Un critère infaillible pour déterminer si un pays est souverain
Gilles Tolède(Réflexions issues du Livre "Le Serlado")
La langue dans laquelle sont prises les décisions stratégiques pour un pays constitue un critère infaillible permettant de mesurer le degré de souveraineté du pays.
- Si les décisions stratégiques sont prises dans la langue nationale du pays (ou dans les langues nationales), alors on peut admettre que le pays dispose de sa souveraineté ou tout du moins d'une grande partie. En d'autres termes, il met en œuvre une interface effective vis-à-vis de l'extérieur.
- Au contraire, si les décisions stratégiques sont prises dans une langue étrangère, alors on peut considérer que ce pays ne dispose plus de sa souveraineté, d'autant plus si cette langue étrangère est la langue hyper-centrale actuelle (en l’occurrence l'anglais, l'unique langue hyper-centrale à ce jour).
On peut dire alors que l'interface de ce pays est poreuse vis-à-vis de l'extérieur. Le pays est sujet à des pressions venant de puissances extérieures, que ces puissances soient des états étrangers ou des grandes sociétés multinationales. Ces entités imposent alors au pays des orientations, souvent contraires à ses intérêts et alignées sur les idéologies mondialistes.
On peut donc avancer que le caractère national ou non de la langue dans laquelle sont prises les décisions stratégiques pour un pays conditionne la nature de l'interface que le pays entretient vis-à-vis de l'extérieur. A cet égard, on peut distinguer trois types de pays, en fonction de la nature de l'interface mise en œuvre vis-à-vis de l'extérieur :
Interfaces des pays de l'anglosphère
Dans ces pays, les décisions stratégiques sont prises dans la langue nationale (l'anglais). En conséquence, ces pays disposent de véritables interfaces vis-à-vis de l'extérieur, même si des idéologie mondialistes peuvent influer dans ces pays. Ces interfaces effectives vont de pair avec un désir de souveraineté partagé par une grande majorité des élites. Cela se matérialise par des institutions comme : la NSA, la CIA, le MI6, des organisations comme les Five Eyes, etc. Ce désir de souveraineté a, par exemple, rendu possible le Brexit.
Interfaces des pays de l'Union européenne
Dans les pays de l'UE, les interfaces ne sont plus efficientes. Elles sont poreuses aux influences de l'anglosphère et du capital mondialiste. Dans ces pays, toutes les décisions stratégiques sont prises en anglais (au travers de l'UE, de l'euro, de l'OTAN et de l'influence des multinationales utilisant la langue anglaise). Pourtant, l'anglais n'est la langue nationale que de 1% de la population de l'ensemble des pays constituant l'UE (1% qui correspondent à l'Irlande). Cette caractéristique fait des pays de l'UE des cas particuliers dans le monde. Cela s'accompagne du fait que les pays de l'UE ne sont pas des pays souverains.
Interfaces des pays des BRICS
(et d'une majeure partie des autres pays dans le monde)
Les institutions de ces pays prennent les décisions stratégiques dans leur langue nationale, qui n'est généralement pas l'anglais (et si c'est l'anglais, comme avec l'Afrique du Sud, alors c'est que l'anglais est la langue nationale du pays). Ces pays ne dépendent pas d'une supranationalité comme l'UE, qui fonctionne dans une langue étrangère (de surcroît, la seule langue hyper-centrale à ce jour). Ils disposent de véritables interfaces vis-à-vis de l'extérieur et ils sont mieux protégés des idéologies mondialistes. Ils conservent leur souveraineté, souveraineté d’ailleurs souhaitée par une majorité de leurs élites. Ces pays sont certes plongés dans l'environnement du capital mondialiste et de sa langue de médiation (l'anglais), mais cela ne met pas en péril leur souveraineté, en tous cas pas pour l'instant.