Des Mexicains qui gémissent
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Des Mexicains qui gémissent
définitions, citations, synonymes, usage… d'après l'ouvrage d'Emile Littré (1863-1877)
Citation de MASSILLON extraite de l'article "gémir" du dictionnaire de français Littré
Des pécheurs qui gémissent sous le poids de leurs chaînes
(Jean-Baptiste MASSILLON, Carême, Mélange.)
Citations d'autres auteurs extraites de l'article "gémir" du dictionnaire de français Littré
Accueil > Création > Poésie > Journal de Solange Rebuzzi (suite - 2)
Journal de Solange Rebuzzi (suite - 2)
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Plus l’instant est réel
plus je souffle. La force brève légère
le sol nécessaire.
Lignes de géographie véloces.
Et l’odeur unique emplie de lumière
qu’elle soit papier ou flammes
envahit les murs
lettres livres lamentations.
Parce qu’il y a un poème
La main droite de côté
l’autre sur la table
crient des mots
dans la chaleur du silence
Les mains dans le lit marchent
et les doigts agiles
fabriquent des lignes des tenues
un corps
Les épaules suaves se promènent dans la scène
et par moment osent
Rendent visite aux temps d’antan
(Bruits modernes au-dehors)
Dansent dans les rues les hommes
Dévorant tout désormais
sans répit
Boivent des insanités des naufrages
Tandis que des Mexicains marchent
Demandant la paix et demandant peu
n’emportant rien aux pieds
Pendant que l’Étna commence à bouillir :
fumée et cendres
Les murs sautent vides
Des cris s’inscrivent dans la mémoire
La soif est au-delà de n’importe qui
Dans le regard l’origine ne se définit pas
Des volcans désespérés gémissent
Si je pouvais « dénouer le nœud occulte »
Si je pouvais…
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XOCHITL ou L'ENFANCE EN SUSPENS - Chapitre 29
Par Lepetitjournal Mexico | Publié le 12/08/2015 à 11:25 | Mis à jour le 06/01/2018 à 16:20
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L’actualité locale et internationale pour les expatriés français et les francophones
Après la série "Pepenadores", l'écrivain Pascal Bomy revient dans Le Petit Journal de Mexico avec "Xochitl ou l'enfance en suspens". Ce nouveau roman, publié en plusieurs chapitres, raconte la vie d'une petite Mexicaine qui, à travers ses yeux d'enfant, nous fait découvrir la richesse de sa culture mais aussi quelques cruelles réalités. Aujourd'hui, chapitre 29.
Petite fille surdouée et curieuse, Xochitl vit à Ecatepec, dans la banlieue de Mexico. Comme les autres enfants, elle aime jouer, rire et apprendre tous les jours de nouvelles choses. Elle s'évertue à grandir normalement auprès de sa famille et ses amis, malgré l'exacerbation des conflits au cœur même de la ville. Elle tente de s'échapper de la violence, de la corruption, des féminicides perpétrés au quotidien mais les nouvelles qui fusent autour d'elle cherchent systématiquement à miner son optimisme mêlé à une infinie joie de vivre. En toile de fond, de manière presque anodine, le candidat Enrique Peña Nieto remporte l'élection présidentielle.
Chapitre 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - 13 - 14 - 15 - 16 - 17 - 18 - 19 - 20 - 21 - 22 - 23 - 24 - 25 - 26 - 27 - 28
"Monsieur le président, protégez les Mexicaines du fléau qui les meurtrit au quotidien... Monsieur le président…" (Photo Romain "Ojabierto" Thieriot )
Le ciel est gris et menaçant. La promesse d'averses abondantes irrite les passants. Dans la salle de conférence, Betty fait face aux journalistes venus l'écouter et la photographier. Il faut qu'elle soit forte, digne du moment qui la submerge tout entière, l'écrase comme un maigre poisson emprisonné dans un filet de chalutier. Elle essuie nerveusement ses lunettes et les replace sur le bout de son nez. Elle aspire une grande bouffée d'air, la retient quelques secondes puis, souriant timidement, se lance : «- Je voudrais tout d'abord vous remercier d'être venus aussi nombreux pour écouter mon témoignage. L'histoire des victimes fait rarement les gros titres mais selon moi il est essentiel qu'on s'y attarde. Je ne suis pas ici par plaisir. Je préférerais être chez moi, auprès de ma famille, plutôt que de tenter d'expliquer quelque chose que vous ne comprendrez peut-être pas, ma version des faits, la version d'une victime de l'horreur perpétrée tous les jours dans notre pays. Je m'appelle Betty Torres Montes et je vis dans la ville d'Ecatepec depuis mon enfance. Je suis étudiante et j'ai été séquestrée pendant plus de quatre semaines. J'ai certainement été enlevée lorsque je rentrais chez moi, un samedi soir. Je ne pourrais pas vous le préciser car on m'a droguée, et j'ai pratiquement tout oublié. Tout est flou mais dans mon souvenir je suis sûre de voir des femmes qui gémissent tout autour de moi. Chacune prononce le nom de son père, son mari, appelant à l'aide, suppliant qu'on la relâche. Il y a des moments où leurs gémissements se transforment en cris terrifiants, où quelqu'un les attaque d'une manière ou d'une autre, les meurtrit, dispose d'elles comme si elles n'étaient que de vulgaires cobayes.»
La voix délicate de Betty s'arrête un instant. Elle hoche légèrement la tête. Elle semble être à bout de souffle. Une main se pose alors sur son épaule mais on entend la jeune femme s'exclamer : « Non, je peux continuer ! » Elle prend un verre d'eau de sa main légèrement tremblante et reprend son récit. «- Étrangement, je devais être destinée à un autre sort car on ne m'a pas touchée. On m'alimentait seulement et me piquait deux fois par jour. Je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas reçu la même sentence que ces femmes, j'en ressens aujourd'hui une grande culpabilité, comme si je les avais abandonnées… Dans ces moments-là, on est enclin à une angoisse terrifiante, qui vous paralyse, vous empêche d'effectuer un seul mouvement. J'ai bien sûr reçu des coups, ai essuyé des insultes. Je ne sais pas bien ce qui m'est arrivé, et je ne sais pas non plus quel a pu être le sort des autres filles, pourquoi on s'acharnait sur elles comme s'il s'agissait d'esclaves d'un autre temps. J'ai beaucoup réfléchi, mais je n'arrive pas à comprendre. Je ne comprends pas pour quelle raison on peut parquer des dizaines de femmes dans ces conditions. Pour quoi faire ?! Mon dieu, dans quel pays vivons-nous ?! Comment avons-nous pu permettre d'en arriver là ? Nos parents ont-ils jamais imaginé un Mexique où on
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