Deux amies vraiment proches

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Deux amies vraiment proches
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Une nouvelle chaque semaine, pour sourire, grandir et réfléchir avec les mots
C’était le rĂȘve de sa vie, disons de la deuxiĂšme partie de sa vie : faire construire dans un bel endroit, avec un compagnon aimant, une maison intĂ©grant les derniĂšres normes environnementales, l’habiter mais aussi l’ouvrir pour des chambres d’hĂŽtes.
Les choses s’étaient goupillĂ©es Ă  merveille, encore mieux mĂȘme qu’elle ne le prĂ©voyait, puisque c’est sa meilleure amie depuis dix ans qui l’appela un jour, surexcitĂ©e :
– Le terrain Ă  cĂŽtĂ© de chez nous est Ă  vendre ! 
– Pourquoi vous ne concrĂ©tiseriez pas votre projet ici ?!
Marianne, donc la meilleure amie de Fabienne, vivait dans un village de Bellevigne-en-Layon, commune nouvelle de 5500 habitants situĂ©e dans l’aire urbaine de la ville d’Angers. Bellevigne se trouvait au cƓur du fameux Coteaux-du-Layon, vin blanc moelleux produit sur les collines bordant cet affluent de la Loire, dont la rĂ©putation allait au-delĂ  du territoire couvert par l’appellation.
Fabienne, qui habitait Nantes et travaillait au service marketing d’une grosse entreprise de matĂ©riel Ă©lectronique, allait depuis longtemps passer des week-ends au vert chez Marianne, qu’elle avait connue via un ancien amoureux. La relation amoureuse avait cessĂ©, pas la relation amicale, au contraire. Les deux femmes Ă©taient devenues complices, multipliant balades, dĂźners et conversations, se racontant leur vie, se tĂ©lĂ©phonant mĂȘme dans la semaine pour se narrer les pĂ©ripĂ©ties en cours.
AprĂšs un divorce et quelques aventures consĂ©quentes, l’une et l’autre avaient retrouvĂ© un compagnon stable. Marianne vivait avec Alexandre, un prof de maths en retraite, reconverti en sculpteur ; Fabienne s’était laissĂ© sĂ©duire par Yvan, un ingĂ©nieur en informatique qui n’avait eu de cesse de la demander en mariage, ce Ă  quoi elle avait fini par consentir. La premiĂšre avait trois enfants, la seconde deux, tous dĂ©sormais autonomes. 
Marianne et Alexandre vivaient dans une ancienne grange superbement amĂ©nagĂ©e, Ă  la sortie d’un hameau dominant les pentes douces sur lesquelles Ă©taient plantĂ©s les prĂ©cieux cĂ©pages. En fonction de l’heure et des saisons, la lumiĂšre teintait les ceps, les feuilles et la terre d’orange, de bleu, de rouge, de jaune ou de blanc, et c’était un spectacle que de voir souffrir et s’épanouir la vigne au fil des jours – il convient que la vigne souffre pour que le raisin mĂ»risse dans les conditions qui permettront un bon vin.
Fabienne et Yvan vivaient dans leur appartement du centre de Nantes, confortable et dĂ©corĂ©. Fabienne, cependant, souhaitait autre chose. Elle voulait quitter la ville et vivre Ă  la campagne. Pas moins de 7 millions de Français exprimaient ce souhait, certains osaient ou parvenaient Ă  franchir le pas. Yvan, qui se dĂ©plaçait souvent pour son travail, ne se sentait pas mal Ă  Nantes, mais il aurait suivi son Ă©pouse n’importe oĂč, pourvu que le lieu soit compatible avec son activitĂ© professionnelle.  
Jour aprĂšs jour, germa dans la tĂȘte de Fabienne le projet suivant : trouver ou faire construire une maison, ni trop loin ni trop prĂšs de Nantes, qu’ils amĂ©nageraient petit Ă  petit jusqu’à pouvoir y vivre Ă  plein temps, Ă  la retraite, et si possible avant ; elle ne se voyait pas attendre dix ans avant de quitter la ville. Si la maison n’était pas Ă  plus d’une heure de Nantes, c’était envisageable, d’autant que le tĂ©lĂ©travail se dĂ©veloppait dans son entreprise comme dans les autres. Yvan, en dĂ©placement au moins la moitiĂ© de la semaine, Ă©tait habituĂ© Ă  circuler beaucoup, ce n’était pas un problĂšme.
