Comment distraire Violette Pink

Comment distraire Violette Pink




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Comment distraire Violette Pink

et ma premiÚre participation au défi cent pages de La Part Manquante. 

Cette lecture commune a été organisée par Adalana et je l'en remercie 

car grùce à elle, j'ai sorti Bel-Ami de ma LAL. 

Mon rĂ©sumĂ© : Le jeune Georges Duroy peine Ă  garder quelques sous en poche pour finir le mois. Il a un travail mĂ©diocre et rĂȘve d'un avenir meilleur en arpentant les grands boulevards parisiens Ă  la fin du XIXe siĂšcle. C'est d'ailleurs lĂ  qu'il rencontre un ancien camarade de rĂ©giment, Charles Forestier. Celui-ci lui propose de l'aider Ă  obtenir un poste dans La Vie Française , le journal oĂč il travaille. Georges Duroy commence alors son ascension sociale...

Mon avis : Disons-le tout de suite, j'ai adorĂ©. J'ai dĂ©vorĂ© ce livre en deux grosses sĂ©ances de lecture, tellement je voulais connaĂźtre la suite. Ce qui frappe tout d'abord dans ce texte, c'est sa grande modernitĂ©. Maupassant dĂ©crit la vie d'un service de presse, dĂ©nonce la dĂ©formation de l'information par les journalistes pour attiser l'intĂ©rĂȘt du lecteur, met en avant les relations nausĂ©abondes entre presse et pouvoir politique. Toutes ces questions sont d'une actualitĂ© criante et c'est absolument passionnant de lire ces pages (et un peu effrayant de voir qu'il y a eu si peu d'Ă©volution en un siĂšcle). 

Ensuite, Maupassant dĂ©crit merveilleusement la vie parisienne de la fin du XIXe siĂšcle. On plonge avec dĂ©lice dans le jeu de ces relations sociales extrĂȘmement codifiĂ©es, de cette bourgeoisie d'affaire qui ne pense qu'Ă  s'Ă©lever socialement et Ă  gagner le plus possible d'argent (par des moyens pas toujours honnĂȘtes). Et pourtant, l'honneur reste une valeur primordiale puisqu'on n'hĂ©site pas Ă  venger son honneur en provoquant quelqu'un en duel. 

Que dire des relations amoureuses ? Pour Bel-Ami (et la plupart des protagonistes du roman), l'amour est un jeu qui ne doit rien au hasard. Au contraire, c'est presque une stratĂ©gie militaire. Il faut organiser ses rencontres et planifier ses conquĂȘtes. Le sexe devient une arme de choix pour s'Ă©lever socialement ou bien pour faire chuter ses rivaux. Les femmes sont souvent amoureuses, mais aussi souvent infidĂšles. Personne n'est vraiment Ă©pargnĂ©. 

Last but not least, le personnage de Bel-Ami, cet anti-hĂ©ros flamboyant que l'on n'arrive pas Ă  dĂ©tester. Une scĂšne magnifique vient clore la premiĂšre partie du livre oĂč Georges fait une dĂ©claration trĂšs forte dans un lieu totalement incongru. Cela rĂ©sume parfaitement le personnage : la fascination, la sĂ©duction qu'il exerce tout en nous rĂ©vulsant un petit peu beaucoup Ă  cause de son arrivisme. Mais comment ne pas ĂȘtre sous le charme de ce personnage qui dĂ©clare qu'il vous aime avec autant de sincĂ©ritĂ© dans la voix? Le problĂšme est qu'il aime un peu trop souvent et trop peu de temps. Mais le vĂ©ritable tour de force de Maupassant est de rendre ce personnage presque sympathique malgrĂ© toutes les horreurs qu'il peut commettre. 

Vous pouvez aller lire les avis d' Adalana et de Céline qui ont participé à cette LC ! 

