Dennis un twink qui adore se tripoter

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Dennis un twink qui adore se tripoter

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MANIFESTE ELECTRIQUE / WEST BRUCE & LAING
J'avais préparé le titre ci-dessus pour écrire la chronique ce matin et avant de me mettre à l'œuvre je jette un coup d'œil distrait sur le fil de mon FB, tiens marrant une photo de Djipi Kraken alors que je vais parler de lui dans trois minutes, mais l'horreur déboule vite, Elise Bourdeau à mots touchés-coulées nous annonce qu'il est passé du côté des ombres.
Nous n'avions fait que l'entrevoir, dans sa vareuse blanche et ses cheveux blonds, le visage fermenté et couturé d'un spleen byronien, d'instinct nous avions pensé à un artiste tourmenté par l'étrange alchimie opératoire que sont les noces de la poésie et du rock'n'roll. A ses côtés les deux pestes, qui furent ses derniers rayons, d'un soleil noir et baudelairien. Il arpente maintenant des sylves obscures, pour quelques uns sa présence aura orienté leur intimité au monde. Rares sont les individus qui irradient ce privilège insigne d'illuminer l'existence de ceux qui ont côtoyé leur solitude êtrale. Chemins réservés.
Toutes nos pensées à ces petites pestes...
Deux titres uniquement sur ce Suncloud qui ne demandait qu'à être empli. Dont l'ajointement résonne tel un ultime message, la nécessité de vivre intensément d'une part, et la sensation de cet anneau de feu qui nous encercle, nous donne tour à tour mort et naissance infinies. Car ce qui est mort ne mourra plus jamais.
Take me : étrange de s'apprêter à écouter The Pesticides sans les voir sur scène, la signalitique gesticulatoire des deux jumelles focalise l'attention, vous êtes sensible au jeu du double miroir de leurs mouvements, et là vous n'avez que la voix. C'est faux puisque la guitare de Kraken est présente aussi, mais cette fois elle n'est pas en appui direct, un petit binaire bien pesé mais rien de prenant, c'est que le Kraken connaissait ses demoiselles, leur perversité native, juste leur donner le ton, et l'auditeur se débrouille avec ces deux voix à l'unisson qui rampent comme du lichen bubonique qui aurait décidé de se fixer sur l'aura de votre âme. Et vous restez-là, incapable de chasser de la main cette lèpre insidieuse, et fascinante. Le murmure des sirènes est encore plus déroutant que leur plein-chant. Death circle : un phrasé davantage rock, le Kraken qui fait craquer ses écailles plus fort, la flamme est-là, elle avance sans se presser, inextinguible, mais lorsque le morceau s'arrête, la boucle s'achève et vous a rejeté sur le rivage de votre insatisfaction humaine. Vous avez raté quelque chose, votre vie, mais elles chantent comme des gamines qui tirent la langue à la mort.
Et puis dans la journée sont apparus d'autres titres qui sont parfois aussi crédités en même temps The Pesticides et Les Brigades Rouges, ou Barbelés, quand vous recherchez vous vous apercevez que vous retombez sur The Pesticides, ou Djipi Kraken, un jeu subtil entre hétéronymes et projets parallèles en déshérence.
