Fantasme Arabe avec Chris Moon

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Fantasme Arabe avec Chris Moon

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Infokiosque virtuel de la Bibliothèque Anarcha-Féministe de Toulouse
Lire le texte sur le site de Jef Klak
Si les Arabes sont une vieille obsession française, les visions fantasmées qui en ont découlé sont le fruit d’une longue histoire. Dans Mâle décolonisation (Payot, 2017) l’historien Todd Shepard revient sur le moment particulier qu’a constitué à cet égard l’après-guerre d’Algérie. Il y retrace comment, de 1962 à 1979, l’homme arabe est devenu en France une figure omniprésente dans les débats de société les plus divers, consubstantielle aux positions politiques de l’extrême droite comme de l’extrême gauche, et façonnant des mouvements de libération homosexuels et féministes. C’est à l’aune de l’étude de cette période unique que les formes contemporaines de racisme s’éclaircissent.
Qu’est-ce qui fait que, jeune historien américain, tu t’es intéressé à la France et à l’histoire algérienne de la France en particulier ?
J’ai vécu ma première expérience en France pour une année d’étude, à 16-17 ans, à Sin-le-Noble dans le Nord. C’était en 1985, et il s’est très vite avéré que la famille qui m’hébergeait était sympathisante du Front national. Le premier jour, j’ai eu le malheur de parler négativement de l’empire colonial, et cela a été suffisant pour que le père dérive sur le fait que selon lui il n’y avait rien de raciste à dire que les Arabes étaient des voleur⋅ses et les Noir⋅es des paresseux⋅ses, car « c’étaient des faits ». Je connaissais bien sûr le racisme envers les Noir⋅es aux États-Unis, mais je ne comprenais pas pourquoi il parlait des Arabes… Je suis parti dans une autre famille quelques mois plus tard, car cela ne se passait pas très bien, puis suis finalement rentré aux États-Unis.
Ensuite j’ai fait des études plus orientées vers les questions de genre et de sexualités, ce qu’on appelle aujourd’hui les queer studies . Plusieurs personnes m’ont poussé à inscrire ma thèse en histoire française plutôt qu’en histoire américaine pour obtenir plus facilement une bourse de recherche. Il fallait trouver un sujet et c’est là que je suis tombé sur l’histoire de la fin de la guerre d’Algérie, qui est finalement devenue la base de mon premier livre.
Très vite, certains questionnements m’ont rappelé des pistes explorées par les études sur le genre et les sexualités aux États-Unis dans les années 1990 ; notamment un effort pour penser les limites d’une démarche communautaire tout en essayant de conserver leur esprit critique, et la nécessité de prendre en considération des questions et des personnes qui ont été marginalisées.
Une question m’intéressait particulièrement : comment arrivait-on à expliquer après 1962 que les Algérien⋅nes n’étaient pas français⋅es ?
Dans les années 1950, l’idée que les Algérien⋅nes ne pouvaient pas être français⋅es n’était défendue que par une petite partie de l’extrême gauche, et bien sûr par une grande partie des Algérien⋅nes. Alors que dans les années 1990, il n’y a plus que l’extrême droite qui soutient cela.
Comment une idée bascule-t-elle de l’extrême gauche à l’extrême droite ? En essayant de répondre à cette question pour mon premier livre, 1962 : Comment l’indépendance algérienne a transformé la France , je suis tombé sur énormément d’archives, de discussions qui portaient sur la sexualité, souvent de manière explicite, comprise surtout à travers la question de la virilité.
Les stéréotypes orientalistes, et notamment l’orientalisme [1] sexuel, c’est-à-dire les représentations sur la prétendue sexualité des « Orientaux », existaient depuis longtemps. La question était : comment ces stéréotypes se redéfinissent-ils après la chute de l’empire colonial ?
Je crois que ces données sont primordiales pour comprendre comment on efface encore aujourd’hui le rôle de l’Algérie dans l’histoire française.
Pourquoi l’homme arabe obsède-t-il tant en France ?