C'est l'Ă©tĂ©, et souvent, dans les magazines, fleurissent les questionnaires pertinents. J'ai donc dĂ©cidĂ© de faire un : "Quelle amoureuse ĂȘtes-vous ?" pour dĂ©crire les 3 personnages fĂ©minins (que j'ai adorĂ©s) du roman. 

Cela marque ma premiÚre participation au challenge XIXe siÚcle en France organisé par Léna 

Lecture commune avec Manu et Syl .

Résumé de l'éditeur : Je m'appelle Enola, qui à l'envers se lit : alone, " seule " en anglais. Et c'est bien seule que je me suis retrouvée à quatorze ans, lorsque ma mÚre a disparu de façon inexpliquée. Partie à sa recherche, j'ai échappé à la vigilance de mes frÚres aßnés, Mycroft et Sherlock Holmes, qui souhaitaient m'expédier en pension. A l'image de mon détective de frÚre, j'ai alors ouvert à Londres un cabinet de " Spécialiste en recherches - Toutes disparitions ". Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris l'identité de mon premier client : le docteur John Watson.

M on avis : L'intrigue commence par la venue de Watson Ă  l'agence d'Enola. Evidemment, il ne sait pas Ă  qui il s'adresse. Venu Ă©voquer la propre disparition d'Enola, il va lui donner une piste (sans le vouloir) pour qu'elle commence sa premiĂšre enquĂȘte : la fille de Lady Alistair a disparu. Enola, sous un dĂ©guisement, va suivre diffĂ©rentes pistes qui vont la mener sur les pas de la disparue. Les divers dĂ©guisements d'Enola sont trĂšs plaisants (Ă  dĂ©faut d'ĂȘtre toujours crĂ©dibles). L'intrigue nous entraĂźne Ă  l'intĂ©rieur d'une maison victorienne. Enola va se trouver quelques points communs avec la jeune disparue, notamment refuser le fait qu'on lui dicte son destin. 

Les quelques points nĂ©gatifs sont toujours les mĂȘmes. Sherlock se fait encore avoir comme un bleu par sa petite soeur. AprĂšs, si on occulte le fait que cela soit Sherlock Holmes, le personnage de grand frĂšre mort d’inquiĂ©tude et un peu benĂȘt est, en lui-mĂȘme, absolument touchant. 

La mĂšre m'exaspĂšre toujours autant. Elle laisse totalement sa fille de cĂŽtĂ©, mĂȘme lorsque celle-ci lui demande de l'aide. 

La résolution de l'intrigue m'a semblée assez simple au niveau du coupable, mais un peu tirée par les cheveux au niveau des explications pour des enfants de 12 ans (il est question de conscience politique). 

En quelques mots : Malgré ces quelques critiques, cela se lit plaisamment et je continuerai bien volontiers cette série, surtout que la fin se termine sur un point d'interrogation quant à l'avenir d'Enola, puisque son identité a été en partie révélée. (désolée pour le sur-lignage, j'ai fait une fausse manip et je n'ai pas réussi à retrouver la couleur habituelle) 

Ce billet marque ma deuxiÚme participation à la SSHD  

et une nouvelle participation au challenge victorien d'Aymeline.

Aurais-je oublier de mentionner le cowboy calendar ? Je vous laisse avec Mister Juin...

Juste un petit billet en passant. Je viens de tomber sur cette magnifique vidĂ©o oĂč Chiara Moriconi , une illustratrice italienne hyper-talentueuse, retrace en 3 minutes 30 la vie de la famille Rossetti. 

C'est frais, c'est adorable, je suis sous le charme. 

 vous ne pouvez pas passer à cÎté de cette vidéo ! 

Un bonheur n’arrivant jamais seul, elle a aussi fait une vidĂ©o sur John Keats oĂč elle illustre ses poĂšmes par des adaptations de tableaux de Waterhouse, notamment une trĂšs jolie Isabelle et le pot de basilic et une magnifique Lamia. 

Vous pouvez visiter son trÚs joli site internet . 

Sinon, il y a aussi sa page facebook . 