Jessy : j'ai six quoi ? Six fragments de quoi ? Elles font leur voix de prêtresse mystérieuses occupées à d'incompréhensibles rituels, parfois l'une chante plus haut que l'autre comme s'il fallait aider au déséquilibre du monde. Très beaux froissés de guitare. Vous ne saurez jamais si Jessy était un être de douceur ou un pantin désarticulé. Quelle importance. Sûrement une ténébrante fleur du mal. Terrific Man : ça terrifique, je pars me recoucher, il en faut plus pour me faire peur. Et ces voix aigües, doit y avoir une araignée noire et velue dans le studio, ce n'est que petit à petit que la frousse commence à vous gagner, pourtant le background est idéal, à la troisième reprise – ah ces coups de cymbales miteuses - vous ne savez plus si vous-même vous n'êtes pas l'épouvantail qu'elles se chargent de supplicier. What's wrong with me : la guitare de Kraken est un vortex d'introspection auto-mutilatoire, les filles chantent depuis l'intérieur de leurs corps, on croirait qu'elles sont devenues poissons lovecraftiens, à moins que ce soit l'exploration simultanée des deux phases de la schizophrénie. Whatever : magnifique cette voix qui provient du dessous de l'âme, d'un endroit où l'on n'a jamais posé les pieds car l'on ignorait qu'il existât, et l'on n'était jamais tombé par hasard dedans. Des voix graves et des guitares fuselées, vous ne savez pas jusqu'où vous descendrez mais vous suivez le chemin interdit. Just a doll : inquiétant. Une espèce de ballade romantique au pays des épaves, ces morceaux de vie que nous abandonnons derrière nous parce qu'ils sont trop lourds à porter, à tirer. Des confidences que l'on n'aurait jamais avoir voulu entendre. Master Piece : de Barbelés : autre groupe de Djipi Kraken. Qui se revendiquait du Punk. Puisqu'il le disait. Pas vraiment un instrumental, un morceau que nous pourrions qualifier de sonoral. Quelque chose qui s'aventure dans un rock'n'roll strictement basique mais expérimental. L'approche des gouffres. Nous avions-là un magnifique guitariste. Et nous le découvrons trop tard.
The Pesticides se réclament du Velvet Underground mais ces morceaux m'ont plutôt évoqué, par leur compression musicale obstinée à ne laisser aucun espace vide, les premiers enregistrements de Lou Reed d'avant le Velvet. Lors du concert du 06 mars 2020 à l'Espace Dennis Hopper de Bagnolet , les filles avaient squatté nos mirettes, un peu comme les danseuses d'un ballet occultent les musiciens, sur ces bandes destinées à un premier E. P. l'on peut se rendre compte du travail effectué par les voix, se recouvrent, s'entremêlent, se détachent pour mieux se ressouder l'instant d'après, et ces mélopées sont soutenues par les finesses d'une guitare jamais à court d'invention et d'intervention, un peu à la manière des vents marins qui lissent et entraînent les vagues. Djipi Kraken et ses petites pestes étaient en train d'élaborer un son et une mise en scène originales. Mais la vie continue. Nous avons confiance.
Pour la parution de son premier album solo, Greg Dulli accorde une audience à l’émissaire d’ Uncut , un nommé Sam Richards. Inespéré.
— Mais pourquoi un album solo ? Serait-ce donc la fin des mighty Afghan Whigs ?
— Absolutely not. Mais Patrick Reeler fait partie des Raconteurs et John Curley est retourné à la fac. Puis John Skibic m’a dit que sa femme attendait un gosse alors je me suis dit oh fuck tout le monde est fucking busy et comme je passe mon temps à composer des chansons, il m’est apparu clairement que je devais continuer seul.
Et voilà le travail. Il s’appelle Random Desire . Le petit conseil qu’on peut donner à ceux qui ne l’ont pas encore écouté est de l’écouter dans de bonnes conditions, car c’est un album qui a du son et qui n’est pas fait pour être écouté sur un ordi ou un téléphone. L’album est tellement bourré de son qu’il chevrote et qu’il peut faire sauter un casque. Dès «Pantomia», il craque sa voix comme on craque un coing d’un coup de hache. Il fait le choix de pulser le son au-delà des limites du descriptible, il s’assoit sur les conventions, il explose une prod qui n’attendait que ça. Big Dull déclenche une sorte de sur-excitation de l’écoute que vient encore gonfler «Sempre». Vas-y Dulli, mon joli Dulli, gratte ta moelle, bats ta chique, gueule ta Soul. Pas de pire teigne d’American popster que ce mec-là. Quand il lance un Go!, ça bascule dans l’extrême, you got no one/ You got no one , il sait de quoi il parle, il sature le son d’énormité et bien sûr les falaises de marbre s’écroulent dans la clarté irisée d’un nuage atomique. It’s so easy ! Easy ! Pretty easy ! Le barnum remplit l’espace. Dull does it right. C’est forcément un album destiné aux esprit éclairés. Greg Dulli s’amuse à repousser les frontières, donc ça tourne vite au monumental. Il joue parfois en sous-main, mais assez magnifiquement. S’il ne fallait conserver que trois artistes dans l’actualité, ce seraient Lanegan, Swamp Dogg et lui. Pourquoi ? Parce qu’ils sont visionnaires. L’Afghan revient au beat de confrontation avec «The Tide». Il re-sature de plus belle, il chevrote son son more and more, il voit jusqu’où il peut aller trop loin, never better but forever at your worst , comme s’il explosait la pop par le cul, avec somebody in the wave/ Like you by my side , fantastique pusher de push-push et il sort ça, avec un œil qui pend : «You can steal me blind but you will never find !» . Pire encore, son «Scorpio» est une intrusion dans la boutique à délices. Dull s’y fait breaker d’infamous power pop, il jacte dans son micro comme un punk dégueulasse et tout grelotte de beauté, comme si le Brill s’écroulait dans sa besace. But baby I think I got some champagne somewhere in the back , on ne se méfie pas, c’est amené au piano et la bombe explose, breathe with me , il veut tout, sing to me, feel your body come close , et le cœur du cut bat la chamade comme ça n’est jamais arrivé dans l’histoire de la pop américaine, Dull envoie les violons, lay with me, no one knows we’re awake , puis ça bascule dans le deceiving me , il sait que ça va mal tourner, I know this will end , ça pue l’écumoire, le bouilli vivant au retour de la pêche. Dull a du génie. Et ce n’est pas fini. Il repart de plus belle avec «It Falls Apart» et un better get down/ Cuz the sheets are poppin’ ogh yeah , il rase les murs à sa façon. Chaque mot sonne comme l’écho d’un oracle, Dull rôde dans son texte comme un loup affamé, il retrouve sa poule dans le groove, I found you there , c’est plombé de mortalité extrême, I feel the night/ Surround , il se fait anaconda géant pour ramper dans les ténèbres, il sort un son puissant et compressé, on respire mal, comme s’il s’asseyait sur nos poitrines, et comme dieu ou le diable, il obtient tout ce qu’il veut de nous. Absolument tout. Avec «A Ghost», il passe au mambo de malpractice, il danse sa vie dans la mort, il évolue libre de toute poursuite, avec tout le son et tous les violons qu’on peut bien imaginer, il devient Dull the bull, ce mec remplirait à lui seul le Bestiaire d’Apollinaire. Il va chercher son random desire très loin, il n’en finit plus de clamer sa foi de pâté de foie dans «Lockless», il cherche à rattraper les paroles qui fuient sa bouche, random desire knows my name et ça explose dans un chaos de trompettes et de tout ce qu’on peut bien imaginer. Big Dull ne vit que pour l’orgasme. C’est sa religion. Il s’enterre vivant dans le son. I would do annything , clame-t-il dans «Slow Pan», juste pour essayer de ne pas s’en sortir. Dull s’en branle éperdument. C’est un homme libre, un artiste pur.
Durant l’audience, il explique qu’il a commencé très tôt à composer, dès l’âge de 14 ans.
— I come up with a riff that I like and I hum a melody over it , et je trouve les mots qui conviennent à la mélodie. J’ai fait ça pendant 40 ans.
Il ajoute plus loin qu’il se considère comme un artisan. Il se fie uniquement à son instinct. Si sa tentative de compo foire, il l’abandonne. Si elle marche, alors il la chante sur scène.
Une question aborde justement l’aspect sombre de certaines de ses compos. Greg Dulli travaille essentiellement sur la violence relationnelle et le pourrissement des sentiments affectifs. Mais il avoue s’en éloigner pour aller vers quelque chose de plus abstrait. Il n’a plus besoin d’avoir le cœur brisé pour composer. Il n’a plus besoin de se sentir détruit pour devenir génial. Il croyait comme beaucoup de gens qu’il fallait souffrir pour produire de l’art. Mais il n’est jamais allé jusqu’à saboter une relation pour trouver de l’inspiration. Ça lui paraît nul et de toute façon, ça sonnerait faux.
Quand on lui demande s’il écrira un jour son autobio comme vient de le faire son ami Mark Lanegan, Greg Dulli se montre catégorique :
— Absolutely no, no way. Je n’ai pas la patience pour ça, je vis trop dans le présent.
