Frère et sœurs prenant leur pied

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Frère et sœurs prenant leur pied






dimanche 21 août 2022  Édition : Algérie & Canada

Lamia Siffaoui
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Ils se battent, s’insultent et se déchirent. Les relations conflictuelles entre frères et sœurs inquiètent souvent les parents. Le pédopsychiatre Marcel Rufo les décrypte pour nous.
Bercés par le mythe des familles unies, on met au monde deux ou trois enfants en rêvant de leur offrir, pour la vie, des amis fidèles, des bras solidaires, des sources de tendresse inépuisables. On se voit dans Les Quatre Filles du docteur March et on se retrouve avec les frères Dalton.
« Je suis totalement désemparé, avoue Michel, 37 ans, père de trois enfants âgés de 7 à 12 ans. Pas un repas sans insultes, pas un dimanche sans bagarre… Ils font peser une véritable chape d’agressivité sur toute la famille. J’oscille entre les tentatives d’arbitrage, les claques, les punitions. Rien n’y fait. J’ai l’impression qu’ils se détestent. »
« Il ne faut surtout pas penser que deux enfants qui se disputent ne s’aiment pas, commente le pédopsychiatre Marcel Rufo. La fratrie est une guerre physique, affective, verbale : les petits veulent égaler, voire dépasser les grands, qui, de leur côté, mettent tout en œuvre pour préserver leur suprématie. »
Cela commence dès la naissance du deuxième enfant, celui qui vient prendre la place de son aîné dans la vie de la famille et, imagine-t-il, dans le cœur de ses parents. Bébé pincé discrètement, menacé d’être étouffé sous un oreiller, gribouillé sur un dessin parce que « raté », ou encore les questions dérangeantes : « Dis maman, c’est quand qu’on le rend ? »… En général, cela se tasse avec beaucoup d’amour et d’attentions. Mais pas toujours.
Dans l’expression d’une violence entre frères et sœurs, il faut chercher… les parents : désir d’attirer toute leur attention, de capter leur temps de présence, de rompre avec le cercle vicieux des comparaisons malsaines…
« J’ai treize mois d’écart avec ma sœur, raconte Maryse, 38 ans. Aux yeux de mon père, elle était la plus belle, la plus intelligente. Évidemment, elle en rajoutait, me rabaissait tout le temps. Alors je m’en prenais à elle, je la tapais. Chaque fois, elle allait se plaindre et je recevais une raclée. Aujourd’hui, je sais que je faisais ça pour attirer le regard sur moi. Je voulais qu’on m’aime, et, après tout, même à travers les coups, mon père s’intéressait à moi. »
L’adulte qu’est devenue Maryse n’a pas trouvé d’autre moyen pour réussir à s’évader de ce cercle infernal que la fuite : « Cela m’a pris vingt ans mais j’ai enfin rompu. Mes parents vivent loin de moi, près de ma sœur. Il n’empêche, je continue à ressentir une culpabilité terrible. Je n’arrive pas à me pardonner ma brutalité. Et pire, je la porte encore en moi. »
On a parfois le sentiment que les enfants sont de plus en plus violents. C’est une idée fausse, assure Marcel Rufo : « Ce ne sont pas les enfants qui sont plus violents, ce sont les parents qui prêtent plus d’attention à ces sentiments.
Dans les années 50-60, les enfants avaient tellement peur de l’autorité parentale qu’ils n’osaient pas exprimer leurs rivalités. Aujourd’hui, les enfants se sentent autorisés à le faire. D’autant que les familles, de plus en plus sensibilisées au développement psychique de l’enfant, sont réellement à l’écoute. »