J'espĂšre pouvoir vous parler de lectures ce we (et lire aussi, ce serait bien!)

Suite à un billet de Maggie , je me suis rappelée que cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de Jeeves de PG Wodehouse. Et vous connaissez le "il ne reste plus qu'1 exemplaire (Commandez-vite!)" ? Voilà, j'ai craqué. J'ai déjà lu la nouvelle inédite. J'essaye de vous en reparler ce we, surtout que j'ai beaucoup de choses à dire à ce sujet... 

J'ai passĂ© une commande " Pimpi " avec que des livres conseillĂ©s par elle-mĂȘme [grosse responsabilitĂ© Mlle ;-)] This Pen for Hire (The Jaine Austen mysteries) de Laura Levine, le manga Private Prince et Le Fameux The Secret History of the Pink Carnation de Lauren Willig que nous sommes en train de lire en LC et que j'aime beaucoup beaucoup beaucoup ! 

Je vis éloignée de toute civilisation [c'est-à-dire d'une Fn**] et du coup vendredi, aprÚs une journée bien pénible au boulot, j'ai mis le pied dans ce lieu de perdition [mauvaise combinaison] et il y avait les fameuses promos d'été 2 livres achetés, un livre offert [trÚs mauvaise combinaison]. Et, chose essentielle, les livres offerts étaient à notre disposition, ils ne nous étaient pas donnés aléatoirement [j'étais irrémédiablement perdue]. Conclusion, gros craquage :-) Les gratuits sont au milieu. 

AprÚs ma légÚre déception face à la collection Milady Romance, j'ai eu envie de revenir à du lourd [parfois dans tous les sens du terme...] et de commencer des séries qui me tentent depuis longtemps : Les vampires de Chicago de Chloé Neill, Psi-Changeling de Nalini Singh, Vampire et célibataire de Mary Janice Davidson (déjà lu, prochain billet, si tout va bien), L'amant ténébreux de JR Ward, Au bord de la tombe de Jeaniene Frost et Le cri du loup de Patricia Briggs. Plein de bonnes choses pour se vider l'esprit ! 

Je ne me suis pas inscrite à la LC des Anomymes de RJ Ellory mais quand je l'ai vu en rayon, je me suis dit que c'était un signe ! On le voit beaucoup en ce moment, Le livre perdu des sortilÚges de Deborah Harkness me tentait bien. Et en gratuit Nom de code : Witch de Ian Rankin. 

Enfin, cela fait déjà un moment que je les ais et j'en ai déjà parlé, mais j'en profite pour vous les montrer 

The Girl in the Steel Corset de Kady Cross avec sa trĂšs jolie couverture (qui est la roman qui fait suite Ă  cette nouvelle ) et le cultissime FiĂšvre Noire de Karen Marie Moning (que je n'ai pas encore lu et dont j'essaye de ne pas attendre trop pour ne pas ĂȘtre déçue). 

Voilà, il y a un peu de tout :-) [beaucoup de légÚreté pour décompresser, pas mal de bit-lit pour une fois pourtant ce n'est pourtant pas mon genre de prédilection mais je fais souvent des achats thématiques, je ne sais pas pourquoi !]


DĂ©but
mars 1782, marchĂ© de l’Île de la CitĂ©, Paris, dix heures du matin. La presse
Ă©tait immense, la foule nombreuse et les clameurs assourdissantes. Tout Ă©tait
bon pour attirer le chaland. S’offraient aux regards du petit peuple les
marchandises les plus variées et les plus odoriférantes: des fromages, des
choux, des pois, des raves, des légumes secs, des courges, des coings, des
pieds de porc, des bettes, des oiseaux piailleurs, des perdreaux, des pigeons,
des grives, du lard, des vins en fût ou en flacon, de la biÚre, du vinaigre, de
l’huile, des Ă©pices, de la moutarde, des rubans, des fleurs, des dentelles, des
lacets, des boucles de chaussures, des almanachs et des petits livres de la
bibliothÚque bleue de Troyes, des chaussures ressemelées, des bas, de la toile,
des chemises et des jupons écrus, et ainsi de suite. 


