j'ai vu qu'il y avait la possibilité de rejoindre une légion étrangère à l'autre bout de l'Europe, j'y ai été ! D'autant que le Front Ukrainien me fait penser à la guerre de 14 avec les tranchées mais également au front de l'Est des années 40. Enfin, le patriotisme ukrainien m'impressionne et cela me motive d'autant plus pour combattre à leurs côtés.



Sortie en opération


- Est-ce que cela a été simple de rejoindre l'Ukraine ? Quelle a été la première ville dans laquelle tu es allé ?

Même si pour ma part je suis passé avec une carte d'identité (ça a été tendu au moment de passer la frontière), je ne dirais pas que cela est simple, il faut quand même un passeport. Un contact qui organise des convois là-bas légalement m'a aidé à passer. Par ailleurs, les gardes frontières m'ont expliqué que sans le convoi, je ne passais pas la frontière.

- De quoi était composé ce convoi ?

De volontaires français qui souhaitaient rejoindre la Légion de Volontaires Internationale mais aussi de français apportant des objets de premières nécessités pour les ukrainiens et ensuite repartaient en France.

- Comment s'est passé ton arrivée en Ukraine ? Comment s'est déroulée ton entrée dans l'armée ukrainienne ?

Je suis d’abord arrivé à Lviv, qui est la première grande ville dans laquelle tu vas une fois la frontière passée. Tu es obligé de t'arrêter là car c'est ici que commence la civilisation malheureusement (autours ce ne sont que des petits villages). Après Lviv, nous sommes partis avec d’autres collègues volontaires dans une ville nommée Ryvné afin de nous engager, d'autres sont partis à Ternopil. Je suis passé brièvement à Kiev, après quoi nous sommes enfin arrivés à Kharkiv pour signer nos contrats d'engagés.


Quel a été le processus de recrutement et de sélection ? Combien de temps ont duré tes classes ? Est-ce qu'il y a une bonne préparation ?

Pendant une semaine, nous galérions, car l'administration est débordée, des volontaires arrivent de partout. Durant cette semaine, plusieurs officiers chargés du recrutement m'expliquent que les camps d'entrainements sont complets. Mais grâce à quelques contacts, j'ai pu rejoindre un bataillon dans l'Oblast de Kharkiv et une fois arrivé sur place, on signe un contrat. Après quoi nous partons soit en entrainement soit directement en mission, tout dépend des besoins du moment. Pour ma part, après avoir signé le contrat j'ai effectué deux missions avant de partir en camp d'entrainement.

Concernant la formation, c'est malheureux à dire mais comparé à la France où l'on effectue des classes de 6 mois, ma formation n'a duré que deux semaines (comme je faisais partie d'une unité spéciale, la formation se devait d'être éclair). Durant ces deux semaines, j'ai pu voir les fondamentaux nécessaires au combat. Pour les autres volontaires qui rejoignent des bataillons réguliers, c'est entre un et deux mois de classes.


Par ailleurs, certains volontaires repartent dans leurs pays à cause de l'attente, notamment des contrats qui mettent beaucoup de temps à arriver.


En attendant les contrats, les volontaires s'entrainent


Comme tu faisais partie d'une unité spéciale, quelles ont-été tes principales missions ?

Nous étions là pour soutenir la légion internationale, nous faisions principalement du renseignement : on prenait position dans d'anciennes zones russes où nous restions plusieurs jours. Étant simple soldat je ne pouvais pas tout voir, mais voilà notre principale mission : récupérer un maximum d'informations sur les russes. Ensuite nous attendions que l'infanterie et la cavalerie ukrainienne arrivent et nous quittions la zone à ce moment là pour avancer.


Nous faisions plusieurs jours de missions, quelques jours de repos, plusieurs jours de missions etc.

- Tu as été déployé combien de fois durant ces missions ?

J'ai fais deux mois en Ukraine dont un mois et demi effectif sur le front. J'ai réalisé trois missions bien que j'aurais dû en faire quatre. Le commandant second m'a formellement interdit de participer à une opération car je n'étais pas prêt. J'étais affecté dans l'oblast de Karkhiv.

- Certaines rumeurs disent que l'armée ukrainienne est mal équipée, qu'en est-il ? Est-ce vraiment le cas ?

