Des garces qui savent partager

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Des voisins qui ne vivent pas dans l'indifférence.
Depuis l'année 1979, en juin, les habitants du quartier de la Béchette se donnent rendez-vous pour un moment de rencontre et de partage.
Samedi midi, dans l'espace vert du lotissement, un barnum, des tables et des chaises, gracieusement prĂȘtĂ©s par la municipalitĂ©, ont Ă©tĂ© installĂ©s pour accueillir une trentaine d'habitants du quartier, anciens et nouveaux, autour d'un repas amical. Un prĂ©texte sympathique Ă  l'Ă©change et Ă  la convivialitĂ©.
Comme à l'accoutumée, les entrées et les desserts étaient faits « maison » tandis que le plat chaud était commandé à un restaurateur local.
La journée s'est déroulée sous un beau soleil, dans la bonne humeur collective.
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Roxanne est l’amie d’Eva. Un soir, elle flashe sur Frederic mais dĂ©couvre qu’il est l’amant de sa copine. Laquelle lui propose un gĂ©nĂ©reux libertinage.
Jusqu’à il n’y a pas longtemps, les hommes m’avaient apportĂ© du bonheur et du chagrin, du plaisir et de la frustration, mais je n’imaginais pas que l’un d’entre eux pourrait aussi m’offrir un cadeau rare : une vĂ©ritable copine. Si, si. Fred n’a pas fait exprĂšs, d’ailleurs, il ne l’a mĂȘme pas su, mais c’est grĂące Ă  lui qu’Eva et moi sommes devenues trĂšs proches. Je suis graphiste freelance, et elle travaille comme directrice de projet pour l’un de mes clients. C’était donc une relation professionnelle, mais, trĂšs vite, d’e-mails en coups de fil, nous nous sommes dĂ©couvert deux passions en commun : la peinture flamande et les Ă©clairs de chez Fauchon. On a commencĂ© Ă  se raconter nos vies : je suivais avec curiositĂ© ses aventures de mĂšre divorcĂ©e et elle m’enviait ma libertĂ© de cĂ©libataire Ă  la recherche du grand amour. Eva a le don de rendre drĂŽles les situations les plus banales avec son humeur british et son accent Ă  la Birkin. Pour me dĂ©crire Fred, elle a dit : « Il est tellement intelligent qu’on oublie qu’il n’est pas beau. » Ce don Juan conservateur de musĂ©e aimait jouer au chat et Ă  la souris, et, tout en sachant que leur histoire n’irait pas bien loin, elle prenait du bon temps avec lui.
Un soir, elle m’a invitĂ©e Ă  un vernissage. Je l’attendais devant la porte de la galerie quand un type, grand, crĂąne rasĂ©, a attirĂ© mon regard. Je l’ai trouvĂ© Ă  mon goĂ»t, et j’ai pensĂ© : « Pourvu qu’il vienne au vernissage. » Mais non, il a suivi son chemin aprĂšs m’avoir lancĂ© un sourire en coin. Eva est arrivĂ©e, elle m’a prĂ©sentĂ© tout le monde, et je me suis laissĂ© aller aux mondanitĂ©s. Je cherchais un verre au buffet quand une main masculine m’a tendu un gobelet : « DĂ©solĂ©, il n’y a plus de verres en verre. » C’était l’inconnu, j’étais ravie. J’ai entrepris de le sĂ©duire en lui demandant de tenir un plateau argentĂ© en guise de miroir pour refaire mon rouge Ă  lĂšvres. « C’est le problĂšme des gobelets, ça dĂ©truit le maquillage. »
Eva nous a rejoints, et nous avons discutĂ© tous les trois. En apartĂ©, je lui ai demandĂ© si elle le connaissait bien. « Mais c’est Frederic, the Frederic. » Et merde. « Mais tu m’avais dit un grand brun. –C’est sa nouvelle tĂȘte ! » Fred revenu, il a continuĂ© Ă  me draguer effrontĂ©ment. Il Ă©tait trĂšs attirant, certes, mais je le trouvais surtout gonflĂ© : me faire du gringue sous le nez d’Eva, quand mĂȘme ! Il voulait mon numĂ©ro, je lui ai dit qu’il trouverait mes coordonnĂ©es sur ma page Web. Quand j’ai expliquĂ© Ă  Eva ce qui se passait, elle a juste roulĂ© des yeux : « T’inquiĂšte, on verra bien s’il appelle. C’est un allumeur. » Le lendemain mĂȘme, il m’a laissĂ© un message pour m’inviter « Ă  prendre un verre en verre qui n’abĂźme pas votre joli rouge Ă  lĂšvres ».
J’ai appelĂ© Eva tout de suite et on s’est retrouvĂ©es chez Fauchon pour une rĂ©union de crise. Devant un thĂ© et deux Ă©clairs, Eva a pris les choses avec beaucoup de classe. « Je ne te le conseille pas, darling, mais, s’il t’intrigue, vas-y. S’il voulait vraiment quelque chose avec moi, je le saurais. En plus, c’est plus Ă©colo de le recycler, il est plutĂŽt bon au lit. – Justement, je ne voudrais pas t’en priver. – On peut faire une chose, on se le partage. » L’idĂ©e de rendre la monnaie de sa piĂšce Ă  ce coureur de jupons ne manquait pas de piquant. Eva Ă©tait emballĂ©e. « Si ça te dit, tu essaies. S’il m’appelle et que ça me chante, je le vois. VoilĂ  l’affaire : Frederic, c’est comme Berlin, chacune aura un secteur. On va appeler ça les accords de chez Fauchon. » On a fĂȘtĂ© le pacte avec une coupe de champagne au petit goĂ»t de revanche.
