Grosse Femme Noire

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Skinny, grosses, grandes ou musclées, les femmes Afro & le body shaming






Ntumba Matunga






avril 2, 2021






2 min de lecture




Body shaming et misogynoir quel rapport ?
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Tétons Marrons s’engage à être la première plateforme vers laquelle les femmes noires se tournent pour trouver une source d’informations qui est à l’image de leur existence.

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Femme à la peau marron, mère de toutes les nations, ta carnation n'est pas un frein à ton ascension.
Pour promouvoir son nouveau single, l’artiste Afro-Américaine Coi Leray a partagé sur ses différents réseaux sociaux, une vidéo d’elle dansant sensuellement sur son dernier morceau, habillée d’un bikini bleu sirène paré de strass et paillettes. Cette vidéo qui n’est pas passée inaperçue, a réussi à diviser la toile et à engendrer une grande animation. 
Une majorité des internautes laissaient entendre dans leurs interventions que le corps de Coi Leray n’était pas assez en chair pour une femme Afro. Cette dernière doit porter, de mon point de vue, une taille 32 ou une taille 34, une taille qui politiquement est acceptable selon les sociétés occidentales, mais reste étroitement rebutante selon certaines personnes issues des communautés Afro. 
Bien avant la démocratisation des fesses bombées dans le monde des femmes blanches, les Africaines et les Afrodescendantes louaient déjà un vrai culte aux rondeurs. Dans bon nombre de cultures Africaines, être une femme grosse est un signe d’opulence, c’est d’ailleurs pour cette raison que dans des pays tel que la Mauritanie , on retrouve des pratiques dangereuses de gavage pour engraisser les corps des fillettes que l’on ne perçoit uniquement comme étant de futures épouses supposées plaire à un mari. 
Être une femme noire originaire d’un territoire colonisé, c’est voir son physique systématiquement analysé et jugé selon des critères de désirabilité établis pour valider une demande masculine. Une femme blanche devra faire face à la pression des propagandes médiatiques qui entraînent une démarche obsessionnelle pour le ventre plat. Tandis qu’une femme noire, qui d’apparence est à l’opposé de l’image de la femme parfaite véhiculée par les médias eurocentristes, n’aura pas le privilège de ne penser qu’à son ventre. Fustigées dans le cadre étatique, communautaire et intime, la misogynoir monopolise l’opinion publique dans le but de créer des insécurités incurables aux femmes noires. 
Bien que la notion de misogynoir ait été inventée par la chercheuse Afrodescendante Moya Bailey , il faut savoir que le concept même de la misogynoir a été inauguré, à une l’époque précoloniale, par des hommes blancs qui l’ont universalisé et répandu sur les 4 coins de la terre. De nos jours, on entend dire que la misogynoir est le duo qui lie la misogynie à la négrophobie, chose qui est vraie, mais pour mieux comprendre le rapport qui existe entre le body shaming sur les femmes noires et la misogynoir , je vais énumérer les facteurs qui interviennent dans l’assemblage de la misogynoir . 
Dès l’invasion blanche sur les territoires Africains, la déshumanisation devient l’un des premiers facteurs instaurés dans les mentalités, ce dernier n’avait d’autre but que de décomplexer l’esclavage et déculpabiliser les tortionnaires partisans de ces pratiques. Par la déshumanisation il était convenable de penser que les personnes noires ne voyaient leur existence qu’à travers la soumission et la servitude qui permettait une objectivation de leurs corps. Dans son livre le ventre des femmes : Capitalisme racialisation féminisme , Françoise Verges parle de l’exploitation des corps des femmes noires forcées au travail et violées pour donner naissance à de nouveaux travailleurs esclaves. 
La masculinisation est un autre élément faisant également partie du procédé misogynoir. Nombreuses sont les personnes qui s’accordent à penser que la masculinisation des femmes Afro est le simple fait de mettre hommes et femmes noir-e-s sur le même pied d’égalité, or il ne s’agit pas de cela. Dans des sociétés phallocentriques, pour conserver la suprématie masculine blanche, il avait été convenu d’attribuer une “ force virile ” aux femmes noires pour inférioriser les hommes noirs et pour que lorsqu’ils se retrouvent face aux femmes de leur communauté, ils n’aient pas le privilège de faire valoir leur virilité comme tout autre homme vivant dans une société patriarcale . 
