Déclaration du ministère russe des Affaires étrangères sur la pression exercée par les autorités ukrainiennes sur la direction de la Laure des Grottes de Kiev en pleine Carême

Déclaration du ministère russe des Affaires étrangères sur la pression exercée par les autorités ukrainiennes sur la direction de la Laure des Grottes de Kiev en pleine Carême


Fin mars – début avril, la campagne de l'actuel régime de Kiev et de la soi-disant "Église orthodoxe d'Ukraine", une structure schismatique et non canonique sous son contrôle, est entrée dans une phase décisive ayant pour but de s'emparer de la perle de l'orthodoxie – la Laure des Grottes de Kiev. Le 1er avril 2023, le métropolite Pavel, supérieur du monastère, a été placé en résidence surveillée, tandis que des militants néo-nazis ont commencé à arriver dans l’enceinte du monastère pour se moquer des offices religieux et des tentatives des moines et des paroissiens de maintenir la Laure dans le giron de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique.

Cette démarche avait été préparée de longue date. Les tentatives de saisie de la Laure, auxquelles ont participé presque tous les activistes néonazis du gouvernement actuel de Kiev, s’étaient intensifiées après le coup d'État de Maïdan à Kiev en 2014.

À partir de l'automne 2022, le Service de sécurité d’Ukraine (SBU) a commencé à engager des poursuites pénales contre les religieux du monastère, tandis que le pouvoir exécutif s’est mis à prendre des décisions illégitimes visant à s'emparer de la Laure. En particulier, le 2 décembre 2022, Vladimir Zelensky a signé le décret «Sur certains aspects des activités des organisations religieuses en Ukraine et de l'application de mesures économiques spéciales personnelles et d'autres mesures restrictives (sanctions)», alors que le Registre d'État unifié de l'Ukraine a enregistré " la Laure des Grottes de Kiev" en tant qu'entité juridique de l’Église orthodoxe d'Ukraine. Le but était clair : soustraire le plus rapidement possible la Laure au bail perpétuel de l'Église légitime et de la remettre aux schismatiques. Le 1er janvier dernier, le ministère de la Culture et ses institutions, en violation des termes de l'accord, ont résilié l'accord sur le bail perpétuel pour ensuite lancer un ultimatum exigeant de vider les locaux du monastère avant le 29 mars 2023. Le clergé a été informé que s'il n'acceptait pas, il ferait l'objet de mesures sévères, dont l'arrestation du métropolite Pavel, le Père supérieur du monastère (ce qui est déjà arrivé).

La Laure des Grottes de Kiev n'est pas un monastère ordinaire, c'est le centre de l'orthodoxie canonique, et en même temps l'une des plus anciennes laures de l'ancien État russe. Fondé au XIe siècle par Saint Antoine (Antoniy) Petchersky, ce monastère est rapidement devenu le centre de la vie spirituelle de l'ancienne Russie. L'héroïsme historique des habitants du monastère est dû au fait que tout au long de son fonctionnement, la Laure a dû périodiquement subir le pouvoir d'envahisseurs et d'occupants. Le monastère a connu également des difficultés au XXe siècle. La particularité, voire la preuve active du miracle et de la Providence divine, est qu'après la dévastation, le monastère a toujours repris vie pour redevenir l'un des plus importants centres de vie spirituelle de toute la Russie.

La période choisie par Zelensky et son régime pour exercer une pression sur la Laure attire l'attention : le Carême. Pour les croyants orthodoxes, le carême (en particulier le Carême précédant Pâques (la sainte Quarantaine)) revêt une importance particulière. Pour les fidèles de Russie, d'Ukraine, du Belarus et d'autres territoires canoniques de l'Église orthodoxe, le Carême est une période d'humble prière pour la patience et l'amour, où la fermeté et la détermination à être fidèle à Dieu sont mises à l'épreuve. En ces jours, les défenseurs de la Laure se révèlent être de véritables confesseurs. L'un des symboles de cette défense héroïque de la foi est la chanteuse de la chorale du monastère, Ekaterina Erchova, à genoux en train de prier alors que les néonazis contrôlés par Kiev se déchaînent (il n'y a pas d'autre mot pour le décrire) autour d'elle.

