Il ne savait pas qu'elle était transsexuel

Il ne savait pas qu'elle était transsexuel




🛑 TOUTES LES INFORMATIONS CLIQUEZ ICI 👈🏻👈🏻👈🏻

































Il ne savait pas qu'elle était transsexuel
Partager Facebook Twitter Google + Courriel Plus



Conditions d'utilisation


Relations avec l'auditoire


Accessibilité


Tous droits réservés ©
Société Radio-Canada 2019


À l'adolescence, ils désiraient plus que tout changer de sexe. Ils ont commencé le processus, mais en cours de
route, certains se sont rendu compte qu'ils ne l'avaient pas fait pour les bonnes raisons et sont retournés à
leur sexe d'origine. Leurs témoignages se multiplient sur la toile. Ils s'appellent
eux-mêmes les « détransitionneurs ». Regard sur un phénomène récent, marginal, mais qui se manifeste partout en Occident.



J’ai commencé à me questionner sur mon genre. Suis-je une fille, un gars, entre les deux? Qui suis-je? C’est
la question que tu te poses souvent en tant qu’ado.



Clara, 14 ans, aime la littérature, les magazines, les mots. Je lui ai donc proposé tout d’abord de
m’écrire une lettre pour me raconter son histoire.


Quand je l’ai reçue dans ma boîte de courrier électronique, il y avait ceci dans l’objet :


Comme Clara, Jay, Jesse, Helena, Dagne ou Eva Michelle parlent aussi au passé lorsqu’ils évoquent leur «
période » transgenre. Tous et toutes m’ont raconté avoir voulu changer de genre à l’adolescence avant de
reculer, parfois tôt, parfois tard. C’est une réalité nouvelle pour la science et la majorité des spécialistes
sont très perplexes vis-à-vis de ces cas. Étaient-ils au départ véritablement de jeunes transgenres? Qui
sont-ils? Pourquoi ont-ils voulu changer de sexe? Constituent-ils une marge d’erreur dans notre nouvelle façon
de traiter les jeunes personnes transgenres?


Pendant des mois, Clara est obsédée par la question de son genre : garçon ou fille? Puis une vérité
s’impose à son esprit. Elle ne se sent pas très « fille », alors elle sera un garçon. Elle est un
garçon. Et ses
parents l’appuient.


Sa mère, une femme dynamique, ouverte d’esprit, lui procure un binder (une sorte de corset) conçu
pour lui
cacher les seins. Elle lui achète des vêtements de garçon. Et, bien sûr, elle et son ex-mari avertissent
l’école, qui, sans hésiter, change son nom pour celui choisi de Franck. Les professeurs suivent, les élèves se
réjouissent, la transition se passe bien. Et sa maman peut alors pousser un grand soupir de soulagement.


« Sur tous les sites que je consultais, il était écrit que les enfants trans qui sont rejetés vivent de
la
détresse, m’a-t-elle dit. Je ne voulais pas cela. Quand tu es parent, ce qui compte, c’est que ton enfant soit
heureux. »


Peu après avoir ouvertement affiché son identité trans, Franck obtient un rendez-vous dans une clinique
pédiatrique montréalaise où sont dirigés la majorité des mineurs qui vivent un malaise avec leur genre au
Québec.


Franck a alors 13 ans. Il souhaite se faire enlever les seins et prendre de la testostérone. Il en parle
beaucoup. Il en rêve, se projette. « Je regardais beaucoup de vidéos sur YouTube de transition et ça
m’inspirait. »


Or, lorsque l’endocrinologue lui suggère des bloqueurs de puberté, soit des inhibiteurs d'hormones, il se
montre craintif. Le médecin, patient, lui suggère de prendre son temps; il l’attendra.


Franck et ses parents y retourneront trois fois, et chaque fois, Franck tergiverse.


« J’essayais très fort de me conformer à la nouvelle étiquette que je m’étais donnée. J’ai essayé d’agir
d’une
façon plus masculine. J’ai essayé d’oublier mon côté féminin, de m’oublier moi, et ça ne marchait pas du tout.
Je gardais un sourire de façade, mais je n’allais pas bien. Je me suis rendu compte que, finalement, je
n’étais pas transgenre, mais tout simplement lesbienne. »



« Ma famille le sait, mes trois amies les plus proches le savent. À part de ça, personne ne le sait
encore et
il faudra que je sorte du placard, encore. Ça me fait vraiment peur, je n’ai vraiment pas le goût de le faire,
mais je sais qu’il faudra que je le fasse à un moment donné. Merci d’avoir lu! »




En Occident, les jeunes qui désirent changer de sexe sont de plus en plus nombreux. Ceux qui passent à l’acte
aussi, comme en témoigne la multiplication de témoignages de jeunes sur les réseaux sociaux qui documentent
leurs transitions vers l’autre sexe. Y a-t-il plus de jeunes transgenres? Non, disent des voix de tous les
horizons, c’est une simple correction historique attribuable à l’évolution de nos sociétés sur le sujet. Après
avoir vécu dans la noirceur d’une discrimination intense, notamment de la part des psychiatres, les tabous
tombent et les soins sont plus accessibles, bien que ce soit encore difficile.