Des
porteurs d’eau peinaient sous leur charge, des vanniers tressaient des siùges
et des paniers, des marchands de coco offraient leurs rafraĂźchissements pour un
sol seulement. Il y avait mĂȘme des seaux pour faire ses besoins, des
« vas-y-donc » ou des « tire-pot » ou chacun pouvait
soulager sa vessie ou vider ses intestins, non Ă  la vue de tous, mais bien
confortablement assis et enveloppé sous de vastes toiles. Un peu perdus au
milieu de cette foule, les Ă©crivains publics s’empressaient de rĂ©diger une
lettre d’amour galamment tournĂ©e ou encore d’écrire des missives destinĂ©es aux
familles restées dans les provinces de ce beau et prospÚre royaume de France.

Des
montreurs de marionnettes attiraient des enfants en développant tout leur art. Il
en allait de mĂȘme des bohĂ©miens ou des forains qui gagnaient quelques piĂ©cettes
en faisant danser des ours sur des mélodies et des rythmes fantaisistes.

Les
odeurs les plus composites se mélangeaient, pas toujours désagréables tandis
que les chÚvres gambadaient en liberté sur le marché, croquant souvent avec
malice des choux-fleurs qu’elles volaient au nez et à la barbe des marchandes
de quatre saisons.

Partout,
la volaille caquetait Ă  qui mieux mieux, les chiens flairaient, se faufilaient,
gémissaient ou grognaient, chapardant parfois de petits chapelets de saucisses
ou mordant de leurs crocs jaunĂątres des jarrets de porc.

Il
fallait faire bigrement attention à ne pas glisser et chuter sur les pavés gras
et irréguliers, maculés de déjections diverses. Les ùnes, eux, restaient
docilement attachĂ©s prĂšs des vĂ©hicules qu’ils tiraient et supportaient avec
placidité les farces des gamins qui tentaient de leur faire perdre leur
impassibilité.

Parmi
les bohémiens, un grand barbu à la bedaine visible, aux longs cheveux sales
tout emmĂȘlĂ©s, coiffĂ© d’un bonnet de laine Ă  la couleur passĂ©e, les oreilles
ornĂ©es d’énormes anneaux de cuivre, ayant enfilĂ© au moins cinq ou six couches
de vĂȘtements dĂ©pareillĂ©s, s’époumonait Ă  vanter les tours de son ours savant,
Martin. Or, apparemment, l’animal rĂ©calcitrant s’embrouillait dans les pas de
danse puisque le forain était obligé de faire claquer réguliÚrement la laniÚre
d’un gigantesque fouet sur l’échine et les pattes du plantigrade afin d’obtenir
quelque chose d’acceptable.


-
Martin, un peu plus de conviction, sacrebleu! LĂ , tu ne me rapportes rien. Ce
soir, tu vas jeûner.

Un
pseudo grognement lui répondit. Un curieux qui se serait approché aurait alors
entendu quelques paroles geignardes provenant du gosier du faux ours.

-
Oh! Capitaine! Un peu de misĂ©ricorde, je vous en prie
 je n’ai plus vingt ans
et je sue Ă  mort dans cette pelisse. J’étouffe, vous n’avez pas idĂ©e!

Une
personne avertie aurait reconnu le timbre de voix si caractéristique de
Saturnin de Beauséjour et identifié, sous les oripeaux datant des Pink Floyd ou
du Flower Power, Symphorien Nestorius Craddock dans ses Ɠuvres.

-
Moi non plus, je ne suis pas Ă  la fĂȘte, bougre de rodomont, avec ces frusques
de rĂ©cupĂ©ration de pirate peace and love des Îles FortunĂ©es! Vous savez bien
que nous sommes là pour une mission spéciale: épier Galeazzo ou ses sycophantes
en train de faire emplette de freaks ou autres chourineurs abandonnés des
dieux.

