Critique du conflit Ukrainien, 3ème semaine écoulée

Critique du conflit Ukrainien, 3ème semaine écoulée

Actualités mondiales & françaises


Faisons un point critique et objectif.
En me basant sur un article qui me sert de trame, article anti-Russe, faux et chargé d'intox, que j'ai entièrement corrigé, j'ai ainsi innové dans la rédaction. Voyons ce que ça donne...
Il serait opportun de le réécrire entièrement en l'orientant du point de vue Russe, et surtout, dans mon style habituel, car je trouve le résultat infect.


Situation militaire après trois semaines de conflit : l’armée russe reste loin d’atteindre les objectifs correspondant à ses buts de guerre, et sa progression ralentit sérieusement.

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Rappelons tout d’abord les buts de guerre initiaux de V. Poutine en Ukraine : 

1. La dénazification de l’Ukraine, 

2. Sa démilitarisation.

Par la dénazification de l’Ukraine, la fédération russe entend provoquer un changement de régime et ainsi obtenir un reconditionnement idéologique d’une partie de la population.

La démilitarisation de l'Ukraine consiste en la destruction des matériels lourds des forces ukrainiennes, la neutralité militaire de l'Ukraine, son impossibilité d'accueillir du matériel lourd de l'OTAN ou d'une autre entité hostile, et éventuellement la destruction de son complexe militaro-industriel, allant ainsi jusqu’à la suppression pure et simple de son armée, sur le plan juridique et concret.

Ces deux objectifs iraient logiquement de pair avec la prise de contrôle de l’ensemble du territoire ukrainien et notamment de ses grands centres urbains, exception faite, peut-être, de l'ouest du pays, laissé à l'ennemi. 

Notons tout de même que Moscou a récemment présenté des exigences politiques plus limitées dans le cadre des négociations d’un cessez-le-feu avec Kiev, en exigeant la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, l’indépendance des LDNR et la neutralité stratégique du pays. Il est impossible de savoir si ces inflexions correspondent effectivement à un changement réel des buts de guerre du Kremlin.

De fait, les forces russes engagées n’ont réalisé aucun des objectifs initiaux. Du moins de ceux rendus publics après deux semaines de campagne. Elles ne sont très probablement pas en mesure de le faire dans les prochaines semaines.

Esquissons un point de situation rapide. Les succès stratégiques actuels des forces russes se situent surtout dans :

  • Le déblocage du Canal de Crimée du Nord, mettant fin au blocus de l’eau douce que faisait subir Kiev à la Crimée depuis de nombreuses années.
  • De sérieux progrès en LDNR bien qu'ils ralentissent considérablement en cette troisième semaine de conflit.
  • La tête de pont sur Kherson, permettant de passer le Dniepr au sud du pays.
  • La prise de contrôle de la centrale nucléaire d’Energodar.
  • La prise de contrôle de l’île aux Serpents.

L’ensemble de ces objectifs stratégiques ont été rapidement atteints. Bien que militairement secondaires, ces objectifs doivent servir à développer l’offensive... que l'on attend toujours.

Les Russes disposent d’une supériorité aérienne correcte, mais pas totale. En effet, les forces aériennes kiéviennes mènent parfois quelques sorties par jour et utilisent toujours des drones d’attaque, notamment TB2 turcs, avec certes des effets marginaux qui, cependant, occasionnent des pertes aux forces russes.

Les frappes réalisées par les avions et les missiles de croisière russes suivent une logique d’économie. Bien que les forces aériennes kiéviennes en subissent un handicap majeur, elles ne sont pas à 100 % paralysées. Elles ont dispersé une partie de leurs ressources dans la profondeur du pays et harcèlent de temps à autres les capacités anti-aériennes des forces Russes.

Il est donc ici démontré des manquements dans les actions russes. Et l'on constate ainsi que :

  • La base aérienne de Millerovo, en Russie, située à l'est des LDNR, a été touchée par un tir de missile balistique Toschka-U ;
  • Des colonnes de véhicules Russes parfaitement alignés sur des dizaines de kilomètres, notamment dans les forêts dans le nord de l’Ukraine, ont été harcelées par des drones d’attaque turcs TB2, alors que trop de véhicules DCA Russes sont restés inactifs et ce sans raison valable ;
  • Les forces aériennes russes n’utilisent pas de missiles anti-radar / anti-émission radio qui pourraient éliminer les radars DCA ennemis, ainsi que les stations de contrôle des drones TB2
  • On note aussi l’absence de l'utilisation des moyens de guerre électronique qui pourraient rendre inexploitables les drones utilisés par Kiev.