À 58 ans, Michelle Blanc est sans doute l’une des femmes transgenres les plus connues au Québec. Elle a dû
attendre l’âge de 46 ans avant de pouvoir faire une transition. « Pourtant, je savais que j’étais
une
femme depuis l’âge de 3 ans. » À son avis, l’accès aux soins pour les jeunes, c’est une question de
vie
ou de mort. « Le taux de suicide chez les jeunes trans est très élevé et ces traitements permettent de
sauver
des vies », soutient-elle.


Partout dans le monde, on constate également que, depuis quelques années, le ratio de jeunes filles qui
veulent devenir des garçons est désormais plus élevé que l’inverse. Au Centre d’orientation sexuelle de
l’Université McGill, le Dr Richard Montoro constate, lui aussi, que la proportion hommes-femmes de sa
clientèle a beaucoup changé dans les dernières années. « Avant, c’était deux gars pour une fille.
Maintenant,
c’est l’inverse », dit-il.


Un autre tout nouveau phénomène encore peu documenté, bien que présent sur les réseaux sociaux, est celui des
« désisteurs » et des « détransitionneurs » qui s’ajoute à ce tableau complexe.


Les mots sont nouveaux, tout comme la réalité qu’ils désignent. Leur nombre n’est pas encore connu. Le Dr
Montoro avance le chiffre de 2 % à 5 %, alors que d’autres nuancent. « Aucune recherche ne
permet de
dire combien il y en a », soutient Dre Susan Bradley, une sommité dans le domaine. Mais on connaît leurs
noms,
ou plutôt le plus souvent leurs pseudos, car leur existence cause un immense malaise. Sur les réseaux sociaux,
dans de nombreux groupes de discussions, ces « détransitionneurs » qui s’affichent de plus en plus
aimeraient
bien pouvoir parler de leur souffrance, de leurs parcours difficiles.


Clara m’a écrit. Nous nous sommes parlé au téléphone, puis je l’ai rencontrée, elle et ses parents.


- Pourquoi pensais-tu être un garçon?


Clara rit. Du rire léger des adolescents.


Je ne sais pas vraiment. Je suivais une lesbienne sur YouTube qui est devenue un homme trans. Et je me suis
mise à me poser des questions.


- Je ne sais pas. J’avais l’impression que je n’étais pas une fille, le genre de fille qui s’épile et qui aime
le maquillage. Une « fille-fille » comme sur Instagram, genre! Donc, je me suis dit que j’étais un
gars...


Clara marque une pause. Ses parents et moi ne comblons pas le silence. Elle reprend la parole.


- Quand j’y repense, ça me donnait aussi un sentiment d’appartenance. C’est très l’fun . Quand tu fais
ton coming
out , tu as full de support. Les autres trans sur Internet te disent : « Bravo, on
est
avec toi. »
J’aimais ça, ce côté-là, appartenir à un mouvement, parce qu’à l’école, ce n’est pas si facile d’avoir un
sentiment d’appartenance.


- Je me sens mieux dans ma peau depuis que je suis redevenue une fille. La seule chose qui me fait peur, c’est
de devoir le dire à l’école.


En Angleterre, le nombre de jeunes qui frappent à la porte des cliniques d’identité de genre a quadruplé en
5 ans. 70 % de ces jeunes étaient de sexe féminin à la naissance. Aux États-Unis, le nombre de ceux
qui s’identifient comme des personnes trans a doublé en 10 ans. En Australie, à l’hôpital de Victoria, la
clientèle a augmenté de 200 % en 10 ans.


Le phénomène est similaire au Canada. Par exemple, début mars, le Centre hospitalier pour enfants de l'Est de
l'Ontario à Ottawa affirmait avoir accueilli 189 patients en 2018, contre seulement deux il y a
10 ans.


« Je ne peux pas vous donner de chiffres absolus, mais en 2011, notre liste d’attente était de 4 à
6 semaines. Aujourd’hui, elle est de 6 à 8 mois », m’a dit le Dr Richard Montoro,
psychiatre et
cofondateur du Centre d’orientation sexuelle de l’Université McGill.