-
Freaks? Je n’ouĂŻs point ce mot Ă©tranger.

-
Je veux bien me mettre à votre portée, Saturnin. Pensez à Eng et Tcheng, ou à
la femme à barbe, ou encore au général Tom Pouce.

-
Eh oui! Ne me dites pas qu’on ne vous a pas racontĂ© le coup de l’homme serpent.
Compléta Craddock jouant de plus belle de son fouet.

-
Ouille! Là, vous me déchirez les chairs.

Le
Cachalot du Systùme Sol daigna cesser de tourmenter l’ancien chef de bureau.

-
Regardez! Mais regardez donc! En face, imbécile! Quelque chose cloche.

Sans
prendre garde, le capitaine administra un autre coup de laniĂšre Ă  Saturnin.
Celui-ci faillit hurler.

-
Craddock, maintenant, je saigne pour de bon!

-
Apophtegme de mes deux, silence! Au lieu de gémir, visez plutÎt ces loustics.
S’ils sont nĂ©s sous Louis XV, je suis partant pour faire du vĂ©lo d’Aldebaran
jusqu’à Cygnus tout en mangeant de la barbe à papa. Là-bas, à trente mùtres,
droit devant, il y a une espĂšce de Hun Hephtalite Ă  la noix de coco fesse qui
jacasse avec le « docteur Gogol » en compagnie de ce méchant
distingué so british qui a connu la célébrité, si je me souviens bien, avec ce
vieux truc bidimensionnel La Mort aux trousses . Heureusement que le commandant
a fait mon Ă©ducation cinĂ©matographique. À croire qu’il a anticipĂ© cette
rencontre.

Du
menton, Craddock désignait trois individus qui, malgré tout leur art du
dĂ©guisement, faisaient quelque peu tache dans ce XVIIIe siĂšcle. Il s’agissait
de Ti, le cousin d’origine Thaïe de Sun Wu, de Peter Lorre et de James Mason. 


-
Euh
 capitaine, je suis peut-ĂȘtre sot mais moi, je ne vois pas en quoi la
présence de ces trois hommes peut vous déranger.

-
CrĂšme d’ahuri! Vous avez Ă©videmment zappĂ© les cours de rattrapage de Daniel
Lin.

-
Je devais m’habituer à vivre sous terre, trouver mes repùres. Au prochain
voyage, je saurai me montrer plus assidu.

-
Oui, on dit ça
 le plus grand des trois anachroniques est abordĂ© par cette
espĂšce de bouquetiĂšre. Allez, ours Martin, rapprochons-nous donc de ces
lascars. Avec précaution, bon sang! Soyez tout entier à votre rÎle.

Pour
motiver l’ours Martin, Symphorien joua avec son fouet. Sous la douleur,
Saturnin glapit mais n’en obĂ©it pas moins. Il n’avait pas le choix. Cahin-caha,
dans une dans grotesque et malhabile, le vieil homme déguisé avança donc
jusqu’à n’ĂȘtre plus qu’à quinze pas du trio anachronique. Le Britannique avait
repoussĂ© la jeune fleuriste et, dĂ©sormais, parlait bas Ă  l’oreille de Peter
Lorre. Celui-ci hochait la tĂȘte tandis que l’Asiatique observait les Ă©tals d’un
air blasé et critique à la fois. Mason, que le spectacle de la foule bigarrée
du petit peuple parisien n’enthousiasmait guùre, finit par jeter, acide:

-
Allez-vous me dire ce que nous cherchons en ce lieu? Les effluves de ces corps
mal lavĂ©s me soulĂšvent le cƓur.

-
Tss, tss, mon occidental ami, vous manquez de patience. Je dois, je vous le
rappelle, m’approvisionner en mĂ©dications diverses afin de satisfaire les
lubies de ce vieillard lubrique et crédule à la fois, ce puant maréchal duc.
D’aprĂšs le comte, les abords du Palais Royal sont le lieu idĂ©al pour faire le
plein de charlataneries et de pharmacopées qui ne le sont pas moins


-
Certes, le comte a beaucoup voyagĂ© Ă  ce qu’il paraĂźt, profĂ©ra Peter Lorre avec
un sous-entendu appuyé.

