Instants sauvages sur l'herbe
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Aude Chardenon , Mis à jour le 10 Décembre 2008 11:01
Tendresse, regard, chasse, course, poursuite... Des moments forts et parfois cruels que la vie sauvage cache secrètement et que le photographe animalier Tony Crocetta saisit au gré de ses voyages. Ici, un impala bondissant à travers les paysages de la savane kenyane, où l'herbe abonde. © Tony Crocetta
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Une source de nourriture pour les animaux
Un refuge naturel ou se croisent auxiliaires et prédateurs
Des engrais verts bénéfiques pour les sols
Découvrez et suivez ces plantes avec le Muséum : participez à Sauvages de ma rue
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En chacune de ces « mauvaises herbes », se cache une herbe folle souvent bourrée de vertus. On vous explique pourquoi.
On les encense à longueur de billet. Dès qu’il s’agît d’accueillir la biodiversité, elles deviennent incontournables. Les plantes sauvages garantissent l’équilibre et la vitalité du jardin. Pour peu qu’on les laisse s’épanouir, ne serait-ce que sur quelques mètres carrés non loin des cultures. Un petit coin livré à lui-même, sans intervention, à la merci des aléas des vents et des saisons. Contrairement aux idées reçues, les avantages de leur présence compensent largement les désagréments qu’elles peuvent nous causer. En chacune de ces « mauvaises herbes », se cache une herbe folle souvent bourrée de vertus.
La première est de servir de garde-manger pour les animaux. Lierre, myosotis des bois, primevères : toutes ces fleurs regorgent de nectar et de pollen, aliments favoris des insectes pollinisateurs. Lorsque celles du potager tardent à sortir au début du printemps, la primevère, à la floraison très précoce, se charge d’apporter leur pitance aux abeilles, mouches, papillons . A la fin de l’été, le lierre grimpant prend la relève : en fleur relativement tard, il assure le couvert jusqu’au mois d’octobre. Tandis que les feuilles d’ orties nourrissent les chenilles au printemps, les graines de pissenlit fournissent des calories aux oiseaux en hiver. L’immense variété de ces végétaux, annuels, vivaces, aux cycles variés, garantit ainsi de la nourriture toute l’année, attirant une foule de petits organismes des jardins.
Rien d’étonnant. Si ces plantes sont là, ce n’est pas hasard. Fruit d’une coévolution avec les espèces locales, animaux et végétaux ont pris l’habitude de s’échanger les bons procédés. On peut être sûr, à la différence d’une espèce exotique parachutée dans le jardin, que la petite plante qui pousse toute seule à cet endroit précis profitera d’une manière ou d’une autre à toutes sortes de bestioles. En dehors de la nourriture, les herbes hautes (cardère, grande berce, ronce…) ou celles qui tapissent le sol (l’absinthe blanche, l’achillée millefeuille, le bugle rampant, le lierre) font office de refuge pour les insectes, araignées, lézards, hérisson. Les oiseaux peuvent aussi nicher dans ces herbes, où simplement s’y planquer lorsqu’un chat rôde dans les parages. Certes quelques ravageurs font partie du cortège. Tout comme en font partie leurs prédateurs ! Vous craignez les pucerons ? Laissez pousser des marguerites. Elles attirent particulièrement les syrphes qui se feront un plaisir de vous débarrasser de ces malvenus. Les plantes sauvages, en tant que productrices de biodiversité, équilibrent l’écosystème du jardin, y compris votre potager.
Et le travail des sauvageonnes ne s’arrête pas là. Si elles alimentent les animaux, les logent, elles nourrissent aussi le sol. L’hiver, l’alysson blanc ou le bugle rampant par exemple offrent une couverture végétale qui viendra protéger le sol. D’autres vivaces, pour peu qu’elles jouxtent vos cultures, ont un système racinaire très profond contribuant ainsi à l’aération de la terre, au brassage des micronutriments. Les plantes sauvages fournissent toutes de la matière organique en abondance, laquelle deviendra humus après décomposition. Des engrais verts gratuits, à disposition, dont on aurait tort de se priver ! La seule raison qui pourrait conduire à arracher les mal nommées « mauvaises herbes » serait pour se nourrir soi-même. Le sujet nécessiterait un article entier, tant leurs vertus gustatives sont vastes. Très nutritives, la plupart sont comestibles et peuvent enchanter les repas lorsque le potager se montre ingrat. Le chénopode, épinard sauvage est un délice, tout comme la bardane ou la mauve sylvestre . L’ortie , elle, cumule tous les bénéfices plus haut évoqués : elle nourrit les chenilles, constitue un parfait engrais vert , se déguste dans tous ces états. « Mauvaise herbe » : vraiment ?
D’autant que ces plantes sauvages – et c’est leur principal atout – se débrouillent toutes seules. Tandis que nos cultures demandent parfois un arrosage régulier, une attention de tous les instants, les graminées, les orties , les pissenlits n’attendent qu’une chose pour exister : qu’on les laisse tranquille. Le minimum ? Ménager un petit coin en jachère, de quelques mètres carrés, loin des binettes et des arrosoirs. Une simple fauche une fois par an pour nettoyer et empêcher que l’espace ne se transforme rapidement en roncier ou qu’une espèce prenne le pas sur les autres et vous verrez, sans rien faire, le sol se couvrir de jolies fleurs au printemps. Les graines patientaient sous vos pieds, et ne demandaient qu’à germer. Naturellement. De quoi embellir votre jardin sans dépenser la moindre énergie. Tout bénef !
Vous croisez tous les jours des dizaines d’espèces de plantes sauvages, trainant le long des trottoirs, aux pieds des arbres, autour de vos cultures. Pourtant, à part quelques-unes, la plupart demeurent inconnues, même des jardiniers. Il est possible d’y remédier en participant à Sauvage de ma rue, un programme de sciences participatives piloté par le Muséum national d’Histoire naturelle et Tela Botanica. Le principe est simple :
Aucune connaissance en botanique n’est nécessaire. Des outils en ligne vous permettront de reconnaître avec facilité les différentes espèces végétales !
Les données permettent d’avancer sur la connaissance de la répartition des espèces en ville. Les données peuvent éventuellement être fournies aux collectivités désirant en savoir plus sur leur diversité végétale.
Pour participez à Sauvage de ma rue et en savoir plus sur le programme c’est par ici www.sauvagesdemarue.mnhn.fr
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