Deux fois plus scandaleux
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Deux fois plus scandaleux
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Publié le 06 Avr 2022 à 13H00
Modifié le 6 avril 2022
Par CĂ©cile Bonneau
Certains scientifiques ont parfois privilĂ©giĂ© la recherche de la gloire Ă celle de la vĂ©ritĂ©... avant d'ĂȘtre dĂ©masquĂ©s. Ou comment passer de la notoriĂ©tĂ© Ă l'opprobre !
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Cette mystification est probablement la plus lourde de consĂ©quenÂces quâait connue lâhistoire des sciences. EnÂtre 1908 et 1912, dans un petit village nommĂ© Piltdown Ă 60 km au sud de LonÂdres, le palĂ©ontologue amateur Charles Dawson met au jour des ossements qui vont ĂȘtre dĂ©terminants pour la vision de lâorigiÂne de lâhomÂÂme Ă©laborĂ©e par les paÂlĂ©oanÂthroÂÂpoÂloÂgues. Il sâagit dâun crĂąÂne humain , associĂ© Ă une mĂąchoire trĂšs proche de celle du sinÂge, mais pourvue de deux molaires dont lâusure est caractĂ©ristiÂque de celÂle des humains. La couleur bruÂnĂątre de lâenÂsemÂÂble tĂ©moigne dâune fossiliÂÂsaÂtion avancĂ©e et donc dâune trĂšs grande ancienneÂtĂ©. La dĂ©couverte est annoncĂ©e par DawÂson et Smith Woodward, conservateur du dĂ©partement de GĂ©ologie du British MuseÂum. Pour la plupart des scientifiques de lâĂ©poque, la chose est claire, on tient enfin le chaĂźnon manquant entre lâhomme et le singe. Outre-Manche, les palĂ©oanthropoloÂgues bombent le torseâ: le premier homÂme Ă©tait donc anglais !
En rĂ©alitĂ©, les ossements sont le fruit dâune supercherie Ă©hontĂ©e : il sâagit dâun crĂąne dâhomme moderne et dâune mĂąÂchoiÂre dâorang-outang aux dents limĂ©es, les deux datant de quelÂques siĂšcles, mais artificiellement vieillis par un traitement chimiÂque. Il nây a jamais eu de fossiles Ă Piltdown! Mais la vĂ©ritĂ© sâest fait attenÂdre : elle ne fut rĂ©vĂ©lĂ©e quâen 1953, soit 40 ans aprĂšs lâannonce de la dĂ©couverte, grĂące Ă une analyse de la teneur en fluor (trĂšs diffĂ©rente entre le crĂąne et la mĂąchoire). La thĂ©orie dite « prĂ©-sapiens » de lâĂ©volution de lâhomÂme, qui ne tenait plus quâĂ un fil, justement grĂące Ă lâ homme de Piltdown , est alors dĂ©finitivement rejetĂ©e. Quant au coupable, son identitĂ© nâa jamais Ă©tĂ© clairement Ă©tablie. De lourds soupçons pĂšÂsent sur Charles Dawson (mort en 1916), dont lâambition Ă©tait immense. Mais il se peut aussi quâil ait Ă©tĂ© victime dâune tentative de le tourner en ridiculeâŠ
A lâaube du XXe siĂšcle, les physiciens ne juraient que par les rayons : en 1895, lâAllemand Wilhelm Röntgen observait les premiers rayons X, et lâannĂ©e suivante, le Français Henri Becquerel dĂ©couvrait les rayonnements issus de la radioactivitĂ©. Des succĂšs retentissants qui leur valurent des prix Nobel dans les annĂ©es qui suivirent.