-
D’accord, mais dĂ©pĂȘchez-vous Ti. Je ne tiendrai pas longtemps. Hum
 ce gitan
avec son ours, on dirait qu’il nous a remarquĂ©s
 diable


-
Il n’y a pas de quoi s’inquiĂ©ter. Il veut certainement un peu de monnaie en paiement
des tours de son ours.

-
Je ne dirais pas cela, siffla Ti entre ses dents, soudain rendu méfiant par
quelques détails dans la défroque du plantigrade. Un faux ours


-
Bah! Une escroquerie
 s’exclama Peter.

Craddock
n’avait rien perdu des propos tenus en anglais, agitant son fouet et son
tambourin avec une conviction renouvelĂ©e, s’écria:

-
Martin, danse, danse donc plus vite pour ces messieurs, ces beaux seigneurs.
Nous devons manger ce soir. Un petit pas de menuet ou de gavotte. Allez
 c’est
cela. Un, deux, trois
 et un, deux, trois. En mesure. Révérence


Le
pauvre Saturnin tournait en cadence, sautillait, saluait, transpirant et
grognant de plus belle, ratait une mesure, se reprenait et recommençait son
manĂšge.

-
Messeigneurs, à votre bon cƓur! Insista le Cachalot de l’Espace. Un peu de
monnaie blanche, de billon pour satisfaire l’appĂ©tit d’ogre de mon animal
savant. Dieu et la Vierge vous béniront.

-
Oh! Alors, là, vous exagérez, le mendiant! Gronda Mason, exaspéré. Cessez de
vous pendre à mes basques et allez empuantir l’air ailleurs!

-
J’entends Ă  l’accent que monsieur est anglais! Je croyais les reprĂ©sentants
d’Albion riches comme CrĂ©sus! Las, le me trompais. Foutre, Martin. Tu jeĂ»neras
avec moi ce soir.

Faisant
semblant de verser une larme et de l’essuyer tout en grimaçant, le faux
bohémien recula, entraßnant Beauséjour avec lui.

Ti,
un dernier regard vers le duo burlesque, annonça:

-
LĂ -bas, prĂšs du vendeur de gravures lestes, des flacons contenant de la poudre
de cantharide. Venez. Cessons d’attirer l’attention.

Peter
Lorre acquiesça non sans ironie.

-
Oui, mais les Parisiens n’ont assurĂ©ment pas l’habitude d’admirer un
authentique Asiate vĂȘtu comme Ă  la Cour du roi de Siam! 


Tout
en ayant prononcé cette vérité, le Hongrois versa un louis à Craddock dans le
but de s’en dĂ©barrasser. Le capitaine d’écumoire cabossĂ©e s’en empara avec
avidité et remercia son généreux donateur en claironnant:

-
La Providence vous garde mon bon seigneur!

Cependant,
avec toutes ces simagrées, Symphorien était parvenu à glisser un micro pisteur
dans le fourreau de l’épĂ©e de James Mason. Ainsi, il saurait oĂč se rendrait le
trio et peut-ĂȘtre mĂȘme, avec de la chance, il pourrait alpaguer Galeazzo di
Fabbrini en personne.

Quelques
heures plus tard, les clones malfaisants poursuivaient leurs emplettes et leur
exploration du Paris de l’Ancien RĂ©gime sans se douter le moins du monde qu’ils
étaient pistés par six brigands dignes de figurer sur une estrade de monstres
de foire. En jetant dans les paluches du Cachalot de l’espace un louis d’or,
Peter Lorre avait commis une erreur. Sa largesse n’avait pas Ă©chappĂ© Ă  des yeux
envieux qui appartenaient Ă  des bougres capables de suriner leur propre mĂšre

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