Ils commencĂšrent Ă  regarder les maisons et les terrains Ă  vendre, ils allĂšrent voir sur place des lieux qui leur semblaient intĂ©ressants, ils prirent l’habitude de questionner toute personne susceptible de leur donner des informations utiles au sujet d’un projet de ce type. 
Au bout de quelques mois, une alternative plus radicale se dessina dans la tĂȘte de Fabienne : ouvrir leur future propriĂ©tĂ© Ă  quelques hĂŽtes, afin de leur proposer une base pour un sĂ©jour touristique ou gastronomique qui soit aussi un lieu de calme et de ressourcement. 
– Dans ce cas, tu dĂ©missionnerais de ton boulot actuel ?
DotĂ©e d’une bonne dizaine de semaines de congĂ©s par an, Fabienne Ă©tait devenue par la force des choses une adepte de la sociĂ©tĂ© des loisirs, cumulant voyages, sorties culturelles, week-ends amicaux, rassemblements familiaux, pratiques associatives diverses, « moments entre filles » et « moments pour moi ». Pouvoir s’affranchir d’un travail salariĂ© tout en rĂ©alisant un projet personnel Ă©tait un idĂ©al dont elle entrevoyait la possibilitĂ© avec cette « maison d’hĂŽtes Ă  caractĂšre Ă©cologique », ainsi qu’elle commençait Ă  qualifier son « projet » quand elle en parlait.
L’écologisme devait se manifester avant tout dans la conception de la maison, qui devait ĂȘtre au minimum Ă  basse consommation et ne comporter que des matĂ©riaux jugĂ©s compatibles avec le respect de l’environnement. Voulant bien faire, Fabienne adoptait les comportements fluctuants des bobos des grandes villes, convaincue d’ĂȘtre une pionniĂšre alors qu’elle n’était qu’une victime consentante de la doxa du moment et du rapport de forces dans son milieu. Comment la blĂąmer ? Bien peu d’entre nous Ă©chappent aux tendances sociĂ©tales et conservent un regard lucide sur leur condition. 
C’est pourquoi le coup de fil de sa grande copine Marianne annonçant la mise en vente d’un terrain Ă  cĂŽtĂ© de chez elle fut reçu comme un cadeau de la vie : l’amitiĂ© allait donner une belle plus-value au projet. Le week-end suivant, Fabienne et Yvan se rendirent chez leurs amis Marianne et Alexandre Ă  Bellevigne. Ils purent examiner Ă  fond le terrain dominant les coteaux recouverts de ceps et des feuilles rougies et dorĂ©es. En ce mois d’octobre, les vendanges Ă©taient terminĂ©es, mais demeuraient des effluves de raisins trop mĂ»rs typiques de cette saison, qui vous enivraient aussi sĂ»rement que si vous buviez un verre du nectar qu’ils engendraient.
– On orientera la maison comme ça ! s’exclamait Fabienne. Les baies prendront le soleil du matin au soir !
 Aux angles, on a la place de construire deux cabanes pour les hîtes ! Et on mettra la piscine en bas !
– Je vois bien une maison en longueur, ou en forme de L, analysait Yvan avec son regard mathĂ©matique. La configuration s’y prĂȘte. 
– Pour la mise Ă  niveau du sol et les raccordements aux rĂ©seaux, je connais le patron d’une petite boĂźte de TP, confia Alexandre. Je vais lui demander de venir jeter un Ɠil, ça ne coĂ»te rien. 
– Ce serait gĂ©nial si vous vous installiez lĂ , renchĂ©rit Marianne.
Le dĂźner arrosĂ© de Coteaux-du-Layon fut trĂšs gai, et pas qu’à cause du vin. On continua de tirer des plans sur la comĂšte le lendemain dimanche, regrettant de ne pouvoir appeler sĂ©ance tenante l’agence immobiliĂšre dont les coordonnĂ©es figuraient sur le panneau :
– J’avais entendu dire qu’à la mort des anciens propriĂ©taires, la mairie avait prĂ©emptĂ© le terrain, indiqua Marianne. Peut-ĂȘtre la municipalitĂ© pensait-elle l’utiliser pour un Ă©quipement, avant de renoncer ?
C’est en effet ce que l’adjoint au maire rĂ©vĂ©la Ă  Fabienne quand elle put le joindre au tĂ©lĂ©phone le lundi aprĂšs-midi.
– On a finalement dĂ©cidĂ© de le vendre. C’est un endroit qui convient mieux Ă  une habitation qu’à un service public.
– Et quel est le prix que vous demandez ?
