Eva adore la queue de Mandingo

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Eva adore la queue de Mandingo
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Tout ce que vous vouliez savoir sur la sexualité active ou passive (sans jamais oser le demander)
Nul besoin d'avoir des doigts de fée pour se faire plaisir.
SEXUALITÉ - On peut avoir envie de se masturber et ne pas vouloir mettre la main à la pñte. Quelquefois parce qu’on souhaite innover, d’autre parce que nos doigts ne sont pas toujours si efficaces que ça quand il s’agit de se faire du bien.
Pour combler votre besoin de davantage d’options, on a mis au point cette petite liste qui dĂ©crit quatre maniĂšres de s’envoyer en l’air seule, et sans les mains. Suivez le guide.
Cette technique est vieille comme le monde. Tout ce dont on a besoin, c’est d’un traversin pour les plus old-school, ou d’un coussin plus ou moins dur selon nos prĂ©fĂ©rences. La couette mise en boule peut aussi faire l’affaire. Ensuite, on monte dessus Ă  la maniĂšre d’une cavaliĂšre qui enfourche son fidĂšle destrier. On se met Ă  faire des va-et-vient comme si on y Ă©tait, et on laisse notre esprit vagabonder.
Certaines s’imagineront en compagnie d’un·e partenaire, d’autres simplement qu’elles sont seules, indĂ©pendantes et fiĂšres alors qu’elle parcourent une Ă©tendue dĂ©serte, cheveux aux vents. Parfois l’émancipation excite autant qu’un plan Ă  trois.
Il y a des objets du quotidien qui peuvent s’avĂ©rer parfaitement adĂ©quats quand on cherche Ă  jouir solo. Le pommeau de douche est rĂ©solument l’un d’entre eux. Et c’est mĂȘme peut-ĂȘtre le meilleur. Facile d’accĂšs et pratique Ă  manipuler - on n’a clairement pas besoin de lire de manuel explicatif -, il peut mĂȘme nous faire goĂ»ter aux plaisirs du chaud/froid, dont les rĂ©sultats sont plus que concluants.
On vous aurait mĂȘme conseillĂ© d’aller chercher un glaçon pour amplifier les sensations, mais l’usage des mains reste trop Ă©vident. CĂŽtĂ© pression aussi, le pommeau fait des merveilles. On peut jouer avec la distance pour l’intensifier, et ainsi provoquer le geyser de plaisir tant attendu.
Dans ce scĂ©nario, la seule chose que vous ayez Ă  faire est de vous asseoir, et de laisser la technologie oeuvrer pour votre bien - et celui de votre orgasme. Placez au prĂ©alable un vibromasseur de la taille souhaitĂ©e sur l’assise, puis installez-vous sur ce qui s’apprĂȘte Ă  ĂȘtre le meilleur moment de votre journĂ©e, voire de votre semaine.
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12 Years a Slave (2014) de Steve McQueen
Posté par anoine2A, lundi 27 janvier 2014 | Recommander | Répondre
Posté par Shangols , lundi 27 janvier 2014 | Recommander | Répondre
Posté par Cecil Faux, lundi 27 janvier 2014 | Recommander | Répondre
Posté par anoine2A, mardi 28 janvier 2014 | Recommander | Répondre
Posté par Bob Mitch Humhum, mardi 28 janvier 2014 | Recommander | Répondre
Posté par Gols , vendredi 07 mars 2014 | Recommander | Répondre
Posté par 1Head Mitch, vendredi 07 mars 2014 | Recommander | Répondre
Posté par Jolly Good Baker, samedi 08 mars 2014 | Recommander | Répondre

