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Ăcrit par
Catherine Eme-Ziri
Haute-SaĂŽne :le lait n'est plus assez rentable, des agriculteurs arrĂȘtent la production laitiĂšre
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© Margot Gésiot France Télévisions
Haute-SaĂŽne
Doubs
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Territoire de Belfort
Bourgogne-Franche-Comté
L'entreprise Milleret Ă Charcenne, Haute-SaĂŽne, produit des fromages et emploie environ 200 personnes
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© Margot Gésiot France Télévisions
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Haute-SaĂŽne : "Je n'ai quâune envie, voir mes vaches partir", Patrice Haeze abandonne la production laitiĂšre
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De nombreux producteurs de lait arrĂȘtent leur activitĂ©Â : le lait nâest pas assez rĂ©munĂ©rĂ©. Des entreprises transformatrices annoncent des hausses des prix dâachat aux agriculteurs. Mais prĂ©viennent les consommateurs : les prix vont augmenter !
La mort dans lâĂąme, Patrice Haeze a pris sa dĂ©cision. Il part Ă la retraite et il ne trouve aucun repreneur pour ses 100 vaches laitiĂšres. La production laitiĂšre sera stoppĂ©e.
Il raconte :"On a une entreprise qui fait vivre 4 personnes et, du jour au lendemain, elle nâen fait vivre que 2 parce quâon arrĂȘte la production laitiĂšre, pourtant le point fort de lâexploitation⊠Il nây a aucun repreneur, câest trop de contraintes. Le lait ne fait plus recette. »
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Son associĂ© dans le GAEC, StĂ©phane Gelinotte renchĂ©rit : « On nâest pas assez rĂ©munĂ©rĂ©. Il faudrait que quâon soit payer 450 ⏠la tonne. Je vais faire plus de cĂ©rĂ©ales, peut-ĂȘtre un peu dâengraissement mais jâarrĂȘte le lait. » L'an dernier, leur lait Ă©tait payĂ© 345 ⏠la tonne, aujourd'hui, c'est 400 âŹ. Pas suffisant selon les producteurs laitiers qui voudraient un revenu de 450 âŹ.
Patrice Haeze a fait ses calculs et sâinquiĂšte quand mĂȘme pour lâavenir de la production laitiĂšre : « Nous, on 100 vaches laitiĂšres, ça veut dire 750 000 â 800 000 litres de lait par an en moins. Avec tous ceux qui arrĂȘtent, la filiĂšre va en prendre un coup. »
TrĂšs Ă©mu, dĂ©goĂ»tĂ©, cet agriculteur ne cache pas son Ă©motion : « Maintenant, jâai quâune envie, voir mes vaches partir. »
Charcenne, en Haute-SaĂŽne toujours, chez Milleret qui produit des fromages et emploie environ 200 personnes.
Son directeur gĂ©nĂ©ral, Thierry Martin constate que le phĂ©nomĂšne est perceptible en Haute-SaĂŽne mais aussi en France, oĂč il est de plus grande ampleur dans lâouest du pays que dans lâest. Il touche toute lâEurope et le monde.
Câest la guerre en Ukraine qui est, en partie, responsable de la crise du lait. Cette guerre a provoquĂ© la hausse du prix des cĂ©rĂ©ales, cĂ©rĂ©ales qui entrent dans lâalimentation du bĂ©tail. Donc, pour ceux qui font les 2 activitĂ©s, cĂ©rĂ©ales et lait, il est beaucoup plus rentable aujourdâhui de se consacrer uniquement aux cĂ©rĂ©ales et de se dĂ©barrasser de ses vaches laitiĂšres. Câest la raison pour laquelle, le Gaec de Patrice Haeze et StĂ©phane Gelinotte, malgrĂ© ses Ă©quipements modernes et une bonne rentabilitĂ©, ne trouve pas preneur.
Milleret collecte son lait dans un rayon de 25 kilomĂštres autour de lâentreprise. Thierry Martin se veut rassurant malgrĂ© la baisse de la production : " Pour le moment, nous avons encore assez de lait. Nous collectons 75 millions de litres de lait par an, cette annĂ©e, nous avons un dĂ©ficit de 2 ou 3 millions."Â
Il ne faut pas que le phĂ©nomĂšne sâaccentue
Un gros projet dâextension est Ă lâĂ©tude pour 2025. Il pourrait ĂȘtre reculĂ© de quelques mois, voire quelques annĂ©es si la crise perdure. Mais le directeur gĂ©nĂ©ral envisage Ă©galement dâĂ©largir le pĂ©rimĂštre de collecte.
Pour le prix du lait payĂ© aux producteurs, il se justifie : « Le prix du lait est liĂ© Ă nos marchĂ©s de vente de fromage. Si le prix du lait augmente, il faut que toute la chaĂźne augmente, jusquâau consommateur. Avec la grande distribution, câest trĂšs compliquĂ©âŠÂ »
Il fait remarquer quâil a dĂ©jĂ augmentĂ© le prix du lait en juillet et il annonce de nouvelles hausses : « On va pouvoir augmenter le prix du lait de façon significative au 2 e semestre pour coller aux besoins des exploitants laitiers. Ce prix est calculĂ© en fonction du prix des chargesâŠÂ »
Mais Thierry Martin ajoute : « Dans tous les cas, pour que les filiĂšres continuent dâexister, il faut que les prix de vente au consommateur augmentent. Ce nâest pas possible autrement. »
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