Elle n'est pas innocente du tout

Elle n'est pas innocente du tout




⚡ TOUTES LES INFORMATIONS CLIQUEZ ICI 👈🏻👈🏻👈🏻

































Elle n'est pas innocente du tout

Épris de justice est animé par des journalistes bénévoles (pour l'instant). Vous pouvez nous soutenir financièrement via Tipeee .

L'avocat Richard Malka, qui plaide pour la première fois devant une cour d'assises, dit qu'il est terrifié, tétanisé. « Les chaussettes m'en tombent des chevilles » , ajoute-t-il face au six jurés. Il vient d'entendre, pendant une heure et demie, Maryvonne Caillibotte, l'avocate générale, demander six ans de prison pour un assassinat, sur la seule foi de son « intime conviction » .
Assis derrière Richard Malka, l'autre conseil de sa cliente, Éric Dupond-Moretti, mal rasé, mal léché, bougon depuis le début du procès, marmonne : « C'est terrible. » Du fond de ses yeux bleus, il fixe la magistrate et secoue la tête de gauche à droite.
Depuis quatre jours, devant la cour d'assises de Paris, se tient le procès d'A. Friloux, la « veuve noire » , une femme qu'on accuse d'avoir assassiné son mari, plus vieux qu'elle de 27 ans, pour mettre la main sur l'héritage, aux dépens de sa belle-fille, Catherine.
Cette femme, A. Friloux, se sera peu exprimée au cours de son propre procès. Le premier jour, elle avait dit trois phrases : « Je suis innocente, et puis c'est tout. J'ai été mariée avec cet homme pendant 25 ans, je l'ai aimé. Je ne sais pas ce que je fais là. »
Personne ne voulait la croire. L'ordonnance de mise en accusation était accablante. Elle décrivait comment A., patiemment, froidement, avait empoisonné son mari pendant plusieurs mois en le gavant d'antidépresseurs, associé à un anti-vomitif pour que le vieil homme de 81 ans ne rejette pas le poison.
On trouvait également, dans la synthèse lue par le président au début du procès, les témoignages des rares personnes qui avaient pu voir Claude dans les dernières semaines de sa vie : il vivait reclus dans une pièce de 10 m², sans fenêtre, observé par un dispositif de vidéosurveillance. Selon sa belle-sœur, bloqué par une barre, il avait « l'air soumis et impuissant ».
Ce n'est qu'au matin du quatrième jour de son procès, juste avant les réquisitions, que A. Friloux sera finalement entendue, pendant un peu plus d'une heure, par le président. Extrêmement nerveuse, les lèvres déformées par le botox, elle se livrera peu, indiquant simplement : « Si Catherine était venue me voir, si elle m'avait dit qu'elle avait besoin d'argent, on aurait pu s'arranger – on peut toujours s'arranger. Mais il n'y avait que de la haine. »
Peu importe que son audition arrive trop tard dans ce procès, qu'elle n'apporte rien. Pendant quelques dizaines de minutes, l'avocate générale bute sur elle, tente de lui faire avouer une improbable faute, de semer le doute sur une éventuelle malveillance. C'est peine perdue. Depuis la veille au moins, la conviction des spectateurs est forgée : A. Friloux est innocente, et c'est injuste que l'accusation s'acharne.
Non pas qu'A. Friloux soit sympathique. Oui, elle a 27 ans de moins que son mari. Oui, elle a des amants. Oui, elle passe souvent sous le bistouri pour des opérations de chirurgie esthétique. Oui, elle s'oppose à sa belle-fille, Catherine, au sujet de l'héritage. Non, elle n'est pas toujours agréable avec les employés de son restaurant ou même avec sa pharmacienne.
Seulement, voilà, depuis le premier jour du procès, la barque de l'accusation prend l'eau. Des fissures apparaissent sur sa coque. Adrien, le fils de Claude et d'A., qui déclare par exemple qu'il a vécu pendant plusieurs années dans ce studio qu'on décrivait comme un taudis, avec son père et sa mère, et que c'est son père qui voulait absolument rester là, malgré les protestations d'A.