De plus en plus de spécialistes et acteurs importants du domaine plaident pour que l’âge des traitements soit
abaissé dans la prochaine édition des Standards de soins de la WPATH, l’Association professionnelle
mondiale
pour la santé des personnes transgenres, qui fait autorité dans le domaine de la transition médicale et agit
pour promouvoir les droits des personnes trans.


La pratique au Québec repose aussi sur ces Standards de soins . « Les conduites cliniques en
matière de soins
aux personnes trans sont arrimées avec le référentiel de la WPATH », nous a répondu le service des
communications du ministère de la Santé et des Services sociaux.



Actuellement, ces Standards de soins recommandent un traitement par étapes chez les jeunes. D’abord,
la prise
de bloqueurs de puberté au début de l’adolescence pour éviter le développement de caractéristiques sexuelles
non désirées. On conseille de passer à l’étape suivante : soit la prise d’hormones du sexe désiré. On
recommande d’attendre la majorité pour la chirurgie.


En Californie, Johanna Olson-Kennedy, directrice d’une des plus importantes cliniques pour jeunes transgenres
aux États-Unis, le Center for Transyouth and Development de l’hôpital de Los Angeles, vient de publier une
étude proposant d’abaisser l’âge pour l’ablation des seins, ce qui permettrait de réduire la « dysphorie
de
poitrine ».



« Les recommandations pour des interventions chirurgicales devraient se baser sur les besoins de
l’individu
plutôt que sur l’âge », écrit cette scientifique qui a reçu une
subvention de près de 6 millions de dollars de l’Institut de la santé américaine (NIH) pour étudier
l’impact de traitements beaucoup plus précoces sur quelques centaines d’enfants. Dans ce protocole, on vient
d’abaisser l’âge pour les traitements de 13 ans à 8 ans.


Lors d’une conférence, la pédiatre a par ailleurs déclaré que la possibilité qu’un jeune change d’idée ne
devait pas constituer un frein à des interventions chirurgicales sur les mineurs, en évoquant les doubles
mastectomies de deux transgenres de 13 ans qui avaient été bénéfiques pour leur santé mentale.

« S’ils le regrettent, ils pourront se faire
reconstruire des seins plus tard! »

Quand agir? À quelle vitesse? Si certains disent qu’il faut le faire le plus tôt possible pour éviter aux
jeunes plus de souffrances, d’autres spécialistes commencent à dire qu’il faut à tout prix éviter la
précipitation.


En janvier 2019, la revue scientifique Clinical Child Psychology and Psychiatry publiait une étude
portant sur
des cas semblables à celui de Clara, qui font volte-face.


Les auteurs travaillent au Tavistock and Portman NHS Foundation Trust, où se trouve la plus importante
clinique de genre destinée aux mineurs au Royaume-Uni. En 10 ans, le nombre de jeunes ayant frappé à leur
porte est passé de 97 à près de 2600 par année.


Ces jeunes ressentent une dysphorie de genre, un mal-être face au sexe biologique. Dysphorie de genre est
l’expression consacrée dans le domaine pour définir la discordance ressentie entre le sexe attribué à la
naissance et le genre.


Les auteurs de l’étude ont remarqué qu’un nombre croissant de jeunes présentant à l’origine toutes les
caractéristiques d’une dysphorie de genre et qui demandaient une intervention médicale ont changé d’idée au
fil des rencontres à la clinique. Les chercheurs concluent donc qu’il serait avisé de prendre plus de temps
pour évaluer avant de prescrire.


Or, la WPATH ne recommande pas un nombre minimum de rencontres avant de commencer des traitements de nature
médicale.


« D’abord, un nombre minimum de séances peut créer des barrières et décourager une réelle opportunité
d’évolution personnelle. Deuxièmement, les professionnels en santé mentale peuvent proposer un soutien
important aux clients tout au long des phases d’exploration de l’identité de genre et de l’expression de
genre, et de la possible transition », peut-on lire dans les Standards de soins de la WPATH.


Le Dr Shuvo Ghosh, responsable de la clinique pédiatrique Meraki (affiliée au CUSM), la référence dans le
domaine à Montréal, nous a précisé ceci par courrier électronique.


