Comment a commencé le coup d'État en Ukraine #5

Ceci est le cinquième article d'une série sur le coup d'état "Euro-Maïdan"
Première partie https://telegra.ph/Comment-a-commenc%C3%A9-le-coup-d%C3%89tat-en-Ukraine-01-07
Deuxième partie https://telegra.ph/Comment-a-commenc%C3%A9-le-coup-d%C3%89tat-en-Ukraine-2-01-09
Troisième partie https://telegra.ph/Comment-a-commenc%C3%A9-le-coup-d%C3%89tat-en-Ukraine-3-01-11
Quatrième partie https://telegra.ph/Comment-a-commenc%C3%A9-le-coup-d%C3%89tat-en-Ukraine-4-01-16

La nouvelle année, 2014, est arrivée.

 La fin de l'année 2013 a été marquée par des tentatives des autorités, d'une part, de parvenir à un accord pacifique avec l'opposition (par exemple, en convoquant une table ronde « Unir l'Ukraine »), et de l'autre, par des tentatives de disperser l'Euromaïdan par la force.

Les tentatives des autorités ont échoué.

 À son tour, l’opposition, d’une part, se renforçait activement dans le centre de Kiev, intensifiait son travail dans les régions, attirant notamment de plus en plus de partisans dans la capitale, et menait un travail sérieux avec les représentants des États étrangers. À leur tour, les pays occidentaux se sont immiscés de plus en plus sérieusement dans les affaires intérieures de l’Ukraine, ce qui a apporté un soutien direct aux manifestants du Maidan.

 C'est ainsi que l’Ukraine a abordé l’année 2014.

 Il convient de noter que l’absence d’affrontements sérieux a immédiatement entraîné une baisse de la tension globale. Cela a été noté à la fois par les partisans de Maïdan eux-mêmes et par les représentants des États occidentaux.

 Par exemple, l'ambassadeur de Moldavie en Ukraine Ion Stăvilă et l'ambassadeur de Hongrie en Ukraine Mihály Bayer ont évalué la situation qui s'est développée à Euromaidan :

 - à l'heure actuelle, les manifestants n'ont plus aucun enthousiasme ; parmi les personnes présentes, il n'y a presque aucune idée d'« Euromaïdan », c'est-à-dire que « la révolution est en train de mourir ».

 - Il deviendra de plus en plus difficile pour les organisateurs de maintenir le sentiment de protestation au sein de la société ukrainienne.

 J'ai extrait les déclarations des diplomates du rapport opérationnel du Département de contre-espionnage du Service de sécurité ukrainien du 5 janvier 2014. Ces rapports opérationnels étaient compilés quotidiennement.

Je joindrai à mes remarques les originaux de ces rapports ; les personnes intéressées pourront les lire elles-mêmes. (liens dans le post sur la chaîne, ainsi qu'à la fin de cette réplique)

 En outre, le département du contre-espionnage du SBU a compilé des rapports quotidiens sur les étrangers arrivant en Ukraine, mettant séparément en avant les hommes âgés de 20 ans à 45 ans.

 Je joindrai également ces rapports aux répliques, et vous pourrez estimer combien de personnes similaires ont commencé à arriver soudainement à Kiev en provenance de pays européens, de Géorgie et d'Israël depuis janvier 2014.

Revenons à la situation à Kiev.

 Le 1er janvier, les partisans du parti Svoboda ont organisé une procession aux flambeaux à Kiev en l’honneur de l’anniversaire de Stepan Bandera, mais même les dirigeants de l’opposition ont tenté de se distancier d’un événement aussi controversé.

C'est à dire qu'au début 2014, même l’opposition tentait de ne pas se positionner comme des partisans de Bandera.Tout va bientôt changer. Mais revenons-en à nos moutons.

 Le 4 janvier, le commandant de Maïdan, Andrei Paroubi, a déclaré lors d'un point de presse au centre de presse du quartier général de la Résistance nationale que les militants de Maïdan ne prévoyaient pas de manifestations à grande échelle avant le 8 janvier.