D’abord, il faut savoir que l’homme arabe dont on parle beaucoup en France, in fine , c’est toujours l’homme algérien.
L’Algérie a une importance particulière pour la République française, et notamment pour la cinquième, car celle-ci existe en grande partie à cause de la guerre d’Algérie. Mon premier livre montre la manière dont la France a géré l’après-1962 en redéfinissant les frontières de la nation pour pouvoir en exclure les Algérien⋅nes.
Ceux et celles qu’on appelait à l’époque les musulman⋅es et qu’on pourrait appeler les Berbères et les Arabes, avaient la pleine citoyenneté française depuis 1958. Il fallait donc les en exclure et légitimer leur sortie de la nation. Cette exclusion a des impacts à la fois sur les institutions de la République, mais aussi sur qui est français⋅e juridiquement. J’essaie de tracer l’importance de ce basculement.
Tu cites dans ton livre cette phrase de Cornelius Castoriadis : « Entre les Algériens et le Français, il y a un couteau. Et ce couteau, c’est tout l’imaginaire français sur les Maghrébins, les Algériens en particulier, à la fois sur le plan du meurtre, et sur le plan sexuel. » Pourrais-tu tenter de définir cet imaginaire ?
Beaucoup d’éléments de l’imaginaire occidental de l’Orient datent des croisades, et furent ensuite renouvelés avec les menaces ressenties par les colons pendant la colonisation.
En disant cela, Castoriadis fait référence à Albert Camus et à Meursault, personnage de L’Étranger armé d’un pistolet contre le couteau de l’arabe : cette confrontation est celle de la civilisation contre la barbarie.
Cet imaginaire est un mythe qui a pour fonction d’expliquer la difficulté des Algérien⋅nes à se soumettre à l’occupation française. Se focalisant notamment sur les femmes, le voile, le sérail, il met en avant l’idée qu’il y a une lutte pour prendre le contrôle des femmes. Le couteau est emblématique de cette barbarie qui empêcherait les femmes de sortir, et qui refuserait la civilisation.
Cet imaginaire est très mobilisé pendant la guerre. Il s’agit objectivement d’une situation de violence importante dont les victimes de masse le sont par des armes modernes françaises : mitraillettes, bombardements au napalm, etc. Pendant cette période, des gens meurent aussi de faim au cours des déplacements forcés ou dans les camps de regroupements.
Mais les images qui ont été les plus vues en France sont celles de ladite « barbarie algérienne » : des femmes éventrées, et des hommes égorgés ou émasculés aux mains des prétendu⋅es fellaghas. L’idée a été véhiculée que les Algérien⋅nes utilisaient des armes sauvages pour faire des ravages, iels sont dénué⋅es d’humanité dans le récit constamment mis en avant en France. Les outrages au corps, certes réellement subis par des Européen⋅nes, étaient un phénomène tout à fait marginal dans ce conflit et sont pourtant devenus l’image typique des violences faites par les Algérien·nes aux Français⋅es.
Cela va ancrer l’idée de l’Arabe brutal et violent, qui meurtrit le corps des Français⋅es à l’aide de son couteau. Cette image recycle l’imagerie antibolchévique de l’homme au couteau entre les dents pour suggérer ce qui menacerait la France, c’est-à-dire « l’invasion arabe ». Au même moment, on voit d’ailleurs se réactiver l’imagerie antisémite avec des représentations d’Arabes aux nez crochus.
Dans les sources, c’est frappant. D’ailleurs, des gens dans le cinéma [2] pour moitié maghrébins, écrivent en 1977 dans Libération un texte où ils parlent explicitement de « l’homme au sexe couteau » pour décrire l’ensemble des stéréotypes néfastes qui accablent les hommes arabes en France dans les années 1970.
Tu développes le concept de l’ érotisme de la différence algérienne . Quelle est donc la part de la sexualité dans cet imaginaire de la barbarie arabe ?
Il n’y a rien de spécifiquement français dans l’idée d’assigner des excès sexuels à la figure de l’autre, c’est présent dans presque toutes les cultures contemporaines. Michel Foucault a notamment montré comment aux XIX e et XX e siècles la sexualité était devenue un moyen de compréhension de qui nous sommes et de qui sont les autres.
