Elsa jean en cours d'éducation sexuelle

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jeudi 01 septembre 2022, Saint Gilles











Isabelle Desesquelles - mars 2022
DR - Patrice Normand / JC Lattes










Livres , Toulouse , Haute-Garonne




Publié le 31/08/2022 à 18:12
, mis à jour

à 18:12





Jean-Marc Le Scouarnec
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l'essentiel
Pas de Jean-Paul Dubois ou de Laurent Mauvignier en cette rentrée littéraire mais d’autres auteurs toulousains, débutants ou expérimentés, dont on devrait largement parler cet automne.

A chaque rentrée littéraire, on guette, parmi les centaines de parutions, les quelques premiers romans qui feront éclater les talents. 90 nouveaux auteurs sont dans les starting-blocks cette année, dont une Toulousaine, Anne Lorho, avec « L’aveuglé » (Mercure de France, 294 pages, 22 €).
Enseignante spécialisée auprès d’enfants et adolescents déficients visuels, la romancière s’inspire de son expérience tout en imaginant une histoire aux antipodes de son quotidien professionnel. Anne Lorho dresse en effet le portrait d’un homme de 38 ans, informaticien à New York, qui a perdu la vue – et son nez – à 9 ans suite à un accident. Certes, le narrateur décrit les souffrances et les difficultés qui ont marqué son existence. Mais l’auteure, dans un langage souvent cru, en fait un personnage qui cultive nombre d’extravagances, vestimentaires et sexuelles. Sachez notamment qu’il adore porter des bas sous ses costumes et nourrit une folle passion pour les bains de cheveux. Un roman dérangeant et percutant.
L’autre auteure de notre rentrée littéraire toulousaine s’appelle Isabelle Desesquelles et elle a dirigé la librairie Privat durant plusieurs années. « Là où je nous entraîne » (JCLattès, 288 pages, 20,90 €), son 11e roman, reste dans le droit fil d’une œuvre centrée sur la douleur de la perte. Il y est question d’une petite fille dont la mère meurt, d’une famille qui, en Corse, est fracassée par un secret venu du passé. De l’essence de la littérature aussi, quand la fiction est confrontée au réel, l’imaginaire aux souvenirs longtemps enfouis par celle qui imagine la vie d’autrui.
Ecrivain également prolifique, Benoît Séverac plonge lui aussi dans un passé trouble avec « Le tableau du peintre juif » (La Manufacture de Livres, 320 pages, 20,90 €). Un homme récupère ce tableau chez un oncle et une tante qui auraient caché l’artiste pendant l’Occupation. Sauf qu’une autre version des faits parle de vol…
Rayon hommes, nous retrouvons un autre dandy, qui n’est pas informaticien à New York mais éditeur à Paris. Et fut durant ses jeunes années étudiant à Toulouse. Essayiste érudit et jouissif, Charles Dantzig se délecte aujourd’hui de l’écrivain français le plus étudié au monde avec « Proust océan » (Grasset, 336 pages, 23 €, sortie le 21 septembre). Il met en avant les thèmes phares de cet esthète révolutionnaire : l’homosexualité, le snobisme, la création et bien sûr cette manière d’écrire inédite, au long cours. Car, pour Dantzig, lire « A la recherche du temps perdu », « c’est traverser l’Océan. Et c’est très facile, il suffit d’adapter sa respiration. »
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