RenĂ© Blondlot ne voulait pas ĂȘtre en reste. En mars 1903, ce physicien de 53 ans, correspondant respectĂ© de lâAcadĂ©mie des sciences, communique sa propre dĂ©couverte : les « rayons N » , ainsi baptisĂ©s en lâhonneur de sa ville de Nancy. Leurs propriĂ©tĂ©s? Ils traversent lâaluminium ou le papier sans problĂšme, mais sont arrĂȘtĂ©s par un fin film dâeau. Et contrairement aux rayons X, ils peuvent se rĂ©flĂ©chir, par exemple sur un prisme en quartz. Leur observation est toutefois dĂ©licate : ils ne se manifestent quâen amplifiant lâintensitĂ© dâune petite Ă©tincelle. Ou en la diminuant, câest selonâŠ
LâexpĂ©rience de Blondlot est reprise avec enthousiasme, mais avec un succĂšs inĂ©gal : il semble que ses rayons soient plus faciles Ă observer en France (et particuliĂšrement en Lorraine) quâailleurs dans le monde ! LâAcadĂ©mie des sciences française publie nĂ©anmoins abondamment sur la question : pas moins de 53 articles au premier semestre 1904, parmi lesquels ces Ă©tonnants « Cas dâĂ©mission de rayons N aprĂšs la mort », par Charpentier, « Etude de la moelle Ă©piniĂšre au moyen de rayons N », par Broca et Zimmern, ou encore « Sur la production des rayons N par les vibrations sonores », par MacĂ© de LĂ©pinay.
Dans le mĂȘme temps, les articles publiĂ©s dans la revue britannique Nature se teintent dâune ironie croissante. JusquâĂ ce quâelle envoie son propre enquĂȘteur Ă Nancy. Lequel piĂšge les expĂ©rimentateurs en modifiant le dispositif Ă leur insu, sans que cela nâaffecte leurs « observations »! Son verdict est sans appel. « Je suis reparti avec la conviction ferme que les quelques expĂ©rimentateurs qui ont obtenu des rĂ©sultats positifs ont Ă©tĂ© dâune certaine façon victimes dâillusions » Ă©crit-il en septembre 1904. Faut-il parler de supercherie grossiĂšre, dâhallucinations collectives ou dâautoconviction? Dâerreur ou de fraude? La question nâa jamais Ă©tĂ© tranchĂ©e.
Une seule chose est sĂ»re : les rayons N nâexistent pas. Ils ne doivent leur courte vie quâĂ lâaveuglement dâun homme trop sĂ»r de son talent, et au soutien national quâil reçut : lâAcadĂ©mie des sciences française est dâailleurs allĂ©e jusquâĂ octroyer Ă Blondlot le prix Leconte en dĂ©cembre 1904 pour « affirmer sa confiance dans lâexpĂ©rimentateur et lui donner un appui ». Le physicien a dâailleurs continuĂ© Ă travailler toute sa vie Ă Nancy. Mais son nom est tombĂ© dans lâoubli.
Câest sans doute la fraude scientifique la plus extravagante jamais dĂ©masquĂ©e. En 1974, William Summerlin , un immunologiste du Sloan-Kettering Institute Ă New York, affirme avoir mis au point une technique de greffe de tissus entre espĂšces nâentraĂźnant aucun rejet. Pour preuve, il exhibe une souris blanÂche Ă laquelle il prĂ©tend avoir greffĂ© de la peau de souris noire. Impressionnant. Summerlin est dĂ©jĂ bien connu des mĂ©dias pour ses brilÂlantes rĂ©ussites, notamment des greffes de cornĂ©es humaiÂnes chez le lapin. CetÂte nouvelle prouesÂse lui promet un brillant avenir. Mais des collĂšgues soupçonneux examinent la souris de prĂšs, et remarquent que la couleur de la peau « greffĂ©e » disparaĂźt⊠sous un coton imbibĂ© dâalcool !
Le chercheur avait tout simplement utilisĂ© de lâenÂcre noire pour simuler la grefÂfe. LâenÂquĂȘÂte rĂ©vĂ©la par la suite que le lapin Ă cornĂ©e humaine Ă©tait une supercherie lui aussi⊠Le surmenage, une trop grande pression portĂ©e sur lui pour obtenir des rĂ©sultats marquants, le dĂ©sir de reconquĂ©rir lâestime de son exigeant supĂ©rieur, telles sont les raisons, Summerlin lâa reconnu, qui lâont conduit Ă la fauÂte. Il fut dĂ©clarĂ© souffrant de « trouÂbles Ă©motionnels graÂves », et son salaire fut maintenu pendant un an afin quâil bĂ©nĂ©ficie de soins avant son dĂ©part dĂ©finitif du laboratoire.
