Gang bang pour une fille néerlandaise salope

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Sur le tournage d’un bukkake, le X extrême


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Publié le 30 juillet 2015 à 11h00 Mis à jour
le 30 juillet 2015 à 11h00

© illustration Thomas Lévy-Lasne pour Les Inrockuptibles
Dimanche 19 juillet avait lieu le tournage d’un bukkake : une scène porno où plusieurs amateurs sont invités à éjaculer sur une même actrice. Visite dans les coulisses les plus dark du X français.
Il est un peu plus de midi lorsque l’on débarque ce dimanche 19 juillet à Carrières-sur-Seine, une petite commune paisible des Yvelines, qui ressemble à n’importe quel village français. Jimmy (tous les prénoms ont été modifiés) est le premier arrivé au rendez-vous. C’est son anniversaire aujourd’hui. Grand gaillard à la peau mate et aux épaules larges, ce jeune fonctionnaire avenant du 93 a décidé de s’offrir un plaisir particulier pour ses 27 ans.
Jimmy est venu participer à son premier bukkake, une scène porno où de nombreux amateurs sont invités gratuitement à éjaculer sur la même actrice. “J’ai beaucoup hésité avant de venir, je matais des vidéos sur internet, mais j’avais une copine donc, c’était plus compliqué , confie-t-il, un sourire complice au coin des lèvres. On a fini par se séparer pour différents problèmes, alors maintenant je me lâche, c’est bon. Je ne calcule plus rien, je profite.”
Il y a trois semaines, Jimmy s’est donc inscrit sur le site French-Bukkake, la référence du genre en France, une plate-forme de vidéos amateurs détenue par l’acteur, réalisateur et producteur Pascal OP. Il a envoyé une photo de sa bite en érection, rempli un formulaire, puis attendu fébrilement sa première invitation pour un bukkake.
“J’espère que la fille a une bonne mutuelle santé”
“J’en peux plus, mec, je sors de la salle de muscu, là. Je suis chaud bouillant. J’espère que la fille a une bonne mutuelle santé, parce qu’elle va prendre cher. Elle va chier des briques !”, trépigne-t-il, quelques minutes avant de passer à l’action.
Sur le parking qui sert de point de ralliement aux amateurs du jour, une trentaine de types arrivent au compte-gouttes, en voiture ou à pied. Certains sont venus en bande, comme Nico et Stéphane, deux jeunes amis de Marne-la-Vallée qui en sont à leur cinquième bukkake en plus d’un an. D’autres sont venus seuls, comme Karim, un trentenaire du 91 qui rase les murs et sourit nerveusement. Un groupe d’habitués se forme dans un coin. Tout le monde s’observe en silence.
Jimmy, lui, commence à flipper : “Putain, je pensais qu’on allait se marrer au moins , nous souffle-t-il à l’oreille. Regarde ça, ils font tous la gueule. Je croyais qu’on venait pour baiser, mais j’ai l’impression qu’on prépare un combat de boxe.”
Les amateurs forment un cercle et se préparent
L’atmosphère se détend enfin avec l’arrivée de Pascal OP. Lunettes noires sur le nez, boule à zéro et look de paramilitaire, le maître de cérémonie compte les présents et donne ses premières indications pour l’après-midi. Par petits groupes de cinq, les mecs sont invités à rejoindre le lieu du tournage : un garage détenu par des gitans, coincé au fond d’un étroit chemin rocailleux, loin des regards indiscrets.
Rassemblés dans l’arrière-cour du hangar, une petite décharge jonchée de carcasses de voitures, les amateurs forment un cercle et se préparent pour la bagatelle : ils palpent leur caleçon, s’isolent pour se laver le sexe avec les lingettes hygiéniques mises à disposition par Pascal OP, descendent leur fiole de whisky et enfilent des cagoules ou des foulards sur le visage pour ne pas être reconnus.
“T’imagines, si la famille ou le boulot te grillent sur internet, t’es mort en deux secondes avec ce genre de vidéo , lance Yannick, la petite trentaine. L’avantage, chez Pascal, c’est qu’on peut rester anonyme. On vient, on fait notre kif, et on repart chez nous. Zéro conséquence.”
Le bukkake commence quand Pascal OP le décide
Installée près des toilettes, dans le garage, l’actrice qui sera au cœur de la scène se prépare. Elle s’appelle Natacha Guapa. Elle a 26 ans, et elle est en colère : “J’avais demandé à Pascal OP de m’inviter deux cent cinquante mecs et là ils ne sont que trente ! Bon, ça fera l’affaire, mais quand même, je voulais exploser mon précédent record.”