Mais il en profite pour saluer ce chef-d’œuvre laneganien qu’est Sing Backwards and Weep: A Memoir . Il profite aussi de l’audience pour saluer la mémoire des disparus qui lui sont chers, son chat Clyde, ses grand-parents, Prince, David Bowie. Il estime qu’il a beaucoup de chance d’avoir vécu à la même époque qu’eux.
La parution en 2017 d’ In Spades , dernier album des Afghan Whigs, fut un événement considérable. Oh la la, quel album ! D’abord, y a Satan, lui qu’est comme un melon, lui qu’a des grosses cornes, lui qui sait plus son nom, monsieur, tellement qu’il voit tout, tellement qu’il a tout vu. Ensuite, y a «Arabian Heights» qu’est bâti comme un empire, à la force d’une vision, monsieur, d’une vision conquérante, et le son est si dense qu’on se pâlit comme un cierge de Pâques, monsieur, et qu’on chante de concert love is a lie et qu’on beugle à pleine gueule like a hole in the sky when you die . Ensuite y a «Toy Automatic» qu’est sombre et beau, qu’a des culottes dans les cheveux, qu’a jamais vu un peigne, et qu’a l’œil qui divague et qui vire too soon too late , monsieur, et qui sème ses mots dans un fleuve orchestral si majestueux qu’on dit oui qu’on dit non. Oh, ensuite y a «Oriole» qui rêve qu’il vole forever et qui balbutie flying flying flying avec des larmes plein les yeux et qui cherche l’amour et la foudre, du soir au matin, sous sa belle gueule d’apostat, et qui fait la grandeur de ce disque qu’est raide comme une saillie. Et puis y a «The Spell», si incantatoire qu’il défie toute concurrence, monsieur, qu’est beau comme une maison avec plein de fenêtres et presque pas de murs et qui fait free the light et qu’on écoute en se tordant les mains tellement c’est beau, tellement c’est beau. Et puis y a cette chanson qu’est trop belle pour moi, cette chanson qui s’appelle «Light As A Feather» et qui ressemble à un amas sonique grimpé à califourchon sur des accords si sourds qu’on dirait des pots, monsieur, des accords si profonds qu’on dirait le gouffre de Padirac et mon Dulli, oh mon joli Dulli, il gueule dans sa tempête, monsieur, il chante les yeux tout mouillés, et pour un instant, un instant seu-le-ment, il éclipse Dieu le père et tous les saints de la Trinité, il dit qu’il n’a plus rien à perdre, et le vent du Nord l’emporte au loin, monsieur, comme une clameur. Et y a «Into The Floor», qu’est gueulé au soir de la vie, qui dit non à la mort, qu’est too late ou qu’est yet to come , et qui fascine, monsieur, qui remonte inlassablement à l’assaut du ciel et qu’est beau comme un soleil de Van Gogh !
Afghan Whigs. In Spades. Sub Pop Records 2017
Greg Dulli. Random Desire. Royal Cream LLC 2020
Sam Richards. An audience with Greg Dulli. Uncut # 275 - April 2020
Vivian Stanshall ou the gospel according to Dada. Comme le dit si bien la chanson, we shall be released , yes, mais avec Stanshall et les derniers grands provocateurs du XXe siècle. Chacun sait qu’il vaut mieux rire plutôt que de craindre l’enfer et prier Dieu que tous nous veuille absoudre. Alors rions.
Avec Ginger Geezer, Lucian Randall & Chris Welch rendent un hommage vibrant à Viv 1 er , roi des lunatiques britanniques. Les deux zauteurs ne sont pas des zutistes, mais ils zécrivent bien. Ils regorgent d’admiration pour ce roi des lunatiques qui fut expert en maniement des situations extrêmes. Pas pire pousseur de bouchon que ce bohème roukmoute. Il est utile de préciser que le cocktail valium/vodka joue un rôle prépondérant dans cette épopée royale. Consommer avec modération ? De quoi faire hurler de rire le roi Viv, notre roi favori, aussitôt après Ubu.
