Deux queues à la campagne

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Deux queues à la campagne

Publié
le 01/04/2022 à 06:00 , Mis à jour le 01/04/2022 à 11:08
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Christophe Alévêque, Laurent Gerra, Stéphane Guillon, les pensionnaires du théâtre des Deux Ânes et leurs confrères tentent de faire vivre une «morne» campagne électorale.
Il semble révolu le temps des Coluche, Guy Bedos et autres chansonniers qui attendaient la présidentielle avec délectation pour brocarder à l'envi les aspirants à la fonction suprême. Aujourd'hui, faute de manque d'aspérité des candidats, - dépassés par la guerre en Ukraine qui remet au second plan les thèmes sociétaux classiques -, les humoristes en vue peinent à faire rire avec « une présidentielle morne, apparaissant jouée d'avance ».
Stan, l'un des fondateurs des Goguettes , n'hésite d'ailleurs pas affirmer: « Par rapport à 2017 avec des rebondissements quotidiens, cette campagne ne prend pas. » Ce groupe musical s'est fait connaître par des reprises parodiques. Actualité géopolitique oblige, Ne me quitte pas de Brel est devenu Je ne flippe pas , avec la guerre en Ukraine, invitée surprise de la campagne. Ils fêteront l'entre-deux-tours à L'Olympia le 18 avril en détournant des succès de la chanson: « nous ne sommes pas des militants. On aime brocarder sans être dans l'insulte, ni la vulgarité ».
Comme eux, Christophe Alévêque, Laurent Gerra, Stéphane Guillon ou encore les pensionnaires du théâtre des Deux Ânes, dernier haut lieu de l'art des chansonniers, tentent de faire vivre cette campagne pas comme les autres. Même sans la situation en Ukraine, qui s'est imposée à la une de l'actualité, « cette présidentielle est atrophiée par l'absence de vrais débats », estime Jacques Mailhot, à la tête du théâtre des Deux Ânes qui, depuis plus d'un siècle, célèbre l'art de la satire politique.
Et c'est Jacques Mailhot qui revient savamment sur l'art de la caricature politique, le sel du talent des humoristes de la butte Montmartre et d'ailleurs depuis toujours: « Le chansonnier est plus près du journaliste pas sérieux, avec un côté ubuesque et une écriture à fleurets mouchetés. Il est vrai que les primaires nous ont gâtés mais la campagne se termine en queue de poisson... »
Au théâtre du Rond-Point, Christophe Alévêque surprend en « vieux con », titre de son nouveau spectacle : « l'ordre moral a fait basculer le libre penseur tendance anar que je suis dans le camp des vieux cons ». Dépité par le forfait de Christiane Taubira dont il a milité pour la candidature en 2017, il se désole sur scène que « la parole soit de plus en plus cloisonnée. Soit on est progressif soit on est réac. » Il se produira le soir des deux tours, « Pour se sentir moins seul », afin de commenter les résultats en direct.
Stéphane Guillon, qui joue au théâtre Tristan-Bernard, à deux pas du QG d'Emmanuel Macron, fera de même pour le second tour. Chroniqueur sur France Inter, Guillaume Meurice se transforme en candidat farfelu au Café de la Gare avant une tournée, en brocardant les stéréotypes des vrais prétendants.
À l'affiche aussi d'un one man show sur l'actualité, Olivier Lejeune qui a animé les campagnes de 1974 et de 1981 avec son « Pot pour rire, Mr le Président ! », propose un jeu de société pour animer les dimanches familiaux. Les enjeux ? « Séduire les électeurs avec des promesses ». Un seul prétendant manque à l'appel: Eric Zemmour. L'éditeur du jeu, Lansay, ne croyait pas à sa candidature lors du lancement de la fabrication.
À la radio ou la télévision, Charline Vanhoenacker et Sophia Aram sur Inter, Philippe Caverivière et Laurent Gerra sur RTL, tout comme Nicolas Canteloup sur TF1, surfent aussi sur la campagne. Mercredi, avec la voix de Jean Castex, Laurent Gerra, suivi par 1,8 million d'auditeurs, a promis ainsi des « bonbons » en cas de vote Macron, et des fessées pour un bulletin Le Pen, Mélenchon ou Zemmour.
Avec McKinsey qui tire les ficelles d'un Macron sous forme de marionnette qui agirait pour le compte d'un complot banquier visant à endetter la France pour la soumettre, ça pourrait faire un bon sketch pourtant.
Pourtant, une belle moustache sur une photo de Zemmour, c’est hilarant, non ?
Lanfranco Cirillo, architecte de 63 ans aujourd'hui naturalisé russe par Vladimir Poutine, aurait omis de payer quelque 50 millions d'euros au fisc italien.
RÉCIT - Sa publication fera de l'auteur le symbole de la liberté d'expression.
CRITIQUE - Cette nouvelle adaptation de la BD à succès, très musicale, assume sa fonction de gourmandise. Mais fait trop de bruit.
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Les humoristes peu inspirés par une présidentielle qui finit «en queue de poisson»
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Un groupe de femmes chantent et dansent lors d'un meeting de campagne du candidat Raila Odinga à la présidentielle, le 30 juillet 2022 à Narok, au Kenya
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AFP, publié le mardi 09 août 2022 à 15h39