Moulée dans une nuisette transparente, elle finit par rentrer en scène sous les applaudissements des amateurs, qui ont déjà presque tous dégainé leur bite. Elle défile, quelques minutes, entre les types de plus en plus agités, jette des regards suggestifs, tord ses lèvres et entame les deux premiers tours de chauffe : une caresse pour chacun, suivie par une rapide fellation, censée exciter ses partenaires pour la suite du tournage.
Dans la foule, certains s’impatientent, réclament un deuxième passage et veulent déjà jouir, mais ils sont stoppés net : le bukkake commencera vraiment quand Pascal OP le décidera. Ici, c’est lui le patron.
Figure controversée du milieu X français, où il a débuté en tant que hardeur avant de se reconvertir à la production de films gonzo, ce quadra ultraprovocateur a fait du bukkake son principal business depuis le milieu des années 2000. Il en a découvert l’existence à travers des vidéos d’importation en provenance du Japon, le pays d’origine de cette pratique à l’histoire encore méconnue.
Inspiré selon certains récits des méthodes punitives de l’époque féodale (des femmes jugées coupables d’infidélité étaient aspergées de sperme par les hommes du village), le bukkake (du verbe bukkakeru qui signifie “éclabousser d’eau”) a été popularisé à la fin des années 80 dans le porno japonais, où des codes de censure stricts imposaient aux producteurs de trouver de nouveaux concepts toujours plus barrés.
L’idée était simple, efficace : dans une pièce fermée, une femme, seule, suçait puis branlait un groupe d’une dizaine de mecs au minimum avant de se faire éjaculer sur le visage. “J’étais scotché quand j’ai découvert ces vidéos, explique Pascal OP, rencontré une semaine avant le tournage. C’est simple, moi, dans la vie, j’aime éjaculer sur la gueule de mes gonzesses. J’aime qu’elles bouffent mon sperme. Alors, là, si tu mets une quarantaine de gars, t’as un feu d’artifice. Et puis, d’un point de vue de producteur, faire tourner des amateurs, c’est quand même beaucoup plus pratique que d’appeler des vrais acteurs pros.”
Avant de lancer son fameux site French-Bukkake, dont il ne veut pas dévoiler le chiffre d’affaires (que l’on peut néanmoins estimer largement inférieur à celui de Jacquie et Michel, la référence du porno amateur français qui palpe entre 5 et 10 millions d’euros de bénéfices annuels), Pascal OP tourna ses premiers bukkake à l’arrache, dans des bois ou des espaces libertins.
“En trente ans de porno, j’avais rien vu d’aussi crade”
Il avait notamment ses habitudes au Club 88, un ancien peep-show reconverti en sex-shop situé dans le quartier Châtelet, à Paris, où l’on se souvient bien de son passage : “Dès qu’il a lancé son concept, ça a été un succès dingue ici : des mecs venaient de partout pour participer à ses vidéos , raconte un employé des lieux. Comme c’était gratuit, des gars se disaient : plutôt que d’aller aux putes, je vais tourner pour Pascal OP. Alors, il nous ramenait une faune pas possible, tous les gros dégueulasses de Paris. En trente ans de porno, franchement, j’avais rien vu d’aussi crade.”
Joe, le patron du Club 88, nuance un peu : “Il y avait des mecs affamés, des gars qui n’avaient pas l’occasion de baiser par ailleurs, mais il y avait toujours une bonne ambiance sur ces bukkake. Et Pascal maîtrisait ses bonshommes, je ne me souviens pas d’une seule embrouille…”
Ce dimanche, à Carrières-sur-Seine, aucun problème n’est pour l’instant à signaler. Après la phase de préliminaires, l’ambiance s’échauffe peu à peu dans la cour du garage, et le bukkake vire même au gang bang : l’actrice administre des fellations à la chaîne tandis que des mecs la pénètrent en missionnaire ou en levrette, tout en la traitant de “salope” ou de “cochonne”.
“Ils veulent juste se vider les couilles”
Il ne leur faut pas plus de trois à quatre minutes pour jouir. “Les gars qui viennent ici sont des chiens de la casse, ils veulent juste se vider les couilles , rigole Victor, un jeune employé de bureau qui en est à son sixième bukkake. Moi-même, si j’avais une copine, je ne viendrais pas.”
Dans la foule d’amateurs, composée ce jour-là d’une grande majorité de jeunes issus de la banlieue parisienne, tous racontent à peu près les mêmes histoires : ils sont célibataires depuis longtemps, ont abandonné l’idée de séduire une fille, ou veulent simplement expérimenter leurs désirs.