J’ai donc revu Frederic. Je savais beaucoup de choses sur lui – qu’il Ă©tait divorcĂ©, qu’il avait un gamin de 8 ans, qu’il Ă©tait du genre Ă  ne pas rappeler le lendemain – alors que lui savait seulement que je ne supportais pas le vin blanc. J’étais sur mes gardes, mais c’était vrai qu’il Ă©tait intelligent et cultivĂ© et que son charme faisait oublier qu’il avait un nez tordu et de petits yeux. J’ai rĂ©ussi Ă  ne pas me marrer lorsqu’il m’a demandĂ©, mine de rien, si je connaissais bien Eva. « On a de bonnes relations professionnelles. – J’avais cru comprendre l’autre jour que vous Ă©tiez trĂšs copines. – On est en train de le devenir. » Ce soir-lĂ , j’ai dĂ©clinĂ© son invitation Ă  dĂźner et je suis rentrĂ©e sagement chez moi.
Ma « rĂ©sistance » a attisĂ© son envie de conquĂȘte, il m’a inondĂ©e de SMS de soupirant Ă©perdu. Comme, en plus, j’étais dĂ©bordĂ©e, je ne l’ai revu que trois semaines plus tard, et je savais que, entre-temps, il avait vu Eva. Il m’a raccompagnĂ©e chez moi et
 j’ai craquĂ©. Il embrassait trĂšs bien, et il Ă©tait, en effet, un bon amant. Il avait une marque rouge sur le cou et je lui ai demandĂ©, faussement naĂŻve, ce que c’était. « Euh
 ça doit ĂȘtre mon fils, il adore mordre. » Ouais. Je lui ai fait un autre suçon sur l’épaule « dans le feu de l’action, je suis navrĂ©e ». Et Eva, qui avait rendez-vous avec lui quelques jours plus tard, l’a marquĂ© de nouveau Ă  son tour. Ce petit jeu a durĂ© pratiquement deux mois. On se demandait, Eva et moi, s’il se doutait de quelque chose. On a conclu que non, qu’il devait s’amuser Ă  jongler avec deux filles qui se connaissaient. Peut-ĂȘtre craignait-il que nous n’apprenions un jour qui Ă©tait l’autre « vampiresse ».
En tout cas, il n’a jamais rien dit, mais il y a fort Ă  parier que, s’il avait dĂ©couvert le pot aux roses, sa fiertĂ© de mĂąle en aurait pris un coup. Je nous trouvais assez garces. Eva assumait bien mieux : « Pour une fois que ce n’est pas nous, les dindons de la farce ! Il couche avec deux nanas superbes, on ne va pas en plus le plaindre, the bastard. » A vrai dire, ce que j’apprĂ©ciais le plus dans ce triangle amoureux, c’était notre complicitĂ©. C’était un beau pied de nez aux clichĂ©s sur la rivalitĂ© fĂ©minine, et, surtout, j’étais flattĂ©e de voir qu’Eva, pour qui j’avais tant d’admiration – et encore aujourd’hui ! –, mettait notre relation au-dessus de son histoire avec ce mec. Il n’y a eu qu’une occasion oĂč nous nous sommes retrouvĂ©s tous les trois dans la mĂȘme piĂšce.
Quand Frederic m’a invitĂ©e Ă  l’accompagner Ă  la prĂ©sentation d’un livre, je savais dĂ©jĂ  qu’Eva y serait. Lorsqu’il est arrivĂ©, en retard comme toujours, il nous a trouvĂ©es ensemble, en train de cancaner comme deux pies. Il a eu beaucoup de sang-froid : il m’a embrassĂ©e lĂ©gĂšrement sur la bouche, il a fait la bise Ă  Eva, et, dans la foulĂ©e, il a prĂ©textĂ© devoir parler Ă  quelqu’un. Nous nous sommes amusĂ©es Ă  imaginer ce qui se passerait si on lui proposait un plan Ă  trois
 Rassurez-vous, cela n’est pas arrivĂ© : s’il avait dit oui, ni elle ni moi n’avions envie de coucher ensemble ! Les « accords de chez Fauchon » ont pris fin le jour oĂč Eva a rencontrĂ© quelqu’un. Moi, j’ai continuĂ© Ă  voir Fred, mais j’ai aussi fini par rompre. Et j’avoue que, sans l’attrait du jeu, il m’intĂ©ressait beaucoup moins. Mais je garde pour lui une tendresse toute particuliĂšre : ce n’est pas tous les jours qu’un amant volage vous apporte une amie pour la vie.
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Bonjour,bonsoir alors tout d'abord je voulais vous remercier pour les commentaires et les messages trĂšs gentils que vous m'avez envoyĂ©s, ça m'a fait trĂšs plaisir :D <3. Ensuite je sais que ce premier chapitre n'est pas trĂšs long mais le deuxiĂšme l'est beaucoup plus :) Pour ĂȘtre prĂ©venu il me faut un commentaire "expressif" et je met le chapitre 2 Ă  10 kiffs :) Bisous <3

