Deux mannequins pour moi

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Deux mannequins pour moi



TĂ©moignages


Ado complexĂ©e par mon corps, je suis aujourd’hui mannequin plus-size




AĂŻda Djoupa

12 août 2022


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madmoizelle



TĂ©moignages



Camille Mbaye est mannequin et sur les rĂ©seaux sociaux, elle parle sans langue de bois des dessous d’une industrie qui a longtemps invisibilisĂ© les corps comme le sien. Elle raconte comment elle est arrivĂ©e Ă  ce mĂ©tier, et son quotidien de mannequin « curvy ».

A chaque fois, je me pose la question : est ce que les gens qui travaillent dans ce milieu (recruteur.ses, photographes, stylistes,...) et qui rabaissent les mannequins tout le temps sur leur physique, le font aussi avec leurs proches et mĂȘme tous les gens qu'ielles voient ?

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Je m’appelle Camille, j’ai 21 ans et aprĂšs des Ă©tudes en communication digitale, il y a un an, je suis devenue mannequin plus-size — je fais une taille 44, ou du XL.
Je n’avais jamais envisagĂ© d’ĂȘtre modĂšle, mais c’est un mĂ©tier que j’idĂ©alisais beaucoup. J’enviais les mannequins que je voyais sur les rĂ©seaux sociaux, me disant qu’elles avaient beaucoup de chance de faire ce mĂ©tier et que moi, je ne pourrais jamais parce que je ne faisais pas le bon poids, que je n’avais pas le bon profil
 Bref, que je ne correspondais pas aux standards nĂ©cessaires. Mon corps a toujours Ă©tĂ© un complexe pour moi, et j’ai passĂ© mon adolescence Ă  me trouver trop grosse , Ă  ĂȘtre la seule qui ne correspondait pas Ă  la norme dans un groupe de copines trĂšs minces, Ă  y penser sans cesse.
Pourtant, Ă  mes 18 ans, une agence parisienne m’a repĂ©rĂ©e sur Instagram. Elle m’a contactĂ©e pour me proposer de me reprĂ©senter, j’ai passĂ© un entretien Ă  distance (Covid oblige), et ils m’ont signĂ©e ! L’agence n’avait jamais travaillĂ© avec des personnes qui ne faisaient pas les tailles standard de l’industrie, et finalement, ce contrat n’a rien donnĂ© du tout . AprĂšs un an et demi, je n’avais toujours pas de book ou passĂ© le moindre casting.
Ce premier pas m’a quand mĂȘme permis de prendre confiance en moi. Mon apparence n’avait jamais Ă©tĂ© valorisĂ©e, et d’un coup, je me suis dit « Si ça a pu marcher une fois, pourquoi pas deux ? » . À l’époque (et aujourd’hui encore), je suivais la mannequin plus-size Leslie Sidora sur les rĂ©seaux sociaux. J’ai trouvĂ© l’agence qui la reprĂ©sentait, et j’ai tentĂ© le coup en les contactant.
Cette agence, qui se trouve aux États-Unis, me rĂ©pond qu’ils aimeraient beaucoup travailler avec moi, mais me renvoie d’abord vers une autre firme Londonienne pour que je commence par dĂ©velopper ma carriĂšre en Europe. Moi, j’étais tout simplement surexcitĂ©e : l’agence de mon mannequin prĂ©fĂ©rĂ©e voulait travailler avec moi ! Et en mĂȘme temps, j’étais mĂ©fiante, je me demandais si tout ça allait mener quelque part.
J’étais Ă  la fin de ma deuxiĂšme annĂ©e d’études quand cette agence m’a demandĂ© de venir passer un mois Ă  Londres pour essayer de me lancer. Je n’avais rien pour me reprĂ©senter Ă  part des photos prises avec mon tĂ©lĂ©phone, et ils ont donc planifiĂ© plusieurs shootings avec des photographes pour constituer mon book. Des shootings que je devais payer de ma poche, en plus du trajet et de l’hĂ©bergement, et c’était un investissement Ă©norme pour moi de devoir mettre toutes mes petites Ă©conomies dans un mois Ă  Londres ! 