Je ne pourrais pas parler au nom des autres bataillons, mais pour mon unité nous étions plutôt bien équipés. On avait tous des GROT (des fusils 5.56 d'origine polonaise). Du reste, de ce que j'ai pu voir, c'était principalement des kalashnikovs, et comme les bataillons internationaux sont équipés par l'OTAN et l'UE, les principales munitions sont du 5.56 donc on reste sur des armes principalement de ce calibre.

- Est-ce que l'aide de l'OTAN est capitale dans cette guerre ?

Malheureusement, oui. Déjà pour la venue de volontaires, car la présence de l'OTAN rassure certains du fait que rejoindre les bataillons ukrainiens soit légal. Les livraisons d'armes et de matériel sont cruciaux pour nos unités, j'ai déjà porté des sacs remplis de munitions 5.56, pour notre unité on ne manquait de rien. Sans l'OTAN, on aurait eu beaucoup moins de matériel et c'est malheureux à dire, mais l'Ukraine aurait peut-être déjà perdu la guerre sans l'OTAN.


- Peut-on, en tant qu'étranger, rejoindre de tels bataillons (Azov, Kraken, Pravii Sektor etc..) ?

Je n’ai pas cherché à rejoindre le bataillon Azov car c'est une unité très entraînée et je ne me sens pas capable d'y aller. Il faut d'abord passer par une certaine base qui te permet de prendre en expérience, si j'avais rejoins Azov je serais probablement déjà mort. Après, acceptent-ils encore des volontaires étrangers ? Je n'en sais rien ! D'ailleurs je ne sais pas si rejoindre ces bataillons est considéré comme du mercenariat ou non.


Je sais qu'il y existe différents types de PMC (Private Military Contractor). Tu peux en rejoindre certains sans soucis tandis que pour d'autres, tu iras en prison à ton retour en France.


- En somme, la légalité est assez floue ?

Tout à fait, c'est assez compliqué à expliquer et c'est un monde que je ne connais pas.


Affiche de propagande appelant à rejoindre le bataillon nationaliste "Pravii Sektor"


- L'on entend beaucoup parler du légendaire bataillon Azov du fait de sa doctrine politique d'extrême droite mais aussi pour ses faits d'armes. Quelles sont les missions de ce bataillon ?

Auparavant, Azov était un bataillon, et maintenant c'est devenu un régiment. Pour faire bonne figure à l'international, la politique d'Azov a beaucoup changé. Maintenant c'est devenu un régiment composé de plusieurs forces spéciales (appelé SSO en Ukraine), nous pourrions comparer ces troupes au GIGN ou au RAID chez nous. Ils essayent vraiment de changer (certains sont apolitiques) ce qui n'est pas plus mal, cela permet d'être accepté par tous. Il n'y a qu'à l'Ouest où l'on s'en plaint, la population ukrainienne célèbre ces bataillons qui combattent pour la patrie.


- Aujourd'hui, pas mal de jeunes abreuvés par le cinéma et les jeux-vidéos oublient les réalités de la guerre, peux-tu nous raconter ton quotidien de combattant ?


Pour commencer, je ne peux parler que de mon point de vue, de ce que j'ai vécu, donc du quotidien de mon unité. Comme je te l'ai dit, nous alternions entre plusieurs jours de front et quelques jours de repos dans les base-arrières. Bien entendu le pays continue de tourner pour les civils. Pour ce qui est de la vie civile, la guerre se ressent, notamment à l'Est où les combats sont les plus proches, la population est confrontée aux réalités de la guerre et en souffre. À l'ouest et au centre du pays la vie continue, tu peux aller manger au restaurant et faire les courses normalement. La vie civile donne un semblant de normalité, de non-guerre.


Une fois au front, tu es sous adrénaline, tu ne sais pas si tu vas revenir vivant ou non. Le front est une véritable boucherie, je déconseillerai toujours à ceux qui n'ont pas d'expérience militaire d'y aller.



Attente dans une tranchée


- À ce sujet, que dirais-tu à un jeune nationaliste qui souhaiterait partir à l'aventure et combattre en Ukraine ?