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*** FILMOGRAPHIES ET CYCLES EN COURS
12 Years a Slave est typiquement le genre de film impossible Ă  condamner sur le fond (l'esclavage, les coups de fouet qui creusent des tranchĂ©es dans la peau, les pendaisons, les salopiots de "masters" blancs qui usent et abusent (sexuellement) de leur pouvoir... C'est vrai que c'est mal), joliment rĂ©alisĂ© dans la forme (Steve McQueen chiade chaque mouvement de camĂ©ra, chaque lumiĂšre) mais qui au final laisse la dĂ©sespĂ©rante impression d'assister Ă  une oeuvre... aux allures de simple livre d'images - et ce malgrĂ© la violence terrible de certaines sĂ©quences. C'est bien interprĂ©tĂ© (Chiwetel Ejiofor en tĂȘte Ă©paulĂ© par une solide distribution : Michael Fassbender, parfait pourri, Brad Pitt, parfait bon gars, Paul Dano, parfait petit enculĂ©...), Steve McQueen se donne le temps de poser certaines sĂ©quences et de laisser sa camĂ©ra tourner pour plonger notamment dans le regard hagard de son hĂ©ros (victime d'une solide injustice, dirais-je : alors qu'il est un violoniste rĂ©putĂ©, il se fait kidnapper et se retrouve vendu comme esclave ; coton, cannes Ă  sucre, construction, il fera la totale et finira moralement aussi brisĂ© dans "l'Ăąme" que son petit violon...), la fin rĂ©serve forcĂ©ment sa petite bouffĂ©e d'Ă©motion... mais l'ensemble, mĂ©chant rĂ©fractaire que je suis, ne m'a pas pour autant particuliĂšrement Ă©mu ( La Couleur pourpre m'avait pourtant laissĂ© comme une Ă©ponge trempĂ©e dans un seau d'eau - mais cela fait dĂ©jĂ  un bail que je l'ai vu : j'Ă©tais encore un tendre (ohoh))... Que dire ? Une image trop lisse pour un sujet trop dur ? Un scĂ©nar qui dĂ©roule sans que l'on ne soit jamais surpris par les "rebondissements" (Terrible impression de dĂ©jĂ  vu dans ses petits maĂźtres blancs dictatoriaux - le "droit de cuissage", la sĂ©ance de fouet pour Ă©vacuer sa frustration (pauv' pitit blanc), le type qui vend de l'esclave comme on vendrait un Ăąne - ou dans ces autres maĂźtres un peu moins "farouches") ?
La plupart des sĂ©quences se veulent relativement Ă©difiantes (la rĂ©bellion, la "menace" de pendaison, la tentative de fuite, les lacĂ©rations Ă  grands coups de fouet, les trahisons...) et brossent un portrait forcĂ©ment ignoble de la condition des blacks dans ces Etats ricains du Sud au milieu du XIXĂšme siĂšcle. Bien difficile d'y trouver Ă  redire. Seulement voilĂ , l'anglais McQueen si mordant avec Hunger , plus complaisant avec Shame , rĂ©alise un film "Ă  la Hollivvoood" (musique atmosphĂ©rique de l'incontournable Hans Zimmer en prime : mouais...) et j'ai malheureusement eu la douloureuse sensation tout du long d'avoir dĂ©jĂ  vu l'essentiel de ce film aprĂšs le matage il y a quelques jours de la bande-annonce. Bref, guĂšre cueilli par la chose tout en reconnaissant que le truc est taillĂ© pour plaire aux ricains - des critiques dithyrambiques d'ailleurs outre-Atlantique et... dĂ©jĂ  un Golden Globe dans l'escarcelle. Du beau filmage pour un "biopic" historique au sujet "dur" et un dĂ©roulement narratif un peu trop attendu : il y a mieux comme compliments
  (Shang - 12/01/14)
Tout est dit, je ne peux qu'en rajouter une louche dans le dĂ©dain : voilĂ  un film qui ne mĂ©rite que de gagner un Oscar, c'est bien fait pour sa gueule. AcadĂ©missime, c'est le mot, et d'autant plus dĂ©cevant que le gars McQueen a dĂ©jĂ  fait preuve, dans le passĂ©, de tendances expĂ©rimentales intĂ©ressantes. Ici, une seule trace d'audace : le long plan oĂč notre hĂ©ros est pendu Ă  une corde, mourrant Ă  petit feu, et oĂč il entend autour de lui la vie continuer Ă  battre dans l'indiffĂ©rence. C'est la seule scĂšne rĂ©ussie, en tout cas un peu "signĂ©e" de ce chromo clicheteux dĂ©jĂ  vu 15257 fois ; parce qu'elle est enfin sentie, enfin ancrĂ©e dans quelque chose d'implacable et de physiquement insupportable. Dans les deux heures qui entourent ce plan : un long message comme quoi l'esclavage, mazette, c'Ă©tait pas rigolo, avec des bouts de Brad Pitt (dont la barbe se dĂ©colle clairement) dedans, et pas super bien jouĂ© (pas d'accord avec mon camarade sur Chiwetel Ejiofor, cabotin assez bĂȘta qui grimace de souffrance dĂšs qu'il est en gros plan et ne trouve rien d'autre Ă  faire que de marcher courbĂ© dans les plans larges pour montrer le poids du destin sur ses Ă©paules), et complĂštement artificiel (la photo ci-dessous est une des plus naturelles du film, voyez le genre ?). Typiquement amĂ©ricain, le film se plante mĂȘme de message : en nous montrant un gars cultivĂ©, attachant et raffinĂ© vendu en tant qu'esclave, il sous-entend que la traite des Noirs est d'autant plus condamnable qu'elle s'attaque Ă  des gens bien. Or, il s'agit de fustiger l'esclavage dans son ensemble, on est bien d'accord ? Le coup aurait Ă©tĂ© plus noble et plus intelligent en nous montrant un anti-hĂ©ros, un gars illettrĂ© ou concon, plutĂŽt qu'un hĂ©ros, et de nous faire comprendre que mĂȘme un imbĂ©cile, il est scandaleux de l'asservir. DĂ©cidĂ©ment, que ce soit pour critiquer la peine de mort ou l'esclavage, les scĂ©naristes sont souvent bien flous politiquement. Bref, un film dĂ©jĂ  poussiĂ©reux, inutile et paresseux, lisse et politiquement correct, faussement engagĂ© et indignĂ©, qui trouvera bientĂŽt sa place sur les Ă©tagĂšres des collĂšges du monde entier pour Ă©difier la jeunesse. Tarantino, reviens ! (Gols - 07/03/14)
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Full text of " Pendant la moisson "