– Voyez avec l’agence. Nous avons fait estimer le bien par le service des Domaines et avons prĂ©fĂ©rĂ© la procĂ©dure de vente Ă  l’amiable plutĂŽt que l’adjudication publique. 
Le prix Ă©tait de 99 000 € pour 1600 mĂštres carrĂ©s de terrain. Fabienne trouvait ça cher, mais l’agent lui rĂ©pondit :
– Vous connaissez la moyenne du prix du terrain nu constructible en France ? 137 € le mĂštre carrĂ© Ă  l’heure oĂč je vous parle. On en est loin. C’est une trĂšs bonne affaire. Je dois d’ailleurs vous dire que vous n’ĂȘtes pas les seuls sur le coup. 
– Et quel est le coefficient d’occupation des sols ?
– Le COS est de 0,36 et le CES, le coefficient d’emprise au sol, est de 0,18. Donc sur 1600 mĂštres carrĂ©s, vous pouvez
 – attendez, je prends ma calculette – faire construire une maison de 288 mĂštres carrĂ©s au sol, et doubler la surface avec un Ă©tage. Soit
 576 mĂštres carrĂ©s habitables ! Y’a de la marge, non ?
– On envisagerait une maison plus deux petites.
– Faut que je vĂ©rifie les caractĂ©ristiques de la cession sur la dĂ©libĂ©ration du conseil municipal, mais ça devrait le faire si vous respectez le COS et le CES.
Le soir-mĂȘme, Fabienne appelait Marianne d’une part, Yvan en dĂ©placement d’autre part, pour leur faire part de de ces informations. Fabienne et Yvan prĂ©voyaient un budget global de 400 000 €, constituĂ© comme ceci : 200 000 € provenant de la vente de l’appartement de Fabienne quand ils s’étaient installĂ©s ensemble, 100 000 € d’épargne d’Yvan, 100 000 € qu’ils comptaient emprunter. Si le terrain leur coĂ»tait 100 000 €, il leur restait 300 000 € pour faire construire la maison de leur rĂȘve, les deux cabanes de luxe pour leurs hĂŽtes et la piscine indispensable s’ils voulaient recevoir des touristes. C’était serrĂ©, mais jouable.
Ils réfléchirent toute la semaine, retournÚrent sur place le week-end suivant. Le dimanche à midi, ils trinquaient :
– On y va. J’appelle demain ! lança Fabienne rayonnante. 
On se congratula et quelques larmes apparurent aux yeux des deux femmes.
Si Fabienne et Yvan emportĂšrent le marchĂ© en raison de la rapiditĂ© de leur dĂ©cision, il fallut plus d’un an pour que la mairie dĂ©livre le permis de construire, en raison notamment de « la nature Ă©cologique et commerciale du projet », dixit l’adjoint chargĂ© du patrimoine. 
– Mais nous ne crĂ©ons pas un parc d’attractions !
– Vous savez, ici, on est des paysans, des viticulteurs. On se couche tît et on se lùve tît. Alors on est prudents.
Ces prudences laissĂšrent aux nouveaux propriĂ©taires le temps de faire faire et refaire des plans par un architecte spĂ©cialiste de l’éco-habitat. À la fois pour des raisons de coĂ»t et pour ne pas effrayer la mairie, il fut dĂ©cidĂ© qu’une seule cabane serait construite dans un premier temps. 
Enfin, dix-sept mois aprùs l’achat du terrain, les travaux commençaient.
C’est au moment oĂč les premiers pans de la maison, en bois, chanvre et chaux, Ă©taient montĂ©s par les maçons spĂ©cialisĂ©s qu’un revirement imprĂ©visible remit en cause la fĂ©licitĂ© de Fabienne. 
Alors qu’elle sonnait un samedi à midi chez Marianne, elle ne put que constater que celle-ci ne la laissait pas entrer, pire, montrait un visage antipathique.
– Qu’est-ce qui se passe ? demanda Fabienne. Tu es malade ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?
– Si ça t’embĂȘte pas, je prĂ©fĂ©rerais qu’on se voie pas ce week-end. 
– Ah bon ? Tu as un problùme ? Dis-moi, je peux comprendre.
– Non, non
 J’ai pas envie de parler.
Fabienne demeura interloquĂ©e. Elle Ă©tait tellement sidĂ©rĂ©e de cette attitude si contraire Ă  ce qu’était son amie qu’elle ne put empĂȘcher un Ă©clat de rire.
