Excusez-moi je ne suis plus la petite fille de papa

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Envoyer de l'amour : Le Mot d'Amour



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Trouver les bons mots pour écrire une lettre
Un père, c’est souvent un modèle de force et de courage, un phare dans la nuit, un point de repère. Le rôle de père est d’une importance capitale ; il apporte autant d’amour et d’équilibre que l’ amour maternel . Le lien père-enfant s’accompagne souvent de fierté, de besoin de reconnaissance. Il faut parfois du temps, attendre l’âge adulte pour pouvoir exprimer à son père toute sa gratitude et son amour par des remerciements. Il y a parfois beaucoup de pudeur dans le lien au papa. Mais il n’est jamais trop tard pour les mots d’amour , quel que soit le contexte. Et pour qu’il ne soit pas trop tard, voici 10 lettres pleines de reconnaissance pour son père pour dire merci papa. 10 exemples pour le remercier de son amour, sa présence, sa force, son éducation, la transmission de ses valeurs. 10 moyens de lui dire merci et je t’aime papa.
Quand tu es devenu un père à ton tour, tu as juré que tu ferais les choses différemment de ton père et de ton grand-père avant toi avec tes enfants. Et tu l’as fait. Tu as tenu cette promesse solennelle faite à toi-même, à ta conscience. Tu es un père aimant et présent, un père qui n’a pas peur de dire ce qu’il ressent. Un père à la fois fort et vulnérable, mais jamais dur ou faible. Jamais méchant, distant, rabaissant, violent. Ton rôle de père, tu en as fait un défi, un enjeu, une raison de vivre.
Je sais maintenant que je suis adulte combien ton enfance a été difficile. Quel est ce modèle d’éducation que tu as reçu et comme cela aurait été facile et logique hélas que tu reproduises le même schéma parental et éducatif. Mais tu as fait les choses différemment. Comme tu as juré à maman de le faire, et ce pour chacun de tes enfants. Merci papa d’être la preuve que rien n’est impossible dans la vie, qu’on décide de qui l’on veut être, de la personne qu’on souhaite devenir. Et qu’être père, c’est être un homme qui sait pleurer, qui sait aimer, qui est toujours là.
J’ai réalisé à quel point tu es un modèle dans ma vie. Depuis l’enfance, je te regarde avec des yeux remplis d’admiration. Je pensais que c’était normal, que tous les pères étaient comme ça. La vie m’a appris que ce n’est hélas pas le cas et combien j’ai de la chance de t’avoir pour père. Oui je me suis rendue compte que ta bienveillance, ton courage et ta présence discrète mais forte sont inestimables pour moi. Tu es celui grâce à qui j’ai pu me construire, pousser droite, les pieds bien enracinés mais avec l’esprit ouvert aux autres et à la vie.
Grâce à toi, j’ai appris le courage, la valeur du travail mais aussi la bonté d’âme et la justice. Tu es le bâton à partir duquel je mesure la grandeur d’un homme, et le modèle grâce auquel j’ai choisi mon mari. Alors je veux te dire merci papa. Sans qu’il y ait besoin d’une occasion spéciale, merci d’être ce père exemplaire, ce modèle, ce papa. Merci d’avoir toujours été là pour moi. C’est grâce à toi que je suis devenue celle que je suis aujourd’hui. Si je suis heureuse et épanouie, c’est grâce à toi.
Je me prépare à ton absence en ce jour si particulier. Celui de ton premier anniversaire que je passerai sans toi car tu es à présent loin de moi. Ton temps sur terre est passé sous mes yeux, tellement vite, trop vite. Je donnerai tout pour te serrer encore une fois dans mes bras. Ton esprit restera à jamais dans mon cœur. Je peux te sentir quand le soleil réchauffe ma peau et quand le vent joue avec les feuilles des arbres. Je te sens tout autour de moi comme une présence rassurante.
Et je sais que tu feras toujours partie de moi, que tu seras toujours une part de mon âme et de mon cœur. Même si tu n’es plus là… Tu seras toujours mon père adoré, mon plus grand mentor, le premier homme de ma vie. Mon amour pour toi est sans fin. Je suis éternellement reconnaissante pour tout ce que nous avons partagé, pour tout cet amour que tu m’as donné. Merci papa et que tu ne sois plus là ne change rien au fait que ce jour est le tien. Il l’a toujours été et le sera aussi longtemps que je vivrais. Et même après, éternellement. Bon anniversaire papa, je t’aime.