La hargne est, de manière injustifiée, un trait de caractère que l’époque esclavagiste a associé aux Africaines et Afrodescendantes . La misogynoir a répandu l’idée que nous étions constamment en colère, enragées, et désagréables, et ceci sans tenir compte de la violence quotidienne que subissent les femmes noires… 
En suivant les facteurs précédents, l’hypersexualisation s’arrange pour dépeindre les femmes Afro comme des félines assoiffées de sexe. Une frénésie sexuelle, fantasme de l’imaginaire blanc qui pousse un grand nombre d’hommes blancs à énoncer des obscénités qu’ils ne parviennent pas à contrôler à cause de l’historique de la servitude sexuelle qu’ils rattachent aux femmes noires. 
Les femmes Afro perçues comme des corps utiles à exploiter uniquement, sont évincées du champ de désirabilité car la laideur a également été associée à la couleur de leur peau. 
Tous ces facteurs sont à ce jour utilisés pour minoriser l’existence des femmes Afro mais également pour mettre en usage le body shaming . Que l’on soit grosse, mince, pulpeuse, musclée ou maigre, les hommes de tous les horizons (noirs compris) trouveront toujours le moyen de nous trouver des défauts. Les personnes de mauvaise foi diront qu’il ne s’agit uniquement des goûts de chacun, alors que les femmes noires sont, bizarrement , toujours celles qu’il faut lapider publiquement pour cause de leur apparence. 
Le body shaming sur les femmes noires n’est pas anodin, ce concept fait partie intégrante de la misogynoir qui déshumanise, objective et masculinise les femmes noires tout en les plaçant en bas de l’échelle de désirabilité. Ces violences alimentent bon nombre de complexes et incitent les femmes Afro à passer au bloc opératoire pensant que ça les rendra plus acceptable et désirable aux yeux de la société… 
Il faut savoir que même lorsqu’une femme noire entre dans les critères de désirabilité, c’est à dire lorsqu’elle a une morphologie dite A (ventre plat, taille fine, hanches développées, grosses fesses et bonnet D), et que cette dernière osera porter un col roulé et un jean slim, on lui reprochera d’être provocatrice et vulgaire car les formes doivent être cachées sous des vêtements qui ne laissent pas transparaître une seule courbe. Peu importe ta morphologie si tu es noire et femme, ton corps sera toujours proie aux jugements ! 
À cause de la grossophobie systémique des sociétés Occidentales, les femmes grosses doivent faire face à un urbanisme anti-grosses, aux carences de productions textiles, aux discriminations à l’emploi, aux violences médicales, à une hypersexualisation, à une stigmatisation et à une culpabilisation constante. La misogynoir systémique inflige les mêmes discriminations à quelques violences près et le body shaming en fait partie… Malgré ces similitudes, une femme noire et grosse, vivant dans une société occidentale, aura toujours plus de difficultés à trouver sa place dans une société raciste, misogyne et grossophobe, qu’une femme noire et mince. 
Selon Yahoo!news, FINA (la fédération internationale de natation) a rejeté une demande de la société britannique Soul Cap pour que les bonnets de bain spécialement élaborés pour les cheveux afro soient officiellement reconnus, ce qui signifie qu'ils ne pourront pas être portés par les nageuses noires lors des prochains Jeux Olympiques. Le règlement…
S'il est commun de parler de la charge mentale des femmes résidant sous le même toit qu'un homme, il est nettement plus rare d’entendre la résonance de conversations tournées autour de la charge mentale des petites filles aînées d’une fratrie. En raison du manque d’informations sur le sujet, une enquête…
Le mois de septembre que l'on prédisait prometteur et riche en bonnes nouvelles, s'est avéré être un mois tumultueux baigné d'événements aussi surprenants les uns que les autres. Les femmes Africaines et Afro-descendantes se sont, plus que jamais, vues malmenées, décrédibilisées, censurées, et livrées à elles-mêmes. Quelles formes d'expression devons-nous…