Ma toute premiĂšre sĂ©ance photo a Ă©tĂ© un grand moment de doute, et ma pire expĂ©rience : je suis tombĂ©e sur une photographe qui a Ă©tĂ© horrible avec moi. Elle semblait n’avoir travaillĂ© qu’avec des modĂšles trĂšs minces jusqu’ici, et s’est moquĂ©e de mon physique, de la taille de mes bras. Quand je suis sortie, j’ai appelĂ© ma mĂšre en lui disant « Est-ce que c’est ça que je veux faire de ma vie ? Est-ce que je veux accepter d’ĂȘtre traitĂ©e comme ça, qu’on me renvoie cette image de moi en permanence ? ». J’ai eu l’impression que je n’avais rien Ă  faire lĂ .
Je suis quand mĂȘme restĂ©e un mois Ă  Londres, pendant lequel je n’ai dĂ©crochĂ© aucun job, et je suis rentrĂ©e pleine de doute. 
J’ai repris mes Ă©tudes Ă  la rentrĂ©e suivante, jusqu’au jour oĂč j’ai reçu un mail de mon agent pour m’annoncer qu’il Ă©tait possible que je travaille sur la campagne de la collaboration Fendi et Skims . C’était la toute premiĂšre fois qu’on me contactait, et je partais pour Rome, pour une grande marque ! Je garde aujourd’hui un trĂšs beau souvenir de ce premier contrat : j’avais l’impression d’ĂȘtre traitĂ©e comme une princesse.
Mais dĂšs mon retour, mes Ă©tudes ont repris et pour moi, la prioritĂ© Ă©tait d’arriver au bout de mon diplĂŽme. Pendant quelques mois, je n’ai pas eu d’autres opportunitĂ©s.
C’est au moment oĂč cette campagne est sortie qu ‘on a commencĂ© Ă  me prendre au sĂ©rieux quand je parlais de mannequinat . Jusqu’ici, quand j’en parlais, les rĂ©actions Ă©taient souvent mitigĂ©es.
En France, ĂȘtre mannequin n’est pas un mĂ©tier trĂšs bien vu : on s’imagine que tu n’as qu’à ĂȘtre belle, prendre des photos et rentrer chez toi, on part du principe que tu n’as pas de compĂ©tences. On me rĂ©pĂšte aussi souvent qu’il faut que j’aie un plan B, que je ne pourrais pas faire ce mĂ©tier-lĂ  trĂšs longtemps. Et puis, les mannequin grande taille, ce n’est pas courant non plus.
Mais depuis que j’ai terminĂ© mes Ă©tudes, il y a quelques mois, je me suis lancĂ©e et je suis officiellement mannequin Ă  plein temps : j’arrive Ă  en vivre, je voyage, et je crĂ©e du contenu sur les rĂ©seaux sociaux Ă  partir de ces expĂ©riences. Je fais ce qui m’anime, et j’en suis trĂšs heureuse.
On dit souvent que les choses ont changĂ© ces derniĂšres annĂ©es, que la maniĂšre dont on choisi les mannequins et dont on reprĂ©sente les femmes a Ă©voluĂ© : plus jeune, je n’aurais jamais pu imaginer avoir ma place dans ce milieu.
Pourtant, dans l’absolu, elles n’ont pas tant changĂ© que ça. La sociĂ©tĂ© Ă©volue et les gens veulent se sentir reprĂ©sentĂ©s, donc les marques sont forcĂ©es de montrer qu’elles sont plus inclusives
 Mais sur les shootings, la majoritĂ© des mannequins restent blanches et trĂšs minces. Sur certaines campagnes, il y a un cĂŽtĂ© « caution » : on voit quatre profils classiques et un profil plus atypique Ă  cĂŽtĂ© . Pourquoi ne pas plutĂŽt prendre une modĂšle de chaque taille, par exemple ? C’est bien la preuve que l’industrie a encore du mal Ă  lĂącher ses standards.
Quand j’arrive sur un shooting, je suis la plupart du temps la seule modĂšle plus-size. Et pour certains clients, il faut rĂ©pondre Ă  des critĂšres hyper dĂ©finis : ok, tu es plus-size, mais tu dois faire 1m80 pour « compenser » tes formes, tu es plus-size, mais tu dois avoir une taille fine avec de la poitrine et des fesses