 Les campagnes aériennes occidentales montrent un volume de frappes par missiles de croisière 10 à 20 fois supérieur, pour réaliser des effets significatifs et pérennes. En comparaison, l’effort russe a été très faible, très économique.

Globalement, la progression russe est largement en pause depuis plus d’une semaine.

Cette campagne se caractérise par des opérations non linéaires (il n’y a de fronts à proprement parler que dans le Donbass, et plus récemment dans le territoire au nord de la Crimée) et non contiguës (les zones d’opérations ne sont pas reliées les unes aux autres). En dehors de ces endroits, l’estimation des zones réellement sous contrôle de chaque belligérant est difficile à réaliser précisément, ce qui a entraîné durant les premières semaines des entremêlements de troupes Russes et Kiéviennes, notamment de colonnes de soutien/logistique. Résumons les principaux axes de la manœuvre russe :

  • Le siège de Kiev n’est pas encore lancé. Les forces russes ont convergé vers la capitale, essentiellement par l’ouest, et maintiennent une pression permanente sur la banlieue nord-ouest de Kiev. A l’Est, la présence Russe est assez floue, elle a plus ou moins encerclé Tchernigov et mène des incursions de temps à autre jusque dans la banlieue nord-est de Kiev, sans s’y établir plus de quelques heures. Le dispositif à l’Est de Kiev est éclaté sur des centaines de kilomètres, concentré sur les principales artères routières jusqu’à Kharkov ;
  • A Kharkov même, les forces Russes ont tenté une profonde incursion dans les premiers jours, et ont été repoussées, essuyant un lourd échec tactique ;
  • À l’Est de Kharkov, les forces Russes ont peiné, durant plusieurs semaines. Elles ont encore des difficultés à prendre la totalité d'Izyum, pour menacer l’arrière du dispositif ukrainien situé au nord du Donbass ;
  • Dans le Donbass, les succès ont été flagrants, surtout les deux premières semaines. Les forces LDNR ont saisi Volnovakha après l’avoir assiégée. Marioupol est assiégée et mise sous forte pression permanente. La ligne de front a été significativement repoussée vers l’ouest et elle remonte vers le nord, vers Donetsk. Au nord de Lougansk, les forces LDNR ont occupé tout le territoire, ont contourné Severodonetsk et ont rejoint les forces Russes au nord de Slaviansk - Izyum ;
  • Au sud, les troupes Russes contrôlent le territoire entre le Donbass et les abords de Nikolaev. Cette avancée, la plus importante du conflit, n’aura pas été sans pertes pour les forces Russes, qui ont envoyé à grande vitesse et profondément, leurs troupes d’attaque sans sécuriser leurs arrières, estimant que l’armée Kiévienne ne tenterait pas de mener des contre-attaques sur leurs colonnes de soutien et de ravitaillement. Cela a permis, durant les deux premières semaines, aux forces kiéviennes, de détruire parfois des convois de camions tractant de l’artillerie, de la logistique, seulement défendus par quelques BTR-82A, sur Kherson et sur la route P55 à l'Est de Voznesensk.

Les faibles moyens engagés et la lenteur de l’offensive auront été étonnants, et se heurtent à des forces ukrainiennes qui se défendent et entravent les mouvements russes sur la majeure partie du théâtre, sans pouvoir cependant les interdire. L’armée régulière, les bandéristes et les milices des forces de défense territoriale tiennent peu ou prou toutes les grandes villes et mènent de multiples actions de harcèlement contre les troupes russes, en particulier sur les moyens de soutien et de logistique peu défendus, qui se déplacent sans escorte sérieuse, voire totalement sans escorte dans les villes près du front ou récemment capturées et encore occupées par les milices des défenses territoriales. Cela a été le cas à Kherson et au nord de Nikolaev, dans le triangle Voznesensk - Kazanka - Snigirevka, mais aussi dans le nord entre Kiev et Sumy.