Au dĂ©part, Shinichi FuÂjiÂmuÂra Ă©tait archĂ©oloÂgue amateur. Mais ses dĂ©couÂvertes sensationnelles, son intuition, sa chance, ses « mains divines » qui fouillaient avec succĂšs lĂ oĂč les plus expertes avaient Ă©chouĂ©, lui avaient valu la reconnaissance des scientifiques japonais et un poste de direction Ă lâInstitut palĂ©olithique de Tohoku. Ses travaux permirent en effet penÂdant les annĂ©es 1990 de reculer considĂ©rablement les traces des preÂmiers homÂmes au JaÂponâ: -600 000 ans, conÂtre -35 000 ans aupaÂraÂvant.
Las, le 22 octobre 2000, sur le site arÂchĂ©ologiÂque de Kamitakamori, des reporters soupçonneux du quotidien national Mainichi Shimbun le filmĂšrent Ă son insu dans un conÂtre-emploi embarrasÂsantâ: en train dâenterrer des pierres taillĂ©es. Cinq jours plus tard, il annonçait avec aplomb la mise au jour de ces mĂȘmes obÂjets dans des couches trĂšs ancienÂnes. Ce fut sa derniĂšre « dĂ©couverte ». Le 5 novembre, il fut confondu par la vidĂ©o et avoua sa fraude lors dâune confĂ©rence de presse. LâenquĂȘte rĂ©vĂ©la quâil avait procĂ©dĂ© ainsi dans chacun des 168 sites oĂč il avait sĂ©vi, bouleversant la vision de la pĂ©riode paÂlĂ©oÂlithique japonaise.
En cause, probablement, la grande conÂcurrence enÂtre Ă©quiÂpes, et la forte pression mĂ©diatique rĂ©gnant sur la discipline : les dĂ©couvertes Ă©taient bien souvent annoncĂ©es triomphalement Ă la presÂse avant toute publication scientifique, aux dĂ©pens de la rigueur nĂ©cessaire. Fujimura a Ă©tĂ© interÂnĂ© pour maladie mentale, et lâInstitut de Tohoku a ferÂmĂ© ses porÂtes en 2004. Le fraudeur aurait aujourdâhui chanÂgĂ© de nom et refait sa vie loin des terrains archĂ©ologiques.
A 32 ans, Jan Hendrik Schön Ă©tait dĂ©jĂ une cĂ©lĂ©britĂ© chez les physiciens, grĂące notamment Ă ses travaux sur les propriĂ©tĂ©s Ă©lectroniques de nouveaux matĂ©riaux susceptibles de remplacer un jour le silicium. Ancien Ă©tudiant de lâuniversitĂ© de Constance, en Allemagne, il avait Ă©tĂ© repĂ©rĂ© et embauchĂ© par les Bell Labs, le laboratoire de recherÂche de Lucent Technology aux Etats-Unis. Selon ses collĂšÂgues dâalors, câest un scientifique faisant preuve dâune profonde comprĂ©hension de la physique et dâune modestie exemÂplaire, travaillant beaucoup et produisant Ă©normĂ©ment : il a publiĂ© en 2001 en moyenne un article par semaine ! Et ce, dans les revues les plus convoitĂ©es, en particulier Science et Nature .
JusquâĂ ce quâune chercheuse remarque la courbe quâil emploie dans un article sur les transistors Ă©tait dĂ©jĂ apparue dans un papier antĂ©rieur. Les Bell Labs constituent un comitĂ© scientifiÂque pour enquĂȘter sur les travaux en question. Un nomÂbre impressionnant dâallĂ©gations lui parviennent alorsâ: plusieurs chercheurs, Ă©chouant Ă reproduire les rĂ©sultats de Schön, nourrissaient des soupçons. La conÂclusion de lâenquĂȘte, bouclĂ©e en septembre 2002, est implacable : sur 24 articles examinĂ©s, 16 sont frauduleux et 6 douteuxâ!
Schön trafiquait presÂque systĂ©matiquement les donnĂ©es rĂ©sultant de ses expĂ©riences, pour aboutir facilement aux conÂcluÂsions dĂ©sirĂ©esâ! Une faute gravissime pour un scientifique, et un coup dur pour les physiciens, qui pensaient leur discipline Ă lâabri de tels comportements. Le cas Schön est de fait assez incomprĂ©hensible. Probablement est-il tombĂ© dans un engrenage sans rĂ©aliser la gravitĂ© de ses fraudes, comme il le laisse entendre dans une lettre dâexcuse. Schön fut immĂ©diatement congĂ©diĂ© des Bell Labs.