L'élection du prochain président se déroulait majoritairement dans le calme mardi au Kenya, locomotive économique d'Afrique de l'Est frappée par une flambée du coût de la vie, où ce scrutin revêt de forts enjeux. 
Le duel s'annonce serré entre les deux principaux candidats à la présidence, des figures du paysage politique. Raila Odinga , 77 ans, vétéran de l'opposition soutenu par le pouvoir, affronte William Ruto , 55 ans, vice-président qui fait figure de challenger.
Les 22,1 millions d'électeurs doivent voter six fois au total - élisant également leurs députés et élus locaux - pour déterminer l'avenir politique de ce pays considéré comme un îlot démocratique dans une région instable, mais qui fut lui même le théâtre de violences et de contestations électorales.
"Cette élection est différente des autres, elle est calme et paisible", affirme Joyce Kosgei, 52 ans, électrice à Kosachei, un village de la vallée du Rift, une région qui fut autrefois à l'épicentre de troubles. 
A travers ce pays où le vote est traditionnellement matinal, de longues files d'attente s'étaient formées avant l'aube, dans la pénombre, devant les bureaux de vote ouverts entre 06H00 et 17H00 (03H00 et 14H00 GMT). L'attente semblait moins longue dans l'après-midi.
"Lors de ma visite dans des bureaux de vote ce matin, il y avait beaucoup beaucoup de gens qui faisaient la queue patiemment. Cela montre que la démocratie fonctionne", s'est félicité Ivan Stefanec, chef de la mission d'observation de l'Union européenne. 
La Commission électorale a annoncé que 30% des 22,1 millions d'électeurs avaient voté à midi.
Parmi eux, le fervent chrétien William Ruto a glissé son bulletin dans l'urne après une courte prière à Kosachei, suivi quelques heures plus tard par un Raila Odinga tout de bleu vêtu - couleur de son parti - à Kibera.
Si aucun des deux adversaires, qui se connaissent bien pour avoir été alliés dans le passé, n'obtient mardi plus de 50% des voix, le Kenya connaîtra pour la toute première fois un second tour dans une élection présidentielle.
Quelle que soit l'issue, le nouveau président marquera l'histoire en n'appartenant pas à la communauté kikuyu, la première du pays, qui contrôle le sommet de l'Etat depuis vingt ans et dont est issu le sortant Uhuru Kenyatta - que la Constitution empêchait de se représenter après deux mandats. 
M. Odinga, allié à Kenyatta depuis un pacte surprise en 2018, est un Luo tandis que M. Ruto est un Kalenjin - deux autres importantes communautés.
Dans ce pays historiquement marqué par le vote tribal, certains experts estiment que ce facteur pourrait s'estomper cette année face aux enjeux économiques, tant la flambée du coût de la vie domine les esprits des quelque 50 millions d'habitants.
La pandémie, puis la guerre en Ukraine ainsi qu'une sécheresse record, ont durement touché ce poids lourd du continent, qui malgré une croissance dynamique (7,5% en 2021) reste très corrompu et inégalitaire. 
William Ruto, qui s'érige en défenseur des "débrouillards", a martelé son ambition de "réduire le coût de la vie". 
M. Odinga a lui promis de faire du Kenya "une économie dynamique et mondiale", composée d'une seule "grande tribu".
Historiquement, la composante ethnique a nourri les conflits électoraux, comme en 2007-2008 quand la contestation des résultats par M. Odinga avait conduit à des affrontements inter-communautaires faisant plus de 1.100 morts. 
Quinze ans ont passé depuis ces violences mais leur spectre continue de planer. 
En 2017, des dizaines de personnes étaient mortes dans la répression de manifestations.
"Les gens ne devraient pas perturber (le vote). Votez, rentrez chez vous et détendez-vous" , a appelé à Kibera Ibrahim Ahmed Hussein, étudiant de 23 ans portant une traditionnelle tunique blanche et des écouteurs aux oreilles.
De rares incidents ont été signalés à travers le pays, où quelques 150.000 officiers de sécurité ont été déployés. Une manifestation a été dispersée au gaz lacrymogène dans le comté de Nakuru (ouest) tandis que l'élection a été reportée en raison de coups de feux la veille dans une circonscription de Wajir (est), près de la Somalie.
La Commission électorale, soumise à une pression extrême car largement critiquée en 2017, a elle admis des défaillances de kits biométriques qu'elle utilise pour l'identification des électeurs, dans 200 bureaux de vote sur un total de 46.000. 
"Il ne s'agit pas d'une défaillance étendue. Les technologies tombent en panne et quand c'est le cas nous avons des moyens de régler ça", a déclaré Justus Nyang'aya, l'un des commissaires. 
Dans ce pays marqué par la suspicion de fraudes, des sources diplomatiques ont pointé l'enjeu crucial de la rapidité dans la publication des résultats. La Commission a jusqu'au 16 août pour les annoncer, mais elle pourrait le faire plus tôt.

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