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Douze femmes noires n’ont en tête qu’une seule destination : le sexe. Leurs croupes insolentes pourraient donner des complexes à Kim Kardashian, des turgescences impérieuses s’insinuent dans les replis de leur anatomie, nous partageons avec ces pécheresses une lubrique complicité. « Oui, elle était une païenne, si cela voulait dire qu’elle était faite pour l’amour, qu’un cœur lui battait aussi dans la chatte, que son corps était un temple, une cathédrale où venaient vibrer les sons, les souffles, les trompettes de sa jouissance », proclame Bahia, l’héroïne de Païenne, nouvelle d’Axelle Jah Njiké.
Pour cette proposition littéraire insolite, Léonora MIANO nous indique que dans l’appel aux textes communiqué aux participantes, auteures du monde noir, rien ne fut dit, au-delà de la simple formulation : « Volcaniques : une anthologie du plaisir ».
L’ASCODELA, et Johanne DAHOMAIS, devenues pour une soirée unique, fournisseuses attitrées en littérature licencieuse, présentaient le 15 décembre 2017, le recueil de douze nouvelles, VOLCANIQUES, publié aux Editions Mémoires d’Encrier, en décembre 2014, sous la direction de Léonora MIANO.
Les fulgurances littéraires de nos candidates à la jouissance, respecteraient-elles cette « vérité » proclamée dès les deux premières lignes de l’extraordinaire roman de Tarun J TEJPAL « Loin de Chandigarh » : « L’amour n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est le sexe » ?
Confiées à des mains expertes, les nouvelles dévoilent des formes narratives et environnements divers. La slameuse SILEX, par exemple, dans Dedans et Dehors, enracine son écriture dans un univers décalé et mystérieux, assez angoissant, où les correspondances poétiques sont quelquefois hermétiques, peut-être pour en faire ressortir avec plus d’acuité la trame onirique lesbianique.
Les figures féminines sont tout aussi dissemblables. Toutefois, excepté Christine, issue d’un milieu populaire, les personnages proviennent d’horizons sociaux privilégiés , ou universitaires, ou se muent en « liane(s) éthéré(es) en tailleur Armani perle ».
Est-ce un signe des temps, ou une revendication féminine éternelle ? Leurs alter-ego masculins sont particulièrement virils. Dans la plupart des nouvelles, « Âgé de vingt-cinq à trente-cinq ans, le Jamal présent(e) tous les attraits du highly fuckableman ». D’un battement de cils, les pupilles de ces chasseresses enregistrent au travers d’un pantalon de smoking noir, ou du bermuda d’un déménageur, les cuisses musclées comme celles d’un rugbyman, le corps taillé en V parfait, … des torses mâles musculeux, bras et jambes bandés, des nègres aux allures d’Apollon taillés dans le bronze ou l’ébène ou l’ébonite.
Avec Nez d’aigle, dents d’ivoire de Gaël Octavia, une adolescente martiniquaise se lancera dans la quête éperdue d’un Nigérian, rencontré en Martinique, « au visage africain qui ne ressemble à ce qu’on dirait, à aucun des nègres d’ici. Elle suit la courbe de son nez d’aigle royal (finissant) par ses lèvres pleines qui découvrent l’ivoire impeccable de ses dents ».
La représentation du mâle noir sublimé, peut paraître poussée à l’extrême, mais Ta bouche sur mon épaule gauche, de Marie Dô, semble rétablir quelque peu l’équilibre. « L’homme se retourne dans la lumière. C’est toi. Cheveux blonds ou blanc clair sur la nuque…Un toi inconnu. Fièvre et glace de ton regard bleu sous le tourment du front ». A contre-courant, également, la surprenante nouvelle RAYON HOMMES de Fabienne Kanor, dans laquelle l’épouse d’un riche cadre bancaire africain, est chargée par ce dernier de faire le tour des capitales pour l’alimenter en cravates chics. Vous aurez compris que ses escapades sont aussi sexuelles, mais très ciblées. « Non pas que je sois raciste et que je ne fantasme que sur les Blancs, mais parce que je refuse de me taper huit heures d’avion pour copuler avec mes frères ».