Ou le dispositif de vidéosurveillance, loin d'être destiné à observer Claude pour le tenir isolé, comme on l'avait prétendu un peu vaguement, mais qui avait la fonction inverse : les caméras étaient dirigées vers le restaurant et permettaient au vieil homme de 81 ans d'observer ce qui s'y passait via un moniteur.
Eric Dupond-Moretti écoute le témoignage de ce fils en faisant les cent pas dans la salle, mains croisées dans le dos : « Comment est-ce que votre mère s'occupait de son mari, atteint d'une grave maladie, dans les derniers jours ?
– Je l'ai vue de mes propres yeux, à 2 h du matin, le laver, le soigner, lui changer ses couches.
– Et les gens qui sont aujourd'hui sur le banc des parties civiles, ils étaient là ? »
L'avocat désigne du regard Catherine, la fille de Claude, fruit d'une première union.
Adrien répond : « Non. Il n'y avait personne. » L'avocate générale, pour tenter de défendre la partie civile, lance une pique : « Vous non plus, vous n'étiez pas là, maître. » L'avocat, surpris par cette saillie mal assurée, se retourne et plonge ses yeux dans ceux de la magistrate : « Non. Mais, moi, je n'accuse personne. » La salle rit. Agacée, l'avocate générale se tourne vers les auditeurs : « Oh, ce n'est pas un théâtre ici. »
L'audition du deuxième fils intervient dans la soirée. Imad n'est pas l'enfant de Claude, mais il a vécu avec lui depuis l'âge de 5 ans. Puis les choses se sont gâtées entre les deux hommes, ils ne s'entendaient pas. Pour autant, Imad aimait son beau-père. Il a été, pendant un temps, suspecté de complicité d'assassinat.
Il pose ses deux mains solidement sur la barre et parle avec colère : « Aujourd'hui, je pense qu'on est là par la force du commérage. J'ai vu la liste des témoins. Les trois-quarts, je ne les ai jamais vu, je ne les connais pas. »
Le président, qui ne souhaite pas qu'on mette en cause le sérieux de son audience, égrène devant Imad la liste des témoins. Le garçon de 30 ans est amené à donner son point de vue sur chacun d'entre eux : « Karim, c'est un serveur qui travaillait là-bas. Moi, je considère qu'il n'est pas digne de confiance, et ça se voit. Vous le verrez, je ne vous demande même pas de me croire sur parole. Vous l'interrogerez et vous verrez. »
Effectivement, deux jours plus tard, la cour voit. Karim se présente à la barre. Au moins très lent, pour ne pas dire stupide, il est incapable de livrer un témoignage clair, passe son temps à se contredire, « ne se souvient plus » , et puis, quand on lui met ses propres mots dans la bouche « se souvient un peu ».
La partie civile et l'avocate générale l'interrogent. Ils arrivent, plus ou moins, à lui faire répéter son témoignage accablant : A. achetait des médicaments sans ordonnance, elle gavait Claude d’antidépresseurs et le mari était terrorisé par sa femme.
Quinze minutes plus tard, sous les assauts de Richard Malka et d'Éric Dupond-Moretti, il dit exactement l'inverse. A-t-il, oui ou non, été chercher des antidépresseurs à la pharmacie sur la demande d'A. ? « Oui » , « non » et « peut-être » : la cour entendra les trois versions. Et les deux avocats, en le confrontant au dossier, parviennent assez facilement à prouver qu'il ment, qu'il raconte n'importe quoi et qu'il trouve qu'A. est « méchante ».
Imad reprend son évaluation des témoins : « Maria, la belle-sœur de Claude ? Depuis dix ans, elle a dû le voir trois fois. »
Maria, devant les jurés, est plus assurée que Karim, elle s'en tient à la version qu'elle a déjà livrée aux policiers : quand elle est venue voir Claude, quelques jours avant sa mort, sur la demande de Catherine qui s'inquiétait, elle l'a trouvé « sur une chaise, bloquée par une barre, l'air soumis et impuissant ».
Plus tard, il sera révélé que la barre en question était le déambulateur de Claude.