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Commentaires
Kiffs



Création : 02/06/2012 à 21:41
Mise Ă  jour : 19/11/2012 Ă  01:50

# Posté le dimanche 03 juin 2012 21:48
Modifié le dimanche 22 juillet 2012 19:29

Youreleavingmetonight ,
Posté le mardi 06 novembre 2012 00:58

chook-dream-citation
a Ă©crit : " Je lis tes chapitres demain promis. "

chook-dream-citation ,
Posté le mardi 06 novembre 2012 00:22

Je lis tes chapitres demain promis.

Youreleavingmetonight ,
Posté le lundi 08 octobre 2012 07:40

sandouuuu
a Ă©crit : " Cool! Parce que je l'aime vraiment elle aussi! "

sandouuuu ,
Posté le lundi 08 octobre 2012 03:59

Cool! Parce que je l'aime vraiment elle aussi!

Youreleavingmetonight ,
Posté le lundi 08 octobre 2012 00:58

sandouuuu
a Ă©crit : " Mais tu va tu continuer ta premiere aussi??! "
Oui oui, je ne vais absolument pas lĂącher celle lĂ  :)

sandouuuu ,
Posté le lundi 08 octobre 2012 00:25

Mais tu va tu continuer ta premiere aussi??!

sandouuuu ,
Posté le lundi 08 octobre 2012 00:21


Youreleavingmetonight ,
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