Fille de l'époque coloniale se font baiser

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Fille de l'époque coloniale se font baiser
Publié
le 29/08/2014 à 00:00 , Mis à jour le 28/10/2014 à 17:49
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« Bons baisers des colonies » expose les images stéréotypées des femmes indigènes produites par les colons pour assouvir leurs fantasmes ou leur curiosité. Visite guidée avec la commissaire de l'exposition présentée aux Rencontres d'Arles.
Elles posent, seins nus, droites ou docilement assises. Les femmes indigènes ont longtemps fait figure d'attraction sur les cartes postales que les colons envoyaient à leurs familles restées en France. Ces photographies pleines de grâce ont pourtant répandu des représentations erronées de ces femmes. Inventées pour répondre à la curiosité ou au fantasme d'une société occidentale centrée sur le désir de l'homme. Ainsi, le colon exhibe sa concubine d'Indochine, les seins des femmes du Maghreb et les corps noirs des femmes "sauvages" d'Afrique. C'est cette violence coloniale que montre l'exposition "Bons baisers des colonies", au programme des Rencontres d'Arles jusqu'au 21 septembre. Rencontre avec Safia Belmenouar, commissaire de l'exposition.
Lefigaro.fr/madame.– Comment ont été construites ces images biaisées et stéréotypées des femmes des colonies dans les cartes postales ? Safia Belmenouar.– Les registres de représentation et de fantasme changent selon les aires géographiques. Pour l'Indochine, les colons considèrent qu'il y a une histoire, une civilisation plus proche d'eux. Le terrain du fantasme n'est pas le même puisque les Asiatiques vivaient souvent en ménage avec le colon, dont la femme était restée en métropole dans un premier temps. La congaï apportait sa connaissance du pays. Leur union était installée mais un peu cachée. Puis, quand les femmes des colons ont rejoint leurs maris en Indochine, ces congaïs ont été répudiées. En Afrique noire, les cartes postales présentent des plans serrés, de plein pied, on est dans un registre anthropologique qui suscite la curiosité, la fascination voire la répulsion à cause de la couleur de peau. Tout cela est trop différent pour susciter le fantasme des colons. Au Maghreb, où les femmes et les hommes sont séparés , l'union avec un colon était très mal vue. On est dans l'idée d'une société qui se refuse, qui se dérobe.
D'où le fantasme de pénétrer dans un lieu inaccessible : le harem… Oui. En toile de fond, la peinture orientaliste du XIXe siècle avait déjà offert un terreau fertile à cette représentation et à ce stéréotype. Ces cartes postales en sont la déclinaison photographique, en quelque sorte. La mise en scène de la femme " mauresque " joue des mêmes codes orientalistes, en les accentuant. On retrouve les tapis, les narguilés comme alibis ethnologiques, puis les poses d'odalisques . Pour le colon, il suffirait de passer la porte pour retrouver ces femmes. En réalité, ce genre de harem n'existe pas.
D'autres éléments ont-ils été inventés pour répondre à ce fantasme ? Les seins nus sont l'élément le plus prégnant et visible de la femme mauresque inventée. Elle est représentée de deux façons : voilée et dénudée, l'une étant l'envers de l'autre. On montre ainsi un attribut érotique purement occidental, dont il n'est pas question dans la culture maghrébine. Ce dénudement est une forme de violence vis-à-vis d'une culture qui distingue fortement espaces public et privé.
Existent-ils des cartes postales mettant en scène des hommes ? Oui, mais elles représentent plutôt des paysans ou des petits métiers, des scènes typiques de la vie quotidienne.
Quels étaient les auteurs et les destinataires de ces cartes postales ? Tout le monde. Quand on lit les messages au dos, ils n'ont aucun rapport avec l'image. La carte postale est juste une missive parmi d'autres entre les gens des colonies qui envoient des nouvelles à la famille restée en métropole. Quelques-unes semblent dire tout de même : " regardez ces femmes nues qui nous attendent au Maghreb ".