« Il n'y a pas de “minimum” ni de maximum de rencontres. Néanmoins, [...] on ne commence pas le processus
si
nous n'avons pas assez d'informations cliniques et que le patient n'éprouve pas une discordance importante
entre son sexe et son genre. Il est aussi important d’identifier les jeunes patients qui n'ont pas besoin
d'une future transition médicale [...] Notre approche se soucie de prévenir les possibilités d’erreur, au
mieux de nos capacités. »


Le papa de Florence est un artiste, de gauche, qui habite à Montréal. À 14 ans, sa fille lui annonce être
un garçon. Son amie d’enfance vient de faire la même chose.


« Je suis et je demeure très perplexe par rapport à ça », me confie son père. « Il n’y a jamais
eu de
manifestation de cela dans son enfance. Il est suivi par une psychologue depuis longtemps parce qu’il est très
anxieux. Sa psy n’a jamais vu de signes de dysphorie de genre. »


« Quand il me parle de ça, il se dégage comme une impression de fausseté, j’ai le sentiment de parler à
une
page Wikipédia. Le décloisonnement des genres, c’est formidable, insiste-t-il, mais là, ironiquement, j’ai
l’impression d’être au contraire face à un hypergenrisme. »


Néanmoins, Florent est accepté par ses parents. Son nom a été changé à l’école et, rapidement, un rendez-vous
est pris à la clinique de Montréal, la même que celle fréquentée par Clara.


« Après 20 minutes, une endocrinologue lui a prescrit des bloqueurs de puberté », me dit son père.
« C’est
seulement après qu’elle ait eu sa prescription que nous avons rencontré un psy. »


« La souffrance est réelle, dit la mère de Florent, mais j’aimerais bien qu’on fouille un peu du côté
psychologique avant de prescrire et de changer son corps, au lieu d’affirmer tout de suite son désir de
changer de sexe. »


Elle est tout aussi mal à l’aise avec la pression sociale, qui laisse peu de place au doute. « Si on
doute, on
est automatiquement anti-trans, et remettre la transition médicale en question, c’est perçu comme être en
faveur d’une thérapie de conversion pour les homosexuels digne des pires obscurantismes. »


Une réalité vécue de la même façon à des milliers de kilomètres de Montréal.


« Moi, je suis juive et j’ai passé ma jeunesse en Israël, mais lorsque je critiquais la politique
d’Israël par
rapport à la Palestine, je me faisais traiter d’antisémite », explique Brie Jontry, mère d’une
détransitionneuse qui vit au Nouveau-Mexique.


« Transphobe, c’est un peu la même chose. Tu ne veux pas être transphobe comme personne ne veut être
accusé
d’antisémitisme. Or, on peut critiquer Israël sans être antisémite… vous voyez ce que je veux dire? »


Brie, une universitaire de gauche, est la porte-parole d’un site de parents d’enfants trans où toutes les
questions sont les bienvenues. The 4thwavenow génère de 60 000 à 70 000 pages vues par mois.


Brie Jontry consacre à ce site, beaucoup de temps et d’énergie, sa propre expérience l’ayant beaucoup marquée.
« Il faut qu’il y ait de la place pour une discussion sereine », dit-elle.


Elle et son ex-mari avaient accepté sans problème l’affirmation de leur fille de 11 ans lorsqu’elle leur
a dit qu’elle était un garçon. Des mois plus tard, alors qu’aux nouvelles, on discute de la déclaration de
Donald Trump « Just grab them by the pussy », l’adolescente déclare à sa mère :


« Tu vois, c’est pour ça que je ne voulais pas être une femme, c’est incroyable comment on traite les
femmes
dans notre société! »


« Je lui ai demandé pourquoi elle parlait au passé », me raconte Brie Jontry de son appartement au
Nouveau-Mexique. « Elle m’a dit qu’elle ne se sentait pas vraiment comme un gars, mais qu’elle trouvait
que le
monde était bien hostile aux femmes et qu’elle a pensé que ce serait mieux alors d’être un gars. Tout cela est
si complexe. »


La question des bloqueurs de puberté mérite qu’on s’y arrête.


« En moyenne, explique le Dr Montoro, on peut prescrire ces bloqueurs dès l’âge de 11 ou 12 ans
pour
les filles et de 13 à 14 ans pour les garçons », soit avant de passer aux hormones vers
16 ans,
sinon un peu avant. « Les bloqueurs de puberté, ça permet de gagner du temps, que le jeune ne passe pas
par la
mauvaise puberté. [...] C’est alors plus facile après de faire une transition », dit le spécialiste.


Oui, ils réduisent l’anxiété, « comme des antidépresseurs », a-t-on dit aux parent
Petite beurette salope baise à la salle de sport
Ces collegues de boulot meurent d'envie de lecher ma bite dans un ménage à trois
Je voulais sentir una bonne baise et il est apparu

Report Page