S'il tient à sa vie, c'est non, d’autant plus s'il n'a pas d'expérience militaire. Parce que l'engouement politique ainsi que la volonté (aussi forte soit-elle) ne suffisent pas. Si tu te retrouves face à un russe et que tu ne sais pas mettre une balle en chambre, c'est fini pour toi. Il y a beaucoup de chose à apprendre, de techniques à connaître pour combattre. Beaucoup de choses bêtes à dire, mais par exemple gérer son stress, gérer sa peur, car tu es sous l'artillerie constamment, sous les tirs ennemis et ça canarde pendant plusieurs heures d'affilées.


Tout ceux qui disent « je peux le faire car j'ai été militant, j'ai été hooligan » etc, je déconseille fortement. Si vous n'avez rien à perdre, ça se tente, si vous avez un travail et une famille, n’allez pas dans cette boucherie qu'est la zone de guerre ukrainienne.


- Et ceux qui veulent aller là-bas, il faut le faire de manière intelligente et ne pas de suite demander de prestigieux bataillon comme Azov dont nous parlions juste avant...

De toute façon ils refuseront. Je vais être honnête, je n’ai pas pu entrer dans l'armée française, je n'ai pu faire qu'une préparation militaire marine ce qui suffit en Ukraine à se faire enrôler. J'ai pu faire du tir en stand en Pologne, je connaissais déjà le maniement des armes. J'ai également une famille de militaire donc je connais bien ce monde, je ne suis pas arrivé en Ukraine comme un bleu. Lors de mon premier déploiement, même si j'ai eu une préparation, la manière dont je tenais mon arme, comment je visais et comment je tirais etc. C'était imparfait pour l'unité où j'étais. Par ailleurs, après ce premier déploiement, mon commandant à demandé à ce que je sois mieux formé en disant que ce n'était pas possible, qu'ils ne pouvaient pas se permettre d'avoir des gars comme ça.


Tout ça pour dire que, même avec une préparation au préalable ça ne suffit pas, je vous laisse imaginer pour un petit jeune qui souhaite s'engager suite à un engouement politique.

- En parlant de la jeunesse, quelle est la mentalité des jeunes ukrainien par rapport à cette guerre ? Nous voyons beaucoup de jeunes nationalistes prendre les armes pour leurs patrie (nous avons appris avec tristesse la mort héroïque du jeune hooligan Artem "Terror" Novikov de la firme "Dynamo Kiev", mort au combat en janvier 2023). Comment est la jeunesse ? Est-ce qu'il y règne un fort esprit patriotique et nationaliste ?

A contrario de la France où les militaires ne sont pas respectés, la jeunesse ukrainienne est très patriote. Les soldats qui ont le mérite de porter l'uniforme sont remerciés, la population est très reconnaissante de leur sacrifice. Même si tu n'as servi que deux ou trois jours ils te remercient car tu viens défendre un pays qui n'est pas le tien. Ils ont beaucoup de respect. Quand tu retournes en ville lors de tes jours de repos les gens n'hésitent pas à t'offrir à boire, et même lorsque tu reviens du front et que tu n'as pas le temps de revenir en ville et que tu vas dans une base-arrière ou un village qui vient d'être libéré, les gens te préparent un repas pour que tu puisses reprendre des forces. J'ai déjà vu tout un voisinage sortir de leurs maisons pour apporter des denrées alimentaires pour nous. En bref, beaucoup de patriotisme, beaucoup d'émotions, beaucoup de larmes... C'est très différent de la France.


La police militaire assure également la stabilité à l'intérieur du pays.


Un peu de lecture avant de repartir au combat

- Concernant la stabilité intérieure du pays, sur les canaux pro-russe ils parlent du fameux marteaux de Wagner qui se "promène" un peu partout. Récemment, un déserteur russe a été enlevé puis exécuté à coups de marteaux au sein même de Kiev. Au début de la guerre nous avons également vu des petits groupes de saboteurs russes présents dans certaines villes. Qu'en est-il réellement ? Est-ce que tout cela est vrai ou il y a une part de propagande ?

Pour ce qui est des saboteurs, j'en ai entendu parler quand j'étais à Karkhiv, personnellement je n’en ai jamais vu. On m'a déjà parlé d'enlèvement en pleine ville. Il faut savoir qu'il y a des checkpoints partout, à chaque district il y a un point de contrôle avec beaucoup d'hommes armés. Lors des permissions, il y a énormément de militaires en ville, donc bonne chance aux saboteurs russes pour rester discrets... Peut-être qu'au début de la guerre c'était possible, mais à présent la surveillance est accrue donc c'est très difficile pour des saboteurs de se faufiler dans les villes. Pour ce qui est de Wagner...