Cette pratique va-t-elle perdurer jusqu'à la fin des colonies ? La circulation des cartes postales coloniales connaîit son apogée vers 1930. Certaines réalisées en 1910 sont rééditées, avec d'autres couleurs et figent ainsi la représentation que l'on a des colonies pendant vingt, trente ans. Puis la production diminue et à la fin de la seconde guerre mondiale , elles se font plus rares. Les colonies commencent à demander leur indépendance, on change de représentation.
Comment avez-vous trouvé et réuni ces cartes ? Le marché de la carte postale possède bien des sous-catégories… Les coloniales sont faciles d'accès : on en trouve encore au marché aux puces ou sur eBay. C'est ainsi que je les ai collectionnées. Ce qui est amusant, c'est que le prix diffère selon le type d'image. Et évidemment, les femmes mauresques dénudées sont les plus chères.
Elle le compare à un arbre, force de vie. Il contemple en elle la quintessence de la féminité et le courage. Nous les avons réunis, en exclusivité, pour la sortie des Volets verts, de Jean Becker. Fulgurant.
La photographie questionne le rapport de l'homme à son environnement et son rôle dans la destruction de la planète. La preuve en deux expositions présentées dans le cadre des Rencontres d'Arles 2022.
Le travail de la photographe et plasticienne française, inspiré par les climats anciens, questionne notre relation à l'environnement.
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La femme indigène, fantasme colonial
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Chaque semaine, le Groupe de recherche Achac, en partenariat avec CNRS Éditions et les Éditions La Découverte, vous propose un article du livre en open source . L’objectif, ici, est de participer à une plus large diffusion des savoirs à destination de tous les publics. Les 45 contributions seront disponibles pendant toute l’année 2020.
Découvrez cette semaine l’article de Jennifer Anne Boittin, historienne, professeure associée à l’Université d’État de Pennsylvanie (États-Unis), Christelle Taraud, historienne, enseignante dans les programmes parisiens de Columbia University et de New York University. Cet article s’intitule Érotisme colonial et « goût de l’Autre » et analyse l’image de la femme et de l’homme orientaux dans l’univers littéraire et artistique allant des années 1830 aux années 1920. Cette contribution participe d’un programme plus vaste destiné à étudier les relations entre sexe et imaginaires coloniaux.
Le Groupe de recherche Achac met également à disposition, ici, une séquence vidéo du colloque « Images, colonisation, domination sur les corps » qui a eu lieu le 3 décembre 2019 au Conservatoire national des arts et métiers. Découvrez l’intervention de Delphine Diallo, plasticienne et photographe franco-sénégélaise, qui analyse ici, une œuvre de sa création La chronique coloniale . Vous retrouverez cette image commentée dans sa version originale au sein de l’ouvrage Sexe, race & colonies. La domination des corps du XV e siècle à nos jours , (La Découverte, 2018).
Article 1 « Érotisme colonial et « goût de l’Autre »» issu de la partie 5 Spectacles, nouveaux territoires de l’érotisme, cinéma et mises en scène de l’ouvrage Sexualités, identités & corps colonisés (p.395-405) *
© CNRS Éditions / Éditions la Découverte / Groupe de recherche Achac / Jennifer Anne Boittin & Christelle Taraud ( Sexualités, identités & corps colonisés , 2019)
1. Érotisme colonial et « goût de l’Autre » [ 1]
Jennifer Anne Boittin et Christelle Taraud
À première vue, l’érotisme colonial semble recouvrir un imaginaire assez simple – voire simpliste – alimenté par des figures stéréotypées, telles l’odalisque de harem, dévoilée par le regard du peintre ou bien la « Négresse » à demi-nue, immortalisée par l’objectif du photographe, participant de ce que Edward Said définissait, en 1978 déjà, comme la construction d’une « altérité féminine », exotisée, érotisée et sexualisée par un Occident blanc et viriliste [2] . Cependant, l’érotisme colonial ne se limite pas à cette représentation, par des hommes blancs, de femmes « Autres ». Il concerne aussi les hommes entre eux et met en scène un véritable homo-érotisme, comme le montre par exemple, dans le contexte de la Tunisie française, les photographies de jeunes « éphèbes indigènes » prises, entre 1904 et 1914, par Rudolf Lehnert et Ernst Landrock [3] .