La personne que je suis aujourd’hui, elle existe grâce à toi. Forte, courageuse et humble à la fois. En tout cas je m’y efforce. Je te donne ma parole que je poursuivrai sans crainte mes rêves les plus fous. Je laisserai toujours ma lumière briller, je n’abandonnerai jamais et je ne reculerai jamais devant ce en quoi je crois. Car je sais que tu ne voudrais pas qu’il en soit autrement. Tu sais, je suis honoré d’être ton enfant car tu m’as donné ta force et ton courage, ta détermination et ta pugnacité. Grâce à toi, je ne vois pas les obstacles comme une épreuve insurmontable mais comme une chance de me surpasser.
Et puis je veux te rendre fier de l’homme que je suis devenue grâce à toi. C’est un hommage que je veux te faire, pas simplement par devoir, mais aussi et surtout par amour. Je veux te dire merci, papa, d’avoir fait de moi une personne forte, de m’avoir donné suffisamment de toi pour te ressembler un peu. Et je te promets de toujours faire ta fierté, de ne jamais te décevoir et de poursuivre mon chemin fort des valeurs que tu m’as inculquées. Merci pour tout papa, du plus profond de mon cœur.
Tu te souviens, quand j’étais petite fille, je voulais tout faire comme toi ? Bricoler, réparer la voiture, rentrer le bois pour la cheminée, faire du vélo, aller au potager, lire des livres sans images… Un autre père aurait peut-être dit que certaines de ces activités n’étaient pas faites pour une petite fille, mais pas toi ! Non, toi, tu m’emmenais avec toi, j’ai appris à me servir d’un tournevis, à porter le petit bois, à reconnaître les légumes, à faire du vélo alors que je marchais à peine et à reconnaître des mots avant de savoir lire à l’école.
Et j’étais si fière d’être comme toi, de savoir faire les choses comme toi ! Et je le suis toujours, on se ressemble tant, papa et pour moi c’est une grande joie ! Toi et moi, nous sommes pareils. Me regarder, c’est comme te regarder et je ne voudrais pas qu’il en soit autrement. Si tu n’étais pas ce père si présent, je ne serais pas devenue la femme que je suis. Alors ici, maintenant, à l’aube de mes trente ans, alors que je vais bientôt être maman, je te remercie. Merci d’être mon père. Je t’aime papa.
Être parent , père ou mère, c’est un rôle de tous les instants. Ce n’est pas seulement soigner, aider, aimer, c’est aussi transmettre. De l’amour et des valeurs. Celles qui font la force et l’identité d’une famille. L’amour, la justice, la compassion, l’humilité, le devoir, la bienveillance, l’ouverture d’esprit. Tu m’as appris tout cela. Oui, tu m’as appris à être juste, humble, gentille, mais aussi indépendante, ouverte au monde et un peu rebelle pour ne pas céder devant le mal, l’injustice, l’oppression. Grâce à toi, j’ai hérité de valeurs humaines importantes qui me tiennent à cœur.
Et je fais ainsi les choses selon mon âme et conscience, toujours avec cette petite question dans la tête : « que ferait papa » ? Je m’efforce de reproduire ce que tu m’as appris, mais tout en restant moi-même. Je suis fière de l’éducation que vous m’avez donnée, maman et toi, fière de véhiculer les valeurs de la famille et de pouvoir m’en servir au quotidien. Avec mes enfants, vos petits-enfants, dans mon travail, avec les autres, je m’efforce d’être la meilleure version de moi-même pour te rendre fier et être fière de moi. Alors merci pour toutes ces belles valeurs que tu m’as transmises, papa.
Je sais maintenant à quel point le rôle de père peut être difficile à certaines étapes de la vie. Petits enfants, petits soucis ; grands enfants, grand soucis… Nos enfants sont notre raison de vivre, notre plus grand bonheur mais ils peuvent être aussi notre plus grande source d’inquiétude et de frustration. Et c’est pour leur bien qu’il faut mettre des limites, instaurer des règles, faire preuve d’autorité et de fermeté. Aujourd’hui que je suis père à mon tour, fort de cette éducation juste que tu m’as donnée, je veux te dire merci papa. Oui, merci d’avoir été un père à la fois juste et sévère quand il le fallait, tout en restant aimant et bienveillant.