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PENDANT LA MOISSON.



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PENDANT



LA MOISSON



€mUe 5ou»eĂŽtre.




ALPHONSE LEBÈGUE, IMPRIMEUR-ÉDITEUR,
Rue Nolre-Dame-aiix-Neiges, 60,
(Rue des Jardins d'Idalie, 1.)



PENDANT LA MOISSON.



PREMIER RECIT.
lies bannis.

(SIBÉRIE.)

St.

Placée au point de partage des roules qui conduisent
au midi et au nord de la Sibérie, ia ville d'Ecallierinem-
bourg semble ĂȘtre comme la porte de cette curieuse con-
trĂ©e. Bien que vous soyez en Asie depuis le moment oĂč
vous avez franchi l'Oural, vous apercevez encore ici des
traces de l'Europe, mais ce sont les derniĂšres. Au delĂ 
vous ne trouverez plus rien delĂ  civilisation qui vous a
suivi jusqu'alors; et de quelque cÎté que vous vous diri-
giez, en sortant d'Ecatherinembourg, vous trouverez la
Sibérie dans toute son originalité, car, au midi sont les



— 6 —

Kirghlz et les Kalmoucks; au nord, les Osliaks, les Sa-
nioĂŻĂšdes; Ă  l'orient, les Tongouses, les Youkaghirs, les
Koriaks; tous peuples Ă©galement sauvages.

Or, c'est dans cette ville, placée à l'entrée des contrées
sibériennes, que doivent commencer les événements dont
nous voulons donner le récit.

On était au milieu du mois de septembre de l'année
1766. Le soleil brillait de cet Ă©clat trompeur qui, dans
les contrées du Nord, annonce l'approche de l'hiver; ses
derniers rayons faisaient Ă©linceler les vitres des grandes
maisons de pierre bùties par les négociants ou les em-
ployés des mines, et jetaient de longues traßnées empour-
prées sur les toits moussus des petites maisons de bois
occupées par les ouvriers.

