Cette danseuse sait onduler

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« La danseuse fut abattue sur scène. D'une balle. Juste au moment du salut. Comme d'un fait exprès. Personne, jamais, n'en a parlé. C'était en 1914. Le 31 juillet. Dès lors, j'ai su que l'enfer pouvait commencer. » Pardon, mon petit, de débuter ma lettre ainsi, avec ce ton pour le moins sinistre. Mais l'horizon s'assombrit et c'est ainsi que mon grand-père la commença et c'est ainsi que je veux te la donner, à mon tour, avec ces premiers mots qui furent les siens. C'est important. Je sais qu'ils allaient deux fois la semaine dans un petit troquet de la rue du Soleil. Mon grand-père et ses amis. Je les imagine sautant du tramway avec, dans la moustache, le frémissement qui trahit les petites joies de l'encanaillement. C'était à Paris. À Belleville. Un quartier plus pauvre alors que populaire. Mais si le quartier était pauvre, eux, sans être riches, ne l'étaient pas. Du moins pas vraiment. Dans un monde de misère tu sais, une petite pièce dans la poche, suffit toujours à faire la différence. Et ils en avaient quelques-unes. Des pièces. Suffisamment pour, deux fois la semaine, descendre dans ce troquet du Soleil et s'y offrir pour trois sous les couleurs du bonheur. Avec un, glissé dans le tablier, ils s'offraient les bonnes grâces de la serveuse et de son vin de Moselle. Avec un autre, jeté dans le vieux chapeau, ils excitaient les doigts magiques du pianiste et déclenchaient son rire blanc des îles. Avec un dernier enfin, posé comme un baiser dans la main de la danseuse ils s'offraient le meilleur pour la fin : le sourire lumineux et irrésistible de la grâce et de la paix. Le troquet, ils l'appelaient « leur grotte », je n'ai jamais su vraiment pourquoi. La danseuse, ils l'appelaient « la danseuse ». Sans doute, parce qu'aucun de ces timides n'osa jamais prendre le risque de briser le charme en lui demandant son prénom. Ils avaient vingt ans, comme toi maintenant. Sur les quatre, deux allaient mourir à la guerre, deux autres seraient blessés, dont mon grand-père. Je sais que le 31 juillet de 1914 était un vendredi. Il faisait chaud. Partout dans Paris, les gens profitaient sans doute des terrasses, rue Montmartre ou ailleurs, pour se rafraîchir à la lumière du soir qui tombe. C'était l'été. L'été du bord du gouffre. Ils s'installèrent comme à leur habitude sur une table, ronde comme la scène et qui en était la plus proche. Je les imagine buvant leur petit clairet en fumant la pipe, chacun son tour, et en jouant du monocle comme le font les bourgeois intéressés par les filles. Ils étaient un peu gauches, un rien moqueurs, ils parlaient un peu trop fort, ils étaient jeunes en somme, et riaient la vie comme on la rit à vingt ans. Sauf que, ce soir-là, ce fut pour la dernière fois. Claquent les mains, les verres, les rires, les notes possédées par un ragtime d'Amérique ! Claquent les bises, les voix, les mains dans le dos, sur l'épaule. Ami d'un soir ami à boire ! Bois donc ! Tous attendent la danseuse. Dans la joie ! Dans les éclats de vivre ! Ils frémissent d'impatience. Et ce frémissement déjà est une onde qui les réunit, comme un seul être, dans cette « grotte » où se retrouvent Paris, l'Europe et le monde ! Ici, on parle russe, espagnol, polonais, allemand. Ici, on parle la langue du comptoir, de la table, la langue du rire, de la main sur l'épaule et de la joie partagée. Regarde : il y a deux juifs, timides, qui se poussent du coude ; il y a un vieux prussien, alcoolique, le verre haut, qui insulte Bismark ; il y a encore une poignée de bolcheviques à casquette qui chiquent en crachant par terre ; il y a des ouvriers espagnols et des Polonais qui parlementent, dans la