Merci de m’avoir dit non, de n’avoir pas cédé au chantage affectif, à ma crise d’adolescence. Je sais que si je suis devenu l’homme que je suis aujourd’hui et surtout ce père, c’est grâce à toi. Il y a des leçons de vie dont on tire les enseignements plus tard. Mais il n’est jamais trop tard pour exprimer sa reconnaissance et sa gratitude. Alors merci papa de m’avoir donné une bonne éducation. Merci pour tout, je te dois beaucoup pour celui que je suis devenu.
Notre vie n’a pas été celle de la majorité des gens et je réalise tous les jours à quel point tu as été et tu es toujours un père incroyable. Petite, tu étais déjà mon super-héros, et crois-moi, cela n’a pas changé aujourd’hui. Et cela ne changera jamais. L’absence d’une maman est une chose dont on ne se remet jamais totalement, c’est une évidence. Mais grâce à toi, j’ai connu la joie et le bonheur, et pas seulement la tristesse et le deuil. Oui grâce à toi, ta présence, ton dévouement, ton courage, j’ai pu grandir, me construire tout de même et ne pas sentir chaque jour qui passait le poids de ce manque d’amour maternel.
Bien sûr, maman m’a manqué et me manquera toujours mais ton amour a compté double, ton amour a sauvé mon enfance et ma vie, tout simplement. Cet amour paternel, tout aussi amour inconditionnel, a été mon roc, mon point de repère, d’ancrage. Sans toi, je ne serai pas la personne que je suis devenue, et sans toi, maman n’existerait pas à travers moi. Tu n’as pas fait que m’élever seul, tu as aussi continué à la faire exister dans nos cœurs et dans nos vies. Tu es un homme incroyable, papa, un homme de parole, un homme de cœur et je suis terriblement fière d’être ta fille. Je t’aime.
Un père n’est pas seulement celui des deux parents qui parle de la plus grosse voix, qui peut crier, punir, faire preuve d’autorité. Non, un papa c’est aussi celui qui peut consoler, soutenir, encourager, féliciter. J’ai une chance incroyable c’est que tu es de ces papas-là. De ceux qui connaissent la tendresse et la douceur des mots, qui ont compris que les encouragements sont souvent le meilleur moyen de faire de ses enfants des personnes fortes et fières d’elles. Des adultes forts et équilibrés en devenir.
Alors je voudrais te remercier pour ça. Merci de me soutenir dans mes projets, d’avoir passé des heures à me faire reciter mes leçons ou finir mes exercices de maths. Merci aussi de m’avoir accompagné à mes entrainements, encouragé et félicité après mes matchs, même quand on perdait. Tu es un père juste, présent, qui n’a pas peur des mots et des sentiments et qui sait toujours quoi dire pour remonter le moral. Je suis vraiment chanceux de t’avoir pour père et je te promets de toujours te rendre fier de moi. Merci papa, je t’aime très fort.
Par cette lettre, je voudrais t’exprimer tout mon amour et ma gratitude pour le père et le grand-père formidable que tu es. Grâce à toi, j’ai eu une enfance joyeuse et voir ce modèle se reproduire pour mes enfants aujourd’hui et un réel bonheur. Tu as toujours été un père présent et aimant et je te remercie de perpétuer ce modèle avec tes petits-enfants. Je suis fière d’être ta fille et heureuse et émue de te voir dans ton rôle de papy qui te va d’ailleurs si bien. Si les enfants sont encore trop petits pour t’exprimer leur reconnaissance et leur amour, je veux que tu saches qu’ils t’adorent et te réclament sans cesse.
Tu es leur super-papy, et c’est toujours avec le cœur rempli de joie et d’impatience qu’ils viennent te voir ou attendent tes visites à la maison. Alors encore une fois, merci papa, pour cet esprit de famille que tu as su me transmettre et que tu continue d’offrir à mes enfants. Je suis honorée d’être ta fille et très heureuse de partager ma vie de maman avec toi. Que notre famille continue longtemps à remplir ses albums souvenirs. Je t’aime papa.
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par Juliette Barlier
Créé le 25/01/2021 à 10:41 , modifié le 25/01/2021 à 10:41