À ce niveau, l’Histoire est dense entre la France et l’Algérie. Par exemple dès les années 1820, juste avant l’invasion d’Alger et de ses alentours, on constate dans la presse française une explosion de récits sur la traite des blanches, liés aux « corsaires barbares », qui vont notamment cibler les viols et parler d’esclavage de femmes et de garçons européens dans les sérails d’Alger. Montrer à quel point des « barbares » menaceraient les Européen⋅nes et les Français⋅es, notamment par leurs attaques sexuelles sur leurs enfants et leurs femmes, est une manière de préparer le terrain de l’invasion. Cette représentation est différente de celles qui prévalent avant la colonisation, et juste après. Dans les années 1830 par exemple, donc au moment de l’invasion, ce sont plutôt les visions du sérail, du luxe, de l’Algérie comme un espace de vice, de sexualité, de licence, de plaisirs étrangers ou illicites à la France qui reviennent. L’Algérie est moins présentée comme une menace que comme un fantasme, ce qui incite les gens à s’y rendre.
Ce va-et-vient est constant sur toute l’histoire coloniale : d’un côté, les Algérien⋅nes sont vu⋅es comme bizarres, extrêmes, dangereux⋅ses, et de l’autre on les considère comme excitant⋅es et proposant des plaisirs qui nous sont inconnus.
Au début, ce qui a attiré mon attention, et qui va devenir le sujet de mon deuxième livre, ce sont les développements de cet imaginaire orientaliste pendant la guerre.
La gauche accusait l’armée, les Pieds noirs et la droite d’être soit en proie à une hyper virilité qui expliquait leur violence, soit au contraire de manquer de virilité. Par exemple, les tortionnaires français sont dépeints dans des textes comme La Gangrène [3] , comme des hommes manquant de virilité, des sadiques poussés à toucher les corps algériens par une homosexualité refoulée.
La droite pro-Algérie française va cibler les anti-impérialistes comme des « pédérastes, des gens qui veulent se faire prendre par les Algériens, qui n’ont pas les couilles pour défendre la France et la civilisation occidentale ».
Dans les deux cas, les arguments, les termes ou les images sont pris directement dans tout ce dispositif d’orientalisme sexuel ciblant la sexualité masculine, mais sont aussi utilisés contre d’autres Français au nom de la défense ou du rejet de l’Algérie française.
Dans Mâle décolonisation , je commence avec la fin de la guerre d’indépendance. On observe alors un retour en force, chez les défenseurs⋅euses de l’Algérie française, de descriptions des Arabes puisant dans ce répertoire orientaliste sexuel – alors que les principaux ressorts utilisés pendant la guerre relevaient plutôt de l’anticommunisme, et faisaient référence à l’islam, à « la barbarie », au « racisme des Algériens », etc.
Comment l’extrême droite, que tu décris plus affaiblie en 1962 qu’en 1945, va-t-elle se servir de l’homme arabe et de la menace notamment sexuelle qu’il représenterait pour reprendre pied dans le débat public ?
À la fin de la guerre, l’extrême droite est confrontée à cette question insoluble pour elle : comment la France a-t-elle perdu ? Selon le récit qu’elle a conçu, la défaite est une humiliation, et elle va la décrire en termes de viol. C’est à ce moment-là que l’image de l’Arabe très viril, violent, vorace et violeur fait son retour et qu’elle est jumelée avec l’image du Français efféminé, incapable de se défendre, inverti. Charles de Gaulle est présenté comme incapable d’être un homme. Cette animalité de l’homme arabe, décrit par l’extrême droite comme doué des attributs physiques de l’homme, mais dénué de ses qualités comme l’esprit ou l’intelligence, lui sert à expliquer la défaite de la France.
La figure miroir de l’Arabe éphèbe disparaît peu à peu, et ce sont alors les Français qui sont décrits comme manquant de virilité.