À de nombreux niveaux, les autorités ecclésiastiques et laïques ont attiré l'attention de l'Église mondiale et de la communauté internationale sur la nouvelle série de violations des droits civils des croyants. Le 11 mars dernier, le patriarche Kirill de Moscou et de toutes les Russies s'est adressé aux chefs des églises orthodoxes locales, au pape François, à l'archevêque de Canterbury Justin Welby, au Secrétaire général des Nations unies António Guterres, aux Secrétaires généraux de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, Helga Maria Schmid et Marija Pejčinović Burić, à Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, à d'autres chefs religieux et à des représentants d'organisations internationales, les exhortant à déployer tous les efforts possibles pour empêcher l'expulsion des moines de l'Église orthodoxe ukrainienne de la Laure des Grottes de Kiev. Le 14 mars dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a demandé au Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et au Président en exercice de l'OSCE, Bujar Osmani, d’inciter de Kiev à mettre fin à ses actions arbitraires dirigées contre l'Église orthodoxe canonique et d’empêcher l'expulsion forcée des frères du monastère. L'absence de réponse décisive de la part des destinataires parmi les dirigeants des organisations internationales est assez révélatrice.

Le régime de Kiev a fait de sa politique religieuse un outil de promotion des pratiques néonazies. On sait depuis longtemps que l'orthodoxie russe et mondiale souffre sous le règne de Porochenko, suivi de Zelensky et de leurs semblables. Les autorités laïques actuelles ont initié et soutenu administrativement une violation de la tradition, qui est terrible selon les normes de la vie religieuse - la scission des églises, s'immisçant dans le côté sacré de la vie de chaque croyant orthodoxe. D’autre part, les orthodoxes ne sont pas les seuls à souffrir. Les membres de la communauté musulmane d'Ukraine, relativement peu nombreuse, font part périodiquement des manifestations d'islamophobie. L'"origine juive" du président de l'Ukraine (à laquelle de nombreux défenseurs de Kiev font si souvent appel) n'aide pas à la coexistence pacifique des confessions : des actes de judéophobie et d'antisémitisme sont régulièrement enregistrés.

Ce n'est un secret pour personne que le régime de Zelensky n'est pas indépendant dans sa politique anti-ecclésiastique. Diviser l'orthodoxie, s'attaquer à cette sphère de la vie, est un objectif proclamé depuis longtemps à Washington. Les États-Unis ont créé tout un mécanisme pervers d'influence directe et indirecte sur le volet confessionnel de la politique de Kiev – un "représentant spécial pour la liberté religieuse" a été nommé, la Commission américaine sur la liberté religieuse dans le monde fonctionne et des rapports annuels réguliers sont préparés. C'est pourquoi la loi de la jungle qui règne actuellement à la Laure et dans d'autres églises et monastères d'Ukraine est d’origine tout à fait humaine, il s'agit d'une incitation à la haine religieuse initiée par l'homme. L'actuel président de l'Ukraine, qui a été nommé par Washington et qui se dit juif et défenseur de la liberté religieuse, est parfaitement conscient de sa dépendance à l'égard des États-Unis. Il mène des politiques anti-orthodoxes à la demande des Américains qui cherchent à résoudre des problèmes dirigés contre la Russie en utilisant une fois de plus l'administration ukrainienne comme un outil, rien de plus.

Mais en même temps, la saisie de la Laure des Grottes de Kiev est une démarche illégitime et spirituellement immorale perpétrée par les autorités actuelles de Kiev. Parallèlement à d’autres mesures du régime et sa rhétorique, elle témoigne de sa nature criminelle, de sa volonté à ne pas respecter les sentiments et, surtout, les droits des personnes, y compris des citoyens ukrainiens.

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