langue des assoiffés, pour qui paiera la prochaine tournée ; regarde petit, il y a des riches et des pauvres, des jeunes et des vieux, des chanceux et des vaincus, il y a des rires. Dans « la grotte » de la rue du Soleil, il y avait tout ou presque de l'Europe d'avant-guerre. Soudain : trois « chut ». Une lumière chaude dépose la danseuse sur la scène. Comme une apparition. Aussitôt le silence se fait. Les gueules sont ouvertes ; les verres suspendus. Dans un halo de poussière blanche, elle s'approche du public. À petits pas, les mains à plat sur les cuisses. Comme timide. Elle salue l'assemblée d'un sourire du bout des lèvres. Et n'en dit pas plus. Elle est grande. Ne la vois-tu pas ? Ses cheveux, noirs sous un voile léger, sont détachés et ondulent sur ses épaules. Une robe de soirée. Blanche et sobre. Une ceinture bleue serre sa taille de danseuse. Aux pieds comme deux roses jaunes. Aux yeux, deux grands éclats noirs de vie. C'est une madone ibérique que cette danseuse ! Soudain, claque le doigt et craque l'ondulation. La foule frémit. Le doigt de la danseuse montre le ciel. Destination finale. Destination première. C'est d'en haut que naît la courbe, qu'elle se propage comme un fluide, comme un souffle divin, comme un sang brûlant qui l'anime, elle, la danseuse. Le poignet se rompt. Les doigts s'agitent et décrivent des cercles au-dessus de sa tête. Auréoles éphémères jouant dans les faisceaux d'or de la poussière des soirs de joie. Puis, c'est le bras qui se fend d'un mouvement savant, le bras et l'épaule, l'épaule et le bassin. Elle est à la fois la charmeuse de serpent et le serpent charmé. Le piano est endiablé. Déhanchée, elle se love, se contorsionne, s'enroule autour d'un invisible désiré. Cambrée, son pied écrase le sol son soumis. Le bras levé comme un défi, sa main touche au ciel les dieux de la danse et chacun dans le public, les yeux grands ouverts, goûte à ses courbes qui ne sont pas tant celles du désir, que celles qui invitent à l'amour. Mais ne te trompe pas mon petit, dans ce corps qui roule, qui glisse, qui enveloppe, qui saisit les hommes au visage, rien de vulgaire, rien d'excessif, rien de provoquant. Son corps est une onde à la danseuse. Une onde que tous pensaient insaisissable et pourtant une onde qui atteignait chacun dans ce qu'il a de plus profond, le cœur de l'âme, pour y diffuser cette douce odeur de paix qui est celle de la sainteté. Ces ondes qui nous constituent, nous relient, nous excitent, nous libèrent, la danseuse en était l'incarnation. Elle était le mouvement pacifié, la fluidité nourricière. Elle avait dans la force de sa danse, la force des courbes qui font la diplomatie du vivant, du charnel, du désiré. Sa danse c'était celle de la paix. Elle était le corps de la paix. C'est aussi pour cela, à ce moment, qu'elle ne souriait pas. Elle était grave. Elle dansait, comme les hommes pleurent. Elle dansait comme les femmes prient. Personne ne vit l'arme et son éclat de métal se dégager de la foule. Personne ne vit le criminel. C'est un sans visage qui tira. Le son déchira l'instant, lui donnant une épaisseur particulière que personne d'abord ne comprit. Sauf évidemment quand la danseuse tomba, à genoux sur la scène de « la grotte », de l'Europe et du monde, les deux mains sur son ventre, rouges du sang de l'enfant de la paix qu'elle portait en elle. Le 31 juillet 1914, à 21 h 40 – je ne l'ai su qu'après - fut le moment précis, historique, où rue Montmartre, à Paris, on assassina Jean Jaurès, la voix de la paix. À la même heure, du même jour de 1914, exactement au même moment, à l'autre de bout de la ville, à Belleville, on assassinait son corps sans que personne jamais n'en entendît parler. Bien à toi mon petit.