Encore aujourd’hui, cela reste parfois la seule raison avancée par l’extrême droite pour comprendre la perte de l’Algérie, on la retrouve dans les livres mêmes récents de Patrick Buisson par exemple.
Ceux qui vont devenir « la nouvelle droite » (Alain de Benoist, Dominique Venner, Jean Mabire et d’autres) vont soutenir l’idée qu’il faut en finir avec les discours de victimisation des Algérien⋅nes et changer de sujet pour se fixer sur le présent et se débarrasser d’une « nostalgérie » très présente. Afin de détourner l’attention d’un passé qui ne lui est guère favorable et de se faire une nouvelle place dans les débats politiques, cette frange de l’extrême droite met donc en avant la France actuelle ; elle propose pour cela le thème de « l’invasion algérienne » du pays.
La sexualisation à outrance des Arabes faisait partie de ce projet politique. Pour l’extrême droite, c’est à la fois une croyance et un outil dont l’instrumentalisation est explicite et discutée même dans sa presse.
Dès les années 1960, ces discours mettent en avant la criminalité arabe, et plus particulièrement leur prétendue violence sexuelle : le vice en général, les maladies vénériennes, le viol, la drague homosexuelle vont être décrits comme importés en France par les Algériens, et c’est à ce moment-là que l’on va commencer à parler d’« Arabes ».
En 1968 se produit une synthèse de ces propos : alors que l’extrême droite mettait principalement en cause de Gaulle et la Cinquième République, elle va se mettre à cibler les gauchistes pour les traiter de minets, de faux révolutionnaires. Elle va fantasmer des liens entre les gauchistes et « l’invasion arabe » et c’est en scandant ce thème qu’elle va pouvoir se rapprocher de la droite plus classique, gaulliste.
Très vite, des discussions anti-Arabes explosent, couplées à une violence plus directe. L’été 1973 notamment est marqué par une explosion de violence anti-algérienne, particulièrement dans le sud de la France. Cette année-là, cinquante-deux personnes arabes ou perçues comme telles sont assassinées [4] .
De l’autre côté du spectre politique, tu montres comment l’extrême gauche va mettre en avant un tout autre homme arabe pour servir son projet politique.
Effectivement. L’autre spécificité de la période, c’est l’émergence d’un homme arabe comme modèle de résistance.
Après 1968, l’extrême gauche va se tourner vers la révolution algérienne et fantasmer cet homme héroïque arabe qui résiste à l’impérialisme français, au capitalisme. Elle va chercher à s’en inspirer pour penser une virilité révolutionnaire capable de changer le monde.
L’extrême gauche s’inspire de l’Algérie, bien sûr, mais elle s’intéresse aussi à Nasser [5] , qui est vu comme un chantre de l’anti-impérialisme, tandis que la question palestinienne devient omniprésente.
L’homme arabe va alors servir de modèle pour contrecarrer l’image d’une classe ouvrière de plus en plus perçue comme trop consumériste et pas assez révolutionnaire. Le travailleur immigré arabe va être vu comme celui qui peut apporter la révolution.
Cette figure est évidemment gravement problématique : on ne peut réduire quiconque à un modèle.
Là encore, c’est le retour d’une longue histoire : l’arabophobie a toujours existé de pair avec une arabophilie, comme l’antisémitisme avec le philosémitisme – une histoire toujours fondée sur l’idée que « ces gens-là sont différents de nous ». Iels pourraient être meilleur⋅es ou pires, mais tout se passe comme s’iels ne pouvaient jamais simplement être des gens, dotés d’une multiplicité de façons d’être.
L’arabophilie suppose par exemple que les Arabes sont plus proches de la nature, moins réprimés, plus libres, notamment sur le plan de la sexualité. La spécificité de cette valorisation de l’homme arabe héroïque est qu’elle le présente comme une incarnation de la virilité révolutionnaire, c’est-à-dire politique. Sa façon d’être homme répondrait à des difficultés que le monde moderne fait peser sur tout le monde.
Comment être homme dans un monde où tout est industriel, où l’on est à la fois coupé de la réalité et individualisé ?