- Qu'en est-il de Wagner ? On en parle souvent dans la presse occidentale mais est-ce vraiment une unité très présente ?

Pour ma part je ne les ai pas vu, les zones où j'ai été sont des zones anciennement conquises par la Russie, en face de nous il y avait un mélange de conscrits et de militaires lambda russes. En revanche, les unités les plus dangereuses sont au Donbass (Donetsk et Lugansk), ce sont les zones les plus difficile, les combats y sont très rudes. J'ai été jusqu'aux portes du Donbass mais je ne suis pas encore allé au Donbass même. Même là, nous mettions toute une journée pour faire une centaine de mètres. Les lignes d'artilleries et de chars russes étaient impressionnantes, nous mettions vraiment plusieurs jours pour faire quelques kilomètres. Bien que certaines villes mettent beaucoup plus de temps à être libérées, l'avancée ukrainienne reste forte.


Pour revenir sur Wagner, ils sont très présents dans le Donbass (avec notamment les Kadyrovits, les unités spéciales tchétchènes). Les russes ont également renforcé leur position à Mariupol au cas où il y aurait une offensive de l'Ukraine. Il y a beaucoup de forces spéciales dans cette ville (Spetnaz, Wagner, Kadyrovits, PMC diverses...).


À propos du marteau de Wagner, cela nous fait penser aux conditions des prisonniers. Évidemment la presse occidentale parle des droits de l'Homme mais en temps de guerre les lois sont bien différentes. Comment sont traités les prisonniers (aussi bien russe qu'ukrainien) ?

Il y a des unités de mon bataillon qui tombaient régulièrement dans des embuscades et s'en sortaient généralement avec plusieurs blessés. En partant d'Ukraine j'ai appris qu'ils avaient capturés des russes. Pour ce qui est des prisonniers russes, ils ne sont pas tués ni torturés. Ils ont juste un bandeau sur leurs yeux pour qu'ils ne puissent pas voir où ils se trouvent. De ce qu'on m'a dit c'est très humain parce qu'il y a beaucoup de surveillance de la part de l'UE. En revanche, quand nous partions au front, on se réservait toujours une balle de 9mm et une balle 5.56 au cas où les russes nous capturaient car nous savons que les russes vont faire les pires choses. Nous avions très bien vu l'état dans lesquels ont fini les prisonniers d'Azov qui ont été libéré par les russes.


(Note de la rédaction : parmi les prisonniers libérés se trouvait Oleg Mudrak, commandant du premier bataillon d'Azov. Il a notamment participé aux premières batailles de Mariupol en 2014. Il a passé six mois en captivité chez les russes. Les sévices ont été tels que malgré sa libération, il finira par décéder le 21 février 2023)


Nous nous réservions toujours une balle de chaque calibre pour nous tuer plutôt que de finir prisonniers chez eux.


- Revenons à présent sur les régiments de volontaires étrangers, quelles sont les principales nationalités ? Est-ce qu'il y a beaucoup de français ?

Beaucoup de polonais et beaucoup d'américains car ce sont les premiers pays à avoir envoyé des volontaires. Pas mal de biélorusses également qui forment des bataillons à part entière. J'ai vu des hispaniques (colombiens, mexicains, espagnols), des canadiens, il y a une bonne présence française. J'ai également vu un suisse, mais principalement des pays de l'Est.


Progression dans un village ukrainien



- Il y a un vrai engouement à l'international ?

Oui ! Tous les jours des volontaires étrangers débarquent en Ukraine. Les camps d'entraînement sont saturés presque toutes les semaines.

- Justement par rapport à ces volontaires étrangers, il y a des rumeurs expliquant une forte désertion de leur part du fait qu'ils idéalisaient la guerre et ont pris la fuite dès les premiers affrontements. Là encore, qu'en est-il réellement ?