On entre dans ce livre comme on entrait jadis d’un pas léger au Palais de Tokyo pour visiter l’expo Picabia. Instant magique. D’ailleurs on croise très vite des connaissances dans les pages de Ginger Geezer . Tiens voilà Marcel Duchamp ! Les auteurs établissent un parallèle entre Duchamp et Stanshall sur la base d’une maigreur de l’œuvre. De plus, l’un comme l’autre chouchoutaient les calembours, les bonnes blagues, et les symboles obscurs. Pire encore, ils insinuaient énormément. Ils excellaient surtout dans l’art de l’ellipse. Stanshall : «Quand Duchamp signa l’urinoir ‘R. Mutt’, la messe était dite, en vérité. Il n’avait plus besoin d’en rajouter.»
Il n’est donc pas étonnant que Stanshall baptise son groupe Bonzo Dog Dada Band - It was this sense of fun and rule-breaking that was alive in the Bonzos - Sens du fun et mépris des lois. Tout est là. Stanshall entend ramener l’énergie Dada dans la scène rock anglaise. Puis lassé d’avoir à expliquer ce qu’est Dada aux ignares, il transforme en 1968 le Bonzo Dog Dada Band en Bonzo Dog Doo Dah Band, le Doo Dah venant d’une expression couramment utilisée par la mère de Rodney Slater (clarinettiste du groupe), «Oh fetch me the doodah» qu’on pourrait traduire par «passe-moi donc le machin» . Stanshall flashe comme un flash sur les expressions insolites. Il flashe aussi sur le homard que Gérard de Nerval promenait en laisse, au Palais Royal. Précision capitale : la laisse était un ruban bleu. Pourquoi un homard ? Très simple : le homard n’aboie pas et connaît les secrets de la mer.
Les animaux jouent un rôle prépondérant dans le règne de Viv 1 er , roi des lunatiques, notamment les bestioles antipathiques. Notre bon roi prend plaisir à transformer son salon en vivarium. Lorsqu’il reçoit des invités, il nourrit ses piranhas avec les souris mortes qu’il stocke dans son frigidaire. De gros serpents s’évadent aussi de leurs cages en verre et Viv 1 er passe beaucoup de temps à inspecter le dessous des banquettes du salon à leur recherche, ce qui insécurise comme on peut l’imaginer ses convives nullement habitués à savoir de gros reptiles en liberté dans les parages. Aimable, le roi prévient : «Just watch out, it may show up !». Un visiteur pétrifié d’horreur rapporte qu’installé au salon et lancé dans une brillante conversation sur l’art avec Stanshall, il vit un horrible serpent s’échapper lentement d’un aquarium installé dans le dos de son hôte. Viv 1 er donne aussi de la viande crue à ses tortues. L’une d’elles s’appelle Stinky. On peut lire sur l’étiquette de l’aquarium : Stinky, the man-eating turtle . Stinky donne d’ailleurs des coups de bec dans le verre pour réclamer sa viande.
Et puis voilà Bones, le bulldog qui vit avec Viv sur le Searchlight . Robert Short décrit Bones comme un chien horrible qui n’en finit plus de péter et de chier partout - The most loathsome creature I think I’ve ever seen - Le chien le plus dégueulasse qu’il ait jamais vu. Viv décrit son toutou comme «un bulldog brun et feignant, fidèle et complètement stupide.» Il ajoute que ses pets valent largement ceux du Pétomane, qui faut-il le préciser, figure parmi les idoles de Vivian Stanshall.
Il adore aller se taper la cloche dans les meilleurs restaurants. Il déguste les mets les plus fins et sirote les meilleurs crus. Puis il prend soin de roter très fort pour que tout le monde entende. Il reste assis et attend la réaction. Il aime aussi lâcher des pets bien sonores. Sur scène, lorsqu’il joue du piano, il en lâche un gros et déclare au public : «That was a bum note.» Il adore aussi aller faire le con au cinéma. Tiens, Les Oiseaux d’Hitchcock, par exemple. Il se met au fond de la salle. Quand les oiseaux attaquent, Stanshall rajoute des cris horribles et fout les chocottes à tout le monde. Soit les gens se barrent, soit ils se planquent entre les rangées de fauteuils.
Il adore aussi faire le gros dégueulasse à la Reiser. Un jour dans la rue, Stanshall se déshabille et le voilà en slibard, un sli
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