Dans cette violence qui s’exprime entre frères et sœurs, le comportement familial tient une place importante. Pourquoi serait-il interdit de traiter son petit frère de « gros nul » alors que c’est comme ça que maman parle à papa ? Sans compter les blessures non cicatrisées dont certains adultes continuent de souffrir : « Si les parents pouvaient revenir en arrière, réfléchir et ressentir à quel point ils n’ont, eux-mêmes, pas soldé leurs conflits avec leurs parents ou leurs frères et sœurs, sans doute comprendraient-ils mieux la violence qu’ils ont transmise à leurs enfants », explique Marcel Rufo.
Lisianne, 24 ans, a souffert de l’agressivité de son frère : « Avec le recul, j’ai compris qu’il reproduisait l’attitude de mon père, d’une exigence terrible à son égard. Il devait être le meilleur en tout, le plus fort partout. Conséquence : soit mon frère reproduisait avec nous ce qu’il vivait avec papa, soit il se défoulait pour masquer sa souffrance et sa solitude. Son amie m’a appris un jour qu’il était rongé de culpabilité. Mais jamais il n’en a parlé. Nous faisons comme si cette violence n’avait jamais existé. Pourtant, j’aimerais tant lui dire que ce n’était pas sa faute, qu’il se débattait avec ses propres blessures. »
D’autres n’oublient pas et ne pardonnent jamais. Comme Sandrine, 45 ans, dont rien n’efface la rancœur à l’égard d’un frère brutal : « Toute ma vie est marquée par cette violence : il a gâché mon enfance, il m’a empêchée d’exister. Aujourd’hui, je continue à voir mon frère. Je pense que je maintiens le lien pour protéger mes parents, pour entretenir le mythe de la famille unie. Mais je le déteste, j’ai toujours des envies de meurtre à son égard. »
« Rien ne nous oblige à aimer un frère ou une sœur, intervient Marcel Rufo. Il faut toujours rompre avec les liens douloureux. Mais, en famille, c’est plus difficile parce que les parents souffrent terriblement d’une fratrie désunie : ils l’interprètent comme la preuve de l’échec de leur parentalité. Et l’enfant en rupture culpabilise. »
Le temps répare les fratries meurtries
Pourtant, les choses peuvent changer. Elora, 17 ans, raconte : « Enfant, avec mon frère, qui a deux ans de plus que moi, les insultes, les bagarres, parfois assez violentes, étaient quotidiennes. Coups de pieds, coups de poings, nous n’arrêtions pas de nous provoquer. A l’adolescence, mon frère a commencé à voir en moi une complice. Aujourd’hui, certains soirs, nous nous retrouvons dans sa chambre jusqu’à des heures tardives et nous parlons de nos amis, de nos amours… Si l’on nous avait dit, alors que nous nous tapions tout le temps dessus, que nous finirions par nous entendre comme ça, nous aurions eu de la peine à le croire ! »
« Avec le temps, les fratries deviennent le lieu des souvenirs, celui d’un passé vécu ensemble, conclut Marcel Rufo. Une fraternité réussie, c’est quand on devient l’ami de son frère ou de sa sœur. »
« Eduquer un enfant, c’est canaliser son agressivité »
L’agressivité des enfants laisse démunis de nombreux parents. Dans son essai L’Agressivité (Bayard), la pédiatre Edwige Antier tente de montrer comment répondre à cette violence.
La violence entre frères et sœurs peut-elle laisser des traces ?