C'est simple, quand tu t'engages dans la légion ukrainienne, tu signes un contrat et quand tu passes la frontière, ils savent que tu es soldat. Quand ils tapent ton nom tout ressort sur toi. La désertion est quasiment impossible, surtout de quitter le pays. Je ne connais aucuns cas de désertion quand j'y étais. Il y a aussi un contrôle important des armes et de leur circulation.


Pour tout te dire, quand je suis reparti d'Ukraine, la police m'a demandé de montrer ma rupture de contrat. Tout est vérifié.


Il est vrai que certains viennent en pensant que la guerre c'est facile, ils pensent que c'est juste poser son cul dans une tranchée et attendre que les bombardements cessent. Ils se rendent compte rapidement que c'est beaucoup plus dur que ça. Pour les plus intelligents - et de toute façon ils n’ont pas trop le choix - ils attendent de revenir du front. Quand ils reviennent du front ils demandent à faire une rupture de contrat.


- D'un point de vue politique, est-ce qu'il y a des troubles à l'intérieur du pays, notamment avec la mouvance antifa/anarchiste (ont-ils décidé de profiter de la situation du pays pour tenter un renversement) ? Ou est-ce que tous les groupes politiques ont décidé d'appliquer l'union sacrée ?

Tout comme les groupes de hooligans qui ont rejoint les groupes armés en Ukraine (Dynamo Kiev, Mettalist Kharkiv ect..), ils ont laissé de côté leurs différents pour combattre tous ensemble. Pour ce qui est des antifas en Ukraine, j'en ai vu zéro, aucun antifascisme de toute manière, Lviv c'est la capitale du fascisme en Ukraine, Bandera est partout. Tu peux sortir avec un drapeau rouge et noir sur le dos, ou un drapeau croix gammée sur le dos, tu n'auras pas de problèmes. Les antifas se font très petits. J'ai entendu dire que les seuls antifas qu'il y a en Ukraine ont rejoint également le front pour combattre. La guerre politique s'est arrêté net (même si je pense, malheureusement, que cela doit se régler en douce au front). Mais en tout cas en ville il n'y a pas de présence antifasciste (pas de manif antifa, pas de sticks/drapeaux lgbt ou antifa etc.).

- L'on a vu en Russie des mouvements civils pour la paix, est-ce qu'en Ukraine il y également des pacifistes ?

Alors il y a bien sûr des civils qui utilisent le slogan « stop war », mais quand tu vas en ville, tu vois des pubs pour rejoindre le front, comme je l'ai dis il y a un fort sentiment patriotique, un grand respect aussi pour le président (on peut dire ce qu'on veut de lui, mais c'est bien grâce à lui que l'OTAN aide l'Ukraine).

- Justement, qu'en pense la population Ukrainienne de Zelensky ?

Les nationalistes ne l'aiment pas du fait qu'il est juif, mais sinon c'est un président qui est courageux car contrairement à Macron qui s'est enfuit dans son bunker durant les Gilets Jaunes, lui est allé au front plusieurs fois alors qu'il lui a été proposé d'être exfiltré vers l'Europe de l'Ouest. Il se déplace dans chaque grande ville libérée. Les soldats le respectent pour cela.

- Pour terminer cette interview, nous te laissons le mot de la fin !

Mon seul message à faire passer : c'est une chance de s'engager ! D’avoir une nouvelle vie, tu peux t'installer là-bas, fonder une famille. En revanche, comme je l'ai dis au début de l'interview, je déconseille très fortement à tous les jeunes qui veulent y aller, ceux qui ont soif d'aventure mais qui n'ont pas de formation/connaissance militaire, n'allez pas dans cet enfer. N'allez pas vous prendre une balle ou vous prendre un obus qui vous déchiquèterait le corps. Ne vous laissez pas embrigader par la propagande (qui est de notre côté) en vous laissant séduire par cet appel au combat. Il y a beaucoup de folklore mais la réalité est que le terrain de guerre n'est pas fait pour tout le monde.


Enfin, je ne dirais pas mort à la Russie, je ne dirais pas non plus mort au Tsar, car il y a tout de même de belles choses en Russie à voir, il faudrait juste que le peuple russe fasse descendre Poutine de son trône.


Mort à Poutine et surtout, Gloire à l'Ukraine !



Kenneth et quelques amis, peu de temps avant son départ



Cette interview a été réalisée en février 2023





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