Construit par et pour les colonisateurs, l’érotisme colonial ne peut pourtant être réduit, là encore, à cette seule vision. Car il en existe un autre versant, moins connu et moins médiatisé, lié à l’existence d’un mouvement contraire – que l’on pourrait nommer « Occidentalisme » – altérisant le dominant devenu, à son tour, « Autre », et qui, ce faisant, renverse la dynamique présupposée d’un pouvoir colonial omniscient et univoque.
Cet autre érotisme colonial produit par les « Autres » justement – et non plus seulement subi par eux/elles –, tout en invitant à un échange moins asymétrique, raconte aussi une autre histoire : celle de fantasmes, de désirs et de plaisirs mutuels incluant tous les citoyens et les sujets des Empires, y compris les métropolitains qui en sont aussi une composante essentielle. Les productions de l’érotisme colonial et ses circuits de diffusion ont donc ainsi toujours été multidirectionnels, s’incarnant tant dans des textes et des images que dans des individus et des groupes circulant à travers les Empires coloniaux et entre leurs métropoles.
Un érotisme colonial « traditionnel » : masculin, élitaire, blanc
De la traduction des Mille et Une Nuits par le Français Antoine Galland, en 1704 – qui se répand dans la foulée, en Angleterre, sous le titre de Arabian Nights’ Entertainments – à celle du Kama Sutra par le Britannique Sir Richard Burton en 1883, ce sont d’abord les grands textes érotologiques de l’Arabie et de l’Asie orientales qui ont été mis au service d’une certaine vision exotique et érotique de l’« Autre ». Cette vision participe alors largement d’une envie de liberté, d’inventivité et de raffinement sexuels – auxquels ces textes invitent évidemment – d’autant plus recherchée, notamment par les élites masculines qui prennent le pouvoir un peu partout en Europe au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, que l’idéologie bourgeoise qu’elles produisent et promeuvent, tout à la fois, apparaît comme fort pudibonde.
Dans un siècle marqué, en effet, par la schizophrène austérité victorienne – « l’impériale bégueule » dont parlait déjà Michel Foucault dans son Histoire de la sexualité en 1976 [4] , si éloignée des libertins du XVIIIe siècle qui, tels Choderlos de Laclos et Donatien de Sade, avaient nourri, de leurs textes, l’imaginaire érotique des hommes de leur époque [5] –, l’exotisme érotisé des « indigènes » offre un dérivatif vital aux hommes en [mâle] d’aventures sexuelles pittoresques. Cet « érotisme de l’Ailleurs » qui, dans le premier XIXe siècle, trouvait souvent son exutoire principal dans la « fugue sociale », auprès de la courtisane ou au sein du bordel, où le bourgeois « s’encanaillait » avec une fille du peuple, « racialisée » elle aussi, se voit rapidement doublé, à mesure que les Européens voyagent, explorent et conquièrent des continents entiers, de relations intimes avec des femmes « indigènes », là-bas et ici.
En effet, dès les débuts du XIXe siècle, des femmes « Autres » viennent ajouter leur touche « d’exotisme lubrique » au vaste et prolixe marché de la chair. Dans les maisons de tolérance des métropoles coloniales, on commence, en effet, à retrouver certaines d’entre elles. Et même si leur présence est encore anecdotique à Paris, comme le signale Alexandre Parent-Duchâtelet – sur les douze mille sept cents filles soumises de la capitale en 1816, seules onze venaient d’Afrique, dix-huit de la Caraïbe (Guadeloupe, Martinique, Haïti) et des Amériques (Guyane française…) et deux d’Asie [6] –, elle participe évidemment d’un imaginaire érotique qui se nourrit du désir d’ Ailleurs comme le montre, par exemple, la pièce écrite par Guy de Maupassant, au printemps 1875, À la feuille de rose. Maison turque [7] .