Edwige Antier : Les rapports entre frères et sœurs sont des rapports souvent cruels qui laissent des blessures profondes, des peurs de l’autre qui perdurent dans la vie d’adulte : une femme battue par son compagnon peut porter en elle les marques laissées par un frère aîné violent. Le maltraitant comme le maltraité reproduiront, toute leur vie, ce qu’ils ont vécu enfant.

Qu’est-ce qu’une bagarre “normale” entre frères et sœurs ?

Edwige Antier : C’est la bagarre déclenchée pour attirer l’attention des parents, pour envahir leur espace. Ce n’est pas un rapport entre eux, c’est un rapport à vous. Vous avez envie de lire, téléphoner à une amie, préparer le dîner : ils s’immiscent pour vous en empêcher.
Proposez un dérivatif : un jeu, une émission de télé, une balade… Ne laissez surtout pas la bagarre s’installer. Parce que, lorsque la tension aura monté, vous rentrerez dans cette violence. Vous crierez, vous frapperez. Et vous ancrerez chez l’enfant le sentiment que la violence est un mode de communication comme un autre.
Si les dérivatifs ne fonctionnent pas, séparez les enfants. Chacun dans une pièce différente, si possible fermée à clef. De cette manière, c’est vous qui fixez les limites, qui ouvrez et fermez la porte. Beaucoup de parents s’offusquent à l’idée de ce geste qu’ils jugent agressif. C’est toujours moins agressif qu’une gifle, qui tombe sous le coup de l’exaspération et qui n’est jamais un bon moyen de poser des limites.

Edwige Antier : Lorsqu’il y a domination de l’un des enfants sur l’autre, lorsque la violence est récurrente, prolongée et répétée sur le même enfant. Il faut prêter attention à la domination et à la cruauté qui se dégagent des jeux. On fait boire la tasse au petit frère dans la piscine, on l’étouffe, on l’écrase en se couchant sur lui… à la limite de la maltraitance.
Les parents doivent alors essayer de mettre des mots sur ces actes : « Faire boire la tasse à quelqu’un, ce n’est pas un jeu, c’est dangereux. » Mais surtout, ils ne doivent pas avoir peur de consulter un pédiatre ou un pédopsychiatre. En tête à tête avec l’enfant, les professionnels peuvent lui demander pourquoi il a envie de tordre le cou à son frère ou à sa sœur, lui expliquer l’ambivalence normale de ses sentiments, entendre qu’il a envie de le voir mourir… Les parents, non.
Violaine Gelly
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« Je ne suis pas revenu pour revenir
Je suis arrivé à ce qui commence. »