 Ce profil reste trĂšs ancrĂ©, et au cours de mes expĂ©riences, je n’ai jamais travaillĂ© avec quelqu’un qui n’y correspondait pas. Je sais que certaines marques Ă©thiques essaient de changer la donne, et ont Ă  cƓur de faire autrement.
En France, cette rĂ©ticence se ressent particuliĂšrement. Depuis que j’ai commencĂ© Ă  travailler, j’ai eu quelques castings Ă  Paris alors qu’à Londres ou en Allemagne, j’ai du boulot tous les jours. On a encore cette image du mannequin trĂšs mince, longiligne aux yeux bleus, cette vision trĂšs perfectionniste de la mode. D’ailleurs, l’une des plus grosses agences parisiennes m’avait proposĂ© de travailler avec elle alors qu’elle n’avait jamais travaillĂ© avec des mannequins plus-size, et elle m’avait dit qu’elle voulait que je sois « un test ».
Il n’y a pas que la taille, d’ailleurs : quand j’arrive sur un set avec mon afro, j’ai toujours une apprĂ©hension quand je sais que la coiffeuse n’est pas noire. Parce que je sais que les cheveux texturĂ©s ne sont pas au programme des formations de coiffure en France, et que souvent, on ne sait pas comment gĂ©rer mes cheveux. Je n’ose rien dire quand je les vois faire de leur mieux, mais je finis toujours par aller dans les toilettes me recoiffer moi-mĂȘme.
Le mĂ©tier de mannequin est trĂšs idĂ©alisĂ©, et finalement assez mal connu. Avant de le faire, j’imaginais que j’allais porter des vĂȘtements incroyables que j’aurais choisis, collaborer avec des marques qui me faisaient rĂȘver
 La rĂ©alitĂ©, c’est plutĂŽt l’impossibilitĂ© de s’asseoir pendant une journĂ©e pour ne pas froisser des vĂȘtements, d’une marque qui dans la majeure partie des cas ne me dit rien de spĂ©cial.
Mais au-delĂ  de ne pas choisir ce que l’on porte, on ne choisit pas non plus la maniĂšre dont on est montrĂ©e. L’image de soi dans le miroir, et l’image que l’on voit une fois les photos prises sont des choses trĂšs diffĂ©rentes, et c’est une partie difficile du mĂ©tier pour moi. Ce n’est pas parce que je suis mannequin qu’il n’y a pas des aspects de mon physique qui me complexent , sur lesquelles je suis trĂšs focalisĂ©e, et je n’ai aucun contrĂŽle sur la maniĂšre dont ces aspects vont ĂȘtre montrĂ©s au public.
C’est mon mĂ©tier, et je suis payĂ©e pour ça, donc je le fais. Mais je crois que c’est important de pouvoir dire aussi qu’on a des complexes, que c’est une position de vulnĂ©rabilitĂ©, parfois renforcĂ©e par le fait d’ĂȘtre traitĂ©e comme un objet.
Rentrer d’un shooting et pleurer parce que je me sens mal, c’est aussi quelque chose qui m’arrive rĂ©guliĂšrement dans le cadre de mon travail. Mais cette sensation est tempĂ©rĂ©e par le fait de savoir que je peux reprĂ©senter d’autres personnes : mĂȘme si je ne me sens pas bien, je sais que mon image en tant que femme « curvy » peut aider celles qui me ressemblent Ă  se sentir mieux, Ă  se sentir valorisĂ©es lĂ  oĂč pendant longtemps, elles Ă©taient moquĂ©es et invisibilisĂ©es. Être bien entourĂ©e m’aide beaucoup Ă  surmonter tout ça.
C’est aussi pour ça que je me suis lancĂ©e sur TikTok, parce qu’ adolescente, j’aurais aimĂ© voir des meufs comme moi sur les rĂ©seaux sociaux (d’ailleurs, aujourd’hui encore, il n’y a pas tellement d’influenceurs ou d’influenceuses plus-size) et entendre parler des dessous du mannequinat. Il y a beaucoup de choses Ă  savoir sur ce mĂ©tier qui fait rĂȘver, et j’ai envie de les partager !
Crédit photo : fournie par Camille Mbaye
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