Une population nombreuse, et portant, outre le vĂȘte-
ment national, les costumes variés de l'Allemagne, de la
GrÚce, de l'Arménie, parcourait les trottoirs de bois qui
bordent, des deux cÎtés, les rues tirées au cordeau^ mais
non pavées, lorsque tout à coup il se fit un grand mou-
vement dans une de ces rues. Les passants s'arrĂȘtĂšrent,
et le cri : Les brodiaghi! les br&diaghi!ga§n'à de proche
en proche.

Les marchands, avertis par cette clameur, sortirent
aussitĂŽt des maisons; les fenĂȘtres se garnirent de fem-
mes, d'enfants, et tous les yeux se tournĂšrent du mĂȘme
cÎté.

Presque au mĂȘme instant apparut au bout de la rue une
troupe d'hommes enchaßnés deux à deux et conduits par
des cosaques : c'étaient les bannis envoyés par le gouver-
nement russe pour exploiter les mines ou peupler les
campagnes de la Sibérie.

Parmi ces bannis, les uns subissaient le juste chĂąti-
ment infligé aux crimes commis contre la société; d'autres



— 7 —
étaient des condamnés politiques, coupables de complots
ou victimes de quelque persécution; le plus grand nombre
enfin se composait de brodiarjhi ou vagabonds, Ă  qui le
gouvernement donnait, malgré eux, une patrie; On recon-
naissait facilement ces derniers Ă  leurs vĂȘlements en lam-
beaux et à la nonchalance de leur démarche, ainsi qu'à
l'expression insouciante et abrutie de leurs traits.

La troupe, qui était composée d'environ deux cents
bannis (moitié du contingent ordinaire de chaque mois*),
s'arrĂȘta devant une maison occupĂ©e par un des comman-
dants militaires, oĂč l'officier qui dirigeait l'escorte entra
pour prendre des ordres. Plusieurs femmes qui s'Ă©taient
mĂȘlĂ©es aux spectateurs rentrĂšrent alors prĂ©cipitamment
chez elles, et reparurent bientÎt avec du poisson fumé,
du mouton etdel'eau-de-vie, qu'elles présentÚrent d'abord
aux cosaques, afin de les disposer favorablement, puis
aux bannis. Quelques marchands s'approchĂšrent Ă  leur
tour pour leur offrir de largent.

Cette distribution de secours rompit l'ordre que les
condamnés avaient suivi jusqu'alors. Ils se réunirent par
groupes, ou s'assirent isolément sur les trottoirs, sans
que leurs gardiens songeassent Ă  s'y opposer.

Un de ces malheureux pourtant était resté debout à la
place mĂȘme oĂč il avait fait halte, la tĂȘte basse et les bras
croisés sur sa poitrine. C'était un jeune homme d'environ
trente ans, dont le visage avait une expression ouverte
et résolue. Il portait le costume des serfs russes; mais la
blancheur de ses mains que ^n'avait évidemment altérée
aucun travail grossier, son air libre, ses mouvements
souples et gracieux, prouvaient suflĂźsammentqu'il appar-
tenait à une classe plus élevée.

‱ On expĂ©die en SibĂ©rie environ 4,500 bannis par an.



— 8 —
Il fut arraché à sa méditation parla voix du vieillard
auquel il se trouvait accouplé, et qui, plus fatigué sans
doute, s'était assis à ses pieds, à cÎté d'un chien barbet
qui semblait son compagnon.

— C'est donc ici Ecatherinembourg, monsieur Nicolas?
demanda-t-il en russe, mais avec un accent qui trahis-
sait son origine française. — C'est ici, rĂ©pondit le jeune
homme; nous voilà arrivés au terme de notre voyage, ou
à peu prùs. — Et ce n'est pas malheureux, reprit le Fran-
çais; car j'en avais assez de vos bois de sapins et de vos
routes pavées de troncs d'arbres! Encore si j'avais l'agilité
de mon barbet...; car ce brave Vulcain ne paraĂźt pas plus
fatigué qu'au moment du départ; mais un professeur de
calligraphie a plus de poignet que dejarret...; et cepen-
dant, Ă  l'heure qu'il est, j'ai les membres si roides
qu'il me serait impossible de filer le moindre paraphe
orné.