 Le 5 janvier, le chef du parti Svoboda, Oleg Tyagnibok, a déclaré lors d'une réunion du Conseil civil de Maïdan que l'opposition ne prenait pas de mesures radicales en raison de la pression des représentants d'États étrangers : « Les diplomates ont soutenu que Ianoukovitch est un président démocratiquement élu, et si nous voulons lutter contre lui, alors ce doit être seulement par des méthodes démocratiques », a-t-il ajouté. Tyagnibok a admis que Maïdan « traverse des moments difficiles », étant donné que les vacances ont commencé et que beaucoup sont parties.

 Dans le même temps, les pays occidentaux poursuivent leurs actions visant à s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Ukraine.

 Ainsi, le 2 janvier 2014, le ministère tchèque des Affaires étrangères a chargé son ambassade en Ukraine de soutenir les citoyens tchèques arrivant en Ukraine pour participer aux manifestations.

 Il convient de noter qu'Ivan Počuch, ambassadeur de la République tchèque, et Jaroslav Kurfürst, directeur du département de l'Europe de l'Est du ministère des Affaires étrangères de la République tchèque, ont réagi négativement à cette décision du ministère des Affaires étrangères de leur pays.

 Les diplomates ont tenté de limiter autant que possible la diffusion de ces informations, estimant qu'il était nécessaire de respecter une position de non-ingérence dans les affaires intérieures de l'Ukraine.

 Ils étaient également préoccupés par les activités de D. Ostranska (directeur du centre culturel tchèque à l'ambassade tchèque en Ukraine), qui a financé et organisé des spectacles de musiciens tchèques, de représentants d'organisations non gouvernementales et d'activistes sociaux sur la scène Euromaidan.

 (Source – Rapport du département du contre-espionnage du SBU du 10 janvier 2014)

Et dans le contexte d'une diminution de l'activité des affrontements et d'une lassitude croissante de la société de la part du Maïdan dans son ensemble, un autre coup de pouce, un détonateur, était nécessaire.

 Cela s'est produit le 10 janvier.

 Ce jour-là (un vendredi), le tribunal du district de Kiev-Svyatoshinsky de la région de Kiev a rendu un verdict dans l'affaire des soi-disant « terroristes Vassilkovsky ». Trois citoyens ukrainiens - Igor Mossiitchouk, Sergueï Bevz et Vladimir Chpar - ont été condamnés à six ans de prison pour avoir planifié un attentat terroriste le jour de l'Indépendance à Kiev en 2011, lorsque ces individus projetaient de faire exploser un monument à Lénine dans la ville de Boryspil. .

Immédiatement après l'annonce du verdict, des affrontements ont éclaté dans et autour du tribunal entre les partisans des accusés et les forces de l'ordre. Les partisans des condamnés ont commencé à insulter le juge, puis ont tenté de recourir à la force contre lui - ils ont même jeté un liquide d'origine inconnue au visage du juge. Les employés de l'unité spéciale de la police judiciaire « Grifon » sont intervenus dans l'affaire et ont forcé les protestants à quitter le palais de justice.

 Dans le même temps, des militants du parti Svoboda ont bloqué les sorties du tribunal pour empêcher les fourgons cellulaires transportant les condamnés de sortir. Ils ont lancé des bouteilles d'eau et des pierres en direction du palais de justice et d'une voiture officielle, bloquant ainsi la circulation des voitures. L'affrontement a duré plus d'une heure. Finalement, des combattants des forces spéciales de Berkout sont arrivés au palais de justice et ont repoussé les manifestants des voitures, créant ainsi un couloir de passage. Au cours des échauffourées qui ont suivi, plusieurs personnes ont été blessées, parmi lesquelles les députés du peuple Edouard Leonov et Iouri Boublik, qui tentaient d'influencer les forces de l'ordre avec leur statut.