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J'écris avec bienveillance pour chercher de la nuance là où il n'y a que des vérités brutes, pour chercher de l'émotion là où il n'y a que des réactions. Je décris le monde, non pas tel
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Thierry Malandain

Par Camille Boulongne Publié le 09/06/2010 à 0h00 Mis à jour le 09/06/2010 à 10h19
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Biarritz, hier, 18 h 28, Grande Plage. Deux coups de corne de brune retentissent. Une foule hétéroclite massée depuis une bonne demi-heure au pied du casino pour se protéger des trombes d'eau s'élance sur le parvis et s'aligne dos à la colline aux hortensias.
Un ours polaire prend place devant eux. Quelques danseurs esquissent des arabesques puis « Billie Jean » de Michael Jakson résonne. Et la foule se met à onduler, enchaînant les pas d'une chorégraphie bien maîtrisée sur des airs entraînants de Beyoncé, Abba, Earth Wind and Fire, à nouveau du « Michael », puis les Black Eyed Peas et le Paquito Chocolatero. Leur joie est communicative. Quatre minutes de pur bonheur.
Silence à nouveau. En tongs, ballerines, espadrilles, baskets, chaussures de ville ou même pieds nus, les danseurs, près de 300 et de tous âges, se dispersent mais, coup de théâtre, la musique reprend et la chorégraphie est une nouvelle fois exécutée, cette fois face à l'océan.
La flash mob initiée par Malandain Ballet Biarritz, Surfrider Foundation, Kalage Productions et la Ville de Biarritz aura bien eu lieu, en dépit de la météo exécrable, pour clôturer en beauté la Journée mondiale de l'océan. « Les gens ont répondu présent malgré la pluie. C'est la première fesh mob sous l'eau », plaisante Thibault Taniou, ex-danseur de Thierry Malandain, qui a imaginé la chorégraphie. « Au-delà du surf et de l'océan, c'était l'occasion de passer un moment ensemble, de fédérer les gens. Et pour ceux qui pensent qu'Internet n'est réservé qu'aux jeunes, cela a démontré que c'était bien multigénérationnel avec des participants de tous âges. »
Parmi eux, Sabrina, Émilie, Marie-Capucine, Tessy, Stéphanie et Andréa, six étudiantes du collège ostéopathique du Pays basque venues presque toutes répéter dimanche dernier à la Gare du Midi. « Nous avons choisi de participer à cet événement parce que c'est fun, rigolo et convivial de se retrouver avec des gens que l'on ne connaît pas », explique Marie-Capucine. « Et cela permet de décompresser entre les examens », poursuit Stéphanie. Cette flash mob se reproduira peut-être dans les jours à venir. À surveiller sur Internet…
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DANSE - Cette jeune femme est tout simplement éblouissante. Les notes de la bande originale du "Fabuleux Destin D'Amélie Poulain" ont visiblement inspiré cette danseuse palestinienne, qui a livré une performance artistique improvisée en Italie.
La musique d'un violoniste qui se produisait dans la rue a interrompu la balade d'une famille de touristes. Encouragée par son père, Rima Baransi , a enlevé ses chaussures, et s'est mise à bouger avec grâce et légèreté.
Sur cet air de Yann Tiersen, la Palestinienne, qui a étudié la danse à Berlin , semble presque flotter avec sa robe qui ondule au gré du vent. Initialement publiée sur YouTube en 2015 , cette vidéo a refait surface le 15 juin dernier, et notamment sur le réseau social Reddit .
Cette Palestinienne résidant en Allemagne, semble également engagée politiquement, comme en témoignent les publications de sa page Facebook. Rima Baransi dénonce en effet les dérives du conflit israélo-palestinien, et affiche son engagement pour la libération de son pays d'origine:
"Les Palestiniens veulent toujours que tout le monde sache qu'ils sont Palestiniens. Vous pouvez leur demander l'heure, ils vous répondront 'c'est l'heure de libérer la Palestine."
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