Et en toutes circonstances, les femmes ont plus d’un tour dans leur sac pour assouvir les désirs qui les tenaillent. Dans « Un petit feu sans conséquence », de Gisèle Pineau, la nature a doté Monsieur Benoit d’un « petit fusil d’enfant en plastique mou. Il n’a jamais pu tirer la moindre balle. Un machin incapable, comme frappé d’une malédiction ». La veuve de Monsieur Benoit, sur son lit de souffrance , révèle ses déceptions à l’adolescente Sonia, elle qui attendait que quelque chose de « mirobolant » sorte de l’entre-jambes de Monsieur Benoit.
« Ses cheveux gris étaient rares et tirés en quatre choux pathétiques. Elle sentait l’urine et l’eau de cologne, ses yeux étaient vitreux, son teint sépia. La mort semblait déjà l’étreindre ».
Le contraste avec la jeune Sonia, qui veut profiter de ses vacances en Guadeloupe, sans en perdre une miette, est particulièrement réussi.
Chargée par sa mère depuis la France, de rendre visite à la vieille tante, sur son lit d’hôpital, elle peste contre la corvée imposée.
Par défi, Sonia a enfilé un de ses mini-shorts blancs et son débardeur rose sur lequel était écrit LOVE en lettres capitales noires. Sans soutien gorge, ses petits seins ronds bien fermes pointaient leurs tétons dessous le coton tendu, pareils à des mangues vertes qui promettaient de mûrir encore et encore, jusqu’à produire un jus onctueux qu’on ne se lasserait pas d’avoir en bouche.
La vieille dame, transformée en Xaviera Hollander*, initiatrice inattendue et exceptionnelle, confiera à Sonia, qu’on peut accéder au plaisir sans tromper son mari. Il y avait tant de bons samaritains, collègues de son mari, qui ne cessaient de tourner autour d’elle dès que Monsieur Benoit partait sur ses chantiers. « C’était pas un pêché d’offrir sa fente en offrande à la bouche de tous ces bons samaritains, et qui ne demandaient rien en retour ».
La femme de ménage avide de sexe et victime consentante
Dans LE DEALER, d’Hemley BOUM, Christine, fille de la campagne venue tenter sa chance à la capitale, ( Yaoundé), et habitant chez sa cousine plus fortunée, raconte avec délectation à cette dernière, que ses amants – de son patron au commerçant de la rue-, la prennent toujours à la hussarde, entre deux portes, avec des étreintes brutales.
« Ce matin, quand je suis arrivée au travail, le fils du patron m’ attendait. A peine ses parents partis il m’ a rejointe dans la cuisine, son bangala à la main si tu avais vu le truc , gros comme ça, elle se saisissait de son avant bras, et dur comme le pilon du mortier. Je nettoyais le sol quand il est entré dans la cuisine ma chère, il n’a même pas pris la peine d’enlever ma culotte il l’a repoussée sur le côte et tchouk, il m’ a enfoncé son truc. 
A midi, le patron est revenu, soi-disant pour faire une petite sieste avant d’aller travailler. C’est un vrai pervers. Il m’oblige à regarder des films X avec lui, et veut me faire tout ce qu’il voit sur son écran ».
« Je rentre ce soir, devine qui m’entraîne au fond de sa boutique ? Il n’avait pas beaucoup de temps, en cinq coups, c’était fini… Tous ces hommes vont me tuer ».
Comme en contrepoint, la jeune cousine, déjà au plus haut point émoustillée par ces confidences survoltées, accède à la sensualité par la lecture d’ oeuvr
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