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Depuis l’affaire Duhamel, #metooinceste a suscité une vague de témoignages sur les réseaux sociaux sur un sujet jusque-là tabou. De nombreuses personnes ont posté leurs histoires bouleversantes sur Facebook en réaction à nos articles, parmi elle Pamela.
Cette interview a été réalisé par e-mail, Pamela, en proie à de nombreuses crises d'angoisse, redoute de s'entrenir avec nous par téléphone. Elle nous raconte l’inceste commis par son père sur sa fille, sa difficulté de se rendre compte des faits, les défaillances des institutions, et des dommages psychologiques incommensurables.
Ce mot me dégoûte et me donne la nausée. Il n'est plus que le "géniteur" ou "l'autre." Je le vois comme un monstre, un pédophile et un prédateur sexuel. Et, je pense que mentalement il est fort dérangé pour avoir commis un acte si terrible, impardonnable et d'une telle atrocité.

De ce mot si fort qu’est l'inceste, je peux parler, mais cela me fait un mal terrible et me renvoie toujours à l'acte cruel qu'il a commis. J'ai toujours prévenu mes enfants sur ce genre de choses étant moi-même une ancienne victime de viol. Je devais leur en parler pour les protéger des autres.
Ma mère se posait des questions sur la relation entre ma fille et son grand-père, mais moi, je n’ai rien remarqué d’étonnant. Avec ma confiance dans les autres, je pensais qu’ils étaient simplement proches, car ma fille ne voyait plus son papa et qu’elle s’était naturellement tournée vers son grand-père et vice versa.

En y réfléchissant bien et avec le recul, il y avait des signes annonciateurs. Il ne voulait pas prendre mes deux ados garçons en prétextant qu’ils étaient mauvais, et très peu mon autre fille, il ne voulait que ma première fille. À Noël et pour son anniversaire, il lui achetait des cadeaux hors de prix style iPhone, hoverboard, Playmobil argent et tout ce qu'elle voulait.
Ma fille ne m'en a pas parlé. Je l’ai prise à part et je lui ai posé des questions du genre "est-ce que papi t'a fait du mal ou t’a touchée ?" Et elle me disait "non, maman promis" mais à son visage j’ai senti qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je lui ai alors proposé de me l'écrire si c'était plus facile pour elle, car je ne voulais en aucun cas la forcer et la brusquer.

Et puis tout d'un coup elle a fondu en larmes et m’a dit "papi m’a fait des choses à mes parties intimes." Et là, tout s’est écroulé, je l'ai prise dans mes bras en la serrant fort, en pleurant avec elle et en m'excusant pour ce qu'elle avait subi. En quelques minutes, mon monde, ce que j'avais construit, s’est écroulé.
Les faits se sont produits en 2017 et la vérité a éclaté au début de l'année 2018. Ma fille nous a dit à moi et aux gendarmes que ça n’était arrivé qu’une fois, mais ça n’aurait jamais dû se produire.

Quand je me suis rendu compte des faits, la première personne que j'ai appelée c’était mon géniteur et je lui en ai mis plein la figure. Je sentais une rage, une haine, un dégoût profond pour son acte et une colère terrible. Le pire était qu'il niait. Il a fini par dire, et je cite : "Tu ne vas pas porter plainte contre ton père?" Ma réponse immédiate était: "Bien sûr je vais porter plainte contre toi."
Ensuite j'ai contacté la gendarmerie de mon secteur pour porter plainte. Nous avons été reçus quelques jours après par une jeune gendarme pas très empathique. Dans ces cas-là, vous vous attendriez à un minimum de soutien et de compassion pour ma fille et pour nous (maman, frères, sœur). Mais on m'a bien fait comprendre que ce n'était pas nous les victimes, ce sur quoi je suis entièrement d'accord, mais on souffre aussi, il nous a tous détruits.

Pendant la procédure, j'ai voulu l'emmener voir un psychologue, mais on m'a dit que ce n’était pas possible tant que l’enquête était en cours. Il a fallu qu'ils l'interrogent une première fois, une deuxième fois avec perquisition et garde à vue, et qu’ensuite ils examinent les ordinateurs, disques durs, etc. avant que je puisse finalement l'emmener au Centre Médico-Psychologique (CMP). De plus, c’est moi-même qui ai entrepris un suivi avec le CMP, on ne m'avait pas donné de brochures ou de contacts. Cela a été très utile et il serait bon que l’information soit accessible à toutes les victimes et à leurs familles.

En tout premier lieu, nous avons eu un rendez-vous, ma fille, la psychologue et moi pour parler de nos vies, et de l'agression de ce qu'elle a vécue. Le rendez-vous a duré à peu près 1h. Par la suite, ma fille voyait la psychologue seule où elle faisait des dessins, elle parlait, elle jouait à des jeux.

Ma fille a vu les psychologues du CMP énormément de fois, et il y a eu de l'amélioration, mais ce n’était pas vraiment ça. Ça l'a aidée au sens qu'elle a pu en parler avec quelqu'un de totalement neutre. Ils l'ont aidée à accepter ce qui lui est arrivé, et à comprendre que ce n'était pas de sa faute et qu'elle n'aurait rien pu changer.
Ça lui fait beaucoup de peine. Elle a toujours cette peur de le croiser, et moi aussi, donc on vit un peu sur le qui-vive.

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