Tels sont les vers de Gaston Miron tirés de L’homme rapaillé que Pierre Dansereau, mon frère aîné, met en exergue de son autobiographie. Intitulée Projets inachevés , elle raconte ses jeunes années jusqu’à son mariage. Pour se remémorer son passé, mais non pour s’y fixer, Pierre dit d’où il vient, qui il est, où il va et les projets qu’il nous invite à continuer. Quelle mine d’or qu’un récit d’enfance pour comprendre le sens d’une vie!
Jean-Paul Sartre affirme qu’on ne peut rien dire de la vie d’un homme tant qu’il n’est pas mort. Pierre est décédé le 28 septembre. On l’enterra le 5 octobre, jour de son anniversaire de naissance, dans cette terre qu’il a tant explorée. Il allait fêter ses 100 ans… après plusieurs mois de déracinement, d’arrachement à sa résidence [1] , de souffrances morales. Les derniers mois, on l’a même tenu attaché… Lui, homme de liberté, en état de contention! On pourrait graver sur sa tombe, comme on le faisait pour les premiers martyrs chrétiens : né le… et l’on inscrivait le jour de leur mort. Comme dit Hegel, le jour de sa mort est aussi le jour de sa naissance. Oui, Pierre est « arrivé à ce qui commence »!
Entre-temps, il a beaucoup travaillé. Il a bien préparé ce qui commence ou ce qui cherche à commencer… D’autres diront mieux que moi son apport scientifique. Permettez-moi de vous confier plutôt quelques composantes affectives, poétiques, symboliques, qu’on ne trouvera peut-être pas dans son héritage d’homme de science à strictement parler. Je voudrais témoigner ici de la dimension mystique de sa personnalité. Je parlerai d’abord de l’importance qu’a prise la Gaspésie de notre enfance à travers la prévalence du thème de l’oiseau : oie sauvage, cormoran, goéland, fou de Bassan. C’est là que Pierre a contribué à me réconcilier avec le charnel alors que j’étais en pleine adolescence menacée de puritanisme. Il m’a initié à la sexualité des fleurs en effeuillant sensuellement des marguerites ou des roses dont il dégustait les pétales; ou en me faisant collaborer à la fabrication de ses herbiers et à l’identification de différentes espèces de plantes et d’oiseaux dont il m’expliquait, dans l’enthousiasme, la diversité des mœurs.
On a beaucoup écrit sur mon frère. La biographie qu’il préférait était une bande dessinée publiée dans le magazine Les Débrouillards , en mai 1999. Elle commençait par le choc amoureux (la chute d’un ange, oserais-je dire) qu’il éprouva à l’âge de cinq ans en découvrant la Gaspésie, l’émerveillement devant sa nature et le questionnement scientifique qu’elle provoqua chez lui.
Mais la grenouille, comme celle qui a tout appris au grand biologiste Jean Rostand, ne lui avait pas encore révélé la réponse scientifique sur la variété et la solidarité des espèces… au-delà de la compétitivité darwinienne (le struggle for life ).
À l’été 1974, il me céda la petite maison saisonnière qu’il possédait à Percé. En septembre, il m’offrit une agate gaspésienne insérée dans le trou d’un grand carton. Il avait dessiné tout autour un immense rocher Percé dont l’agate figurait la faille qui laisse passer la lumière. Je l’ai trouvée à l’automne en allant fermer la maison; il l’avait installée dans une fenêtre qui donnait sur le soleil levant. Ce qui m’amusa vivement, c’est que sa femme et lui, dans une belle complicité, avaient échangé leur rôle dans l’offrande du cadeau. Françoise, la peintre, avait inventé les mots et Pierre, l’écrivain scientifique, avait tracé le dessin. Tout autour du rocher, dans un souci pédagogique d’artiste naïf, il avait représenté le cycle des fous de Bassan : à gauche, les fous naissaient de la mer et montaient fièrement vers le ciel; en haut du rocher, ils planaient librement; à droite, ils replongeaient dans la mer en fermant progressivement leurs ailes. Au bas du rocher, Françoise avait inscrit : « J’ai des millions d’années et mes artères sont de calcaire. » En guise de signature, Pierre avait ajouté un vers de l’ Hymne à la Beauté de notre cher Baudelaire : « Je suis belle, ô mortels, comme un rêve… de Pierre. »
L’importance ou la signification des oiseaux dans le cycle de nos vies ne devait pas en rester là. Pour bien la dire, tant la chose me trouble encore, on me permettra de citer le blogue Internet de mon fils Patrice, lequel lui a servi de conseiller et de secrétaire dans la rédaction de son autobiographie. Le mardi 27 septembre, la veille du décès de mon frère, Patrice écrit :
« Plus que jamais l’automne brille aux couleurs de l’été. Depuis quelques jours, je suis surpris et enchanté (avec une pointe de cruelle nostalgie) par le passage des oies qui préparent leur lente et longue migration […] C’est probablement sous ces couleurs, ces sons et cette “contemplation” que mon oncle Pierre en profitera pour nous quitter. J’ai eu la chance de pouvoir le visiter à l’hôpital ce matin et de lui murmurer quelques mots sans qu’il ne puisse ouvrir les yeux cependant. L’infirmière présente nous a parlé de quelques heures… Je lui ai souhaité de réintégrer ce bonheur pour lequel il nous (“nous”, c’est-à-dire, notre grande famille) disait doués; doués pour le bonheur… J’aime à partager son avis. J’entends d’ailleurs en cette minute, son rire si juvénile. “L’austérité joyeuse”, c’était son concept qui lui allait à ravir… Croisera-t-il les oies sauvages bientôt? Bonne route, Pierre. »