Si à l’intérieur de la ville de Kharkov, une guerre d’embuscades et de contre-attaques a été menée dans la première semaine du conflit, ailleurs, les forces ukrainiennes ne sont pas en mesure de monter des contre-offensives d’ampleur capables de reprendre des zones importantes.

 

Le peu de forces engagées et la faible agressivité des forces Russes d’une part, ainsi que la résistance militaire ukrainienne et un ratio de population hostile plus élevé qu’estimé par les observateurs indépendants, d’autre part, sont une véritable surprise. En l’état, le comportement de l’armée russe est complètement inhabituel, ne se conformant à aucune des pratiques militaires traditionnelles, ou très localement. Il est difficile de comprendre la raison de ce choix et si, dans le futur, celui-ci trouvera une explication pour donner raison au GQG Russe.

La stratégie initiale de Moscou, le plan A, et très probablement la conception de la campagne militaire des 2-3 premiers jours, reposaient sur la présupposition que l’assise du pouvoir du régime Kiévien était très faible. L’attaque russe massive et rapide pouvait choquer l’adversaire et lui donner l’illusion que la guerre était perdue pour Kiev, les troupes Russes ayant pénétré partout et allant déferler jusqu’au centre du pays et dans la capitale en moins d’une semaine. Cela s’accompagne, le troisième jour, d’une suggestion de VV Poutine, à l’attention des militaires Ukrainiens, de faire un coup d’Etat à Kiev : les forces Russes dans les banlieues au nord-ouest de Kiev pouvaient soutenir leurs futures troupes alliées dans cette voie. Cela montre que les militaires Ukrainiens n’étaient pas au bord de la réalisation d’un coup d’Etat, attendant de saisir la moindre occasion, puisqu’il fallut qu’on le leur suggère plusieurs jours après que ladite occasion était présentée sur un plateau, devant eux. Or, il n’y a jamais eu de coup d’Etat.

Une variante pouvait miser sur une reddition locale, dans une ou plusieurs régions, notamment dans le sud de l’Ukraine, entre Kherson et Melitopol, voire Nikolaev et pourquoi pas, jusqu'à Odessa. Raison qui pourrait expliquer la précipitation des forces Russes à travers ces régions, jusqu'à Nikolaev.

Il n’y a guère qu’à Melitopol que l’illusion a fonctionné. Kherson a été plus difficile à saisir et des contre-attaques ont eu lieu en raison de la trahison des autorités locales, qui ont seulement fait semblant de coopérer, permettant à des forces Kiéviennes de revenir discrètement frapper les colonnes de soutien qui rejoignaient les éléments avancés des forces Russes. A Energodar et Vasilievka, la population et des miliciens ont ralenti la saisie de ces localités et de la centrale nucléaire. Vasilievka a ensuite été renforcée par un détachement de militaires Ukrainiens venus de Zaporozhye, avant que ce détachement ne recule légèrement la deuxième semaine, lorsque les troupes Russes ont augmenté leurs forces.

Hormis dans le Donbass où les combats sont traditionnels, ailleurs, on constate, sans pouvoir encore en juger :

  • Un faible nombre de troupes engagées ;
  • L’absence de lignes de front continues avec des unités de soutien, protégées des attaques terrestres, dans les arrières assez proches ; et des réserves et de la logistique plus à l’arrière encore ;
  • Les actions réduites de la puissance aérienne, des missiles de croisière et de la lutte contre les moyens antiaériens et de pilotage de drones ;
  • L’utilisation économique des missiles de croisière et des moyens de destruction des aérodromes, ciblant principalement les dépôts de carburant et de munitions, quelques hangars et des concentrations d’aéronefs au sol, mais épargnant les pistes ;
  • Peu ou pas de guerre électronique ;
  • Le peu de frappes contre les centres de communication (ce n’est qu’en deuxième à troisième semaine que les antennes de télévision de 2 ou 3 villes ont été détruites. Les centres de communication téléphoniques/Internet restent opérationnels, et bien sûr, tout le réseau électrique). La raison est de ne pas gêner la population.