En 2005, le nom de Hwang Woo-suk fait plusieurs fois le tour du monde. La premiĂšÂre fois en mai, aprĂšs lâannonce dans la reÂvue Science dâune prouesÂse exceptionnelle : le biologiste sud-corĂ©en de lâuniversitĂ© de SĂ©oul a rĂ©usÂsi Ă produire 11 lignĂ©es de cellules souÂches embryonnaires humaines Ă partir de cellules de peau dont le noyau a Ă©tĂ© transfĂ©ÂrĂ© Ă lâintĂ©rieur dâovuÂles Ă©nuclĂ©Ă©s. Ce tout premier clonage humain laisse entrevoir des opportunitĂ©s thĂ©rapeutiques rĂ©volutionnaires, lâidĂ©e Ă©tant de rĂ©gĂ©nĂ©rer des organes malades Ă partir des propres cellules dâun patient, donc sans risÂque de rejet. Le gouvernement corĂ©en fait du biologiste un vĂ©ritable hĂ©ros national, et le prix Nobel lui semble tout naturellement destinĂ©.
En novembre, un cosignataire amĂ©ricain de lâarticle de Hwang annonce rompre toute collaboration avec lui aprĂšs avoir rĂ©aliÂsĂ© que de sĂ©rieux manquements Ă lâĂ©thique sont survenus au cours des recherches. Il sera en effet prouÂvĂ© que de jeunes collaboratriÂces de lâĂ©quipe ont Ă©tĂ©
incitĂ©es Ă fournir leurs ovuÂles, et que dâautres donneuses ont Ă©tĂ© rĂ©munĂ©rĂ©es. Mais fin dĂ©ÂcemÂbre, lâaffaire prend une autre ampleur : la commission dâenquĂȘÂte de lâuniversitĂ© rĂ©vĂšÂle que les recherches du professeur Hwang sur le clonage humain sont touÂÂtes frauduleuÂses. En rĂ©alitĂ©, les lignĂ©es proviennent dâune banale fĂ©condaÂtion in viÂtro, dont les emÂpreinÂtes ADN ont Ă©tĂ© falsifiĂ©es !
Un véritable coup de massue pour la Corée du Sud et pour la recherche scientifique.
ComÂment une telle arnaque a-t-elle pu se produire ? La pression exerÂcĂ©e sur ses chercheurs par le gouvernement corĂ©en, dĂ©cidĂ© Ă faire Ă tout prix du pays le royauÂme du clonage, et les honÂneurs promis Ă qui satisÂfeÂra cetÂte ambition, sont sĂ»rement pour beauÂÂÂcoup dans le « dĂ©Ârapage » de Hwang. La crĂ©dibilitĂ© du bioÂlogisÂte, jusÂque-lĂ vĂ©ritablement talentueux, et le dĂ©sir dâauÂtres chercheurs de se voir associĂ©s Ă la dĂ©couÂverÂÂÂte sans y regarder de trĂšs prĂšs, ont fait le reste⊠Hwang a perÂdu son posÂte Ă lâuniversitĂ©, et sâest vu interdit par la loi de travailler Ă nouveau sur le clonage humain. Il a nĂ©anÂmoins Ă©tĂ© accueilÂli dans un auÂtre laboratoire oĂč il continue â disÂÂcrĂšÂteÂment â ses recherches sur le clonage animal.
Lire Ă©galement dans les Grandes Archives de Science & Vie :
âą La science face Ă la fraude â S&V n°1143 (2012). Lâhistoire des sciences est jalonnĂ©e de fraudes en tout genre. Le problĂšme a explosĂ©, dopĂ© par lâobligation de publier et par la course aux financements. Des gardes-fous se mettent en place, car il en va de la crĂ©dibilitĂ© de la science.
âą Quand les scientifiques trichent â S&V n°1094 (2008). Pourquoi certains scientifiques franchissent la ligne rouge ? Que faire pour lâĂ©viter ? Notre enquĂȘte sur les coulisses de la science.