« C'est le procès du commérage, vraiment. J'espère que c'est la raison qui l'emportera sur les "on-dit" » , conclut Imad, après avoir égratigné plusieurs autres témoins. L'avocate générale réplique : « Et quand vous dites que Catherine aurait pu en vouloir à la vie de son père, ce ne sont pas des commérages ? » Le jeune homme reste interdit. Éric Dupond-Moretti répond à sa place : « Sauf que, nous, nos commérages, ils n'envoient personne en prison, madame. »
Les faits ne sont examinés que le deuxième jour et, vus de loin, ils paraissent difficiles à contester. Peu importe, finalement, qu'A. soit sympathique ou non, qu'elle soit une harpie ou une épouse attentionnée, que les témoins se fassent torpiller : la vérité, c'est que Claude a été empoisonné et qu'A. tenait le pilulier.
L'enquêtrice de police judiciaire qui se présente à la barre le matin du deuxième jour pour expliquer son travail, indique d'ailleurs assez clairement : « Là où les choses se sont précipitées, c'est quand le laboratoire de toxicologie nous a appelé. » Il n'est pas question de commérages dans une expertise toxicologique.
Claude Friloux est mort le 28 janvier 2011, à l'hôpital de Clamart, près de son domicile de Châtenay-Malabry. Le médecin légiste concluait à « une mort apparemment naturelle par insuffisance cardiaque ». Claude était malade depuis 2002, atteint d'une amylose, une pathologie rare et mortelle. C'était, à première vue, sa maladie qui l'avait tué.
Mais le parquet, alerté par Catherine sur des soupçons de maltraitance, ouvrait une enquête pour recherche des causes de la mort. « C'est une enquête, décidée par le parquet, suite à la découverte d'un corps dont le décès peut paraître naturel à première vue, explique l'avocate générale aux jurés, mais dont les circonstances sont suspectes. »
À l'intérieur du corps de Claude, les experts découvraient des taux d’antidépresseurs invraisemblables : quatre molécules différentes, provenant de quatre antidépresseurs, dont deux, le Deroxat et l'Effexor, avaient été administrés dans des quantités mortelles, plus de dix fois supérieures à la dose létale. Associée à ce cocktail déjà explosif, une très forte concentration d'un anti-vomitif, sans doute adjoint pour que la victime ne puisse pas recracher le poison.
Le docteur Benayoun pouvait ainsi conclure que la cause du décès était « liée à l'association des produits décelés, dont certains à dose supra-thérapeutique et toxique pouvant tout à fait avoir accéléré le processus d'évolution de la cardiopathie » . Il notait également que « l'association des produits considérés ne correspondait pas à une prescription médicale légitime » . En clair : aucun médecin n'aurait prescrit autant d’antidépresseurs différents à quelqu'un déjà qui était malade du cœur.
« Est-ce que l'enquête a pu démontrer que les médicaments ont été administrés par A. Friloux ? demande l'avocate générale. – Oui, exactement , répond la policière. Les seules personnes qui ont administré des médicaments à Claude, pendant les mois précédents le décès, sont A., ou Adrien et Karim, qui agissaient sous ses ordres. »
L'enquêtrice l'admet : « L'enquête a été orientée par de nombreux éléments fournis par la partie civile. » Quelques mois après le décès, A. était placée sur écoute téléphonique : « Les écoutes ont été très instructives dans ce dossier, précise l'officière. Au commissariat, j'avais entendu une femme très touchée par le décès de son mari, mais au téléphone, c'était quelqu'un d'autre. »
Emmanuel Ravanas, l'avocat de la partie civile, lui demande de préciser ce point : « Sans jugement de valeur, quel est votre sentiment sur ces écoutes ? » La réponse arrive immédiatement : « Honnêtement, j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi manipulateur. » Éric Dupond-Moretti se lève de son banc : « Eh bien, heureusement que ce n'est pas un jugement de valeur ! »
L'avocat Richard Malka prend le relais : « Vous avez déjà enquêté sur d'autres affaires criminelles ?
– Et vous n'êtes jamais tombé sur quelqu'un d'aussi manipulateur ?
– Vous dites qu'elle mentait. Vous avez enquêté sur tous les mensonges d'A. Friloux ? »
L'enquêtrice parvient à faire sourire la salle : « Honnêtement, je n'aurais pas eu le temps. »
Éric Dupont-Moretti, qui ne rit pas, vient en aide à son confrère : « Que vous ne l'aimiez pas, c'est votre droit.