Un désir si prégnant qu’il s’incarne aussi, dans les métropoles coloniales, au sein de la population féminine blanche. Dans l’ensemble de l’Europe, des femmes vont, en effet, s’approprier les motifs érotiques de cet orientalisme masculin, élitaire, et blanc pour se faire une place dans leurs sociétés, se construisant, au passage, pour certaines d’entre elles, de véritables carrières sur la base d’identités empruntées à l’outre-mer. Ainsi, la Russe Ida Rubinstein, qui se fait connaître en France, en 1909, grâce à son interprétation de la danse des sept voiles – emprunté à l’œuvre d’Oscar Wilde, Salomé – qu’elle termine nue devant son public. En 1910, dans la foulée de son interprétation de Salomé, elle joue dans Shéhérazade , un ballet basé sur les Mille et Une Nuits, qui fera, lui aussi, un triomphe. Aux côtés d’Ida Rubinstein, on trouve aussi la Néerlandaise Margaretha Geertruida Zelle – dite « Mata Hari » – qui, avant d’être arrêtée et exécutée comme « espionne » à la solde des Allemands en 1917, avait ravi Paris, la France, et l’Europe avec ses « danses javanaises » à l’exotisme érotique assumé.
Le Paris de la Belle Époque s’est également enflammé pour deux beautés japonaises : les actrices Sada Yacco – qui, avec la pièce La Geisha et le Chevalier , jouée au Théâtre de l’Athénée en 1901, subjugue les spectateurs, un succès dont Pablo Picasso et André Gide se feront l’écho – et Hanako, qui se produit lors de l’Exposition coloniale de Marseille en 1906, dont les danses fascinent tout autant, notamment le sculpteur Auguste Rodin dont elle deviendra, par la suite, le modèle. Enfin l’écrivaine Elissa Rhaïs, – née Rosine Boumendil en 1876 à Blida, en Algérie, juive et donc française –, éduquée dans une école catholique et se faisant parfois passer, pour mieux vendre ses romans, pour une « musulmane ayant fui un harem ». La mode orientale et suggestive que celle-ci choisit pour construire son personnage lui permet de jouer d’une sensualité informée par son passé algérien et de trouver ainsi sa place dans les cercles littéraires parisiens fascinés par le « pittoresque » de sa figure.
Construit, par étapes, tout au long du XIXe siècle, cet érotisme exotique se nourrit aussi, dans les espaces colonisés, d’histoires d’« amour impossible », à très forte connotation sexuelle, voire pornographique, narrées par la littérature tous genres confondus. Des histoires mettant en scène des Européens et des Algériennes, des Égyptiennes, des Turques, des Indiennes, des Indonésiennes, des Japonaises, des Tahitiennes, des Kanaques… La correspondance privée des hommes du XIXe siècle, particulièrement dans les milieux littéraires, nous renseigne d’ailleurs sur le développement de cet érotisme dans les sociabilités masculines de l’époque.
Ainsi des Lettres d’ Égypte de Gustave Flaubert où ce dernier raconte à son ami Louis Bouilhet, dans un langage d’une grande crudité, les nombreuses relations sexuelles de son voyage en Orient (1849‑1850) : « […] Nous sommes maintenant, mon cher Monsieur, dans un pays [la basse Égypte] où les femmes sont nues, et l’on peut dire, avec le poète, comme la main. Car pour tout costume, elles n’ont que des bagues. J’ai baisé des filles de Nubie qui avaient des colliers de piastres d’or leur descendant jusque sur les cuisses, et qui portaient sur leur ventre noir des ceintures de perles de couleur : en se frottant contre elles, cela vous fait froid au ventre […] [8] . » À la littérature, privée ou publique, s’ajoute – et parfois même accompagne – une importante iconographie qui constitue l’autre grand corpus de l’érotisme colonial au XIXe siècle. La peinture, quoique réservée alors à un cénacle de privilégiés, est alors l’un des supports majeurs de son expression.