– Tu me fais marcher, lĂ  ? Tu veux me montrer ce que pourrait ĂȘtre ma future voisine si je n’avais pas la chance que ce soit toi ?!
Fabienne ne comprenait pas. C’était si Ă©norme qu’elle douta un instant de ses sens. Elle se trompait, elle dĂ©formait la rĂ©alitĂ©, ce n’était pas possible autrement. Elle sonna de nouveau. Il devait y avoir une explication. Mais ni Marianne, ni Alexandre s’il Ă©tait lĂ , ne vinrent lui ouvrir. Elle restait devant la porte, les bras ballants, avec dans une main son sac de voyage. Car, comme au moins un samedi sur deux depuis le dĂ©but des travaux, elle venait Ă  Bellevigne, le plus souvent avec Yvan, et ils Ă©taient hĂ©bergĂ©s par Marianne et Alexandre, qui les accueillaient avec joie.
Fabienne finit par quitter cette porte qu’on avait refermĂ©e sur elle. À peine trente pas plus loin, elle Ă©tait sur son terrain. Elle regarda le chantier devant elle, puis la maison de Marianne et Alexandre. Les deux allaient ensemble. L’un sans l’autre Ă©tait inconcevable. Il devait y avoir une explication. Elle appellerait Marianne ce soir et tout s’éclairerait. 
Elle rentra Ă  Nantes. Il avait Ă©tĂ© prĂ©vu que Yvan, qui voyait son dernier fils ce samedi, la rejoigne le lendemain pour dĂ©jeuner
 chez Marianne et Alexandre. Que feraient-ils, puisque, selon toute invraisemblance, il n’y aurait pas de dĂ©jeuner dominical amical ? Ils aviseraient aprĂšs l’explication du soir avec son amie. Mais d’explication il n’y eut pas. Marianne ne rĂ©pondit pas, ne rappela pas, Alexandre non plus.
Alors Fabienne s’effondra dans les bras d’Yvan, dĂ©semparĂ© lui aussi. Son rĂȘve s’écroulait, cette construction et cette installation perdaient de leur sens. Elle se sentait atteinte aussi dans sa dignitĂ© : qu’avait-elle fait pour mĂ©riter pareil rejet ? N’avait-elle pas Ă©tĂ© une amie parfaite ? Certes, depuis la maison, Marianne et Alexandre les recevaient beaucoup plus qu’eux ne les recevaient, mais ce sont les circonstances qui commandaient cela. Les choses s’étaient enchaĂźnĂ©es sans gĂȘne et sans calcul, et c’est bien cette formidable plus-value qu’apportait la vĂ©ritable amitiĂ©. 
Quinze jours plus tard, Fabienne et Yvan se rendirent de nouveau Ă  Bellevigne. La maison n’était pas suffisamment avancĂ©e pour qu’ils puissent commencer Ă  intervenir eux-mĂȘmes, mais ils souhaitaient Ă©valuer l’avancement du chantier. Ils avaient aussi une nouvelle idĂ©e pour la cabane, qu’ils voulaient vĂ©rifier en allant sur le terrain. Le jeudi prĂ©cĂ©dent ce dimanche, Fabienne laissa un message sur le portable de Marianne :
– Coucou, c’est Fabienne. Je voulais te dire que nous venons dimanche inspecter les travaux. Nous serions bien sĂ»r heureux de vous voir. Donc n’hĂ©sitez pas Ă  nous faire signe si vous ĂȘtes lĂ . J’espĂšre que tout va bien. Je t’embrasse.
Elle avait dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă©vitĂ© toute allusion Ă  la volteface de Marianne, dont elle avait espĂ©rĂ© en vain des excuses chaque heure de chaque jour qui avait suivi. Elle ne comprenait toujours pas comment la mĂȘme personne pouvait en 5 minutes se renier Ă  ce point et de ce fait dĂ©monter une relation sans nuage, forte et intime, longue de plusieurs annĂ©es. 
Quand ils arrivĂšrent sur place, vers 11 heures, les Nantais s’occupĂšrent sur leur chantier. Vers midi, ils virent une voiture arriver chez Alexandre et Marianne, celle de la fille du premier, qu’ils connaissaient. Ils Ă©taient donc lĂ  et il y aurait un repas, un de ces repas du dimanche oĂč ils avaient Ă©tĂ© naturellement invitĂ©s, plus qu’invitĂ©s, participants chaque fois que les circonstances ou leur volontĂ© s’y prĂȘtaient. Mais Ă  13 heures, on ne leur avait pas fait signe, et ils se rendirent dĂ©pitĂ©s Ă  l’Auberge des Vignerons, de bonne facture certes, mais n’importe quel plat leur aurait paru fade alors que leurs amis dĂ©jeunaient sans eux dans leur maison qu’ils savaient rendre si accueillante et chaleureuse. 