– Je n'ai jamais dit ça » , se défend l'officière. L'avocat reprend la parole : « Allez, c'est dans toutes les lignes de votre rapport, même dans les silences. » Il s'approche de la policière : « Donc, selon vous, c'est A. qui donnait les médicaments à Claude ? » La réponse de l'enquêtrice est assez claire : « Oui, selon une majorité de témoins entendus. »
Éric Dupond-Moretti profite de l'instant, ménage son effet, puis sort un papier de son dossier : « Et si je vous dis que j'ai là un document qui prouve que c'est l'hôpital qui a administré ces substances ? »
L'avocate générale fait un bond sur sa chaise : « Attendez, vous ne pouvez pas sortir un document comme ça, sans nous l'avoir fourni. Et le respect du contradictoire ? » Le président acquiesce. Pas question de discuter d'un document sans que toutes les parties n'en aient pris connaissance. L'avocat sort des photocopies de son dossier : « Mais voilà, j'ai des copies de la pièce, je vous les donne. » Pendant quelques secondes, le procès flotte. Le président décide de suspendre l'audience, afin que les parties puissent prendre connaissance du document.
L'effet a fonctionné. Pendant l'interruption, les spectateurs jasent sur ce fameux document, émettent des idées, des théories. Quand la pièce est finalement dévoilée, le soufflé retombe un peu – mais un peu seulement : le document, fourni par Adrien, le fils de la victime, prouve que l'anti-vomitif a été injecté à Claude Friloux par l'hôpital, quelques heures avant sa mort. La thèse de la veuve noire pharmacologue, qui aurait volontairement administré un anti-vomitif pour favoriser l'effet des poisons, s'effondre.
Le document n'explique pas, en revanche, les taux invraisemblables d’antidépresseurs retrouvés dans le corps du défunt, mais peu importe, Éric Dupond-Moretti sait pousser son avantage. Il fustige devant la cour le manque de sérieux de l'enquête : « C'est Adrien qui a demandé ce document à l’hôpital, tout simplement, et on lui a fourni immédiatement. Et la police a été infoutue de faire la même chose. Voilà. Voilà le sérieux de l'accusation. C'est pathétique. »
L'officier de police judiciaire, les mains rivées sur la barre, peine à s'expliquer, bien qu'elle assure être dans son bon droit : le document était couvert par le secret médical, les policiers ne pouvaient pas y avoir accès. Mais l'avocat noie vite ses explications sous un torrent de réprimandes vis-à-vis de l'enquête. Associé aux soupçons de subjectivité déjà discutés, l'effet est dévastateur pour l'accusation.
Le procès est sur un point d'équilibre. La conviction que se font les spectateurs de la culpabilité d'A. Friloux a déjà été lourdement malmenée, mais il reste ces taux d’antidépresseurs « aberrants » , selon les toxicologues, « un non-sens thérapeutique » . Et ceux-là n'ont pas été administrés par l’hôpital, c'est une certitude.
Trois experts vont déposer dans l'après-midi. Et tous, sous l'inquisition des deux avocats de la défense, vont finir par admettre la même chose : ils ne savent pas de quoi Claude Friloux est mort. Ils ont des soupçons, des doutes, ils pensent que les antidépresseurs ont conduit à la mort, mais ils ne peuvent en aucun cas être formels.
Ainsi, le professeur Loiset conclut : « La sommation des toxicités des antidépresseurs a pu être à l'origine d'une intoxication aiguë. » Tout est dans ce « a pu » . Quand on demande au professeur Pepin d'affirmer que Claude Friloux a été empoisonné, il admet qu'il ne peut pas : « Ce n'est pas à moi de vous répondre, mais au médecin légiste. » Or, le médecin légiste, dans son rapport, conclut à une mort naturelle.
Le troisième toxicologue, entendu dans la foulée, ne peut pas dire mieux. « Comment peut-on exclure une mort naturelle ? C'est une hypothèse comme les autres. C'est honnête de ma part de vous dire ça, tout comme c'est honnête de dire qu'on retrouve dans ce corps un cocktail complètement délirant de médicaments. »
Claude Friloux, à sa mort, avait dans le corps assez d'antidépresseurs pour mourir. Il était également atteint d'une maladie très grave, depuis neuf ans, alors que le pronostic vital pour cette maladie ne dépasse pas, en moyenne, les deux ans. Il en avait vécu sept de plus, entouré de sa femme et de son fils.