Par l’exposition de la nudité d’abord : celle-là même qui étonne et émoustille tant Gustave Flaubert en Égypte. Une nudité incarnée, vibrante et « réelle », à l’opposé de celle des déesses et des saintes abstraites, qui se laisse d’autant mieux voir qu’elle est supposée « consubstantielle » des femmes « Autres » ici figurées. Une nudité qui, parce qu’elle est rare en Europe, en dehors de la sexualité vénale, est alors, à elle seule, puissamment érotique. Ainsi, de la magnifique toile de John Webber, Poedua, the Daughter of Orio (1784) qui sera en Angleterre, comme ailleurs d’autres peintures en Europe, prélude à de très nombreux autres tableaux qui vont bientôt associer celle-ci – pensée comme « originelle » dans ce cas précis – à des caractéristiques érotiques telles la lascivité, la luxure, le stupre, la licence, l’orgie, le saphisme… Une nudité que l’on ne peut plus regarder alors, tant le regard est devenu voyeur, que par le trou de la serrure, à l’image du fameux Bain turc (1859‑1863) de Jean-Auguste-Dominique Ingres.
Cet érotisme colonial qui s’exprime de plus en plus massivement par l’image s’« ethnicise », alors, en même temps qu’il se « crapulise ». L’évolution à l’œuvre, visible déjà, par exemple, dans l’Odalisque (1862‑1866) d’Édouard Manet qui figure une Orientale à la pause lascive, diadème de travers et sein débordant de la djellaba, va faire passer progressivement les hommes de la sidération à l’encanaillement. De la peinture à la photographie, dont le développement, dans la seconde partie du XIXe siècle, va durablement révolutionner le rapport à l’image, s’opère ainsi un glissement, progressif mais pérenne, d’un érotisme exotisé « soft » à un imaginaire pornographique de bordel, brutal et vulgaire.
C’est que, en dévoilant et dénudant à des échelles de plus en plus vastes des femmes « indigènes » jusque-là peu visibles (Maghrébines, Moyen-Orientales, Asiatiques, Caribéennes), en objectivant et en érotisant à l’extrême la nudité des « Autres » (Africaines, Américaines, Océaniennes…), les réduisant, toutes, in fine , à des caricatures « obscènes » et « grotesques », les Européens, en produisant un érotisme agressif (particulièrement visible dans la pornographie interraciale produite dans les ateliers photographiques en Europe et notamment à Paris), profondément inégalitaire, sexiste et raciste, ont appauvri leurs fantasmes et amoindri leurs désirs. Et ce faisant, ils ont aussi humilié, dans la foulée, par une domination sexuelle sans précédent, des sociétés entières au travers des femmes figurées, objectivées et « consommées » dans le réel comme au travers des mots et des images.
Le phénomène est particulièrement visible dans le cadre des « exhibitions humaines » qui fleurissent, un peu partout dans le monde, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Nourrissant une industrie du spectacle en plein essor, celles-ci présentent dans le cadre d’expositions universelles et/ou coloniales – à Amsterdam (1883), Paris (1889), Chicago (1893), Barcelone (1896), Bruxelles (1897), Osaka (1903)… – des « sauvages » dans une (semi)-nudité fortement exotisée qui devient un puissant ressort de leur commune érotisation. Ainsi est-on passé d’un imaginaire érotique virtuel – alimenté par la littérature, la peinture, la photographie, la carte postale et bientôt le cinéma – à une vision « réelle », et incarnée, de l’altérité érotisée féminine. Aussi bien dans les « exhibitions humaines » stricto sensu – comme le montre la fascination trouble pour les « métisses boer-hottentotes », photographiées par Pierre Petit, au Jardin zoologique d’acclimatation à Paris en 1888 – que dans les « spectacles exotiques » – comme ceux des Amazones du Dahomey dont plusieurs troupes sillonnent l’Europe dans les années 1890‑1900 –, l’effroi et/ou la stupéfaction que provoquent ces « mises à nu », par leur puissance d’attraction, participent largement à l’érotisation des femmes « Autres ». Ainsi en est-il, pour ne prendre que deux exemples paradigmatiques du phénomène, de la Sud-Africaine Saartjie (
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