Elle satisfait sa curiosité sexuelle

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Le plaisir ne se limite pas à l’orgasme. Plusieurs phénomènes physiologiques peuvent indiquer si une femme prend du plaisir pendant une relation sexuelle.
Mais qu’est-ce que le plaisir ? Le plaisir est une sensation qui monte grâce à des stimulations sexuelles . Cette sensation doit être agréable et satisfaire un désir ou un besoin, qu’il soit physique ou émotionnel. Le plaisir, ça se passe aussi dans la tête. Ainsi, les stimulations physiques ne sont parfois pas suffisantes. Pour ressentir du plaisir, certaines personnes ont besoin d’être à l’aise et de ressentir une connexion intellectuelle avec celui ou celle avec qui elles ont une relation sexuelle. En somme, le plaisir est une affaire très personnelle. Pour faire plaisir à une femme, la première chose à faire est donc de communiquer avec elle et de lui demander ce qu’elle aime.
En matière d’orgasme, on divise souvent les femmes en deux catégories : les clitoridiennes et les vaginales. En réalité, le clitoris intervient même en cas d’orgasme vaginal. C’est un organe de 10 cm de long dont la racine traverse l’urètre jusqu’au vagin. Ainsi, le clitoris peut être stimulé par voie externe par le biais de son gland situé en haut des grandes lèvres, mais aussi par voie interne en caressant les lèvres ou par la pénétration. D’autres zones érogènes comme les seins peuvent être stimulées pour donner du plaisir à une femme. D’ailleurs, le durcissement des tétons peut indiquer qu’une femme prend du plaisir. Toutes les femmes ne sont pas égales en la matière, d’autant plus que la sensibilité de certaines zones peut varier en fonction de l’âge, du cycle menstruel ou de l’humeur du jour.
Si les films pornographiques véhiculent l’idée qu’une femme qui a du plaisir crie systématiquement pendant l’acte, la réalité est tout autre. Une femme peut prendre beaucoup de plaisir tout en restant silencieuse. Toutefois, avant d’atteindre l’orgasme, il est normal d’avoir une respiration saccadée, une accélération du rythme cardiaque, de pousser des gémissements ou de ressentir une sensation de chaleur intense. La présence de cyprine , un liquide transparent chargé, entre autres, de lubrifier le vagin, est également un bon indice qu’une femme prend son pied. Toutefois, comme le corps peut produire de la cyprine par simple réflexe, même en l’absence de plaisir, ce n’est pas le seul indice à prendre en compte.
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Votre vie sexuelle vous satisfait-elle ? - Photo à titre d'illustration

Publié
le 13/12/2018 à 17:45 , Mis à jour le 14/12/2018 à 11:43
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Témoignages.- Elles ont entre 24 et 44 ans et regardent des vidéos ou films pornographiques. De leurs ressentis lors des premiers visionnages à leurs rituels de consommation, en passant par les bénéfices qu'elles en tirent, ces femmes racontent tout sans tabou.
"Bouleversant." Juliette* pèse ses mots, les cherche avec soin pour décrire au mieux ce qu'elle a ressenti devant sa première vidéo porno, il y a sept ans. Elle en a alors 19 et habite chez ses parents. Elle se met dans son lit, surfe sur le site Youporn. "Je me sentais ridicule, je riais en me disant "on dirait un ado de 13 ans". Il y avait aussi un côté transgressif." Son dernier clic se pose sur une vidéo de porno amateur, elle regarde, se masturbe. "Un déclic", dit-elle. Elle a le corps et la tête à l'envers. Pour la première fois, la jeune femme jouit seule.
Aujourd'hui âgée de 26 ans, elle regarde de la pornographie environ une fois toutes les deux semaines, comme beaucoup d'autres "spectatrices" d'ailleurs. Peu de chiffres précis existent sur la consommation des femmes, mais il suffit de sonder son entourage pour saisir que la pratique n'est pas marginale. Les derniers travaux conséquents sur le sujet en France remontent à 2008, dans l'enquête Contexte de la sexualité en France , réalisée entre 2004 et 2006. "C'est ancien, mais ça n'a pas énormément changé depuis", informe Ludivine Demol, chercheuse doctorante à l'université Paris-VIII. Les enseignements ? Trois femmes sur quatre (73%) déclarent avoir déjà vu un film pornographique au cours de leur vie, une sur cinq (20%) affirme avoir visionné "souvent et parfois" de la pornographie durant les douze derniers mois. Depuis, en 2012, un sondage Ifop en partenariat avec Marc Dorcel ( chaîne de télévision payante diffusant des contenus pornographiques et appartenant à la société Marc Dorcel, NDLR ) notait également qu'une Française sur deux visionne des films seule, et que 18 % des femmes en regardent régulièrement ou de temps en temps.