La vitesse de progression et les axes de direction de l’armée russe interrogent. Ils donnent l’impression que les forces russes n’adaptent qu’à la marge leur plan initial. La manœuvre terrestre, en particulier entre Kiev et Kharkov, et dans le nord de Nikolaev, apparaît ainsi difficilement compréhensible : les forces russes continuent de se disperser sur de nombreux axes, de multiplier les sièges et ne se concentrent pas pour réduire le dispositif adverse (qu’il s’agisse de le couper de ses ravitaillements, de le contourner pour le disloquer ou de l’affronter directement pour l’anéantir) et constituer une ligne de front permettant de sécuriser les arrières.

Par ailleurs, à Kharkov par exemple, on comprend mal l’acharnement, plusieurs jours de suite, à vouloir prendre la ville d’assaut avec des effectifs et des moyens très limités, compte-tenu de la forte présence d’un ennemi décidé à ne pas céder.

Il est tout aussi invraisemblable qu’après plusieurs semaines de combat, certaines forces russes en soient encore à manœuvrer en longues colonnes de marche sur les routes, se faisant parfois surprendre. On a du mal à comprendre pourquoi, confronté à l’inefficacité de son mode d’action initial, le GQG ne décide pas d’un changement de tactique, voire de stratégie complète. Sauf si les buts de guerre ne correspondent pas à ceux que l’on imagine.

Enfin, comme dans toute guerre, intervient la dimension du moral. Les défenseurs ont plus de volonté de se défendre qu’il ne l’était estimé. Tant dans l’armée Ukrainienne (qui était passée à 90 % du côté Russe en 2014, sur simple négociation, en ce qui concerne les troupes présentes en Crimée ; ou qui démontraient, en 2014 et jusqu'en février 2015, une totale incompétence et absence de volonté de se battre contre ceux qui contestaient le putsch) que dans le ratio des Ukrainiens, surtout des jeunes, qui s’engagent dans les milices ou qui manifestent en entravant parfois le mouvement des véhicules Russes. En huit ans, le régime de Kiev a épuré son armée, s’est entouré de ses bataillons bandéristes et a lavé le cerveau de la jeunesse kiévienne et de la population en général, d’une manière totalement empruntée à l’Allemagne des années 1930, devenant un très dangereux voisin. A cet égard, on peut se demander ce qui aurait attendu la Russie dans les années à venir si Moscou était resté passif. Il ne fait plus aucun doute que les Kiéviens auraient attaqué les LDNR, mais se seraient-ils limités à cet objectif ? Qu’en est-il de la Crimée, qu’en est-il de l’accueil d’armes de l’OTAN, qu’en est-il de leurs coopérations militaro-industrielles avec la Turquie ? Les faits actuels montrent que Moscou a beaucoup trop tardé pour mener son opération, mais ils montrent aussi l’urgence de la mener, et ils montrent surtout la sous-estimation du danger par le renseignement Russe et la trop faible importance des moyens militaires engagés.


Les troupes kiéviennes font face à une très forte attrition en personnels et en matériels.
Par endroits, elles se retrouvent paralysées par manque de carburant, puisque les dépôts de carburant ont été une des cibles prioritaires dès les premières heures du conflit.
On note aussi les faibles destructions de ponts, notamment stratégiques, et les tentatives désespérées de quelques aviateurs kiéviens, tentant d’approcher la tête de pont de Kherson. Ceux-ci font face à une puissante DCA qui rend leur approche impossible.
L’armée kiévienne, totalement désordonnée, est incapable de répondre et elle se contente de subir l’assaut, pourtant peu agressif. Ses rares succès, peu stratégiques, sont surtout dus à la chance ou au comportement atypique, et encore inexpliqué, des forces Russes, lorsqu’elles tombent sur quelques unités de soutien/logistique Russes circulant en terrain non sécurisé. Cela doit se compter en quelques dizaines de véhicules, pas de quoi mettre en danger l’armée Russe. On note néanmoins, localement, en particulier dans le Donbass et à Kharkov, une bonne résistance et une compétence remarquable de la partie Kiévienne.
Aussi, Kiev démontre qu’elle ne possède pas de missile de croisière, ni de missile balistique, ou que ce dernier type d’armement est uniquement destiné à frapper les civils dans le Donbass. Alors qu’en mesure désespérée, les missiles balistiques auraient eu leur utilité pour détruire le pont Antonovka, stratégique, au-dessus du Dniepr, à proximité de Kherson, laissé indemne, et permettant la tête de pont Russe au début du conflit.

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