Mâle décolonisation relate l’épuisement de ce rapport, l’impossibilité de le tenir sur le long terme. Des deux histoires, l’une – à gauche – va s’épuiser, tandis que l’autre – celle de l’extrême droite – ne va cesser de gagner en vigueur. C’est cette confrontation qui, je crois, donne sa spécificité aux années 1960 et 1970.
Comment, selon toi, la figure de l’homme arabe a-t-elle aidé à façonner les identités gay en France ?
Il existe une longue histoire de l’érotisation de l’Arabe chez beaucoup d’auteurs qui s’identifient comme homosexuels ou qui en parlent : André Gide, Henry de Montherlant ou Pierre Loti par exemple, repris après la Seconde Guerre mondiale par d’autres comme Jean Genet. Souvent, cela va de pair avec une fixation sur le garçon arabe, objet de fantasme.
Dans les années 1970, un mouvement, le Fhar (Front homosexuel d’action révolutionnaire [6] ) a utilisé l’image de l’homme arabe révolutionnaire pour la plaquer sur celle de l’homme arabe, décrit comme disposé à avoir des rapports sexuels avec des homos. Le mouvement va parler de cela comme d’un phénomène très présent en France et essayer de lui donner une portée politique, nécessaire dans le contexte de la gauche radicale pour présenter le mouvement homosexuel comme révolutionnaire et légitime. Le Fhar va s’appuyer sur le discours des autres mouvements d’extrême gauche (hors PC), qui considèrent que les Arabes sont révolutionnaires, et va se prévaloir d’un rapport réel et particulier à eux que d’autres à gauche n’ont pas.
En mars 1971 est publié le « Manifeste des 343 », qu’on a appelé le « manifeste des 343 salopes ». Signé par des femmes revendiquant d’avoir avorté, il a marqué l’histoire française. En avril 1971, le Fhar publie dans la revue gauchiste Tout ! (tirée à 50 000 exemplaires à l’époque) un manifeste disant « nous sommes plus que 343 salopes, nous nous sommes fait enculer par des Arabes ». Cette récupération est aussi très explicite dans une autre publication liée au Fhar, datée de 1973 : 3 milliards de pervers, la grande encyclopédie des homosexualités , dont la partie centrale s’intitule « les Arabes et nous » ; le « nous » désignant les homosexuels.
Pour le Fhar, ces rapports sexuels sont politiques, car ils prennent place dans le contexte particulier du racisme colonial. Les Arabes subissent les effets du colonialisme qui continue de miner et de définir leur vie en France même après la décolonisation, et qui les poussent vers la « misère sexuelle ». Mais comme le monde arabe est, selon beaucoup de ses militant⋅es, « plus ouvert », cela les « autoriserait » à chercher des partenaires masculins.
Les membres masculins du Fhar vont prétendre que les hommes arabes en France sont prêts à coucher avec eux dans un rapport d’homme à homme efféminé, actif/passif pour des raisons contextuelles. Pour eux, cela permet d’indiquer comment il faut combattre et créer des liens entre des groupes qui sont séparés. Chacun a des désirs, ces désirs sont politiques, et en l’occurrence pour des raisons historiques, certains désirs sont complémentaires. Le « nous nous sommes fait enculer par des Arabes » renvoie à une possibilité créée des deux côtés par une situation d’oppression et de répression.
Ce côté politique est évidemment très problématique, mais il disparaît assez vite des arguments mis en avant par ces militant⋅es.
Ce qui est intéressant, c’est que pendant l’émergence de ce mouvement gay, au moment donc où croît l’affirmation que le monde sexuel se divise en deux – hétéros et homos –, l’homme arabe sert de contre-modèle à ce binarisme à peu près partout : dans la presse, les romans, les pièces de théâtre, la presse porno, la presse politique, mais aussi chez les auteur⋅ices grand public. Il est présenté comme ayant une autre façon de gérer la vie sexuelle, où tout est possible tant qu’il joue le rôle actif. Encore une fois, il est présenté d’une façon positive, mais comme étant fondamentalement différent.
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