– Qu’avons-nous fait ? interrogea Fabienne en attaquant une entrĂ©e qui ne lui faisait qu’à moitiĂ© envie. Qu’est-ce qui a pu leur dĂ©plaire ? Les heurter au point qu’ils nous traitent comme des pestifĂ©rĂ©s ?
– Peut-ĂȘtre qu’ils considĂšrent qu’on ne les a pas assez remerciĂ©s de nous avoir prĂ©venus pour le terrain, ou pour les repas et l’hĂ©bergement qu’ils nous ont offerts ?
– Mais ils l’auraient manifestĂ© avant ! Ça fait un an et demi qu’on est propriĂ©taires !
– Tu as raison. C’est incomprĂ©hensible

Ils mĂąchĂšrent avec une rage contenue, et tout ce qu’ils avalaient avaient un goĂ»t amer. Pourtant, ils ne parvenaient pas Ă  parler d’autre chose :
– Mais quelle salope ! s’exclama Fabienne.  
Yvan éclata de rire, ce qui la fit rire elle aussi, et ce fou rire partagé de quelques minutes leur fit du bien.
– Je me suis repassĂ© dans ma tĂȘte la vie de Marianne, reprit la premiĂšre. Et je m’aperçois qu’en fait elle n’est positive et gĂ©nĂ©reuse que lorsque les gens lui apportent quelque chose. 
– Nous, qu’est-ce qu’on lui apportait ?
– Ben moi, j’étais son amie, donc j’apportais les bons moments et la joie que procurent une forte amitiĂ©. Nous, avec le chantier, on lui apportait une occupation, des futurs voisins agrĂ©ables qu’elle connaissait, une occasion d’ĂȘtre gĂ©nĂ©reuse. 
– Tout le monde est un peu pareil, non ? L’abnĂ©gation est rare

– C’est rare, oui, mais ça existe. Il y a des gens qui se soucient des autres mĂȘme quand ceux-ci ne peuvent rien leur apporter.
– On est dans l’ùre de l’individualisme exacerbĂ©. 
– Ce qui est un signe d’époque, je trouve, c’est que dĂ©sormais chacun peut changer de position du jour au lendemain, en fonction de ses intĂ©rĂȘts. Peu importe les liens et les accords du passĂ©. C’est vrai en gĂ©opolitique comme dans les relations interpersonnelles. Il n’y a plus d’alliances qui tiennent. On crĂ©e des partenariats ponctuels, qui peuvent ĂȘtre remis en cause sur un coup de tĂȘte. 
Ils Ă©taient surpris de cette tentative d’analyse nĂ©e de leur discussion. Ils avaient tant besoin de comprendre.
– Oui, c’est bien cela dont on a Ă©tĂ© victimes : un revirement spectaculaire, un effacement du passĂ©, parce que Marianne, et Alexandre, ne trouvaient plus d’intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre sympas avec nous.
– Il reste Ă  dĂ©couvrir pourquoi leur intĂ©rĂȘt a changĂ©. Qu’est-ce qui a fait que, d’un coup, notre prĂ©sence Ă  leurs cĂŽtĂ©s est devenu un problĂšme ?
Comme ils ne trouvĂšrent pas la rĂ©ponse, ni ce jour ni les suivants, Fabienne dĂ©cida de provoquer une rencontre avec Marianne. Puisque leur amitiĂ© Ă©tait fichue, elle n’avait plus grand-chose Ă  perdre. Elle voulait juste une raison, pour ne pas perdre la raison justement.
Elle ne sonna pas chez Marianne, puisque celle-ci ne voulait plus lui ouvrir. Et il n’était pas question qu’elle se fasse humilier une deuxiĂšme fois. Elle savait que Marianne nageait deux fois par semaine Ă  la piscine olympique d’Angers, le mardi et le vendredi entre 12 h 30 et 13 h 15. Elle prĂ©texta dans sa boĂźte un rendez-vous Ă  Angers pour justifier son absence Ă  Nantes en dĂ©but d’aprĂšs-midi et attendit Marianne Ă  la sortie du stade nautique angevin. Fabienne savait que Marianne garait sa voiture dans un parking qu’elle rejoignait par une Ă©troite ruelle et c’est lĂ  q
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