Des sentiments à l'écran

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Revue de presse
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Actualité

Culture







Publié le
26/10/2011 à 09:17 , mis à jour à 09:17






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Adaptation fidèle du roman de Kathryn Stockett (" The Help " en version originale), le film, qui sort mercredi, chronique l'histoire des bonnes noires et de leurs rapports aux familles blanches qui les emploient, comme leurs ancêtres avant elles, dans le Mississipi des années 60. 

De retour à Jackson, la frondeuse Skeeter (Emma Stone), jeune journaliste fraîchement diplômée, s'inquiète du sort de sa nounou, Constantine, disparue sans laisser d'adresse. Son enquête l'amène à interroger les autres bonnes qui l'ont connue : qu'est-ce que ça fait d'élever les enfants des blancs en laissant les siens à la maison ' 

" On les élève comme nos enfants, on les aime et un jour ils deviennent nos patrons... " répond Minnie (Octavia Spencer) qui a élevé 17 enfants chez les autres et dont le propre fils plein de promesses est mort tragiquement. 

C'est ainsi que germe dans la tête de la jeune fille l'idée de donner la parole à ces femmes, otages de la mesquinerie et des préjugés de leurs maîtresses. Mais parfois intégrées à la famille, car rien n'est simple dans ce sud profond agité par la campagne pour les droits civiques. 

Une nouvelle vague de terreur s'est abattue sur les Etats du Sud dès la fin des années 50: entre 1961 et 1965, 21 militants noirs sont assassinés, dont Medgar Evers, abattu en juin 1963 devant sa maison à Jackson, Mississipi et que pleurent Minnie et son amie, la douce Aibileen. 

La ségrégation a été déclarée inconstitutionnelle en 1954, mais les " Lois Jim Crow " promulguées en 1874 lui survivent jusqu'en 1964, qui punissent d'emprisonnement la cohabitation des " nègres " avec des blancs sous un même toit ou interdisent qu'une infirmière blanche puisse être contrainte de soigner un patient noir. 

Un drame se noue d'ailleurs, à l'écran, autour du bon usage des toilettes et de la nécessité d'en avoir chez soi réservées aux bonnes. 

Car c'est justement en 1962, au coeur de la violence raciste qui sonne aussi l'aube du déclin, que s'ouvre le film de Tate Taylor. 

Ami d'enfance de Kathryn Stockett, Taylor a grandi comme elle à Jackson, Mississipi, dans les années 70. Tous deux ont connu ces nounous à la peau sombre, tendres et aimantes : elle s'appelait Demetrie chez la grand-mère de l'écrivaine, Carol Lee chez le réalisateur. 

" Mais j'étais très différente de Skeeter, j'étais tellement naïve, respectueuse des règles établies ", confiait Kathryn Stockett de passage à Paris en septembre avant le Festival de Deauville où son film faisait l'ouverture. 

Après avoir écrit son histoire pendant cinq ans, elle la voit refusée par tout ce que l'Amérique compte d'agents littéraires: une soixantaine! De guerre lasse, elle en avait même cédé les droits à Tate Taylor avant même de trouver un éditeur... 

" Je pensais que l'histoire parlerait aux gens du Sud, que les noirs et les blancs la comprendraient... Mais je n'imaginais pas que ça puisse aller plus loin. Aujourd'hui, c'est devenu une histoire universelle et j'en suis fier ", complète aujourd'hui le réalisateur. 

En tout cas elle a rencontré son public: le livre s'est vendu à 5 millions d'exemplaires dans 35 pays et le film est resté quatre semaines durant au faîte du box office nord-américain. 


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Raison, Lecture et Sentiments “La lecture d’un roman jette sur la vie une lumière.” Louis Aragon
Acteurs principaux : Jiang Wen, Huai-Qing Tu
Le Palanquin des Larmes de Chow Ching Lie est si complet et si doux à lire qu’il était compliqué de vouloir en faire un film. Il fallait faire des choix quant aux thèmes à aborder, ce qui est dommage. La vie de ses parents n’est pas évoquée alors qu’elle permet de mieux comprendre l’ancienne Chine que la génération de la narratrice est en train de quitter. De même, j’ai cru au début que le film serait beaucoup plus axé sur les questions politiques (occupation de la Chine par les Japonais, guerre civile à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, puis révolution de Mao), mais elles constituent davantage une trame de fond.
On peut peut-être reprocher au film de manquer de dynamisme, mais d’un autre côté un tel film ne se regarde pas pour les « blagues » et les « effets spéciaux ». Néanmoins, on comprend mal si l’on n’a pas lu l’ouvrage de Chow Ching Lie. On comprend les enjeux de son mariage, mais les débuts de son union sont mal décrits et les enchaînements d’événements sont assez maladroits. Dans son livre, Ching Lie nous explique aussi les coutumes qui peuvent nous choquer ou nous surprendre, alors qu’elles nous font face dans le film sans aucune explication. Ching Lie sait que son lectorat est occidental et elle fait preuve d’une pédagogie inexistante dans l’adaptation.
On se laisse cependant émouvoir par la relation que Julie/Ching Lie a créée avec son père.
Toutefois, les sentiments sont mieux expliqués dans le livre et la narration à la première personne de Chow Ching Lie nous intègre au récit. Elle nous prend à témoin et nous touche profondément. Bien sûr, cette dimension personnelle que l’auteure crée avec son lectorat n’existe pas dans le film. Je pense que c’est aussi cet aspect qui fait la beauté du roman et qui, fatalement, fait l’échec du film.
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