Je déteste ce qui est trop scénarisé
Lili regarde des vidéos plusieurs fois par semaine, "pas de films parce que je suis impatiente, j'ai besoin de rapidité, d'efficacité", précise la jeune femme de 25 ans. Quand elle cherche ce qu'elle veut voir, elle fuit les ralentisseurs, les publicités, les sites qui demandent une inscription. Elle le fait seule ou avec son partenaire. "Je change régulièrement de sites, parfois je consulte le même pendant longtemps, ça dépend des périodes", décrit-elle. "C'est plus rare quand je suis en couple mais ça peut m'arriver, indique quant à elle Juliette. Si je ne vois pas mon copain, je me fais du bien, un peu comme avec un carré de chocolat."
"Les jeunes générations en consomment plus que l'ancienne, commente la chercheuse Ludivine Demol. Avec Internet, les jeunes femmes ont un accès "facilité". Avant, elles étaient exclues, désormais on a un rapprochement des pratiques entre les deux genres." Pour Flore Cherry, journaliste sexo pour le site érotique de Union Magazine , "après 2005, le lancement des " hubs " ( des plateformes de diffusion gratuites comme Pornhub, Redtube ou encore Youporn, NDLR ), a joué".
Les premiers contacts avec la pornographie ont lieu tôt. 13 ans pour Lili. "J'y suis allée par curiosité, je voulais voir autre chose que ce qu'il y avait dans les téléfilms érotiques qui passaient tard le soir, je voulais quelque chose de plus explicite", précise-t-elle. En plein bal des hormones pendant l'adolescence, il y a aussi l'envie de voir à quoi ressemble le sexe adulte, de mettre des images sur des pratiques évoquées dans la cour de récréation. "On discutait des femmes fontaines avec des amis, ça m'a intriguée et je suis allée regarder une vidéo", illustre Lalita, 27 ans, qui estime sa consommation actuelle à trois ou quatre fois par mois. Et puis, il y a celles dont les yeux se posent malgré elles sur le porno. À 24 ans, Zoé se souvient du premier film visionné et montré par "les garçons en soirée quand ils étaient bourrés". C'est en souhaitant télécharger Harry Potter que Margaux, 27 ans, récupère un porno zoophile.
Depuis, leurs préférences en matière de pornographie ont logiquement évolué avec l'âge et la vie sexuelle . "Au début je regardais des vidéos plutôt classiques sur des sites mainstream , en clair des rapports hétérosexuels ou homosexuels essentiellement américains, informe Sidonie, 30 ans. Maintenant je me tourne davantage vers du plus extrême, car ma vie sexuelle l'est aussi." "Il y a dix ans, je regardais des choses assez traditionnelles, des rapports entre un homme et une femme, mais aujourd'hui ça ne m'excite plus du tout", confirme Margaux, adepte de vidéos qu'elle qualifie d'"un peu plus hard ", comme le BDSM (bondage, punition, sadisme, masochisme). Zoé, hétérosexuelle, trouve du plaisir dans le porno lesbien. "La façon de filmer est différente du porno hétéro, il y a une vraie importance donnée au corps de la femme et on ne voit pas en priorité le plaisir de l'homme ". Elle ajoute préférer les catégories for women ou romantic sex , "si c'est trop hard , j'arrête".
Beaucoup vantent le porno amateur pour son authenticité : "Il y a une vraie complicité, on voit qu'ils connaissent leur corps. Je n'aime pas les mises en scène, les corps refaits ou trop sculptés", commente Sidonie. Et Juliette de surenchérir : "Je déteste ce qui est trop scénarisé, on sent bien que ce sont des fantasmes d'hommes qui sont mis en scène, l'élève et son ou sa professeur(e), l'infirmière, la policière... C'est un peu grotesque".
Chacune a ses habitudes de consommation, son rituel. "Je sélectionne une vidéo qui m'attire, je la regarde en entier et ensuite je visionne de nouveau les scènes qui m'excitent et je me masturbe devant", détaille Lalita, habituée du site Pornhub. Quand elle veut se toucher, Juliette affirme avoir besoin de se projeter. Le porno lui sert de décor, les vidéos de tremplin. "Le son a aussi une grande importance", ajoute-t-elle. Lili voit la pornographie comme le moyen de ressentir de l'excitation et se masturbe la plupart du temps après. "Elles nourrissent mon imagination, ensuite je préfère laisser libre court à mon esprit pour me masturber", précise-t-elle.