âą Lâhomme de Piltdown, incroyable supercherie â S&V n°1034 (2003). Ce fut la plus belle escroquerie scientifique du XXe siĂšcle. Et aujourdâhui encore, personne ne sait qui fut lâinstigateur dâun tel scandale !
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Retour sur les 26 Ćuvres dâart les plus scandaleuses de lâhistoire. « Les choses de lâart sont les miroirs dans lesquels chacun voit ce qui lui ressemble » disait Constantin Brancusi. Ă mĂ©diter.
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En 2019, lors de la foire Art Basel Ă Miami, lâartiste Maurizio Cattelan et son galeriste Emmanuel Perrotin ont fait trembler le monde de l'art avec une simple banane. En effet, l'Ćuvre d'art Comedian de Cattelan est une banane collĂ©e sur le mur blanc du stand de la galerie grĂące Ă un scotch gris. Audacieux. Ă tel point que l'image a fait le tour du Web, traversant ainsi la sphĂšre artistique. La banane dispose mĂȘme d'un compte Instagram suivi par plus de 18 000 abonnĂ©s. Mais ce qui scandalise le plus, c'est la somme Ă laquelle l'Ćuvre a Ă©tĂ© vendue : pas mois de 120 000 dollars. L'acheteuse serait une collectionneuse française, co-fondatrice du concept store colette. Il nâen fallait pas plus pour que les critiques sâinsurgent contre lâaberration que peut parfois ĂȘtre marchĂ© de lâart.MalgrĂ© tout, la banane a continuĂ© Ă attirer les visiteurs pendant la foire Ă©tatsunienne. Surtout le jour oĂč l'artiste contemporain, David Datuna, admirateur de Cattelan, s'est approchĂ© de l'Ćuvre pour la dĂ©guster alors mĂȘme qu'elle venait d'ĂȘtre vendue. Tout ça devant la multitude de smartphones braquĂ©s sur sa performance. Bien heureusement, l'humour fait aussi parti du travail de l'Italien Maurizio Cattelan. La preuve : il est Ă l'origine d'America, des toilettes recouvertes dâor 18 carats, ou encore de la Nona Ora, qui reprĂ©sente le pape Jean Paul II Ă©crasĂ© par une mĂ©tĂ©orite (Ă retrouver plus bas dans cet article). Comedian a rapidement Ă©tĂ© remplacĂ©e par une nouvelle banane et un ruban adhĂ©sif neuf. Il existe au moins cinq autres exemplaires de lâĆuvre. Le troisiĂšme est estimĂ© Ă 150 000 dollars.
Nombreux sont les scandales qui ont façonnĂ© la renommĂ©e mondiale de Jeff Koons. Le dernier en date porte le nom de Bouquet of Tulips, un cadeau offert par l'artiste Ă la maire de Paris, Anne Hidalgo, suite aux attentats du 13-Novembre. L'Ćuvre est prĂ©sentĂ©e en 2016, puis installĂ©e trois ans plus tard. Elle reprĂ©sente une main tendue qui tient fermement un bouquet de ballons multicolores, marque de fabrique de l'artiste contemporain. Seulement, les treize mĂštres de haut et trente-quatre tonnes de Bouquet of Tulips ne font pas l'unanimitĂ©. La preuve, en 2018, 23 personnalitĂ©s du monde de la culture, parmi lesquels FrĂ©dĂ©ric Mitterrand, ancien ministre de la Culture, ont signĂ© une tribune publiĂ©e dans LibĂ©ration pour s'opposer Ă la mise en place de cette Ćuvre sur les terres de la capitale française.L'objet de la polĂ©mique est multiple. D'abord, le coĂ»t exorbitant de la construction estimĂ© 3,5 millions d'euros et supportĂ© Ă hauteur de 66 % par lâĂtat. Puis, son esthĂ©tisme, jugĂ© opportuniste car sans rĂ©elle valeur commĂ©morative des victimes des attentats. Ce Ă quoi Jeff Koons avait rĂ©pondu : « Je voulais faire un geste de soutien et dâamitiĂ© entre les peuples amĂ©ricain et français ».âEnfin, son emplacement : Bouquet of Tulips devait initiale
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