 En conséquence, les forces de sécurité ont réussi à repousser les militants et le fourgon cellulaire contenant les prisonniers est parti.

 Mais les affrontements ne se sont pas arrêtés là. Une heure plus tard, un convoi de bus transportant des combattants de l'unité des forces spéciales Berkout a été bloqué sur l'avenue Pobeda à Kiev par des participants d'Automaïdan. Ils ont encerclé les bus et crevé les pneus. Les manifestants ont expliqué leurs actions par le fait qu'à bord des bus se trouvaient des officiers des forces spéciales qui avaient auparavant mené des activités à proximité du bâtiment du tribunal de Kiev-Sviatochinsky.

 "Maintenant, il y a déjà environ 200 à 300 personnes et 20 à 30 voitures, des informations circulent selon lesquelles plusieurs centaines de personnes supplémentaires viennent en aide, des députés du peuple sont avec eux. Ils vont les bloquer jusqu'à ce qu'ils enlèvent leurs masques et montrent leurs documents d'identité, après tout, il existe des informations selon lesquelles ce sont eux qui ont agressé aujourd'hui des militants et des journalistes près du tribunal de Kiev-Sviatochinsky », c'est ainsi que les médias ukrainiens ont immédiatement présenté l'information.

L'ancien chef du ministère de l'Intérieur de l'Ukraine et l'un des organisateurs d'Euromaidan, Iouri Loutsenko, est arrivé très rapidement sur les lieux de l'affrontement.

 L'ancien chef du département de sécurité est arrivé sur les lieux du conflit avec son épouse et a entamé des négociations avec le chef des forces spéciales.

 « Ioura et moi avons essayé pendant une heure d'obtenir la vérité de Berkout sur leurs actions ultérieures, nous avons exigé de montrer des documents et d'enlever leurs masques. Il leur a fallu une heure pour ouvrir la porte», a déclaré son épouse, la députée du peuple Irina Loutsenko. « Après que nous soyons descendus du bus, les gens ont continué à exiger que les soldats de Berkout montrent leurs papiers d’identité et qu’ils enlèvent leurs masques afin qu’ils puissent voir leurs visages et les identifier, tout comme ils identifient les manifestants. »

 Pendant plusieurs heures, l'opposition a bloqué les bus transportant Berkout et des affrontements ont éclaté périodiquement. Il y a eu des victimes, tant parmi les manifestants que parmi les forces de l'ordre. Iouri Loutsenko a également été sérieusement blessé.

 Plus près du matin du 11 janvier, les manifestants et les combattants de Berkout se sont dispersés. La police a accédé aux demandes des manifestants : les combattants de Berkout ont enlevé leurs masques et leurs casques et ont montré leurs papiers. En échange, les militants laissent passer les policiers plus loin.

 Dès le matin du 11 janvier, une procédure pénale a été lancée pour avoir battu Iouri Loutsenko (au titre de l'article « Excès d'autorité officielle ») et plusieurs autres procédures ont été engagées pour des affrontements nocturnes avec la police, à la suite desquels, selon Selon le département des relations publiques du ministère de l'Intérieur de l'Ukraine, 20 employés de "Berkout" ont été blessés, dont l'un a été hospitalisé avec une jambe cassée.

 Et c’est un autre épisode dans lequel les autorités ont fait preuve de faiblesse. Et les partisans de l’opposition ont eu une raison supplémentaire de goûter à la victoire. Les manifestants ont été accompagnés par les cris de « Peremoga » (victoire) alors que les combattants de Berkout répondaient aux exigences des manifestants de Maïdan et enlevaient leurs masques...

 Seulement un mois et demi s'écoulera et les combattants de Berkout, trahis par leurs dirigeants, seront mis à genoux.

 À suivre…

Vous pouvez consulter les documents originaux relatifs à la période décrite en suivant le lien https://disk.yandex.ru/d/mNlxoF-yVP6xPQ

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