Pour d'autres, les films et vidéos ne font pas office de support masturbatoire. Sidonie ne se touche pas devant ni immédiatement après non plus. La trentenaire, qui se définit comme un être très sexuel, voit le sexe comme un art porteur d'inspiration. "Cela m'intéresse beaucoup, c'est très présent dans ma vie, que ce soit dans les domaines artistique, littéraire... C'est un mélange de curiosité et de fascination, d'excitation pour ce que les gens font avec leur corps", explique-t-elle. Ainsi, sa consommation ne répond pas à un besoin, "le porno n'est pas un exutoire. Je suis des personnes, des performers . Quand quelqu'un publie une vidéo, je vais la regarder", indique-t-elle.
Cela renvoie à une pratique pas totalement dans la norme
Juliette parle très librement de sa consommation personnelle. Elle la voit comme une affirmation de son désir, son droit à jouir . Rien d'étonnant pour la chercheuse Ludivine Demol, selon qui, regarder du porno s'inscrit pour certaines femmes dans une "montée d'un certain féminisme ". Certaines abordent le sujet avec leurs ami(e)s, se donnent des idées, des conseils. "Quand on en parle, j'ai l'impression que ça libère certaines femmes", avance Zoé.
Et pour cause. Si quelques-unes le revendiquent, la pudeur ou la honte en font souvent taire d'autres. Les ressentis des femmes devant leur première vidéo porno sont révélateurs. "Je me disais que je n'avais pas le droit de regarder ça, je me demandais si c'était bien", se rappelle Lili. "J'étais partagée entre la culpabilité due à mon éducation catholique, et l'excitation", complète Zoé.
"La consommation de pornographie par les femmes renvoie socialement à une pratique pas totalement dans la norme", affirme Ludivine Demol. Lors de ses recherches, elle analyse d'ailleurs les commentaires d'un post de blog sur la pornographie. Parmi les interventions - très rares - de femmes, la chercheuse remarque plusieurs profils. "Il y avait celles qui assument d'en regarder, celles qui disent ne jamais le faire parce qu'elles sont des filles, et enfin, celle qui s'interrogent : "je suis une fille, j'en regarde, suis-je normale ?", explique-t-elle. En réalité, le tabou n'est pas lié à la pornographie en elle-même mais à la sexualité féminine . En clair, les filles ne sont pas censées s'intéresser au sexe, et donc encore moins au porno. Il y a une restriction genrée. Les hommes se justifient moins parce que ce sont des hommes. C'est normal, c'est leur sexualité".
"Une femme qui consomme du porno fait peur à certains hommes, cela renvoie à une insatisfaction sexuelle", complète Flore Cherry, journaliste à Union Magazine . Si Lili parle aujourd'hui librement du sujet avec son partenaire, cela n'a pas toujours été le cas : "Certains de mes anciens copains considéraient cela comme de la tromperie, leur ego était blessé". À 44 ans, mariée et mère de trois enfants, Jodie visionne du porno en secret. Elle a bien essayé d'en discuter avec son mari, un homme "pudique et réservé", en vain. "Il m'a regardé étrangement, s'est demandé si je voulais aller voir ailleurs. Il n'est pas dérangé mais il y a quand même un côté, "je ne te satisfais pas, il y a un problème". Je fais avec, mais ça me pèse. J'aimerais qu'il soit avec moi", confie-t-elle.
Ça m'a décomplexée, j'ai plus confiance en moi
Peu importe l'avis de leur entourage ou de la société, toutes identifient parfaitement ce que la pornographie leur a apporté. Sans être l'unique facteur d'apprentissage, elle a permis à Lili de découvrir des pratiques inconnues quand elle était plus jeune. "La fellation, par exemple. Je regardais des vidéos d'actrices montrant comment la pratiquer." "Ça m'a permis d'identifier les choses qui me faisaient envie, comme le porno lesbien", ajoute Sidonie, 30 ans.
Parce que certaines se masturbent devant ces vidéos, elles apprennent à identifier leur plaisir , le maîtrisent, savent sur quel "bouton" appuyer. "Le porno m'a décomplexée, j'ai plus confiance en moi. Ça m'a aussi servi dans ma façon d'aborder les hommes. Au lit, je me dis que j'ai le droit, le droit à mon plaisir", indique Zoé.
Pour d'autres, la pornographie s'avère libératrice. C'est en regardant des vidéos que Jodie, à plus de 40 ans, découvre qu'elle est femme fontaine. Et enfin, le porno confirme des désirs parfois enfouis. Margaux est catégorique : "Il y a dix ans de cela, j'aurais refusé de faire du SM, je n'aurais pas assumé, alors que j'en avais déjà envie".
(1) Enquête Contexte de la sexualité en France , réalisée entre 2004 et 2006 par Nathalie Bajos et Michel Bozon.
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