A ces mots, le vieillard décrivit dans l'air une ara-
besque avec la main, comme s'il eût voulu s'assurer du
plus ou moins de rigidité de ses muscles.

Le regard de Nicolas s'arrĂȘta sur le bonhomme avec
une sorte de compassion, et il dit :

— Pauvre pùre Godureauü pourquoi avez-vous quille
la France?

Le vieillard plia les Ă©paules en soupirant.

— Ah! vous avez raison, monsieur Rosow; mais on
me parlait de Saint-PĂ©tersbourg comme du PĂ©rou; je de-
vais, disait-on, y faire fortune en moins de rien... Je
me suis laissé séduire, el je me suis expatrié avec Vul-
cain... Ă  cinquante-cinq ans!... C'Ă©tait une impardonna-
ble folie... aussi en suis-je puni, vous voyez. Pour avoir
copié une lettre dont je ne comprenais pas un mol, on
m'accuse d'avoir pris part à un complot contre rÉlal, on



— 9 —

fait de moi un conjuré! Comprenez-vous, cher monsieur
Nicolas? Pierre Godureau, un homme de cinquante-cinq
ans, un professeur de calligraphie, soupçonné d'aspirer
au rĂŽle de Brulus!... Ah! si j'avais seulement pu voir le
ministre, je lui aurais prouvĂ© son erreur. — Comment
cela? — Parbleu! je lui aurais dit de me regarder.

Nicolas ne put s'empĂȘcher de sourire. L'aspect du
vieux maßtre d'écriture était en effet assez caractérislique
pour suffire Ă  sa justification. Il avait une de ces figures
bénignes et étonnées qui peuvent annoncer une bonne
nature de dupe, mais non de conspirateur. Ses gros yeux
myopes, son long nez blafard sur lequel se dessinait tou-
jours la trace rouge laissée par les lunettes, sa grande
bouche dĂ©garnie, et son menton pendant, donnaient mĂȘme
Ă  l'ensemble de sa physionomie quelque chose de bouffo
qui appelait le rire. Quant Ă  son costume, il tenait Ă  la
fois du magisler et du sonneur de cloches. Il portait un
habit cannelle, un gilet dont le fond avait été blanc et sur
lequel les taches de tout genre avaient remplacé les fleurs
effacées, une culotte noire, et des bas de laine violette.
De sa poche sortaient une de ces longues Ă©criloires de
basane surmontées d'un garde-plumes, et un rouleau de
papier soigneusement enveloppé.

En voyant le sourire de son jeune compagnon d'infor-
tune, Godureau reprit d'un air triomphant :

— Oui, j'aurais dit à Son Excellence de me regarder,
et c'est ce que je dirai Ă©galement au premier comman-
dant militaire que nous rencontrerons... Il est clair qu'il
y a erreur.

Nicolas secoua la tĂȘle.

— En tout cas, n'espĂ©rez point la faire rĂ©parer, dit-il;
les chefs militaires qui commandent ici sont chargés de
garder les bannis, non de vérifier la cause de leur ban-



— iO —
nissemenl. — Eh bien! je ferai parvenir une pĂ©tition Ăč
l'impĂ©ratrice. — Reste Ă  en trouver le moyen. Vous avez
vu comment les cosaques de l'escorte ont accueilli votre
proposition Ă  cet Ă©gard... — Parce qu'ils sont aux
gages du gouvernement; mais je m'adresserai Ă  des gens
indépendants... AprÚs tout, il est impossible que l'on ne
s'intéresse point à ma situation. Si j'étais un vagabond
ou un voleur, comme la plupart de nos compagnons, Ă 
la bonne heure...; mais je suis une victime politique, el
j'espÚre bien profiter de notre séjour ici...
11 s'arrĂȘta tout Ă  coup.

— Qu'y a-l-il? demanda Rosow, qui pendant que le
vieux maßtre d'écriture parlait avait allumé sa pipe et se
prĂ©parait Ă  fumer. — Voyez donc cet homme qui s'est
arrĂȘtĂ©
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