Ce même jour, je marchais sur la promenade de Percé le long de la mer en compagnie de Lise, ma femme. Je lui confiais mon regret que Pierre, dont nous n’avions pas de nouvelle récente, ne soit pas là avec nous pour partager nos projets d’avenir en ce coin de pays qui nous tient à cœur. Arrivés au point où nous devions remonter vers notre maison qui avait été la sienne, nous fûmes intrigués par un grand oiseau solitaire que nous n’avions jamais vu à Percé. En nous approchant, j’ai nettement identifié une oie sauvage curieuse et aucunement effarouchée. J’eus la vive sensation que c’était lui… qu’il était là comme je l’espérais… qu’il reprenait contact avec un coin de pays qu’il aimait tant! Cela me devint vite une conviction.
Au lendemain du décès de Pierre, Patrice, avec qui, entre-temps, j’ai parlé de cette expérience étonnante, notait dans son blogue :
« Il nous a quittés un peu avant minuit, à la veille de la Saint-Michel. Il nous laisse un formidable héritage et beaucoup de raisons d’espérer. Il se sera échappé des contraintes du monde comme l’homme libre qu’il a été, il aura déjoué les contentions qu’on a voulu lui imposer comme l’homme libre qu’il est resté et il se sera envolé, en prenant le temps de survoler et de visiter les lieux et les êtres qu’il a aimés, comme l’homme libre qu’il est toujours.
Il est mort les pieds nus, comme l’écologiste qu’il était. Pour les autres raisons d’espérer, allez voir ou revoir le film que son cousin, Fernand Dansereau, lui a consacré. »
Par la suite, j’ai reçu plusieurs photos de cette outarde esseulée, entre autres, par Line Goyette, une amoureuse de la nature et habitante de Percé [2] . Ayant déjà été son étudiante, elle connaissait et appréciait énormément mon frère. Lorsqu’on lui a raconté l’histoire de la bernache, l’émotion l’a envahie… Comme moi, elle n’a aucun doute de la lecture qu’il convient d’en faire. En photographiant le lever du soleil dans la mer, entre le rocher et l’île Bonaventure, elle a capté un énorme nuage qui, étonnamment, évoque une outarde en plein vol.
En regardant attentivement plus bas, à environ onze heures au-dessus du soleil levant, on discerne une outarde qui s’apprête à amerrir. Est-ce la même? On n’en a pas vu d’autres à Percé. S’agit-il d’un oiseau blessé par des plombs, se demande un chasseur, et qui repartira quand il sera guéri? Une hypothèse scientiste qui n’exclut pas d’autres niveaux de lecture. Restons critiques face à la science. Rappelons la réplique d’Hamlet que Freud opposait aux objections rationalistes du psychanalyste Ernest Jones qui se scandalisait de sa ténacité à s’occuper de matières soi-disant futiles comme la télépathie : « Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que dans toute ta philosophie [3] . »
Pendant plusieurs jours (du 27 septembre au 5 octobre), des habitants de Percé ont vu la bernache déambuler seule (phénomène inusité), puis, s’envoler vers l’île et en revenir, comme Pierre aimait le faire… elle n’était donc pas vraiment blessée, ou du moins, pas blessée à mort… On pouvait l’approcher, la nourrir; elle était conviviale comme Pierre l’était, ne faisant aucune discrimination, qu’il converse avec un pêcheur, un évêque ou un premier ministre. On croit qu’elle a profité de grands vents qui ont balayé Percé, les 6 et 7 octobre, pour s’envoler vers d’autres cieux… comme Pierre!
La bande dessinée à laquelle je référais prend tout son sens : Pierre est vraiment devenu libre comme il le souhaitait déjà à cinq ans! Il a appris à voler en surfant sur toutes les connaissances.
Cette interprétation qu’il faut bien qualifier de « poétique », sinon de « spiritualiste », ne me semble aucunement trahir l’apport écologique de mon frère à la société, ni le souci scientifique qui animait ses recherches. Au contraire, elle est conforme à ses intérêts culturels et humanistes; elle pourrait s’inscrire, selon moi, dans les « projets inachevés » qui le préoccupaient ces dernières années. Car si Pierre arborait un petit côté anticlérical, il n’était sûrement pas antireligieux. Il avouait se sentir plus proche de la spiritualité de François d’Assise que de la dogmatique de Thomas d’Aquin. C’était un homme de foi, de bonne foi dans le sens noble du mot. Malgré ce que l’humain a d’inquiétant
Un mec à la plage et plein de filles
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Brune plantureuse chevauchant un long rondin

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