La journée se termine autour d'une seule certitude : on ne sait pas de quoi Claude Friloux est mort. L'accusation continue d'écoper, avec l'espoir d'arriver, malgré tout, à bon port.
Le docteur El Fandi, médecin traitant et ami de Claude, comparait le lendemain. C'est par son témoignage que s’achève le naufrage. C'est l'iceberg de ce procès.
Le médecin a suivi Claude Friloux pendant plus de quinze ans. Il s'occupait de ses ordonnances. C'est lui qui prescrivait le Deroxat, l'un des antidépresseurs retrouvé dans le corps de Claude.
Devant les jurés, il décrit la pathologie dont souffrait Claude, une amylose généralisée : « C'est une maladie très grave : des protéines qui se déposent un peu partout dans le corps et empêchent les organes de fonctionner. »
La maladie de Claude s'était aggravée depuis le mois d'août 2010, et le médecin reconnaît : « Il vivait dans une sorte d'arrière-boutique, dans des conditions de semi-clochard, c'est vrai. Mais c'est lui qui voulait ça, il ne voulait pas quitter son restaurant. » C'est seulement la dernière semaine qu'A. et Adrien avaient pu le convaincre d'aller à Châtenay-Malabry.
« Le médecin de l'hôpital de Clamart m'a appelé le 28 janvier. Il m'a dit que Claude était en soins intensifs et qu'ils allaient le débrancher. Six mois plus tard, j'ai eu la grande surprise de me retrouver en garde à vue. Et pas pour rien, s'il vous plaît, pour complicité d'assassinat ! » Le docteur se permet de rire : « Une histoire de fou ! »
« On a retrouvé, dans son sang, l'équivalent de 26 boîtes de Deroxat. Évidemment, ça ne correspondait pas du tout à mes prescriptions. Il y avait d'autres antidépresseurs, notamment de l'Effexor. Alors, on a imaginé qu'A. lui avait fait ingurgiter. On n'avait pas d'explication, mais vous allez voir, l'explication, vous allez l'avoir. »
Le médecin cite alors, de mémoire, les rapports du dossier : « Le 2 février 2013, dans la contre-expertise du docteur Pepin, on note que Claude avait un taux de créatinine dix fois supérieur à la normale. Ce que ça veut dire, c'est qu'il souffrait d'une insuffisance rénale aiguë et totale. Le rein était bloqué et n'évacuait plus les médicaments. En réalité, ces 26 boîtes n'ont jamais été achetées. Voilà la véritable cause de ces taux : il n'éliminait plus les molécules qu'il ingurgitait. »
Il précise également que l'Effexor avait été prescrit à Claude un an avant sa mort : « Par l'hôpital Vaugirard, document 605. » Comme celui-ci prenait un peu ses médicaments quand il voulait, il avait très bien pu garder les boites et les utiliser plus tard : « Est-ce qu'il a voulu se doper à l'Effexor, la dernière semaine, quand il était à Châtenay-Malabry ? Honnêtement, ça ne m'étonnerait pas. » Quant aux autres médicaments, s'il ne peut pas expliquer leur présence, il ne s'en étonne pas non plus, dans la mesure où Claude avait tendance à l'auto-médication.
La partie civile et l'avocate générale, qui ont eu, comme tous les spectateurs, l'impression d'assister à une révélation d'Hercule Poirot, tentent de trouver une faille dans son récit pendant plusieurs minutes, sans y parvenir.
L'avocat Dupond-Moretti, enfin, pose cette question : « Vous avez passé deux ans en examen pour complicité d'assassinat. Est-ce que quelqu'un vous a présenté des excuses ? » « Jamais » , répond le médecin. L'avocat se tourne vers l'avocate générale : « C'était l'occasion ou jamais, madame. » La magistrate ne dit rien. Son affaire vient de sombrer.
Un nouvel expert toxicologue, appelé dans l'après-midi par la défense, vient rajouter du lest. Pascal Kintz, très respecté dans son domaine, explique que Claude Friloux ne souffrait pas seulement d'une insuffisance rénale, mais également d'une insuffisance hépatique. Il conclut, sans être formel, comme ses collègues : « Ici, il ne s'agit peut-être pas d'un problème de surdosage, mais d'un déficit d'é
Amatrice avec trois bites d'un coup
POV avec une plantureuse excitée
Plaisir avec deux godes

Report Page