“Moi, ça ne me correspond pas, la vie en couple, aller au cinéma ou dîner au resto, ces trucs-là me rendent fou , raconte Loïc, jeune chômeur du 93 caché derrière sa cagoule. Avec le bukkake, au moins, c’est clair : tu viens, tu gicles, et basta.”
“Des meufs, j’en trouve sans problème, ça va, mais le souci, c’est qu’elles ne veulent rien faire, fanfaronne son pote Claude. La dernière fois, j’ai rencontré une beurette. On s’est vus quelque temps mais elle ne voulait pas baiser avant le mariage. T’imagines ?”
Sur les tournages des bukkake, ces mecs d’apparence ordinaire viennent chercher une excitation rapide, offerte, et sans lendemain. Ils veulent surtout exercer leur fantasme de domination, et ne plus se prendre la tête avec les questions de consentement.
“Avant, j’allais au Cap d’Agde, mais ça m’a soûlé , dit Julien, 32 ans, f idèle habitué des vidéos de Pascal OP au physique de rugbyman. Dans le libertinage, il y a encore cette idée qu’il faut séduire la meuf : si elle ne veut pas de toi, ou si tu ne plais pas à son mari, bah, tu dégages. Alors qu’ici c’est juste la boucherie : n’importe qui peut venir, la meuf ne dira jamais non.”
Le tournage du jour accueille en effet différents types de profils : squelettiques, musclés, beaux, moches, jeunes, vieux, petites ou grosses bites, tous ont été autorisés à venir baiser sans condition. Mais tous n’y arriveront pas. “C’est pas facile de s’exciter dans un endroit pareil, entouré par trente gars avec la bite à l’air”, décrit Jimmy, qui lutte depuis dix minutes pour réussir à bander et pousse de grands hurlements dès qu’il se retrouve au contact d’un autre pénis.
Il n’est pas le seul : partout dans l’arrière-cour du garage, des mecs se tirent nerveusement sur la verge pour provoquer une érection. D’autres ont déjà abandonné et sont partis à la sauvette. “C’est le plus compliqué ici : faut faire abstraction de tous les gars qui t’entourent. Moi, je ne suis pas dans un fantasme de tournante, et encore moins dans un trip homo, donc quand je viens ici, j’essaie de m’imaginer tout seul avec la fille”, assure Nico. Pour désamorcer la gêne de la situation, les amateurs se lancent alors des vannes, gonflent les muscles, chambrent les petites bites et applaudissent les meilleures performances.
“Grâce à moi, on aura évité pas mal d’émeutes en banlieue”
Quand on lui demande s’il n’a pas l’impression de faire son fric sur la misère sexuelle des banlieues, d’exploiter ces jeunes gars pour vendre ses vidéos, Pascal OP répond à sa manière, entre provoc salée et cynisme redoutable : “Alors quoi, je n’ai pas le droit de vider les couilles des cités françaises ? Grâce à moi, on aura évité pas mal d’émeutes en banlieue. Je reçois cinq à dix inscriptions par jour sur le site. Ces gars n’ont aucun moyen de baiser, et je les aide. La dernière fois, j’ai eu un vieux puceau sur le tournage. Un mois plus tard, il me disait : ‘Merci Pascal, grâce à toi j’arrive enfin à draguer des nanas.’ De toute façon, je m’en fous de ces mecs et de leur histoire. L’important, c’est qu’ils bandent.”
Le réalisateur et producteur n’a pas beaucoup plus d’estime pour ses actrices, la plupart du temps de jeunes femmes sans expérience qu’il recrute sur des réseaux amateurs et paie entre 500 et 1000 euros pour une scène. Une misère. 
“Ce sont des petites nouvelles qui arrivent, tu les vois pendant un mois, et puis elles disparaissent dans la nature , dit-il, sans le moindre soupçon d’empathie. En général, ces filles ne sont pas vraiment des foudres de guerre, ce sont plutôt des grosses cassos. Elles n’ont pas de thune, elles sont à la rue, elles cherchent du buzz, alors elles veulent se faire remarquer en tournant un bukkake qu’elles regretteront une semaine plus tard. Mais nous, on est contents : ça fait de bons vide-couilles.”
“Pascal OP est un bon gros connard”
Pour la star du X français Anna Polina, égérie Marc Dorcel depuis cinq ans, il n’y a aucun doute : “Pascal OP est un bon gros connard . La manière dont il parle des femmes me rend folle , dit-elle. Je ne sais pas dans quelle mesure les filles qui tournent dans ses vidéos ont conscience de ce qu’elles font. Je ne juge pas la pratique, attention, il y a des rapports de domination qui peuvent être excitants. Mais quarante mecs qui baisent une nana payée une misère et traitée comme un sale bout de viande, c’est proche de l’esclavage.”
Ancienne actrice à la retraite, Angell Summers s’interroge elle aussi : “On a le sentiment que les filles de ces vidéos ne savent pas où elles sont, qu’elles ignorent ce qu’elles vont vivre. Le bukkake surfe quand même sur un fantasme d’illégalité, de viol, de tournante, et il faut avoir un sacré caractère pour supporter un tel truc.”
En ce dimanche 19 juillet, l’actrice du jour, Natacha Guapa, n’affiche pourtant aucun signe d’inquiétude. Tout juste débarquée de son train, cette Nîmoise de 26 ans, actrice X et escort depuis un an, parle du bukkake comme d’un “vieux fantasme” : “J’adore être au centre de l’attention, alors me retrouver avec trente mecs qui ne bandent que pour moi, c’est un rêve. Et puis, c’est bon pour ma carrière d’escort : les gens verront que j’encaisse bien, ça me fera de la pub.”
Pendant près de deux heures cet après-midi, l’actrice va alors tout supporter dans des conditions de tournage ultraprécaires. Installée sur un étroit matelas recouvert de sacs-poubelle disposé à même le sol, elle passe d’un mec à l’autre sans pause, cherche de l’air, et se prend sur le bras la cendre brûlante d’un type qui fumait trop près.
“Une épidémie de syphilis dans le X français”
Elle enchaînera aussi une trentaine de fellations sans capote, seules les pénétrations vaginales étant protégées sur ce tournage, pour lequel aucun test de santé complet n’a été réclamé aux amateurs. “C’est un putain de scandale, et personne ne dit rien , s’énerve une actrice porno, qui préfère témoigner sous anonymat pour éviter les représailles . Comment peut-on laisser ce mec réaliser ses scènes sans capote, ni test complet ? C’est toute la profession qui se met en danger avec lui. Il y a trois ans, il avait organisé un de ces bukkake géants dans un hangar du 93, avec près de cent cinquante mecs et une seule fille. Et devinez-quoi ? Quelques mois plus tard, on apprenait qu’il y avait une épidémie de syphilis dans le X français. Je ne dis pas que c’est lui, mais ce genre de pratiques contribue à tuer le porno.”
La santé, la protection de ses actrices, Pascal OP n’en fait pas vraiment un souci : “Rien à foutre de tout ça, c’est pas mon problème , dit-il. Les filles ne vont pas réclamer des tests à tous leurs partenaires lorsqu’elles vont en soirée libertine, non ? Il faut arrêter avec cette hypocrisie.” Il est bientôt 16 heures à Carrières-sur-Seine, et le bukkake touche à sa fin.
Natacha Guapa est toujours au centre de l’arrière-cour du garage, en train de prodiguer les dernières fellations de la journée. Son visage est désormais presque entièrement recouvert de sperme. Ses yeux sont rouges. Pascal OP tient alors une idée pour conclure sa vidéo : “On va laver la gonzesse à la pisse, allez, on fait une scène uro”, lance-t-il devant une assemblée médusée. Une dizaine de mecs s’exécutent vite devant la caméra et urinent sur l’actrice qui fait mine d’y prendre plaisir. Stéphane détourne le regard : “Ça devient trop hardcore pour moi. Je ne donne pas dans ce genre de pratiques.”
La foule se disperse peu à peu, tandis qu’un petit groupe se réunit à l’entrée du garage pour débriefer la journée. Il faut parler maintenant. Jimmy ne se remet toujours pas de ses problèmes érectiles. Il fulmine contre “le matelas tout pourri” et promet de faire mieux la prochaine fois. Loïc lance un débat sur les performances de l’actrice, dont tout le monde s’accorde à vanter le courage.
“Pour tourner une scène pareille pendant deux heures, et avec autant de gars, c’est une sacré professionnelle , observe Nico. Elle a dû toucher au moins 6000 balles pour l’après-midi.” Lorsqu’on leur dit que le salaire de la fille se situe probablement davantage entre 500 et 1000 euros, les mecs tombent des nues et se murent dans le silence pendant quelques secondes. Pensent-ils au déroulement de la journée ? Se souviennent-ils de ce que l’actrice a traversé ? Nico reprend la parole : “Dites, les gars, vous ne trouvez pas que la fille était un peu sèche vers la fin ?” 
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